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Habitus baballe

Pour causer socio, éco, sciences-po, anthropo, histoire-géo, philo, épistémo, Adorno, filporno, Bernard Pardo...

  • Red Tsar le 25/02/2022 à 11h24
    Pour ma part j'aime bien Lordon et sa manière d'écrire, que je trouve amusante sans céder sur l'exigence quant au fond de la pensée. Mais je comprends qu'il puisse hérisser et j'ai souvenir d'un débat avec Piketty dans lequel je l'avais trouvé infect. Après, ça fait un moment qu'il n'a plus écrit un livre ''für ewig'' et qu'il nous pond des petits bouquins ''grand public''. Il serait peut-être temps qu'il retourne un peu au studium, ça le fera redescendre en température.

    Ceci étant, j'aime beaucoup cet article du Diplo. Ma génération a été marquée par l'escroquerie du développement durable. L'expérience nous aura au moins permis de vite déminer la tentative de braquage de l'anthropocène.

    Sur le fond de Lordon, je ne pense pas qu'on puisse lui reprocher un tropisme soviétique. Bien au contraire, il cherche à trouver une solution pour reconstruire une alternative qui prend en compte cet échec. Sur le plan théorique, il relit Marx à l'aune de Spinoza, pour sortir d'une approche économétrique de la société. Sur le plan pratique, son dernier ouvrage fait justement l'apologie de communautés décentralisées, certes liées les unes aux autres, mais sur un mode d'organisation qu'on pourrait justement qualifier d'antisoviétique (par le bas).
    Pour son rapport à la Nature, JSVB, tu as peut-être raison. Je suspends mon jugement. Il me semble quand même qu'il a écrit quelques pages sur le fait qu'être anti-progrès signifiait rester prisonnier du progrès comme grille de lecture et qu'il appelait donc à sortir de ces catégories de la modernité (nature/culture ; progrès/anti-progrès...). À approfondir.

    ps : au passage, Classico, un peu en lien avec ce sujet. J'ai repensé à ton histoire de la gauche et du nucléaire. Afin de respecter la charte du forum qui fait de la mauvaise foi une vertu cardinale, je maintiens ma position quant au fait que la gauche actuelle n'est pas anti-nucléaire, mais attentiste/pragmatique/hypocrite/indécise/paresseuse (choisis ton mot). Par contre, là où tu vises peut-être juste, c'est qu'elle n'est plus pro-nucléaire, ce qui, effectivement, pourrait être un changement notable. J'avoue ne pas avoir la mémoire de 2012 (quelques mois après Fukushima) ou de 2017, mais il y a peut-être bien, en effet, une inflexion notable de la gauche dans son rapport au nucléaire (au progrès ?).

  • Pascal Amateur le 25/02/2022 à 11h26
    C'est une réflexion intéressante, qui m'interpelle en ce sens : cette création de "la" Nature n'a-t-elle pas pour conséquence de noyer ce qui avait semble-t-il émergé ces derniers temps, à savoir les droits de l'animal ? Tant d'un point de vue juridique (je pense à la pénalisation accentuée de la cruauté envers animal) que philosophique (dans le sillage notamment de Derrida, qui y a consacré sa pensée à partir des années 2000), c'était une approche qui avait sa pertinence – car la sauvagerie contre le monde animal ne saurait purger l'homme de sa barbarie. Or en érigeant une "Nature" unique, substantialisée, donc impossible à saisir et à défendre dans son ensemble, n'en vient-on pas encore à fabriquer un concept, déifié dès lors, qui vient une fois encore empêcher toute réelle réflexion sur le vivant ? Aimer Tout pour massacrer plus ? — surtout si l'homme, a fortiori, est exclu de cette "Nature"…

  • Balthazar le 26/02/2022 à 19h09
    (Ah, ici c'est toujours Bourdieu, la vignette n'a pas changé...)

    Je venais donner mon avis, parce que j'aime bien donner mon avis.

    1) Pour ma part j'aime beaucoup, à petites doses, le ton et le style de Lordon.
    2) Je ne connais pas les personnes qu'il cible dans son article.
    3) Ce qu'il dit sur la radicalité (le fait que la situation la rende nécessaire) me paraît très juste.
    4) Je n'ai aucune compétence, ni en histoire, ni en économie, pour en juger, mais il y a un point sur lequel je ne suis pas sûr d'être d'accord avec lui. De mon point de vue étriqué, il est certes improbable que le capitalisme puisse se réformer lui-même et régler les problèmes qu'il a engendrés, mais il est à peu près aussi improbable qu'on ait le temps d'inventer et de mettre en place un système qui ait plus de chances de les régler. Bref, je ne comprends pas bien comment Lordon tranche, ici. Enfin, je devine : il estime que la première voie n'est pas improbable mais impossible, la nature même du capitalisme la rendant impraticable. Mais enfin, des choses que tout le monde croyait impossibles, on en a vu d'autres. Et la seconde voie n'a pas l'air tellement plus facile.
    C'est bien moi, ça, je viens donner mon avis et à la fin je me rends compte que je n'en ai pas.

  • Utaka Souley le 26/02/2022 à 21h56
    C'est normal : après avoir donné ton avis (tu n'en avais donc qu'un seul), il n'est donc plus à toi, tu n'en as donc plus, et reprendre c'est voler.

  • Red Tsar le 27/02/2022 à 08h46
    Après ce message en guise d'ouverture pleine de possibilités, j'ai bien quelques éléments qui me viennent en tête, mais pas mes schémas classiques. Donc je me méfie. Parce que je sens qu'ensuite tu vas nous sortir 2-3 messages qui, sous des allures inoffensives, seront une manière de tout mettre en place pour nous infliger une conclusion baiser de la mort d'ici six jours.
    Par prudence, je vais éviter de trop avancer mes pions et je te dirais juste que... Euh... Lordon alors, il est né en 1962... Son prénom, c'est Frédéric... Enfin d'après sa fiche Wikipedia, hein, je prends pas parti. Et pis il écrit des livres. Enfin, je crois.

  • Balthazar le 27/02/2022 à 15h45
    Mon message est vraiment sans intérêt, mais je n'ai pas compris le vôtre, M.Tsar.

  • Red Tsar le 27/02/2022 à 18h04
    C'était un message à caractère humoristique, mais donc complètement raté. J'aurais voulu être un artiste, mais n'est pas Pascal qui veut.

  • Balthazar le 27/02/2022 à 18h49
    "Humoristique", j'avais deviné, mais je pense que c'est la blague que je n'ai pas saisie... Pas grave. À part ça Bourdieu est devenu net, c'est bien. Il ne se passe donc pas que des choses moches dans le monde ces jours-ci.

  • Red Tsar le 04/03/2022 à 12h22
    Comme tout un chacun, les images du conflit en Ukraine issues des réseaux sociaux me marquent beaucoup. Chemin faisant, j'ai trouvé un texte intéressant sur ce sujet des réseaux sociaux, dont je vous partage ici quelques rapides extraits. Pourrez-vous deviner qui en est l'auteur ?

    [> warning : le texte est une réflexion générale sur les réseaux sociaux. Il a été écrit avant même que les troupes russes ne se massent à la frontière ukrainienne. Donc ne cherchez pas à l'interpréter comme pro ou anti-Poutine, ce n'est pas du tout le sujet ici].


    * INSTAGRAM
    Instagram s'annonce comme une immense accumulation de spectacles. Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation [...]. Instagram n'est pas un ensemble d'images, mais un rapport social entre des personnes, médiatisé par des images. Instagram ne peut être compris comme l'abus d'un mode de la vision, le produit des techniques de diffusion massive des images. Il est bien plutôt une Weltanschauung devenue effective, matériellement traduite. C'est une vision du monde qui s'est objectivée […]. On ne peut opposer abstraitement Instagram et l'activité sociale effective ; ce dédoublement est lui-même dédoublé. Instagram qui inverse le réel est effectivement produit. En même temps la réalité vécue est matériellement envahie par la contemplation d'Instagram, et reprend en elle-même l'ordre d'Instagram en lui donnant une adhésion positive [...].
    L'aliénation de l'Instagrameur au profit de l'objet contemplé (qui est le résultat de sa propre activité inconsciente) s'exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir. C'est pourquoi il ne se sent chez lui nulle part, car Instagram est partout.

    * TWITTER
    Le caractère fondamentalement tautologique de Twitter découle du simple fait que ses moyens sont en même temps son but. Il est le soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne. Il recouvre toute la surface du monde et baigne indéfiniment dans sa propre gloire [...].
    La première phase de la domination de l'économie sur la vie sociale avait entraîné dans la définition de toute réalisation humaine une évidente dégradation de l'être en avoir. La phase présente de l'occupation totale de la vie sociale par Twitter conduit à un glissement généralisé de l'avoir au paraître. Toute réalité individuelle est devenue sociale, directement dépendante de la puissance sociale, façonnée par elle [...].
    Twitter, comme la société moderne, est à la fois uni et divisé. Comme elle, il édifie son unité sur le déchirement. Mais la contradiction, quand elle émerge dans Twitter, est à son tour contredite par un renversement de son sens ; de sorte que la division montrée est unitaire, alors que l'unité montrée est divisée. Twitter réunit le séparé, mais il le réunit en tant que séparé.

    * FACEBOOK
    La philosophie, en tant que pouvoir de la pensée séparée, et pensée du pouvoir séparé, n'a jamais pu par elle-même dépasser la théologie. Facebook est la reconstruction matérielle de l'illusion religieuse. Facebook n'a pas dissipé les nuages religieux où les hommes avaient placé leurs propres pouvoirs détachés d'eux : elle les a seulement reliés à une base terrestre. Ainsi c'est la vie la plus terrestre qui devient opaque et irrespirable. Elle ne rejette plus dans le ciel, mais elle héberge chez Facebook sa récusation absolue, son fallacieux paradis. Facebook est la réalisation technique de l'exil des pouvoirs humains dans un au-delà ; la scission achevée à l'intérieur de l'homme.
    Facebook est le discours ininterrompu que l'ordre présent tient sur lui-même, son monologue élogieux.

    * YOUTUBE
    La condition de Youtubeur est la spécialisation de vécu apparent, l'objet de l'identification à la vie apparente sans profondeur, qui doit compenser l'émiettement des spécialisations productives effectivement vécues. Les Youtubeurs existent pour figurer des types variés de styles de vie et de styles de compréhension de la société, libres de s'exercer globalement. Ils incarnent le résultat inaccessible du travail social, en mimant des sous-produits de ce travail qui sont magiquement transférés au-dessus de lui comme son but : le pouvoir et les vacances, la décision et la consommation qui sont au commencement et à la fin d'un processus indiscuté. Là, c'est le pouvoir gouvernemental qui se personnalise en pseudo-vedette ; ici c'est le Youtubeur qui se fait plébisciter en tant que pseudo-pouvoir sur le vécu [...]. À ce Youtubeur, chacun doit s'identifier magiquement ou disparaître.

  • Pascal Amateur le 04/03/2022 à 12h29
    Je ne sais pas qui a écrit ce texte. Mais il s'est suicidé à la fin, non ?