La Gazette, numéro 41
Au bon plaisir
Après Lille-Bordeaux, encore un match pour se régaler et faire la nique aux Cassandre du déclin du foot français. C'est cette vilaine et superflue Coupe de la ligue qui nous l'offre paradoxalement en opposant les futurs deux premiers du championnat (ceci est un pronostic). Alors qu'à la mi-temps on s'apprêtait à les vanner d'un "plus qu'un" en évoquant leurs objectifs, les Lyonnais passent en puissance avec deux coups de canon de Pierre Laigle et coup de force d'Anderson. Ils s'offrent une finale au Stade de France, avec à la clé un premier titre depuis 1973. Encore un effort, et les chambreurs chambreront moins forts. Pour les Nantais, c'est "plus que deux" pour les objectifs, et "plus qu'une" pour les coupes.
Vahirua marque dès qu'il entre, y compris lorsqu'il est titulaire. Pour s'exécuter, il a suivi la flèche que les infographistes de France 2 avaient laissé traîner sur la pelouse. Leurs collègues commentateurs ont de leur côté absolument tenu à nous promettre "du plaisir", trois ou quatre fois durant la première période. C'est une habitude pour Biétry, grand suceur d'abonnés à l'époque de Canal.
Comme on dit d'une chose qu'elle est vraiment trop bête, Charles Biétry est vraiment trop bête. Il avait visionné "des kilomètres de bande" (ceci est une citation) pour conclure que Ravanelli avait bien été déséquilibré par son léger accrochage avec la chaussure de Rabesandratana, mais lorsque la même scène se produit de façon bien plus évidente entre Edmilson et Ahamada, il ne voit rien, malgré les efforts du réalisateur qui arrête trois fois l'image au moment du contact. Pire, il part dans un couplet qui exprime son espoir que le Nantais n'ait pas fait exprès, inquiet qu'il ne puisse plus "se regarder dans la glace". Charles Biétry: gâteux, pontifiant, moraliste, et détenteur la vérité.
L'autre come-back
C'est une vedette un peu oubliée qui effectue son retour sur scène, mais elle l'effectue en force, là où toutes les affaires semblent commencer dans le foot européen, c'est-à-dire dans le calcio. Sept joueurs de Serie A et B ont été contrôlés positifs à la nandrolone, dont Fernando Couto (Lazio). Tous nient farouchement, mais à Pérouse, Christian Bucchi a déclaré avoir pris des compléments alimentaires suspects et subi des "piqûres de vitamines"…
Ce stéroïde se manifeste décidément sous forme d'épidémie, puisqu'après celle de 97/99 un joueur de tennis, des nageurs australiens, un basketteur, un rugbyman sud-africain et un sprinter allemand ont alimenté le dossier ces derniers mois. De son côté, un ancien membre du Comité olympique américain a déclaré à des journalistes de CBS que des athlètes américains dopés avaient été envoyés aux précédentes olympiades, citant la nandrolone parmi les produits employés (Reuters 09/04).
Les controverses sur la nandrolone et son éventuelle production endogène pourraient bien rebondir. En attendant de voir comment le football absorbe cette nouvelle crise (tout en s'évitant une véritable campagne de détection et de lutte contre le dopage), notre archive est consultable :
Le chevalier inexistant, 28/09/1999.
Les mystères de la nandrolone, 29/01/2000.
nandrolone, ou les déboires de la lutte antidopage, 09/05/2000.
Entretien avec Vincent Guérin, 09/05/2000.
Débarquinho
Une autre vedette, un autre sauveur débarque, non pas à Marignane, mais à Roissy. Ronaldinho, pas tout à fait transféré mais tout à fait arrivé, doit se demander quel est ce nouveau joueur de Marseille qui lui pique la vedette. Il y a tant de parallèles à faire entre l'OM et le PSG cette saison…
Mouvement social
Les joueurs professionnels menacent de faire grève et revendiquent l'augmentation des temps de repos. Rassurez-vous, c'est du rugby. En football, on bourre les calendriers, et les joueurs la ferment.