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Habitus baballe

Pour causer socio, éco, sciences-po, anthropo, histoire-géo, philo, épistémo, Adorno, filporno, Bernard Pardo...

  • Franco Bas résilles le 11/09/2022 à 11h56
    Merci, Pascal !
    Cela te vaudra d'être déféré après une petite collation.

  • Pascal Amateur le 11/09/2022 à 12h04
    C'est ça être un magicien du football : on peut avoir le bras long et la baguette magique.

  • Jah fête et aime dorer Anne le 29/09/2022 à 20h46
    Ah ben mince, décès de Paul Veyne. Bon ben au moins mon retard dans la lecture de ses œuvres va arrêter de grandir.

  • Julow le 30/09/2022 à 00h17
    J'ai rarement lu, chez un grand auteur de sciences humaines, une telle liberté.

  • Red Tsar le 30/09/2022 à 07h41
    Signalons aussi le décès de Michel Pinçon. Veyne et Pinçon vont avoir de belles discussions là-haut, sur l'évergétisme et la fondation Louis Vuitton.

  • Franco Bas résilles le 30/09/2022 à 07h48
    L'evergétisme : ce pluriel bizarre, comme pour l'eschatologie...

  • Red Tsar le 30/09/2022 à 07h54
    Ma journée est fichue... Mais je trouverai.

  • Franco Bas résilles le 30/09/2022 à 07h58
    Tu peux chercher dans les annales, en l'occurrence (rien non plus en termes de permutation).

  • Classico le 30/09/2022 à 08h37
    L'incarnation absolue du grand chercheur en sciences humaines, chez qui formation rigoureuse et méthode n'ont jamais recouvert l'essentiel : le plaisir et la créativité, pour quoi la rigueur n'est qu'un moyen. Et chez qui la liberté à l'égard de toutes les chapelles était un acte de foi. Petit mais éblouissant échantillon : Quand notre monde est devenu chrétien.

    Ce genre de gars est aussi très pénible. J'ai lu La société romaine ce printemps en rentrant de Naples, et c'est étrange, quelques mois plus tard, de constater de façon indiscutable que ces quelques pages m'ont davantage marqué que la découverte physique de Pompéi.

  • Mevatlav Ekraspeck le 09/11/2022 à 01h29
    Un dépôt sauvage telle une benne de démolisseurs de pays de l'Est déversée dans une garrigue de l'arrière pays narbonnais :

    Qu'est ce que les enseignants au désespoir peuvent vous faire faire parfois… J'en ai une qui s'effondre aujourd'hui, terrassée par une trentaine de copie d'un devoir de géographie lambda dont deux tiers frôlaient le débile ou l'indigent dans le contenu.

    Professionnellement j'ai une forme de mantra : je lutte de toute les forces contre le fameux « c'était mieux avant », doublé du non moins célèbre « c'est la pire classe que j'ai eue ». Mais là pour le coup la collègue est constructive et me dit que ce n'est pas qu'ils sont plus nuls que les autres, mais que leur curiosité pour placer tel ou tel indicateur sur une carte est absolument inexistante, et que ce ne sont pas des cohortes d'incapables, mais bien un « ramassis de blasés ».
    Ah…

    Et on part alors sur un long débat fort intéressant sur la curiosité, que je vous soumets donc ici… Un air de déjà vu ? Peut-être…

    J'aurais aimé trouver un moyen de mesurer ce ressenti concernant la baisse accrue de la curiosité chez les adolescents, le paradoxe étant que ladite baisse coïnciderait avec l'explosion quasi exponentielle des possibilités d'instruction et d'enrichissement intellectuel que représente les mondes numériques.

    Les différents entretiens que je peux mener avec les élèves dits « en difficulté », s'ils sont tous extrêmement différents (les gamins comme les échanges), comptent malgré tout quelques points communs, et parmi eux cette absence d'appétit scolaire qui, quand on creuse le propos, se révèlent être en fait une absence de curiosité. Ils ne voient pas l'intérêt d'apprendre une langue nouvelle, l'histoire ou la géographie du monde qui les entoure, les auteurs anciens, etc…

    Et à cette vaine nécessité de se construire une culture ils vont opposer plusieurs éléments, parfois de façon isolée, parfois de façon combinée.
    - Inutile d'apprendre puisque le numérique va instantanément pallier au besoin d'une réponse. Google traduction, Wikipédia, google Maps sauront répondre en une demi-seconde à une question pour laquelle l'obligation d'apprendre, elle, consommera minutes et heures. A quoi bon nourrir son cerveau puisqu'ils disposent d'un smartphone et d'une connexion ?

    - Inutile d'apprendre des choses qui ne serviront pas. Ils ont un côté utilitaire du savoir, chassant la perte de temps (cf ci-dessus) et le superflu pour se concentrer sur ce qui éventuellement pourrait le servir à court terme. Et de manière encore plus désespérante pour les pédagogues et les éducateurs, les élèves ont parfois acté dans leur tête le fait qu'ils ne sortiraient jamais de leur quartier et de leur condition sociale, raison pour laquelle la découverte du monde, dans toute sa globalité (géographique, culturelle, scientifique) est d'une totale vacuité.

    - Inutile d'aller chercher une information puisque ces dernières arrivent massivement à eux, par le biais de nombre de supports et de médias. Pour qui s'intéresse au contenu des réseaux sociaux dont les ados s'abreuvent en continu, vous constaterez qu'ils passent leur temps non pas à chercher, mais à trier. Ils zappent, ils slident, à une vitesse sidérante, les audios et les vidéos qui leur parviennent. De fait, un média comme TikTok a parfaitement cerné le calibrage de ses propositions : bref et intense, facilement cataloguable entre «digne d'intérêt » et « à jeter ». Snapchat séduira par son côté éphémère, qui prémâche le travail de celui qui veut garder le snap, ou le laisser s'auto-détruire. Il est possible de me rétorquer « mais s'ils regardent, c'est qu'ils sont curieux », c'est vrai. Mais dans ce que je conçois comme la curiosité éducative, il y a une notion de recherche spontanée, de réponse à une question issue de l'intellect de l'individu qui va, presque par préalable, poser les conditions de la mémorisation et de la restitution. Là, ils sont repus, opportunistes, spectateurs, mais pas en demande.

    - Inutile de s'intéresser à l'autre. Les adolescents semblent de moins en moins empathiques et curieux de ce que ressent ceux qu'ils fréquentent. L'explosion des faits de harcèlement et de cyber-harcèlement n'est pas due au hasard ou au fait qu'aujourd'hui les professionnels sont mieux armés pour détecter ces situations. Ma théorie est que les sociétés occidentales sont autant de contextes dans lesquels la solidarité n'est plus une condition sine qua non de survie de l'individu. D'une côté les richesses individuelles sont suffisantes pour qu'on pense avant tout à les protéger plutôt qu'à les accroître, de l'autre ces mêmes richesses seront convoitées par ceux qui ne les possèdent pas. L'exemple du sport national dans les collèges que représente le vol du stylo 4 couleurs peut paraître risible et dérisoire, mais pour moi il est très parlant dans le fond. Si je chourre le 4 couleur de mon voisin, ce n'est pas grave parce que ça ne lui coûte pas cher, ça ne lèse personne, il en volera un autre pour compenser, etc… Il y a toute une logique qui serait trop longue à développer ici mais qui tend à montrer que les classes sont désormais un amoncellement d'individus plus qu'une micro-société dans laquelle on va avoir l'envie de se rapprocher de l'autre ne serait-ce que par curiosité. Ils ne se « calculent » plus.

    Cette abandon progressif de la curiosité au profit d'une grande paresse intellectuelle, s'il s'avère exact, est-il dû à la numérisation de la vie quotidienne, qui semble être le vrai seul paramètre qui s'est modifié entre le début des années 2000 et les années 2020 ? Cela mérite des recherches, des débats, cela mérite d'être mesurer pour peu qu'on trouve des indicateurs pertinents.

    On pourra aussi s'interroger sur la place du gaming et des mondes virtuels, qui pousserait vers un désintérêt face au réel, et qui, pour revenir au propos initial, stériliserait purement et simplement les envies et les capacités à apprendre. Il existe déjà des discussions sur le fait que – je synthétise parce qu'il est tard – le jeu rend con, ou bien qu'au contraire il développe des aptitudes et donc des intelligences différentes… Mais je crois que la clef est bel et bien l'idée que la curiosité reste un des moteurs principaux et précoces de la construction cognitive et que la déstructuration de cette faculté à s'interroger sur ce qui nous entoure et ce qui nous diffère est un enjeu doublé d'un problème dont les acteurs éducatifs, parents et école, doivent s'emparer à assez court terme.