SANS RETOUR
Les Lyonnais ont flirté de trop loin avec l'exploit pour réaliser leurs rêves de conquête. So long Barcelone • Les gars • Les observations • La minute JMA • L'idée à la con • Le match de TF1 • Vu du forum
le 12 Mars 2009
So long Barcelone
Quinze jours après une mi-temps porteuse d'espoir à Gerland, on se posait plus de questions sur le niveau des Lyonnais que sur celui de Catalans qui, en guise de crise, n'avaient essuyé qu'un léger grain dans un océan de victoires. Une mi-temps encourageante, mais peut-être contradictoire avec l'ensemble de la saison des Rhodaniens - poussive jusque-là malgré quelques fulgurances en phase de poules. Mais on disait l'OL tout entier tendu vers cette double confrontation, vers ce mois de mars qui devait décider de la réussite ou de l'échec de la saison.
Champions atoniques
On pouvait alors légitimement s'attendre à ce que les hommes de Puel confirment leur prestation du match aller, en haussant encore un peu les curseurs pour rivaliser véritablement avec une équipe qu'ils avaient secouée. Plus d'abnégation, plus de concentration, et du dépassement de soi: les ingrédients nécessaires – mais pas suffisants – à l'exploit étaient connus à l'avance.
Cinq buts (dont quatre dans une mi-temps de rêve) plus tard, Lyon ne peut pas vraiment regretter d'avoir laissé échapper la qualification, tant l'opposition semblait insurmontable. L'OL peut cependant nourrir quelques regrets: comme celui d'avoir pris ce match par le mauvais bout, sans proposer aucun des éléments requis pour l'exploit.
Sans hargne, auteurs d'erreurs de concentrations aussi bien offensives que défensives, la copie livrée fut bien pâle, laissant les Catalans libres de livrer une première mi-temps en marchant sur l'eau et sur le corps de Lyonnais sonnés dès les premières minutes. Cris avait déclaré qu'il fallait "jouer ce match comme si c'était le dernier de la saison". Mais l'impression laissée est celle de joueurs pas aussi concernés qu'on aurait pu s'y attendre.
Ligue déception
Souvent en retard en défense, livrant un festival de passes à contretemps lors de leurs phases de possession du ballon, les coéquipiers de Juninho sont restés à la porte d'un match pourtant ouvert. Car, en revenant sur le terrain après la pause avec l'application et la concentration qui leur avait fait défaut auparavant, ils ont montré pendant quelques minutes qu'ils étaient capables de bousculer leur adversaire. Difficile, cependant, de savoir si une meilleure entrée en matière aurait suffi, tant les hommes de Guardiola ont semblé jouer à leur main, cassant le rythme de la rencontre dès que les Lyonnais ont réussi à enchaîner quelques mouvements. Leur capacité à rendre le jeu soporifique est d'ailleurs au moins aussi étonnante que leur capacité à le rendre merveilleux.
"Lassitude", "déception", "tristesse" : les mots utilisés par le président lyonnais à l'issue du match semblent montrer que désormais, le plus dur pour l'OL sera de trouver l'énergie pour mettre en œuvre un vrai plan de relance.
Les gars
Lloris a connu un début de match stressant, à devoir s'attendre au pire à tout moment. Ensuite, le pire est advenu: transpercé deux fois par Henry en duel puis aligné par Messi et Eto'o, pour une mi-temps de cauchemar qui l'aura juste vu s'illustrer par une sortie devant le Camerounais (42e). Après avoir mis en échec Henry à l'heure de jeu et Messi dans la dernière minute du temps réglementaire, il sortira mal devant Keita, ouvrant sa cage au cinquième but. Il n'y a pas que le métier qui est rentré, hier soir au Camp Nou.
On a connu des retours à la haute compétition plus paisibles. Clerc s'est démené, souvent à bon escient (une bonne intervention sur un centre Messi au deuxième poteau14e), mais il a cédé comme les autres. Il n'est pas très bien placé sur le second but d'Henry, qu'il délaisse sur sa droite.
Lent et laborieux, inexistant dans la construction, Grosso a fait un peu de peine sur son côté. Doit-on lui accorder de n'avoir pris de jaune qu'à la 63e minute?
Le policier s'est mué en vigile de supermarché. Vite débordé, Cris provoque un coup franc dangereux qui lui vaut aussi un avertissement. Eto'o s'est joué de lui à plusieurs reprises, avant que le Brésilien ne rate complètement son interception devant l'attaquant, pour le quatrième but barcelonais. Comme son compère, Boumsong n'a pas pu longtemps harceler les attaquants adverses, finissant par subir leurs percussions à hauteur des dix-huit mètres. La hargne ne suffisait pas, hier soir. Dans la somme considérable de gestes défensifs qu'il a dû exécuter, il y a eu du bon et du mauvais. Il frôle le penalty en se jetant devant Eto'o (19e), auquel il opposera aussi une bonne résistance dans la surface (56e). Il est logiquement pris de vitesse, dans le temps additionnel, par un Keita tout frais.
Noyés. Toulalan et Makoun ont eu toutes les peines du monde à respirer dans l'entrejeu en première période. Longtemps invisible, l'ancien Nantais a rarement eu les épaules tournées vers le but adverse, tandis que Makoun ratait de nombreuses transmissions offensives, à l'instar de cette perte de balle qui précède le second but d'Henry. Mais de la tête, c'est un magicien.
Comment ne pas exprimer de la frustration devant cette sortie européenne ratée de Juninho – sortie qui a des chances d'être définitive et symbolise trop bien l'échec continu de l'Olympique lyonnais en Ligue des champions? Pourtant double buteur de cette confrontation, il n'a pas endossé au retour le rôle de leader technique et moral qui devrait être le sien dans ces circonstances. Nerveux comme dans ses pires soirs, le capitaine s'est laissé emporter jusqu'au carton rouge par des contestations sans fin. Le cliché est facile: le Brésilien ressemble trop à son président, dont il semble parfois l'incarnation sur le terrain. Ce n'est malheureusement pas avec de telles attitudes que l'on peut accomplir des performances exceptionnelles.
Le fait qu'Ederson ait probablement été le meilleur Lyonnais en dit assez long: son talent ne pouvait suffire à déstabiliser l'armada catalane, malgré une bonne volonté qui s'est traduite par quelques incursions intéressantes, mais peu d'efficacité: il écrase trop une reprise intéressante (19e) et exploite mal une occasion sur le côté droit de la surface (82e).
Delgado a mis du temps avant de faire autre chose que du pressing, brièvement: il fait bien le ménage à droite pour centrer en allumant la mèche du second but lyonnais (48e). C'est à peu près tout de notable.
Benzema a commencé sur des bases intéressantes, au plus fort de la domination blaugrana: il adresse un très bon centre en retrait à Ederson (19e) et n'est pas loin d'abuser suffisamment Marquez pour tromper aussi Valdès (21e). En seconde période, il rate le peu de gestes qu'il a à effectuer: volée du genou sur un coup franc de Juninho (47e), contrôle manqué sur un centre de Delgado (59e) et surtout, tir du gauche trop enlevé alors qu'il était bien décalé dans la surface (82e). C'est finalement en laissant passer le ballon pour Juninho, sur le second but lyonnais, qu'il aura été le plus décisif.
Les observations en vrac
• C'est bien la peine d'être adulés parce qu'on a le plus beau jeu d'Europe, pour ouvrir le score sur un contre partant d'un long ballon du défenseur central vers l'attaquant de pointe qui court vite.
• Bon alors Karim, tu vas partir ou pas?
• Ça, avec Gignac, ça n'aurait pas été la même limonade.
• Seydou Keita qui marque le cinquième but c'est dur pour l'OL.
• 44 minutes avant d'avoir le programme de Téléfoot. On a failli attendre.
• Tu vois Jean-Michel, Abidal n'a même pas eu besoin de jouer pour gagner à la comparaison avec Grosso.
• Bon alors, on dit "Yaya Touré au Nou Camp" ou "Touré Yaya au Camp Nou"?
La minute Jean-Michel Aulas de Jean-Michel Aulas
"(…) c'est la défaite d'un football français dont l'organisation marche sur la tête, il faut se rappeler que l'OL est le meilleur club français depuis plusieurs années (…) il y a des raisons structurelles, si on pouvait s'interroger sur les raisons structurelles (…)"
(Canal+)
L'idée à la con du jour
L'Équipe, pour présenter le duel Grosso-Messi, a fait une belle infographie pleine page qui compare leur nombre de buts, de passes décisives, d'occasions, de passes, de centres, de tacles, de dribbles, de ballons récupérés, de tirs cadrés et de fautes. Pour en conclure... pas grand chose, forcément.
Le match de TF1
Le saut à l'Aulastique
David Astorga : "Évidemment l'objectif, c'est d'étirer les Lyonnais le plus possible".
Le tailleur de costard
Jean-Michel Larqué : "Quand on dit c'est un jeu dans un mouchoir, c'est pas un mouchoir, c'est une pochette".
L'équipe qui a le masque
Christian Jeanpierre : "L'OL cherche de l'oxygène".
Le niveau de l'analyse
David Astorga : "J'ai la chance d'avoir les yeux au ras de la pelouse".
Les Toutous flingueurs
Jean-Michel larqué : "Et il a pas lâché Yaya Touré sur Toulalan".
Les as de pique
- David Astorga : "Là franchement je pense qu'il n'y a rien…"
- Jean-Michel Larqué : "S'il n'y avait rien, il n'y aurait pas coup franc mon petit David".
- David Astorga : "Oui, mais l'arbitre peut se tromper, ça arrive".
La supernova
Christian Jeanpierre : "Lyon est en train d'exploser". Non en fait, c'est calme, ce soir.
L'hommage au maître
Christian Jeanpierre : "But de la tête et les Camerounais, dans ce secteur de jeu, ont le petit truc qui fait qu'ils marquent toujours".
Les enfants de la cabale
Jean-Michel Larqué : "Même les ramasseurs de balle ont été briefés, ils ne renvoient pas ça très très rapidement".
La peau de bête
Christian Jeanpierre : "Léo Messi, un toucher de velours, une patte gauche incroyable".
Les uns et les autres
Jean-Michel Larqué : "On sait que c'est douloureux pour les supporters de l'OL, mais pour les amoureux du football..."
Vu du forum / Gerland à la détente
=>> animasana
Pour l'instant, on se dit que la mi-temps va permettre aux supporters de l'autre coté du stade de voir un peu le match aussi.
=>> Et Micoud, c'est du poulet ?
Avec un Delgado à droite, un Juninho au centre, et en recrutant un Pires à gauche, ça ferait une bien belle brochette de sourcils.
=>> nihilo
C'est dommage si Titi sort, il avait retrouvé en deuxième mi-temps son niveau de l'équipe de France...
=>> Pierre Des Loges
Ce qui est ennuyant, c'est que Benzema, lui, il l'a.