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L'hiver où le football anglais se regarda dans la glace

When Saturday Comes – L'hiver 1978-1979 connaît un froid extrême et des grèves qui plongent la saison dans le chaos. Il marque aussi un tournant dans l'histoire du football anglais. 

Auteur : Jon Spurling le 6 Mars 2019

 


Extrait du numéro 383 de
When Saturday Comes. Titre original : "Deep Freeze", traduction La menace Chantôme.

 

* * *

 

Début 1979, la Grande-Bretagne semble complètement paralysée, sous l’emprise glaciale du fameux "Hiver du mécontentement". Les supporters de football sont orphelins de leurs hot-dogs et autres hamburgers les jours de match à cause d’une grève des boulangers initiée au mois de novembre.

 

Ils sont en outre invités à quitter les stades rapidement à la fin des rencontres, à la suite du passage à l’heure d’hiver, afin que les propriétaires puissent éteindre rapidement les projecteurs – et réduire l’incidence des fréquentes coupures d’électricité. Une interview de Bobby Robson à l’issue d’une défaite d’Ipswich à Highbury (1-4) est même écourtée lorsque le stade se retrouve plongé dans l’obscurité.

 

 


Southend United met en échec Liverpool, en février 1979 (1-1).

 

 

Plus de cent matches reportés

De sérieux doutes planent également sur la tenue d’un match amical des Three Lions contre la Tchécoslovaquie lorsque les projecteurs de Wembley s’éteignent seulement quelques heures avant le coup d’envoi – la rencontre est finalement maintenue, ce qui permet à Viv Anderson de devenir le premier joueur noir à représenter l’Angleterre.

 

Enfin, Tommy docherty, manager de Derby County, exhorte même ses supporters à "ne pas créer de problèmes", au motif que les forces de l’ordre et autres services d’urgence auront "mieux à faire que de se rendre sur des terrains de football" si la situation doit continuer à empirer.

 

Après une Saint-Sylvestre passée sous le blizzard, les quatre divisions de football professionnel se retrouvent donc en vrac. Plus de cent matches ont été reportés, de dizaines de forfaits enregistrés – et les rencontres maintenues se disputent dans des stades largement désertés en raison de problèmes avec les infrastructures routières et les services ferroviaires.

 

À la mi-février, Liverpool est leader d’un classement de Division One sens dessus dessous, avec 41 points en 25 rencontres, et cinq points d’avance sur son dauphin, Arsenal, malgré un retard de deux matches sur le club londonien. Plus bas au classement, les champions en titre Nottingham Forest (23 rencontres disputées) comptent trois points d’avance sur Bristol City, qui en a pourtant disputé six de plus.

 

 

Boules de neige sur le gardien

Le tirage au sort de la FA Cup subit également ce contexte difficile, avec seulement quatre matches disputés à la date officielle du troisième tour de la compétition (le 6 janvier). La rencontre entre Wrexham et Stockport ne sera d’ailleurs jouée qu’un mois plus tard, le 6 février. Conséquence de tout ce désordre: un quatrième tour qui s'éternisa jusqu’au début du mois de mars, dans certains cas.

 

Citons également l’interminable saga opposant Arsenal à Sheffield Wednesday au troisième tour de la compétition, au mépris des conditions météorologiques. Terry Neil, manager des Gunners, a même eu à se plaindre du sort réservé à son gardien de but Pat Jennings, ciblé par des boules de neige à chaque offensive de l’équipe adverse. Réponse glaciale de son homologue Jack Charlton: "Terry n’a pas à se lamenter, les conditions étaient bien pires ici la semaine dernière". Arsenal finit par sortir vainqueur après avoir dû affronter Sheffield cinq fois entre le 6 et le 22 janvier.

 

 

 

 

Les clubs, joueurs et managers font preuve de créativité pour tenter de faire avec les conséquences d’un temps sibérien. Au Nouvel an, moins de quarante-huit heures avant une victoire 5 à 3 mémorable à Old Trafford, Ron Atkinson demande aux joueurs de son équipe de West Bromwich Albion de chausser des baskets pour s’entraîner sur la pelouse enneigée du Hawthorns. "C’est une idée qui m’est venue de l’Allemagne de l’Est, explique-t-il. Mes joueurs m’ont dit que ces chaussures leur ont permis de conserver parfaitement leur équilibre."

 

Du côté de Queens Park Rangers, on déroule une sorte de "préservatif géant" (selon la presse) afin de dégeler la pelouse du stade de Loftus Road. Malheureusement, l’herbe supporte très mal le traitement – un constat qui pèsera dans la décision du club d’introduire du synthétique quelques saisons plus tard.

 

 

Un printemps anglais

Plus mémorable encore: Keith Weller (Leicester City), consterné par les conditions ayant provoqué le report de la plupart des matches ce fameux 6 janvier, porte des collants blancs sous son short, et répond aux supporters le ridiculisant depuis les gradins en marquant pour la victoire de son équipe sur Norwich.

 

Avec le dégel, le pays sort lentement de son hibernation. Les employés des pompes funèbres cessent leur action de grève, et le calendrier des matches revient progressivement à la normale, tandis que les équipes rattrapent leur retard sur des terrains plus propices au water-polo qu'au football.

 

Le grand froid du début d’année 1979 appartient peut-être à des temps révolus, mais les dirigeants britanniques regardaient déjà vers le futur. Liverpool annonça que la société japonaise Hitachi deviendrait son sponsor maillot au début de la saison suivante, et avec Trevor Francis, Nottingham Forest réalisa le premier transfert de plus d’un million de livres. L’autorité britannique de la concurrence dut également jouer les arbitres dans la lutte entre la BBC et ITV pour les droits de retransmission des matches du samedi soir.

 

Et alors que le thatchérisme s’apprêtait à remporter l’élection générale, le football pénétrait dans un nouvel univers de transferts exorbitants et de contrats de sponsoring, sans oublier l’influence grandissante de la télévision.


  

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Réactions

  • McManaman le 06/03/2019 à 13h07
    Très chouette article, avec un joli point "Shakespeare" dès la première phrase. Sont forts ces Anglais.

La revue des Cahiers du football