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Habitus baballe

Pour causer socio, éco, sciences-po, anthropo, histoire-géo, philo, épistémo, Adorno, filporno, Bernard Pardo...

  • Pascal Amateur le 12/01/2022 à 14h40
    Je vous ai écrit de même – pour faire lien (et ne pas vous laisser accroire que je pourrais être Le Zouav), je vous indique que le coco qu'a bossé sur la VAR, c'est bien moi.

  • Monsieur Jo le 12/01/2022 à 15h12
    Sociologie?
    Grenoble?
    Attention, ce sont des islamo gauchistes. Vous allez vous retrouver à faire le djihad en Syrie.

  • Red Tsar le 12/01/2022 à 15h15
    "Comment peut-on être nietzschéen de gauche ?" : c'est pas un bel appeau, ça ? : lien
    (ou alors, pas de pot, c'est juste du pipeau).

  • Classico le 12/01/2022 à 16h41
    Article extrêmement intéressant, à lire en songeant à l'hypothèse selon laquelle les ultimes efflorescences "wokes" de la philosophie contemporaine de la déconstruction pourraient descendre, en l'amplifiant démesurément, de cette lecture erronée de Nietzsche - si Foucault se trompait en gauchisant excessivement Nietzsche, la gauche actuelle se tromperait au carré dans la même voie.

  • John Six-Voeux-Berk le 12/01/2022 à 16h43
    Je l'ai acheté... il attend... sous la pile...

    (Parce que les posts de Classico sur Lordon/Spinoza/Nietzsche avaient sonné très bizarrement à mes oreilles ; et que je voyais dans ce bouquin le truc qui allait enfin confirmer toutes ma perplexité lorsque j'entends que Nietzsche a bel et bien une pensée de la société - je veux dire d'une société qui ne serait pas simplement une polycratie aristocrato-bordélique)

    Du coup, je sens que je vais me contenter de cette recension.

  • Classico le 12/01/2022 à 17h13
    ma perplexité lorsque j'entends que Nietzsche a bel et bien une pensée de la société - je veux dire d'une société qui ne serait pas simplement une polycratie aristocrato-bordélique
    ....................

    C'est certainement un immense penseur politique. "Pensée sur la société", au sens des grands théoriciens modernes de la construction du corps politique, de Hobbes à Rousseau, ça, je ne sais pas. Peut-être seulement une fois transformé par des lectures gauchisantes, justement. Mais pourquoi te contenter de la recension du coup ? Je n'ai pas lu ce texte de Bouveresse, mais je suis sûr que c'est une ressource passionnante sur Nietzsche.

    Pour revenir à cet article, je crois que son auteur a raison de noter que Bouveresse abusait un peu en transportant Nietzsche chez les réactionnaires, comme si le philosophe allemand faisait partie de l'humanité normale et pouvait être classifié selon l'opposition droite - gauche à l'instar d'un simple quidam - il ne le peut pas, pas plus que Platon ou Hegel. Mais je crois aussi que l'auteur de l'article se trompe quelque peu en proposant un Nietzsche spontanément compatible avec une lecture gauchisante : il ne le peut pas davantage, sauf moyennant des transformations radicales dans son dispositif conceptuel, la glorification des rapports de force et de domination faisant effectivement partie de ce dispositif, qu'on le veuille ou non*. Et c'est en effet, à mon avis, un Nietzsche profondément transformé qui nourrit la gauche de Foucault à aujourd'hui - ce qui n'est pas grave d'ailleurs, d'autant moins que Nietzsche n'est pour ainsi dire jamais cité par la gauche militante "grand public", qui n'a pas la conscience de ses dettes.

    *Je suis convaincu que cet homme d'une générosité infinie n'aurait pas écrit tout ce qu'il a écrit, ou pas de la même façon, s'il avait pensé après le nazisme. La question terrible, dont je ne doute pas qu'elle le hante sans discontinuer dans la tombe, c'est : le nazisme aurait-il été tout ce qu'il a été sans lui ? Il est absolument impossible de lire le fameux paragraphe 259 de Par delà le bien et le mal, dont parlent Bouveresse et l'article, sans songer immédiatement au lebensraum nazi, dont les dernières recherches (Ingrao, Chapoutot) sur la psychologie des assassins ont démontré la centralité absolue. Mais à cet égard on peut aussi lire Nietzsche comme le dernier grand penseur politique "innocent" du nazisme - au double sens où il ne concevait pas une seconde ce qui allait arriver quelques décennies après lui, et où tous ceux qui pensent le politique après le nazisme sont nécessairement marqués et contraints par cette expérience de l'horreur politique absolue.

  • John Six-Voeux-Berk le 12/01/2022 à 17h55
    Merci pour la référence au paragraphe 259 (apparemment courante, mais je l'ignorais, et cela démontre ma naïveté).

    Je lirai le bouquin de Bouveresse. La recension semble pointer un défaut évident : à quoi bon vouloir rabattre Nietzsche de l'autre côté, une fois qu'on a montré qu'il n'était pas assimilable à un gauchiste radical ? C'est presque vouloir trop prouver ; mais les arguments du recenseur me paraissent aussi souffrir de cette tendance des nietzschéens à dédouaner Nietzsche de toute lecture gênante.

    Ben, oui, c'est aussi ça un livre, une oeuvre : une matrice disponible qui privilégie certaines appropriations plutôt que d'autres. Et quand on parle de Nietzsche, on parle d'autre chose que d'un type qui s'appelait Monsieur Nietzsche et qui avait des brûlures d'estomac quand il mangeait trop épicé ; on parle de constellations de concepts, appropriables et produisant des effets de persuasion et d'entraînement. Et donc invoquer l'exception de l'auteur, comme génie, doté d'un esprit supérieur, n'est finalement pas très pertinent pour un lecteur ordinaire (qu'il se destine à envahir la Pologne ou à aller faire son cours à de futurs managers).

    A propos du paragraphe 259 : C'est très amusant de voir par quel organicisme Nietzsche essaie de surmonter les difficultés de sa promotion de la volonté de puissance individuelle (qui menace le corps social) ; mais du coup, il se retrouve à devoir penser l'agression, la compétition, la domination à l'échelle de ces nouveaux individus, que seraient les corps sociaux-nationaux. Bref, on ne sort pas du biologisme par des moyens de biologiste, pourrait-on dire. Si le modèle de la lutte (de la guerre) est si central chez Nietzsche, il va bien falloir que cette lutte s'exprime à une échelle quelconque (individuelle/intérieure, sociale ou internationale, voire planétaire ; à moins de sous-traiter cette conflictualité et de la laisser à un autre type "d'individus" de substitution : les idées, les arts, que sais-je, sans que ces individus ne viennent interférer gravement dans l'établissement d'une société ; à moins qu'on sache comment faire de cette conflictualité le principe d'une paix à l'échelon supérieur).

    Une réflexion hasardée : je pense à l'instant à Clastres et à sa manière de lier "guerres" et "anti-étatisme". Clastres suggère que les guerres incessantes que les groupes brésiliens entretiennent entre eux n'est pas une preuve de leur arriération ou de leur incapacité à échanger pacifiquement, mais au contraire, la contre-partie nécessaire d'un refus de cette guerre intériorisée que serait la lutte permanente de la société contre l'Etat.

    Autre réflexion encore plus hasardée : ceux qui expliquent que Nietzsche est "pacifique" me font penser à ces personnes qui expliquent que le Coran est tout paix, tout amour et que le Jihad est toujours à comprendre comme intérieur ("extermine ces mécréants, juifs et chrétiens, qui sont en toi"). Ils ont peut-être raison en fait.

    Et une conclusion bien défaitiste : imaginer que "Nietzsche" ait nourrit, si peu que ce soit le nazisme, n'est-ce pas donner beaucoup trop d'importance aux écrivains, en nourrissant la même illusion idéaliste qui imputait la Révolution à Voltaire et Rousseau ?

  • Red Tsar le 12/01/2022 à 18h30
    Merci pour cet intéressant échange.
    Un élément m'interroge dans la discussion. Qu'on puisse avoir une lecture de gauche ou une lecture de droite de Nietzche ou de Hegel, je comprends. Et d'ailleurs, il y en a. Mais Platon ?
    Je mets là en vrac ce que, élève du radiateur au fond à droite, j'ai retenu.
    Le Platon jeune, celui d'avant la Sicile, pourquoi pas en faire une lecture de gauche. L'idée que chacun de nous peut accéder à la vérité, même l'esclave, etc. Ok.
    Mais après la Sicile et sa fondation de l'Académie, ses textes deviennent fichtrement élitistes, non (sans même parler de ses engagements politiques...) ? La devise de l'Académie, ''que nul n'entre ici s'il n'est pas géomètre'', c'est pas de l'anti-Socrate ? Sa ''République'', sa Politique me paraissent compliquées à articuler avec la gauche.
    Donc j'ai deux questions :
    1- est-ce qu'on peut faire une lecture de gauche du Platon de la maturité ? Si oui, laquelle ?
    2- est-ce qu'il y a eu des lectures de gauche de Platon ? (d'ailleurs Marx, mais je sais qu'il n'épuise pas la gauche, a fait sa thèse sur Épicure et Démocrite...).

  • Classico le 12/01/2022 à 18h58
    Hmm il y a peut-être un contresens Red, j'ai dit justement qu'il était impossible de réduire des penseurs aussi immenses à "être de droite" et "être de gauche". Ca n'a vraiment aucun sens. Ils ont fabriqué des concepts qui sont simplement trop riches pour qu'on puisse les mettre dans des cases "droite" et "gauche". On le voit avec ces discussions sur Nietzsche, et on pourrait faire de même avec tous les très grands. Il peut y avoir des sensibilités, des préférences évidentes, qui nourrissent l'illusion que telle pensée est plutôt de gauche ou de droite ; c'est clair que la volonté de puissance va plus facilement enchanter des sensibilités droitières ... mais en réalité le même auteur, moyennant interprétations, peut nourrir l'extrême gauche la plus radicale. C'est peut-être même d'ailleurs le critère d'identification de la grandeur du "grand" penseur. Disons donc qu'il y a des lectures de droite et gauche de toutes les grandes pensées, mais qu'"en soi" elle échappent généralement à ce dualisme trop pauvre, trop abstrait pour elles. Et alors s'agissant de Platon, j'ai vaguement le souvenir d'avoir vu passer des lectures politisées ou politisantes, mais plus que jamais le Platon "en soit" échappe à ces catégories, qui n'ont strictement aucun sens au cinquième siècle avant J-C.

  • Pascal Amateur le 12/01/2022 à 19h09
    Oui enfin, on est quand même d'accord pour dire que Nietzche, c'était un insoumis ?
    #aahtuvois