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Retour vers le footoir [1]

Uchronies - Embarquez dans la DeLorean, poussez les gaz jusqu’à atteindre 88 miles à l’heure et réécrivez l’histoire de quelques rencontres du passé. Première partie: les défaites en victoires. 

Auteur : Christophe Zemmour et Richard Coudrais le 20 Août 2019

 

 

En dépit de ses récents triomphes, l’histoire du football français reste marquée par de cruelles défaites, glorieuses peut-être, mais pas moins douloureuses. Les avancées technologiques nous permettront peut-être, un jour, de jouer les Marty McFly et de changer le cours de certaines rencontres. Au risque de déclencher des conséquences inattendues...

 

 

Stade de Reims-Real Madrid, 13 juin 1956

Pour endiguer la malédiction des clubs français en Coupe d’Europe, peut-être est-il nécessaire de remonter aux origines. Rendons-nous donc en 1956 pour changer l’issue de la toute première finale de C1 qui avait vu le Stade de Reims dominé par le Real Madrid. On s’arrange pour que le grand Alfredo Di Stéfano se blesse après dix minutes de jeu alors que le Real est déjà mené 2-0. Le club espagnol est contraint de finir le match à dix car le règlement de l’époque ne permet pas de remplacer un joueur blessé. Le Stade de Reims déroule et l’emporte facilement (4-0).

 

À l’issue de cette démonstration, Raymond Kopa annonce qu’il ne rejoindra finalement pas le Real Madrid alors que le transfert a déjà été réglé entre les deux clubs. “Les footballeurs ne sont pas des esclaves”, déclare-t-il. La FIFA suspend le joueur français pour deux ans, ce qui l’empêchera notamment de participer à la Coupe du monde en Suède.

 

Le Stade de Reims, privé de son joueur-clé, sera éliminé au premier tour de la C1 suivante par le Rapid Vienne. On ne le reverra plus jamais en Coupe d’Europe. Quant à l’équipe de France, également diminuée par le forfait de Mekhloufi et la blessure de Bliard, elle ne passera pas le premier tour du Mondial suédois.

 

 

 

 

AS Saint-Étienne-Bayern Munich, 12 mai 1976

Une très légère brise se lève lorsque Franz Roth prend son élan. Le ballon prend la direction des filets, Ivan Curkovic est battu, mais son poteau repousse le tir allemand. Gerd Müller a bien suivi et reprend en force. La barre stoppe sa tentative et Curkovic peut se saisir du ballon. Saint-Étienne a eu chaud. “Si les poteaux avaient été ronds, le ballon serait entré”, grommelle l’entraîneur allemand. L’ASSE s’impose finalement grâce à cette tête de Jacques Santini en première période: le ballon touche le dessous le la barre avant d’entrer dans les filets de Sepp Maier – sans doute aurait-elle été repoussée si le montant avait été arrondi.

 

Jean-Michel Larqué brandit la Coupe d’Europe dans le ciel de Glasgow. Bien des années plus tard, un certain Mickey 3D lui consacre un tube: Jean-Mimi. Les Verts défilent sur les Champs-Élysées puis sont reçus par le président Valéry Giscard d’Estaing, qui déclare: “Saint-Étienne est le diamant du football français”.

 

Alors que de nombreux clubs de première division décident d’adopter des poteaux carrés pour fêter cette victoire historique, la FFF installe Robert Herbin à la tête de l’équipe de France après avoir viré le trop tendre Michel Hidalgo. À la fois sélectionneur national et coach des Verts, le Sphinx compose des équipes de France avec uniquement des joueurs de l’ASSE, y compris le jeune Jean Castaneda dans les buts. Seul Marius Trésor, en lieu et place de Piazza, fait exception.

 

Oubliée la "génération Platini" que Michel Hidalgo mettait patiemment en place. Les Bleus-Verts de Robert Herbin se qualifient pour le Mundial argentin; on les verra même jouer en vert Manufrance contre la Hongrie, à la suite d’une histoire rocambolesque de maillots oubliés. Quatre ans plus tard, ils ne seront pas en Espagne, le club stéphanois étant emporté par une crise qui engloutira avec elle tout le foot français.

 

 

France-RFA, 8 juillet 1982

Malgré son choc avec le gardien allemand, Patrick Battiston a bien marqué le deuxième but français. Le Lorrain est évacué rapidement sur une civière, tandis que ses coéquipiers se congratulent et qu’Ulrich Stielike prend dans les buts la place de Toni Schumacher, expulsé. À la dernière minute, une magnifique frappe lointaine de Manuel Amoros porte le score à 3-1 et qualifie la France pour la première finale mondiale de son histoire.

 

Mais, à Madrid, l’équipe de France tombe dans le piège italien. Paolo Rossi marque les deux buts de la victoire azzurra (2-0), alors que Michel Platini a été exclu pour un coup de tête sur Claudio Gentile. Ce geste fait brutalement retomber le capital sympathie acquis par les Bleus durant leur épopée espagnole.

 

La campagne de matches amicaux qui précède l’Euro 84 se déroule sous les sifflets, au Parc comme ailleurs. Michel Platini est quant à lui plutôt mal reçu à la Juventus. Il passe une bonne partie de la saison sur le banc de touche et revient en France l’été suivant, à Bordeaux. Aimé Jacquet le met directement en concurrence avec Alain Giresse, ce qui provoque de vives tensions entre les deux hommes. L’Euro 84 est un flop. Tenus en échec par le Danemark en ouverture, les Bleus s’inclinent contre la Belgique à Nantes, puis face à la Yougoslavie à Saint Étienne.

 


OM-Etoile Rouge de Belgrade, 29 mai 1991

Le tir de Jean-Pierre Papin, dès la 10e minute, a fait mouche et désintégré le plan mis en place par l’Étoile rouge de Belgrade. L’OM joue ensuite admirablement le contre, ce dont profitent Waddle (47e), Pelé (68e) et enfin Amoros (84e, sur penalty). Le triomphe est total pour les hommes de Bernard Tapie.

 

Jean-Pierre Papin soulève la Coupe aux grandes oreilles puis déclare, dans l’euphorie: "Vous voyez, pas besoin de Maradona ou de Beckenbauer ou je ne sais qui." Bernard Tapie prend la remarque comme une attaque contre son management: "C’est qui Papin? C’est pas lui qui va m’apprendre comment on gagne une Coupe d’Europe!" Le président en colère envoie son numéro neuf en prêt pour un an à... Valenciennes: "Ça lui fera les pieds. Il doit comprendre qu’il n’est rien sans moi."

 

Contre toute attente, Tapie décide de monter l’équipe de la saison suivante autour d’Éric Cantona et de Philippe Vercruysse, "des artistes trop longtemps restés sur le banc" selon lui. Après avoir vainement contacté Johan Cruyff, il rappelle Gérard Gili. "J’ai l’impression que Tapie fait un peu n’importe quoi", déclare Michel Platini, sélectionneur de l’équipe de France. "C’est qui Platini? C’est pas lui qui va m’apprendre comment on gagne une Coupe d’Europe", répond l’intéressé, qui interdit aussitôt à ses joueurs de se rendre aux convocations des Bleus.

 

Alors que l’OM est sorti dès le deuxième tour par le Sparta Prague, Tapie annonce qu’il "sait comment on gagne une Coupe d’Europe!" C’est d’ailleurs les mêmes propos qu’on l’entend hurler lorsqu’il cherche à prendre, par la force, la tête de la FFF. Le forcené sera maîtrisé en direct lors du journal télévisé et conduit en clinique psychiatrique.

 


France-Bulgarie, 17 novembre 1993

La frappe d’Emil Kostadinov a percuté la barre de Bernard Lama avant de s’envoler dans le ciel parisien. Ouf! La France est qualifiée pour le Mondial américain. Malgré ce match assez moyen, Gérard Houiller est acclamé. David Ginola et Jean-Pierre Papin décrètent la paix des braves. L’Amérique de Joe Dassin passe en boucle sur les ondes. Seul Bernard Tapie, plongé en pleine affaire VA-OM, grommelle à qui veut l’entendre: "Et là, personne ne dit rien? Vous trouvez vraiment que les Bulgares ont joué normalement?"

 

Une enquête est aussitôt ouverte par la FIFA qui suspend la qualification des Bleus à titre provisoire… le 16 juin 1994, soit la veille de la Coupe du monde. La compétition se joue à 23 équipes, le Danemark ayant refusé de remplacer les Bleus: “On ne va pas jouer les bouche-trous à chaque fois!” L’organisation de la Coupe du monde 1998 est également retirée à la France à titre préventif. Elle se déroulera au Maroc. Sans les Bleus.

 


Italie-France, 9 juillet 2006

À la 103e minute, Zinédine Zidane croise sa tête au lieu de la smasher. Gianluigi Buffon est trop court et le ballon finit dans le petit filet. L’Italie se rue à l’attaque, mais, réduite à dix après l’expulsion de Marco Materazzi – coupable d’un coup de poitrine sur la tête de Zidane –, elle subit un nouveau but en contre-attaque par Sidney Govou sur un service d’Alou Diarra.

 

La conséquence directe de cette victoire est le maintien du sélectionneur Raymond Domenech. L’équipe, emmenée par un trio Toulalan-Ribéry-Gourcuff, manque complètement l’Euro 2008. Elle se qualifie toutefois pour le Mondial 2010 grâce à un but litigieux contre l’Irlande.

 

En Afrique du Sud, une dispute éclate dans le vestiaire, des insultes s’échangent dont une très salée que L'Équipe choisira pour barrer sa une. Quelques jours plus tard, les joueurs feront la grève de l’entraînement… Mais là, c'est peut-être pousser l'uchronie un peu loin.

 

Retour vers le footoir [2] : les victoires en défaites
 

Réactions

  • vertigo le 20/08/2019 à 12h57
    Nom de Zeus, c'est magnifique! Merci aux auteurs.

  • Raymundo Menech le 20/08/2019 à 13h03
    Même en mode uchronie la frappe de Gignac touche le poteau en finale de l’Euro 2016?? C’est dur...

  • Tonton Danijel le 20/08/2019 à 14h39
    Bel article, avec une chute exceptionnelle!

  • Charterhouse11 le 21/08/2019 à 00h23
    Excellent article oui, qui a le bon goût de ne pas voir tout en rose, malgré les victoires.
    N'empêche, la victoire de Reims, ça aurait eu de la gueule.

  • Marius T le 21/08/2019 à 10h21
    À jamais les seconds !!!

  • Marius T le 21/08/2019 à 10h22
    Pardon les troisièmes

  • Mama, Rama & Papa Yade le 21/08/2019 à 19h54
    Excellent, la fin est magique, où allez-vous chercher tout ça? Et pourquoi pas une qualif arrachée en prolongations sur un but de Gallas consécutif à un contrôle de la m... non, n’en jetons plus.
    Vivement un épisode ll avec la canicule corse du printemps 78 qui bain-marise les bataves du PSV en 20 minutes et 3 buts bastiais.
    Le cube de Lego négligemment laissé dans le couloir du domicile d’Iviça Olic qui mutile l’attaquant croate et le contraint à assister impuissant à la déroute du Bayern à Gerland, mais recevoir un message de soutien sincère de Jean-Michel Aulas himself
    Et plein d’autres sûrement mieux tournés que les 2 miens assurément!


  • KL le 22/08/2019 à 00h48
    Génial, mention spéciale au Bernard Tapie uchronique pour ma part !

  • le Bleu le 22/08/2019 à 13h09
    Ben moi je suis déçu. Notre réalité n'était pas assez loseuse comme ça ? Et j'ai trouvé les gags convenus. Désolé.

  • Lionel Joserien le 23/08/2019 à 07h37
    C'est très bon, et bien d'accord sur l'excellence de la chute. J'aurais bien ajouté la campagne européenne 95 des nantais à la liste, sans l'hécatombe de blessures de gardiens, Coco Suadeau aurait sans doute éclipsé le grand Johan de l'histoire du coaching.

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