Pour son second opus, notre chronique "médias" passe à la télévision, imitant en cela Ruquier, Foucault, Roland, Saccomano, Zone rouge, Taxi et évidemment Lalanne. Et tout cela a bien un rapport avec le football…
Ruquier en voie de Rolandisation
On l'avait inconnu incisif et pourfendant la bêtise du show-biz et du monde politique sur France Inter, il y a quelques années. Après être passé chez l'ennemi privé n°1 de la radio de service public, Ruquier présente aujourd'hui une émission "d'access-prime time" sur France II: "On a tout essayé". Le ton, qui s'est nettement adouci, vire parfois au consensualisme téléfootien, quand l'animateur reçoit sur son plateau l'équipe de Lambre-lès-Douais, "petit-poucet" du mois de janvier en Coupe de France (et récemment éliminé au stade des 16e de finale).
Ce n'est pas tant que l'invitation des amateurs nordistes soit inintéressante: c'est juste que le recours systématique au football d'en bas commence sérieusement à sentir le marronnier.
Taxi 3, beauf x 2
La vague de promo a déferlé à vitesse grand V sur les petits écrans. Après deux premiers opus basé sur un apologie spectaculaire du slalom en centre-ville, le taxi marseillais fait son retour dans une saga au scénario toujours aussi léger…
Vêtu de la "mythique" tunique Parmalat de l'OM dans le premier épisode, le fou du volant interprété par Sami Naceri possède également une plaque d'immatriculation siglée "Allez l'OM" sur son bolide. Cette anecdote n'est pas le fruit du hasard: calibré comme un produit plus que comme une œuvre cinématographique, "Taxi 3" répond à une évidente approche marketing, dont le club marseillais est l'un des outils. Notons que la "marque" OM est "empruntée" sans que l'on sache si Christophe Bouchet a demandé ou non le versement au club de royalties.
"Taxi 3", c'est aussi un film de plus qui fait passer le supporter de foot pour un crétin: le héros cumule les tares puisqu'il est également fondu de tuning...
Trop de Lalanne tue le football
Que serait le football de sélection sans notre Francis national ? Le chanteur à la guitare surpasse — et de loin — son prédécesseur Huster dans l'art de se placer ou il faut quand il faut.
Dans "60 jours, 60 nuits" le real-feuilleton diffusé par Canal Plus, on a ainsi pu s'apercevoir que l'homme aux cuissardes, non content d'initier les foules coréennes à l'art du chant de supporter, est également le créateur du "Pichon's club" (à prononcer à l'anglaise). Ce cercle très fermé est tout simplement le fan-club de Marinette Pichon, attaquante de l'équipe de France féminine.
Ce qu'il y a de délicat avec Lalanne, c'est que son amour immodéré pour le ballon rond semble sincère, mais qu'il a toujours besoin de s'exprimer devant une caméra de télévision.
Cette séquence nous confirme en tout cas que le Lalanne est bien le meilleur ami du footballeur international, qu'il soit mâle ou femelle.
Les ratés de Maxime et Deutsch
Depuis quelques semaines, le bouquet satellite de Canal Plus a lancé le principe du commentaire partisan sur les matchs qu'il diffuse en paiement à la séance.
Lors du dernier PSG-Lille, ce sont Maxime, comique nordiste, et Lorent Deutsch, comédien parisien (et accessoirement buteur hongrois dans "3 zéros"), qui se sont "opposés" au cours de la rencontre remportée par les hommes de Fernandez.
C'est du moins ce que rapportait le "JBN" de Canal Plus dans son édition de jeudi 30 janvier. Alors, bonne nouvelle ? Sur le principe oui, puisqu'il s'agit, selon le concept de base, d'apporter un peu de mauvaise foi, de second degré et d'humour dans le monde très sérieux de l'analyse footbalistique.
De ce que le reportage en a montré (une séquence nécessairement trop courte pour juger fidèlement, mais pas pour critiquer arbitrairement), l'exercice a semblé un peu approximatif, pas forcément très recherché, et pour tout dire moyennement drôle. Erreur de casting? Manque de préparation? Ou tout simplement manque de souffle imputable au fait que les deux spécialistes évoluaient en parallèle sur deux canaux différents, plutôt que de commenter ensemble la partie de façon "frontale"?
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Dans la zone rouge
Après avoir accueilli le chroniqueur vedette de "Tous ensemble", (pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu: Jean-Pascal), Zone rouge, le nouveau jeu animé par Jean-Pierre Foucault a permis à une autre lumière de la première chaîne de briller. Thierry Roland était ainsi l'invité de ce jeu hautement culturel au début du mois de février. Du même niveau intellectuel que le célèbre "Qui veut gagner des millions", celui-ci a proposé aux candidats de répondre à des questionnaires à choix multiples, que mêmes les plus fumistes des élèves américains parviendraient à maîtriser (mais pas Jean-Pascal).
Pour l'anecdote, Thierry Roland a lamentablement échoué, réclamant le soutien de Jean-Pierre Foucault pour découvrir que l'anagramme du mot "Extrais", finissant en "ix" appelle comme réponse un "héros de BD" et non "un plat épicé".
Fernandez-Sacco, ticket to rire
Chez Ardisson, le 8 février dernier, Luis Fernandez et Eugène Saccomano ont joué un sympathique numéro de duettistes. Dans un échange assez cocasse, les deux hommes se sont envoyés quelques gentilles amabilités relatives à la célèbre émission "On refait le match", animée par le second. Fernandez a ainsi commencé par reprocher à l'ancien d'Europe 1 d'abriter dans son panel d'analystes un repaire de "Monsieur Je-sais-tout". Difficile de ne pas suivre le coach parisien sur ce point, tant les réflexions entendues en ces lieux frisent parfois le discours de Café du commerce. Amusante également l'attaque de Fernandez concernant le fait que tous les journalistes présents dans l'émission sont en fait d'irascibles supporters de clubs. Cette pique est pourtant moins amusante que la réponse de Saccomano, qui a tenu à ajouter un "dixit Fernandez" censé relativiser le discours du manager parisien: il est toujours surprenant de voir la façon dont certains journalistes sportifs masquent leur engouement pour un club, comme si celui-ci devait condamner toute justesse dans l'analyse. Pourtant, plus que le manque d'objectivité liée à la passion pour tel ou tel club, c'est plutôt la faiblesse de la réflexion qui devrait inquiéter les habitués du cercle de Saccomano.
Voilà en tout cas quelques facéties télévisées de "l'enfant des Minguettes" dont il est agréable de se réjouir.
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