Ping-pong
Do Portugal
La première incompréhension soulevée par les lecteurs concerne une brève, qui a eu l'honneur d'un débat dans le forum (heureusement, il a dérivé sur des sujets plus essentiels, relatifs au bon usage de la langue ou évoquant Garrincha et Eusebio). Elle concernait "Pauleta, Portugais ET buteur". Il ne fallait donc y voir aucune allusion aux faux passeports et encore moins une vanne vaguement xénophobe, mais bien un chambrage sur la traditionnelle inefficacité offensive des attaquants lusitaniens, plus fins dribbleurs que tueurs devant le but (remember Rui Barros). Une inefficacité que l'Euro 2000 a un peu démentie, grâce notamment à Nuno Gomez. Mais un énergumène comme Pauleta, complet dans tous les registres de l'attaquant de pointe, peut encore sembler issu d'une génération spontanée. Bref, nos brèves sont plus ou moins bonnes. Par contre celle sur Gattuso était limpide: vu son talent et sa jeunesse, il va falloir subir cet acharné pendant une bonne décennie, aussi bien en club qu'en sélection.
D'Allemagne
L'autre malentendu (éventuel) concerne la déclaration de Roger Lemerre juste après la victoire contre l'Allemagne, sur le "devoir de mémoire". Quelques-uns d'entre vous ont compris ces paroles comme faisant allusion à Séville 82 et se sont étonnés de notre interprétation. Nous la maintenons pourtant, assez convaincus que le sélectionneur se référait à la seconde guerre mondiale, ce que tendait à confirmer sa phrase suivante ("Pour une fois que nous les battons sur notre sol"). Parler de devoir de mémoire semble une expression disproportionnée pour évoquer un match de football, fût-il une mythique demi-finale de coupe du monde (dans laquelle, rappelons-le, Patrick Battiston n'a pas trouvé la mort), et le sens de ces propos nous était apparu sans équivoque. Le doute subsiste cependant, et nous ne trancherons donc pas. Surtout, on oubliera l'épisode au plus vite, et on retrouvera Lemerre le poète, pas l'ancien combattant.
D'Espagne
Sur le football espagnol, précisons que notre paragraphe de la Gazette 31 était à but provocatif, ce jugement à l'emporte-pièce méritant des développements que nous ne ferons cependant pas plus aujourd'hui. Disons simplement que l'on peut concevoir une certaine irritation à voir le foot ibérique truster les titres de gloire au plan européen, alors qu'il symbolise la plupart des travers du foot-biz: impunité organisée en matière de dopage (de façon encore plus scandaleuse par le cyclisme), laxisme en matière de gestion, haine organisée entre les supporters (cf. le transfert de Figo), inflation des transferts, complaisance de médias aussi peu investigateurs que possible etc. Concernant l'annulation de 900MF de dettes du Real par le Roi, nous n'en apporterons pas plus la preuve que nos confrères qui ont évoqué cette information, mais nous notons qu'elle n'a jamais été démentie par les principaux intéressés. Le patrimoine du club madrilène (infrastructures, joueurs et contrats de marketing) n'est en rien une justification du déficit (estimé à 1,5 milliards de francs par le nouveau président): dans n'importe quelle entreprise, cela fait longtemps qu'il aurait été liquidé afin justement d'effacer le passif.
Le Real, avec lequel il ne faudrait pourtant pas confondre le foot national, membre fondateur et très actif du G14 concentre donc beaucoup de nos griefs ,d'autant plus qu'il remporte les titres présumés les plus prestigieux (la Ligue des champions, taillée pour ce genre de club) et est consacré "club du siècle" (ou de l'année) par les instances sportives ou les médias.
Ceci, il va de soi que la qualité actuelle du football espagnol ne saurait être remise en cause, sachant que c'est une certaine supériorité sportive (une culture tactique plus offensive, un jeu ouvert et plus technique que la moyenne continentale) qui est aujourd'hui consacrée. Mais le serait-elle avec autant d'évidence si tout était transparent dans la Liga?
Enfin, concernant les Forums, nous étudions leur rénovation et leur amélioration, mais ce sera pour la saison prochaine. En attendant, leur vraie qualité dépend surtout de vous, et jusqu'à présent, c'est plutôt bien, non?