Habitus baballe
Pour causer socio, éco, sciences-po, anthropo, histoire-géo, philo, épistémo, Adorno, filporno, Bernard Pardo...
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JauneLierre le 23/02/2022 à 22h41Je regarde rarement La Grande Librairie sur F5 mais là j'ai été happé par Bruno Latour. Bien envie de lire son mémo.
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Red Tsar le 24/02/2022 à 19h00Je suis en train de le lire et il y a effectivement des choses qui collent très bien avec ce que je pense et que je trouve donc très intéressantes et d'autres qui ne collent pas du tout avec ce que je pense et que je trouve donc aussi très intéressantes, d'une autre manière. Il le présente comment ?
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Red Tsar le 24/02/2022 à 19h07Edit trop tardif : je te précise ma question. Je n'ai pas encore terminé l'ouvrage, mais je trouve que, pour le moment, Latour dessine un horizon politique assez éloigné d'EELV (pour ne pas dire plus). Or j'ai vu qu'il appelait à voter pour Jadot. Donc pas tant sur le contenu du livre que sa vision derrière : qu'en dit-il ? Comment justifie-t-il cet éventuel paradoxe ?
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JauneLierre le 24/02/2022 à 19h23En fait il n'a pas directement présenté son livre, la discussion était plus générale et autour de son œuvre puis de la manière "d'atterrir", d'habiter le monde, que produire c'est détruire ce genre de chose.
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Classico le 24/02/2022 à 23h13
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O Gordinho le 25/02/2022 à 09h23Je crois partager avec Lordon détestation (et rancœur ?) envers une certaine bourgeoisie culturelle parisienne, mais sa façon de s'exprimer, à l'écrit comme à l'oral suffit à me détourner de son propos.
Comme toujours, on sent qu'il est en colère, il en a donc encore sous la semelle le Frédo, mais tant qu'il sera encore plus agaçant que l'objet de son agacement, je ne vois pas qui il pourrait convaincre. Non ?
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JauneLierre le 25/02/2022 à 10h05L'éclairage de Lordon est intéressant et je n'ai encore jamais lu Latour. Mais comme O Gordinho, je ne prête plus trop d'attention aux articles du premier, lassé de sa vision marxiste quasi binaire du monde et de son "anticapitalisme primaire", à croire qu'il ignore l'expérience soviétique. Ou peut-être en est-il nostalgique...
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Pascal Amateur le 25/02/2022 à 10h13Sans connaître Latour, pas évident de s'y retrouver. Mais n'est-ce pas, déguisée sous un ton Cahiers du foot (paye ton Florent Pagny), la dénonciation multi-sauce de la "résilience" ? Toute destruction trouve sa prétendue résurrection ?
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John Six-Voeux-Berk le 25/02/2022 à 10h24Assez d'accord avec Lordon sur les dérives esthético-littéraires du "penser comme" ou du "penser le vivant" (par exemple, Zhong et Morizot qui font de la pop-philo-litté à partir de Descola ; ou même de la dérive de Latour lui-même, lorsqu'il se met à rédiger des pièces de théâtre). En revanche, chez Lordon, l'identification d'un ennemi unique, le Capitalisme, me semble affaiblir son propos : c'est plus la pensée industrialiste, progressiste et... humaniste qu'il faudrait viser, non ?
Le simple fait que Lordon persiste à parler de "la" Nature, en termes a priori marxistes et dualistes, donne l'impression qu'il reste prisonnier du cadre même qui a permis ce qu'il déplore comme tout le monde. Et c'est justement là que Descola et Latour me semblent pertinents : il s'agit notamment, pour eux, de dénaturaliser notre rapport dualiste à "la" Nature (l'homme/le reste ; la pensée/la matière ; fin/moyen), et de nous sortir du face-à-face qui a permis/permet notre manière insoutenable de vivre.
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Classico le 25/02/2022 à 11h10Ouaip je suis d'accord avec vous, il vieillit franchement mal Fredo. C'est quand même un peu la quintessence du rageux. Tout de même sur le fond ça reste toujours pertinent je trouve, y compris pour s'y affronter.