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Premier League et foot anglais

Le rendez-vous des amateurs du foot venu d'Angleterre, qui sent la sueur de pub et la bière chaude.

  • Tricky le 27/02/2022 à 23h50
    (talent, pas expérience, en Championship, les mecs étaient au-dessus du lot, mais laissons là, si tu veux bien.)

  • Mangeur Vasqué le 27/02/2022 à 23h57
    No probs :-)

  • Lucho Gonzealaise le 27/02/2022 à 23h59
    En fait je pense que c'est quasiment impossible à quantifier, parce qu'il faut considérer la façon dont les joueurs adhèrent à un fonctionnement beaucoup plus basique, à une relation différente avec le nouvel entraîneur. Surtout en sortant d'au moins une saison avec El Loco, qui, on le sait, n'est pas la chose la plus abordable à vivre, mentalement pour certains, physiquement pour d'autres. Même si le coup de l'usure physique semble être un mythe, Jérémy Morel disait dans une interview pour Coparena que l'OM avait été bien préparé physiquement, mais c'est mentalement que les joueurs ont lâché en deuxième partie de saison. Et l'argument paraît d'autant moins recevable que les joueurs de Leeds faisaient des saisons à 46 matchs (hors playoffs) en Championship.

    Ca c'est pour le changement de coach, mais si on prend les clubs dans leur ensemble, il faudrait déjà qu'ils suivent eux-mêmes une idéologie sur le long terme. Prendre Bielsa semble effectivement être idéal pour mettre en place un projet, mais si tu vas chercher un mec sans aucun charisme ni idée particulière du football, c'est délicat.

    Et pour finir, les joueurs. On peut dire qu'ils sont, pour la plupart, heureux d'avoir pu évoluer sous les ordres de Bielsa, et beaucoup ont surperformé à un niveau qu'ils pensaient même impossible à atteindre. Et dans ces conditions, le club peut avoir vite envie de profiter de la cote maximale qu'ils ont atteint pour les vendre au plus offrant.

    Bref, beaucoup d'éléments qui se mélangent et qui font que c'est délicat d'estimer l'apport de Bielsa sur le club une fois qu'il est parti. Ce qui est sûr par contre, c'est que la période où il y est laisse des souvenirs impérissables à tous, des joueurs aux supporters. Bielsa, c'est limite plus une bulle, une expérience sociale. Difficile à expliquer quand on ne l'a pas vécu.

  • Tricky le 28/02/2022 à 00h23
    Oui pour l'expérience sociale.
    Je connais peu d'endroits dans lesquels le départ d'un coach dont l'équipe est à ce point en difficulté est reçu par les supporters de manière aussi douloureuse.
    Et il faut dire que Marcelo Bielsa, dans toutes ses dimensions, collait parfaitement à ce club. Mais plus encore, à cette ville, et à cette région.
    Faich.

    (bon, s'il reprend le FC Metz, je me consolerai tout de même)

  • Mangeur Vasqué le 28/02/2022 à 23h00
    Ah ça, c'est sûr que Bielsa, en même pas quatre saisons, a marqué indélébilement la ville et le club lien. Bielsa and Leeds : a match made in Heaven.

    Les médias britanniques lui ont déroulé le tapis rouge ce week-end, comme il se doit. Sans évidemment mentionner ses graves erreurs, des p'tits oublis de nature à leur coûter la saison, et quelques années de purgatoire. "Gross negligence" qu'ils appellent ça au boulot.

    Des errements que les médias ont préféré zapper, ceux que je suis en tout cas. Je m'y attendais donc je comprends, sans bien sûr souscrire à cet élan doxique, la pente douce vers le révisionnisme.

    La vraie question est : ont-ils eu raison ? Haha, silly question, vu l'angle unanimement adopté. Comme si les mecs avaient le choix. Qui va risquer sa rép' et des tombereaux de trollages ? Non mais sérieusement : qui irait choisir de son plein gré de crever en solo sur cette colline "anti Bielsiste" ? Ces tarés inconscients existent peut-être, conceptuellement parlant, mais ils n'ont pas encore poussé leurs petits cris haineux.

    L'heure n'est pas au bilan mais à l'hommage, au panégyrique simple et digne. On oublie tout et on se recueille. C'est comme si les médias avaient fait sa nécro et banni tout aspect un tant soit peu négatif (veuillez m'excuser pour l'emploi de ce si vilain mot). Les pisse-froids comme moi peuvent piss off gaiement. C'était quoi déjà ce sublime morceau des Violent Femmes nous invitant élégamment à aller s'faire papaouter ? Ah oui, "Kiss off" ("You can just all kiss off into the air" lien), génial. Les Ricains sont tellement plus romantiques que les Britons dans le registre vatfairefoutriste.

    Ce limogeage-départ est vécu comme une mort, une déchirante rupture, un chaos émotionnel, l'arrêt brutal d'un rêve déraisonnable et sans issue. Le Bielsa de Leeds, c'est Churchill, c'est De Gaulle, c'est Don Revie : il est l'homme providentiel qui a émergé à un moment ô combien critique et qui va bouleverser le cours de l'histoire.
    Toute objection ou début d'éreintement et c'est direct le bûcher. (Sauf évidemment pour Revie qu'on avait joyeusement le droit de pourrir because le "Dirty Leeds" et la psycho-rigidité du bonhomme, par opposition au côté faussement jovial de son rival Brian Clough, de gauche et deux C1 avec des sans-grades = caste des icônes hipstérisées intouchables, nonosbstant ses prononcements dinosauriens – "A bloody poof!" lien.)

    Aucune démarche de courtoisie de la part des médias dans tout cela. Bielsa à Leeds et en Angleterre, c'est avant tout un Culte. Les hérétiques comme moi, à l'esprit tordu et critique, se font lapider par des bataillons de contempteurs pour une simple réserve posée, sur des aspects essentiels qu'allez, soyons tête brûlée et disrespectueux, notre ami argentin a quelque peu négligé.

    Comme le fait de n'avoir absolument pas recruté en janvier alors que l'hécatombe l'exigeait. On a discuté ici des cascades d'indisponibilités. Mais pourquoi n'a-t-il pas recruté ?! Il a forcément vu que l'effectif serait super ric rac pour le maintien, vu le contexte, vu l'urgence, vu la concurrence. Une impardonnable et incompréhensible aberration, je m'expliquais dans ce poste d'apothicaire lien, et d'autres aussi, je tiens des comptes, j'ai les noms. Mais si on commence à s'arrêter sur ce genre de détail hein, on n'a pas fini.

    Personne dans les médias anglais en tout cas ne semble s'être posé cette question qui pourtant saute à la face. Ni ce week-end, ni y'a une semaine, ni en février, ni en janvier. Myopie, quand tu nous tiens. Love is blind, et la masturbation intellectuelle rend dur de la feuille, de match.

    Mais ainsi en va-t-il pour les Dieux vivants. La fascination un peu edgy, un peu malsaine, l'état d'exaltation, le "morbo" lien comme disent les hispanophones, sont tels que les fondamentaux s'évaporent, vite, tel un parfum enivrant.

    Place donc aux éloges sans faille, et c'est bien mérité. Car Bielsa a métamorphosé Leeds United, et son peuple footeux. Et comment !

    Après seize ans de souffrances et d'humiliations, la remontée en PL en 2020. Sans lui, rien de tout ça.

    Seize ans de galères qui faisaient suite aux paillettes de la Ligue des Champions. Seize ans de divisions inférieures et longs trips chez les pouilleux de Colchester, Yeovil ou Gillingham, la dure réalité qui vaporisait d'un coup le glamour Arsenal, Barça, AC Milan, Real Madrid. Et Troyes lien...

    Seize ans d'hubris, de propriétaires véreux à l'outrance naturelle (Hello Captain Birdseye lien – Ken Bates lien – et Signore Cellino).

    Seize ans de dettes pharaoniques (103 millions £) après la mégalomanie et les montages "ingénieux" de l'ère Peter 'Living the Dream' Ridsdale lien , même leur centre d'entraînement dut être vendu pour partiellement les éponger.

    Seize ans de redressement judiciaire, de marasme immonde, de déductions de points (15… lien), de médiocrité, de descentes dans les entrailles de la Football League, jusqu'en D3, trois longues putains de saisons. Parfois, une brève lueur, un Jermaine Beckford lien, un bon run télévisé en FA Cup, et le rêve repart. Et pis plus rien pendant une décennie. Un mirage, une illusion lien. Sunderland AFC avait autrefois un fanzine intitulé "It's The Hope I Can't Stand" lien. C'est "the hope that kills you" dit le cliché, et Ted Lasso.

    Seize ans de colère, de foutage de gueule, de boycott des supporters, de joueurs à la dérive, de perte d'identité, de no man's land, d'apatridie footballistique.

    Le personnage délicieusement mystérieux, mystique et humble, qui n'a jamais cherché à se réfugier derrière l'excuse arbitrale pour minimiser les contre-performances, l'homme fondamentalement différent, mystique, unique, qu'est Bielsa a redonné à toute une ville un sens, au football, au supportariat, à l'existence. Il a restoré bien plus que blason, espoir et fierté : il a redonné la foi et l'amour du football au peuple Whites.

    Si Bielsa quitte à jamais le foot anglais, il nous manquera, terriblement. Il nous manque déjà. Lui et son fidèle interprète lien. Marcello, reviens, come back, ¡vuelve!

    Dans "Looking for Eric" de Ken Loach, le protagoniste principal, le facteur Eric Bishop, envoie à Canto lien : "C'est marrant quand même, on oublie parfois que t'es juste un homme au fond" – "I'm not a man, I am Cantona", réplique celui qui contribua tant à redonner à Manchester United ses lettres de noblesse après presque trente ans de disette.
    On imagine mal Bielsa philosopher de la sorte sur lui-même, l'homme est bien trop modeste pour ça en public, l'antithèse du Mou. Et pourtant, il pourrait revendiquer le droit, le devoir absolu même, de penser un truc pareil.

  • Lucho Gonzealaise le 01/03/2022 à 01h41
    Le duo Beckford-Becchio et la victoire à Old Trafford, Robert Snodgrass, Ross McCormack, Kasper Ankergren, Max-Alain Gradel... Ces années de purgatoire auront quand même permis de découvrir quelques gars attachants. Au final, c'est Kaiser Chiefs qui aura plus souvent rempli Elland Road pendant toutes ces années.

  • magnus le 01/03/2022 à 09h41
    Mangeur, je te rejoins sur les manques du recrutement.
    J'aimerais savoir quelle emprise Bielsa pouvait avoir sur le recrutement. Globalement son bilan est plus que positif mais évidemment si c'est lui qui a choisi de ne pas recruter ou claquer une blinde sur des joueurs pas essentiels, normal que ce soit à lui d'assumer.
    Sinon c'est fait pour Jesse Marsch. Je ne le connais pas bien, juste vu son one-man show hystérique face au PSG en LDC. Résultats pas au rdv avec Leipzig jusqu'à son éviction.

  • Mangeur Vasqué le 01/03/2022 à 17h47
    Tout à fait, et tu fais bien d'en citer quelques uns, parmi lesquels le fabuleusement nommé Snodgrass, qui sort du lot probablement (ça fait très personnage d'Harry Potter, roman de Dickens ou P.G. Wodehouse), avec Gradel.

    J'ai juste cité Beckford lien car il a un peu été un symbole, par rapport au contexte général de mon poste je veux dire.

    Lors d'un (mémorable) 32è de FA Cup vs Man United en janvier 2010, télévisé sur la BBC, le grand public découvre cette belle équipe de Leeds (en D3, depuis trois saisons), et ce Beckford. L'espoir renaît, on se dit "Le renouveau enfin. La PL dans 2-3 ans ?". Puis ça fait pschittt et on réalise que ce n'était qu'un mirage en fait.

    Plus grand chose pendant des années (juste une montée en D2 en 2010), principalement que des galères sur le terrain et en dehors, surtout entre 2011 et 2018 où les Whites flirteront avec la relégation en D3 (hormis la saison 2016-17, leur meilleur classement D2 sur ces sept saisons fut la 13è place). Ce n'est qu'à l'arrivée de Bielsa en 2018 que la belle endormie s'est réveillée. Troisième en 2019, les play-offs donc mais éliminé de peu par Derby County en demi-finale, et enfin la montée en PL en 2020, de superbe manière.

    Donc, Beckford découvert en quelque sorte lors de ce 32è de FA Cup vs Man United, à Old Trafford devant 67 000 spectateurs. Il surgit sur nos écrans et plante ce but qui élimine le Man United de Fergie (qui remportait le titre ou faisait 2è pratiquement tous les ans, c'était pas la mélasse qu'on a aujourd'hui). Gros buzz lien. Même des années plus tard sur ce forum Foot anglais on en parlait encore, en se demandant comment Leeds en était arrivé là mais que, surely, ils allaient retrouver la PL fissa.

    Leeds était alors en D3 (depuis 2007, montée en D2 cette saison-là) et Beckford sortait "de nulle part" (de Non-league, du club de Wealdstone, petit club de l'ouest londonien – la circo où Boris Johnson est député… lien). Un club très connu dans le milieu Non-league, entre autre car bcp de joueurs devenus pros plus tard y ont été formés ou ont commencé dans ce club, ou y sont passés lien. Les deux plus connus étant Stuart Pearce et Vinnie Jones, ce dernier vendu en 1986 par Wealdstone à Wimbledon (10 000 £).

  • Mangeur Vasqué le 01/03/2022 à 18h03
    J'ignore exactement ce qu'il en est mais j'imagine qu'il avait les coudées relativement franches à Leeds niveau recrutement, sans ça on peut se demander s'il serait venu.

    Après, possible que les deux co-propriétaires aient rechigné à casquer, mais on peut tout de même penser que y'avait moyen de recruter plus qu'un inconnu de 18 ans (pour 500K) au mercato d'hiver en janvier alors que y'avait (et que y'a toujours) le feu partout, surtout en défense.

    Brièvement, que s'était-il passé à Lille exactement et à Marseille (ce départ "coup de théâtre" à peine la saison démarrée) ?

  • magnus le 01/03/2022 à 19h04
    Pour faire court à l'OM il a claqué la porte car on lui aurait caché que tous les joueurs bankable allaient être vendus et qu'il devrait se démmerder avec des Lucas Silva, Nkoudou ou De Ceglie.