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Premier League et foot anglais

Le rendez-vous des amateurs du foot venu d'Angleterre, qui sent la sueur de pub et la bière chaude.

  • Özil paradisiaque le 10/01/2022 à 23h42
    Vu que la FA Cup est déjà finie pour nous, back to the League Cup.

    Liverpool a fait sauter le match aller contre les Gunners avec une myriade de cas covid.
    Sauf qu'en fait hasard des tests c'est que des faux positifs sauf un.
    Statistiquement tellement improbable qu'une petite enquête s'ouvre pour investiguer la chose…

  • Mangeur Vasqué le 11/01/2022 à 18h06
    "But de Lewis Grabban, qu'on avait vu au début de la série Sunderland 'Til I Die. Et qui semble s'en être pas mal tiré depuis."

    Quitter Sunderland produit en général cet effet, up lien

  • Mangeur Vasqué le 11/01/2022 à 19h18
    (en préambule : je ne me suis pas shooté à la Vie du Rail pendant mon absence ici, mais à force de traîner au superbe, et gratos, National Railway Museum de York lien et lien où j'accompagne des groupes d'élèves depuis 1992, à force d'y voir des docus, d'entendre les guides, etc. ça a un peu déteint sur moi. Pis le train a été inventé ici dans le North East, donc les écoles du coin en parlent un peu plus qu'ailleurs, les médias régionaux aussi)

    "Enfin, les trains Lumo (de fabrication italienne)"

    Scusi, de fabrication japonaise, Hitachi. Le nom (modèle) de leur train est italien et dans le ferroviaire ici on a des sociétés italiennes, bref tout ça m'a enduit d'erreur (comme la Avanti West Coast lien, franchise dans laquelle Trenitalia a des billes et qui utilise le Pendolino).

    Dans cette crise du ferroviaire au Royaume-Uni que j'évoquais dimanche* en réponse à la remarque de Red Tsar sur les trains anglais (entre deux remarques sur les dents des Anglaises, ou Écossaises je sais plus, c'étai t au camping si je me souviens bien de son poste, faudra qu'il nous raconte, on y reviendra !), au-delà des énormes problèmes que le système des franchises (en vigueur depuis 1996) a fait éclore au grand jour**, y'a un truc que le pays est en train de traîner comme un énorme boulet indétachable, car trop avancé/coûteux et devenu politiquement totémique depuis que Boris Johnson en a fait son doudou, il a repris ce "vanity project" de David Cameron à son compte. Je veux bien sûr parler du HS2.

    lien

    (L'abandonner aujourd'hui équivaudrait à un terrible aveu d'échec pour les Conservateurs, et les mettrait mal vis-à-vis de la business community, les Tories qui clament depuis 10 ans que ça va être succès phénoménal, "world-beating" pour reprendre l'expression favorite de Johnson et ses ministres, que ça amènera une décongestion ferroviaire & routière phénoménales, des réductions de temps de trajet spectaculaires, d'incroyables quantités de créations d'emploi et des investissements économiques sans précédent pour "tout le pays".)

    Un boulet énormissime qui plombe les projets de rééquilibrage sur le reste du réseau, dont on a si urgemment besoin, l'urgence étant le gros couloir Liverpool-Manchester-Bradford/Leeds-Hull, avec décrochage incluant Sheffield, couloir très peuplé et donc ferroviairement très utilisé mais dans une mauvaise situation à tous les niveaux. La situation étant alarmante, une task force a été créée en 2015, la Northern Powerhouse Rail. L'idée était de considérablement améliorer les infrastructures, d'électrifier les lignes, d'attirer des nouveaux business, d'améliorer la situation passagers & entreprises et la connectivité entre les nombreuses grosses villes du coin (qui devait au départ inclure Newcastle : "Specifically, this includes major destinations such as Liverpool, Manchester, Leeds, Sheffield, Hull and Newcastle." mais cette dernière a vite disparu des plans…), etc. Mais les upgrades et améliorations prévus sont sans cesse repoussés ou "watered down", revus à la baisse lien.

    Couloir appelé le "M62 corridor", du nom de l'autoroute de 175 kms qui relie Liverpool à Hull, et célèbre pour cette ferme coincée entre les voies, la Stott Hall Farm lien (une anomalie de type géologique empêchait la construction des 6 voies sur cette ferme, d'où le contournement).

    Mais hormis du rafistolage ça ou là sur ce couloir très dense, à part Manchester, tout a été annulé niveau HS2, pas de thunes, et retards énormes vu que la LGV Londres-Birmingham lien, d'environ 175 kms, est en train de battre des records mondiaux de dépassements de budget et délai, c'est vraiment spectaculaire, on en est déjà à x6 ou x7 dans les dépassements de budget (et en réduisant considérablement le projet par rapport aux plans initiaux 2010-2011 !), et on est encore loin du compte niveau explosion du budget je pense vu que le premier TGV n'est prévu que pour dans 10 ans, si tout va bien...



    [*on reparle de plus en plus de renationalisation ou d'une forme de renationalisation en tout cas. Le gvt a annoncé y'a un an la probable fin du système de franchise pour 2026 lien, la partie "Why didn't it work in the UK?" explique brièvement les raisons principales de l'échec. L'Écosse va en principe renationaliser son réseau cette année lien.

    La privatisation du rail britannique commença en 1993 sous les Conservateurs, l'acte fondateur est le Railways Act 1993 lien, et s'acheva fin 1997 sous les Travaillistes, nouvellement arrivés, avec la privatisation officielle de British Rail. C'est l'un des tous derniers grands chantiers privatisation des Conservateurs ère Thatcher-Major 1979-1997.

    Un retour aux sources en quelque sorte, car le réseau était nationalisé depuis 1948 mais avant ça il avait toujours été privatisé, sauf pendant WWI, avec des differences selon les époques. Au tout début, années 1840, la "railway mania" lien généra des centaines de compagnies qui se partageaient le marché. En 1920, y'en avait encore 120 mais comme c'était la loi de la jungle et que bcp trop de ces compagnies faisait faillite en laissant l'État se démerder avec les conséquences du mismanagement, le parlement vota le Railways Act 1921, qui régula la concurrence, introduisit des règles plus strictes, réduisit de bcp le nombre de lignes gérées par au moins deux compagnies, clarifia la gestion de l'infrastructure ferroviaire, etc. et fit se dégager 4 grosses compagnies qu'on incita fortement à coopérer entre elles. C'était un peu un système précurseur de la nationalisation, qui arriva en 1947 avec le Transport Act 1947, effectif l'année suivante, qui perdura donc jusqu'en 1997.)



    [**L'État a d'ailleurs repris la main durant la pandémie, en mettant le secteur sous perfusion, 5 ou 6 milliards £ lien. Sinon on risquait le bordel généralisé avec l'arrêt soudain de bcp de lignes, y compris celles de banlieues qui transportent les "key workers" vers le centre des grandes villes.

    Les systèmes britanniques, d'une manière générale, sont flexibles mais aussi fragiles car morcellés, hyper privatisés et gérés par des sociétés aux reins pas toujours solides, et quand y'a de grosses turbulences le gvt doit fréquemment intervenir, sortir le chéquier et restructurer. On voit par exemple ça actuellement, depuis août-septembre, avec la trentaine de fournisseurs d'éléctricité-gaz qui ont soudain fait pschitt suite à la crise internationale de l'énergie, l'Evening Standard donne les raisons lien, laissant sur le carreau 4 millions d'usagers lien.

    Un écroulement qui, comme l'explique l'article du Guardian ci-dessus, appelle une réorganisation coûteuse du système, le watchdog (régulateur) Ofgem n'ayant pas servi à grand chose. Comme d'hab quoi, ces watchdogs s'avérant trop souvent n'être que des tigres de papier, leurs compétences et pouvoirs sont en fait très limités. Le gouvernment a budgeté 3.2 milliards £ pour cet énième sauvetage-restructuration.

    Bref, le gvt passe son temps à financer un système hyper privatisé et dérégulé qui ne satisfait pas grand monde, juste les financiers et gros actionnaires).

  • Mangeur Vasqué le 11/01/2022 à 20h35
    J'ai mis le lien du Monde mais j'aurais dû préciser : le HS2, High Speed 2, c'est la LGV entre Londres et Birmingham (Phase One) et Manchester (Phase 2a) qui devait donc, jusque y'a 2 mois, avoir une "Eastern Leg", un gros tronçon conçu pour inclure la conurbation Leeds-Bradford-Huddersfield-Wakefield lien (appelée West Yorkshire Built-up Area, 2m d'hab.) mais ça c'était avant…

    Y'a deux mois donc, le gouvernement a brutalement annoncé l'annulation de la LGV pour Leeds-Bradford, qui incorporait également Nottingham et le gros aéroport régional de East Midlands (Leicester est tout près aussi) lien.

    Annulation qui vient après l'abandon des plans d'extension du HS2 vers le North East (York, Durham, Newcastle), le North West (Liverpool, Lancashire) et Glasgow-Édimbourg, avec décrochages régionaux dans ces coins et nouvelles gares, style la LGV allant sur Leeds devait incorporer Sheffield. Plans d'extension bien entendu inclus dans le projet initial (à partir de 2010) et donc vendus à l'électorat de ces coins-là avec force promesses et "passion" pendant des années.

    Un projet originellement budgété à 20 milliards £ par les Conservateurs en 2010 à leur arrivée, puis quelques mois plus tard 30 milliards, pour des premiers TGV sur cette ligne en 2025.

    20 milliards ou 30 milliards... 2025, Lol…

    On en est aujourd'hui à 160 milliards lien (avec entre-temps en plus une grosse réduction du projet donc), 100 milliards selon les prévisions les plus optimistes, du gouvernment, mais eux-mêmes reconnaissent sotto vocce que c'est optimiste. Et on ne verra probablement pas le premier TGV pour Birmingham avant 2030, 2033 disent certains experts, et pas de TGV pour Manchester avant 2038-2040.

    Les coûts au km/mile sont Bygmalionesques : 250-350 millions £ le mile (1.6 kms)… Apparemment en France ils font ces LGV pour 10 petits millions/km et les livrent à l'heure, selon la presse britannique, très admirative pour le coup. Après, y'a pas les mêmes problématiques (plus dense ici) mais les sommes sont démentes et le contraste entre l'Angleterre et le reste du continent choque l'opinion ainsi que certaines commissions parlementaires. Y'a des raisons à tous ces retards et énormes dépassements de budget, je peux développer un peu, signalez-vous.

    Donc, au final ça coûtera sans doute 200 milliards £, soit ds les 300-400 millions £ le mile, et contrairement au plan initial, hormis B'ham et Manchester, on n'aura aucun des LGV prévus, pas de LGV pour Nottingham, pas de LGV pour Leeds-Bradford avec Sheffield dans la boucle, pas de LGV pour York, pas de LGV pour Durham & Newcastle, pas de LGV pour Liverpool/Merseyside, pas de LGV pour le Lancashire (Preston, Lancaster, etc.), pas de LGV pour Glasgow et pas de LGV pour Édimbourg. Que des coins peu peuplés donc.

    Enfin, ça va valoir super le coup, on va gagner 30 minutes sur Londres-Birmingham et y'aura une meilleure connectivité entre B'ham et Manchester, avec une extension sur Wigan, lucky us…

    Et rigolez pas, c'est pas mal Wigan. George Orwell, en tant qu'écrivain socio-ethnographe de 32 ans envoyé par sa maison d'édition londonienne, y passa un séjour fort intéressant en 1936. Deux mois à observer la classe ouvrière, les mineurs, etc. et leurs lamentables conditions de travail sur Wigan et dans le Yorkshire, dans l'Angleterre plongée dans la Grande Dépression (bien plus fortement ressentie au nord du pays), qui avait même établi des camps de travail plus ou moins forcés, j'en parlais ici lien, une trentaine de "labour camps" où les chômeurs devaient bosser s'ils voulaient continuer à toucher leur maigres allocs chômage. Orwell coucha ses observations dans "The Road to Wigan Pier", 1937, à lire évidemment. L'un des premiers livres qui expose graphiquement le fameux "North-South divide", le fossé béant entre Nord et Sud. Il n'est pas trop ridés ce livre en fait.

  • Mangeur Vasqué le 11/01/2022 à 21h06
    "Très loin de mon mémoire de maîtrise sur l'influence de la morphologie des comtes de fée de Vladimir Propp sur la Guerre des étoiles (je suis sérieux). Ce sujet avait fait froncer quelques sourcils dans l'UFR."

    Ça ne m'étonne pas (pour le grinçage de dents). Je voulais faire le mien sur le football dans la société anglaise/british, ce genre de chose. Woptain la tronche gueule du directeur de mémoire le jour où je lui ai dit ça en juin 1988. Le foot à l'époque, surtout en fac de lettres, c'était pour les décérébrés, ou les hooligans. Je me souviens plus de son nom, un prof de linguistique, pas le genre de type qui laisse une grosse trace mais malheureusement il montait en grade et avait de plus en plus de responsabilités. Pas foncièrement désagréable mais "dull", peu inspirant et étroit d'esprit).

    J'ai pas eu plus de chance avec les autres, mind. Enfin, c'est la vie comme on dit en anglais, et comme disait ce bon Del Boy lien (tu te rappelles probablement de "Only fools and horses" lien., souvent élue meilleure série british de tous les temps.

    "Le DEA m'a servi car au Canada le bureau des équivalences m'a accordé une maîtrise, alors qu'un niveau maîtrise en France m'aurait donné un niveau licence ici. Un bon investissement de mon temps. Des années plus tard j'ai pu en profiter quand le niveau universitaire a compté pour la paye de base. 7000$ brut de plus, j'étais assez content. Et les années d'enseigement en Angleterre, en France et au Canada furent aussi comptabilisées. 7000$ de plus. Recontent."

    Nice one, tu t'es bien démerdé.

    Tu a enseigné dans quel cadre en Angleterre ? Universitaire ? École privée ? En tant qu'assistant de français ? (si c'est ce dernier, alors doublement bravo pour t'être fait comptabiliser et valoriser une année).

    Pour l'école publique, fallait obligatoirement le PGCE. Je dis "fallait" car ce n'est plus vrai maintenant d'ailleurs, tu peux parfaitement être "titulaire" avec un contrat dit "permanent" avec juste l'équivalent anglais du bac (!) dans les écoles ayant le statut d'"academy" (80 % des écoles secondaires donc), because dérégulations et déprofessionalisation & tutti quanti depuis 2010 et l'arrivée au pouvoir des Conservateurs.

  • Mangeur Vasqué le 11/01/2022 à 22h30
    Bizarre histoire footo-covidienne (que je découvre ce soir mais qui couve déjà depuis quelques jours visiblement), en provenance de Chester, superbe ville du nord-ouest anglais située à 25 kms au sud de Liverpool et collée à la "frontière" anglo-galloise

    lien

    Deva Stadium, le stade du club de Chester FC, se trouve à cheval sur cette frontière. Les bureaux et une petite partie des tribunes sont en Angleterre, tandis que le reste du stade est chez les Gallois : lien

    Le manager est Steve Watson lien, très connu, une Newcastle United legend, entre autre.

    Le club, au statut professionnel et longtemps pensionnaire de D3-D4 jusqu'à son déclin progressif dans les années 2000, joue dans le championnat anglais de National League North (D6), est placé sous les juridictions anglaises, le parking est "anglais", etc. donc règles Covid anglaises (pas franchement strictes).

    Enfin, c'est ce qu'on croyait jusqu'à récemment car y'a des zones grises, les tribunes par exemple se trouvent au Pays de Galles, qui a des règles Covid bcp plus strictes sur les rassemblements et autre...

    Deux matchs au Deva pendant les fêtes de Noël (environ 2 000 spectateurs par match) ont mis le feu aux poudres, car ils contreviennent aux règles Covid galloises.

    Le club et les autorités anglaises rétorquent qu'administrativement le club est bien en Angleterre, que le conseil municipal de la ville le lui a confirmé, etc. donc, en gros, que e Pays de Galles n'a pas à mettre son nez là-dedans. Ce que contestent les Gallois sur ce point précis des règles du Covid.

    Gros débat et crise d'identité donc sur où exactement se trouve ce club et de quel pays il dépend pour tel ou tel domaine précis, etc.

    Je viens de lire quelques trucs là et on se croirait franchement dans un sketch des Monty Python, Faulty Towers ou autre ("But the club has now said it does not feel it has reached a "definitive resolution" after a debate about where it lies geographically.").

    Le club ajoute, pour booster son statut anglais, que la fédé galloise lui a confirmé qu'ils n'ont pas le droit à un centime du package financier de sauvetage du foot (3 millions £) destiné aux clubs gallois touchés par les restrictions sur les spectateurs.

    Le gvt gallois dit qu'ils ont mal compris et qu'ils peuvent donc bien obtenir des compensations du gvt gallois ("The club had insisted it had been told it was not eligible for financial support - from the £3m available for clubs in Wales impacted by fan restrictions - as it was an English club, but the Welsh government has now said: "As a club based in Wales, Chester FC would be eligible for support.").

    Chester avait envisagé de jouer ailleurs mais apparement, impasse dans les discussions et on se dirige vers un report. "Covid: Chester postpones game amid Wales-England rules row"

    lien

    Tout ça a bien mis le bordel et c'est en train de se transformer en mini incident diplomatique, sur fond d'affirmation nationaliste galloise il faut ajouter, via le premier ministre gallois Mark Drakeford (leader du Parti travailliste gallois), valeur montante de la sphère "devo-max" britannique (politiciens des "nations" – Irlande du Nord, Écosse & PdG – qui privilégient une "maximal devolution", une bonne grosse autonomie, soutenue désormais par la majorité des Gallois lien mais non encore accordée au PdG, car option considérée par Londres comme le premier pas vers un référendum pour l'indépendance, cf l'exemple écossais de sept. 2014.

    Par ailleurs, Drakeford est en conflit ouvert avec les gouvernements conservateurs successifs, et Johnson donc, depuis quelques années. Depuis quelques mois en particulier, il n'hésite pas à aller au clash lien. Il fait qd même gaffe car les budgets et dotations sont votées à Londres, donc elle veut pas trop non plus se mettre les Tories sur le dos.

    Et depuis le Brexit, et lente réalisation que les conséquences oourraient être terribles pour le Pays de Galles (agriculture, industrie, investissements, etc.), plus de 40 % des Gallois disent être pour l'indépendance dans les sondages (c'était très minoritaire ne serait-ce que y'a 3 ou 4 ans). Les "FTA" en particulier, Free Trade Agreements (accords de libre échange) en particulier sont de nature à flinguer l'agriculture galloise, un dossier où l'anti-Brexit Drakeford s'est clashé avec May et Johnson. lien. Le Royaume-Uni doit renégocier tous les traités et accords dont il bénéficiait en tant que membre de l'UE et niveau agriculture, agribusiness, etc. on devine fortement que le RU va se faire entuber, à tous les niveaux...

    (accords agri avec Nouvelle-Zélande, signés y'a 2 mois, production a grande échelle, agneau et compagnie, avec standards très inférieurs aux Britanniques qui avaient les normes UE ; accords avec l'Australie, même topo, signés y'a 3 semaines ; avec l'Inde, en négo, même topo, les Indiens veulent de grosses relaxation sur les visas de travail, etc. ; et le big 'un, FTA avec les USA, qui eux veulent tout incoporer, agribusiness, santé, etc. veulent vider les caisses publiques british quoi. Non entamé, Johson rampe devant Biden pour commencer les négos, Biden a dit oui, l'a invité à la MB y'a quelques mois... pour en fait l'envoyer chier et lui faire comprendre qu'il faudra qu'il attende et que le pb de la frontière nord-irlandaise - le R-U veut revenir sur les accords signés y'a un an ! - soit définitivement réglé poru qu'on commence à causer bizness. Bon, autant dire qu'une fois que ces pays auront tous leurs accords, et avec eux accords Argentine via le Mercosur, ben il restera plus grand chose de l'agriculture british qui va être envahie par des denrées moins chères, avec moindre sécurité sanitaire, etc. Ça ne sera pas une disparition brutale et spectaculaire mais plutôt une mort lente, une "death by a thousand cuts" comme on dit ici).

  • rockitrOM le 12/01/2022 à 10h03
    Merci Mangeur - histoire savoureuse.
    (ça me rappelle la fois, où, en visite à Cambridge pour le taf, je me suis mépris sur la nationalité de mon hôte. Il s'appelait M. Williams, pas M. Rosbeef)

  • San-Antonio le 12/01/2022 à 11h15
    Merci pour cette histoire MV (je vais a Chester de temps en temps ainsi qu'a Broughton juste a coté pour voir mon client préféré qui construit des avions) et plus généralement pour les précisions sur la montée d'une autonomie galloise et les accords sur l'agriculture.
    J'avoue être assez préoccupé par la qualité des produits ici alors j'imagine même pas après tous les FTA signés avec des pays moins regardant que l'UE.

  • Mangeur Vasqué le 12/01/2022 à 21h37
    Effectivement, y'a beaucoup de Gallois qui s'appelle Williams, Davies, Evans, Thomas, Roberts ou Jones (comme Tom Jones). C'est fou, tous mes collègues gallois ou potes gallois (ou d'origine) à l'université s'appelaient comme ça ! Paraît que la moitié des familles au PdG porte l'un de ces blazes. Au moins, Mister Jones c'est plus facile à dire que Mr Llangynhafaleglwyswrw.

    Le plus dingue c'est que y'a des mecs de la météo ici qui s'amusent à prononcer leurs noms impossibles, comme Liam Dutton, le "weatherman" de Channel 4 : lien

  • Mangeur Vasqué le 12/01/2022 à 22h16
    Broughton connu pour son club de foot Airbus UK Broughton, superbe écusson !

    lien.

    Je l'avais inclus dans cet article sur les écussons les plus insolites du foot britannique (le # 6)

    lien.

    Ces accords de libre échange dans le domaine de l'agribusiness (et un tas d'autres secteurs évidemment) sont très inquiétants, aussi bien pour la sécurite sanitaire que le secteur britannique de l'agriculture et élevage, florissant jusqu'à présent.

    Les agriculteurs britanniques ici disent déjà qu'on les a "sold down the river" (entubés, sacrifiés) et c'est vrai qu'on (les politiciens conservateurs pro-Brexit, la campagne Leave, Farage en tête) les a instrumentalisés et qu'on s'est servi d'eux (idem pour les pêcheurs et bcp d'autres), pour leur forte charge symbolique, terroir, identité nationale, etc. Pis y'a un reality check douloureux depuis le début de l'année lien et la mise en place effective du Brexit (et ce n'est que le début, y'a tous les accords de libre échange à venir qui ne vont pas arranger leurs affaires).

    Pis y'a les nouvelles règles d'import-export en vigueur depuis 10 jours (1er janvier 2022) qui compliquent les choses (y'avait une période de transition d'un an), lien.

    En plus de ça bien sûr, l'accès au marché UE est désormais bcp plus difficile qu'avant (depuis 1/1/2021), des montagnes de paperasses, des coûts supplémentaires, des barrières, etc. évidemment puisque le R-U est un pays tiers.

    Tout ça inquiète surtout les moyennes & petites exploitations qui savent qu'elles ne pourront rivaliser avec la concurrence venue de tous ces pays à production de masse et aux normes inférieures, et les agriculteurs redoutent aussi les exigences du gvt lien, niveau subventions surtout.

    Pendant l'adhésion UE ces aides venaient de la CAP, 3-4 milliards/an pour le R-U, et elles n'étaient pas trop difficiles à obtenir, surtout des paperasses à remplir.

    Dans le nouveau système, qui démarre cette année, ces subventions viennent de l'État britannique, sont moins généreuses et seront bcp plus difficiles à obtenir car conditionnées à un cahier des charges très contraignant et compliqué, avec notamment un "land management scheme" qui les fait un peu flipper. Ils se plaignent que les critères pour obtenir ces subventions remplaçant la CAP sont bcp plus flous qu'avant. Et évidemment cette complexité va favoriser les gros exploitants, qui pourront se payer des conseillers, etc., avec les plus petits qui pourraient devoir se contenter des miettes.

    La NFU (National Farmers' Union) a protesté mais pour la forme, elle roule surtout pour les gros.
    Pis bon, le gvt s'en contretape du NFU et ses adhérents. On n'entend jamais les agriculteurs protester, ils ne brûlent rien, ils sont considérés comme "riches" donc les gens ne s'apitoient guère sur leur sort (surtout vrai pour les agricultures anglais, en général c'est vrai guère à plaindre, ceux du Pays de Galles et Écosse sont bcp moins aisés), etc.

    Un bon article à lire à ce sujet : "British farmers will be trampled in the rush for free trade deals" lien