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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • rockitrOM le 29/03/2024 à 00h13
    Voilà. Karl Zéro et le Point c'est à peu près le même niveau merci.

    Sur le reste, bah tu reconnais qu'il y a de quoi s'interroger, débattre, oui, plutôt que de pondre un article comme ça

  • Manx Martin le 29/03/2024 à 01h04
    @Tricky

    Pour faire un peu d'histoire, en France les républicains se sont longtemps méfiés de l'élection du chef de l'État au suffrage universel direct : la seule fois où on l'avait tenté, c'était en 1848 et ça ne s'était pas bien terminé. Pendant longtemps, la démocratie en France ne se concevait donc nécessairement que parlementaire : le présidentialisme, c'était le risque du "césarisme".

    En 1958, De Gaulle arrive avec son exigence d'un pouvoir exécutif fort (ce qui n'est pas l'équivalent de chef de l'État fort). Bim : constitution de la Ve, qui va totalement à rebours de nos traditions parlementaristes. Bien ou mal, c'est une vraie révolution. Mais les rédacteurs de la nouvelle constitution n'osent pas rétablir l'élection du prez au suffrage direct : en 1958, il est donc établi qu'il sera élu par un collège électoral composé des élus de la République (et non plus par les parlementaires comme c'était le cas auparavant). C'est-à-dire exactement ce à quoi propose de revenir le député évoqué cet après-midi.

    C'est en 1962 que De Gaulle impose l'élection directe du président de la République, par un coup de force validé par référendum (il a utilisé l'article 11 pour réviser la constitution, ce qui n'est précisément pas la procédure prévue par la constitution - ce fut l'occasion de voir passer une motion de censure pour la première et unique fois de l'histoire de la Ve : les députés n'avaient pas encore pris l'habitude d'être un paillasson). Le résultat de la réforme de 1962, c'est que fort logiquement, l'élection présidentielle est devenue le pivot de notre vie démocratique, reléguant les législatives à n'être que des "mid term" quand les mandats étaient déphasés (7/5) et des élections fantôme aujourd'hui.

    Par ailleurs, la manière qu'a eue De Gaulle de gouverner, puis ses successeurs à qui ça plaisait quand même aussi, a achevé de faire de la Ve un régime étrange, parlementaire sur le papier, mais dans lequel le premier ministre, théoriquement responsable devant l'Assemblée nationale, est en réalité perçu comme un fusible et un collaborateur (l'expression est de Sarkozy) du président, ce qu'il est finalement et finit par poser de graves problèmes politiques (voir la séquence de la reforme des retraites).

    Bref, tout ça pour dire que l'élection directe du président n'est pas, et ne devrait pas être, notre unique manière de concevoir la démocratie. Évidemment, après 70 ans de ce régime, nous sommes lobotomisés : regarde les européennes, on ne peut même plus comprendre ce qu'est un scrutin proportionnel et les journalistes présentent ça comme une singerie de présidentielle avec la "liste Bardella", la "liste Glucksman", etc. L'élection présidentielle est devenue la seule qui fait se déplacer les citoyens : toutes les autres ont une participation inférieure à 50%, ce qui est une catastrophe démocratique. Les vieux républicains et leur césarisme n'avait peut-être pas tort.

    Je terminerai ce pavé en citant un mec plus malin que moi, Pierre Mendès France, qui disait ceci en 1962 (dans "La République moderne") :

    « Enfin, l'objection de principe la plus grave à faire à ce régime, c'est que, sous la façade démocratique du double suffrage populaire, il risque en réalité d'anémier dans le pays l'esprit et l'activité démocratiques.

    « Les citoyens qui élisent une Assemblée votent pour des partis dont les doctrines sont connues, au moins quant à leur orientation générale, ils se prononcent sur des programmes, sur des propositions. Par contre, lorsqu'un homme est porté à la tête de l'État par le suffrage universel, c'est essentiellement sur sa personne que l'on vote. En fait, « on lui fait confiance », « on s'en remet à lui », et parfois sur la base de promesses plus ou moins démagogiques. A cet égard, les campagnes électorales présidentielles aux États-Unis sont d'une médiocrité que l'on n'est guère tenté de transposer ici.

    « Un tel mode d'élection ne peut offrir un élément de contrôle politique sérieux ; il tend même à dépolitiser le corps électoral, il le pousse à démissionner, à prendre l'habitude d'aliéner sa souveraineté, à se désintéresser des affaires du pays. Rien de plus dangereux dans une période comme celle que nous traversons. Encourager la Nation
    à croire que tout sera résolu sans son intervention, c'est donner aux aventuriers une chance inespérée, c'est les protéger de la seule puissance qui soit susceptible de les faire reculer, celle d'un peuple qui a choisi entre les solutions et les propositions politiques et qui entend les faire respecter. »

    Dommage qu'Edji ne soit plus là !

  • Gones Allons ! le 29/03/2024 à 07h00
    les députés n'avaient pas encore pris l'habitude d'être un paillasson

    ****

    Un peu qd même. La Motion de censure de 1962, c'est un peu le baroud d'honneur de députés qui avaient justement compris qu'ils étaient devenus des paillassons (4 ans de De Gaulle ça les avaient déjà bien assagis). De Gaulle gouvernait seul avec ses ministres et ne s'est guère embarrassé de l'assemblée nationale.
    Paradoxalement c'est Sarkozy qui a le plus renforcer les pouvoirs du Parlement avec la réforme de 2008 de manière totalement inattendue. Bon il a aussi sorti la QPC de son chapeau mais ça partait probablement d'une bonne intention.
    Sur ce point d'ailleurs Hollande a été assez décevant en ne renforçant pas encore davantage le rôle du parlement. Qd à Macron, pas sûr qu'il situe l'assemblée nationale sur une carte

  • Gones Allons ! le 29/03/2024 à 07h05
    Par contre y as raison, un PR fort c'est une hérésie démocratique pour les Républicains pendant très longtemps. C'est d'ailleurs toute la tension entre Mac Mahon et les républicains au début de la III.
    Il y a un excellent livre là dessus de Nicolas Roussellier sur l'évolution du pouvoir exécutif en France : la force de gouverner

  • rockitrOM le 29/03/2024 à 07h05
    @sdld: la courtoisie était allée se coucher avant moi hier soir, désolé de cela.

  • Delio Onnisoitquimalypense le 29/03/2024 à 07h10
    Merci Manx pour la citation de PMF, et Gones allons pour la remarque sur la réforme constitutionnelle de 2008, dont, en bon gaucho, je n'avais retenu que la possibilité du président de s'exprimer devant le Parlement.
    Pour ceux qui ont besoin aussi de se rafraîchir la mémoire : lien

  • Gones Allons ! le 29/03/2024 à 07h25
    Merci Delio

    Je trouve que ton commentaire illustre bien un biais médiatique/mémoriel assez interessant qui veut qu'on ne retienne que les éléments négatifs des derniers quinquennats alors que les mandats plus éloigné dans le temps sont nimbés d'une aura pour le moins contestable (je parle de manière générale et pas pour toi en particulier ou le forum)
    Typiquement l'opposition De Gaulle / Sarko-Hollande.
    De Gaulle est vu comme le sauveur de la République ayant restauré la démocratie en France. Dans les faits c'est plus compliqué que ça : en 46 il se barre car il n'arrive pas à faire accepter son projet hyper présidentiel puis passe 10 ans à combatte activement la IV avec un parti conservateur très à droite. Il revient à la faveur de la crise algérienne dont la gestion du processus d'un point de vue démocratique est discutable (la question n'est pas sur l'indépendance de l'Algérie mais la manière dont il l'a abordé) avant de profiter à fond d'une embellie économique sans précédent et des réformes industrielles déjà enclenchées sous la IV et de finir en eau de boudin entre mai 68 et le referendum sur les régions. Je suis persuadé que s'il gouvernait aujourd'hui on aurait des accusations de dictature toutes les deux minutes.
    À l'inverse Sarko a qui ont a fait des procès infinis en apprenti dictateur a bcp fait pour le rétablissement du pouvoir du parlement et a toujours été très digne dans la défaite acceptant toujours le verdict des urnes (bon après c'est pas mal contrebalancé par toutes les affaires qui ont suivi et d'autre aspects détestables du personnage). Hollande lui a taché de sortir du centralisme en donnant bcp de pouvoir aux collectivités territoriales et en laissant bcp de latitude au parlement (voir trop ce qui lui a flingue ces deux dernières années de mandats).
    On gagnerait à faire un inventaire honnête des bilans de nos présidents mais c'est évidemment compliqué, l'omniprésence médiatique fait qu'il se crée un lien plus affectif que politique entre les citoyens et le Président.
    Et au grand jeu de la réforme démocratique, je suis pour un mandat unique de président de 6 ans. Avec des élections à mi-mandat. Et la disparition de la QPC.

  • Tonton Danijel le 29/03/2024 à 07h58
    "À l'inverse Sarko a qui ont a fait des procès infinis en apprenti dictateur a bcp fait pour le rétablissement du pouvoir du parlement et a toujours été très digne dans la défaite acceptant toujours le verdict des urnes."

    Euh, celle de 2012, il ne l'a jamais vraiment digérée. Il n'a pas tenté de coup d'Etat type prise du Capitole mais on ne peut pas dire que la transition se soit bien passée... (Il me semble que Sarko avait détruit des documents).

  • Gones Allons ! le 29/03/2024 à 08h23
    La transition en 2012 est glaciale car les deux se détestent. Les documents détruits ce sont des documents de travail dans les cabinets ministériels ce qui est une pratique courante (avec quelques mesquineries dans les bureaux sur les fournitures)
    Mais il n'y a pas de refus de la défaite ni de contestation des résultats à la Trump. On est vraiment très très loin de tout ça.
    Pour être clair je ne vise pas à réhabiliter le bilan politique économique ou social de Sarkozy dont le quinquennat a pour moi été cinq années de perdues avec de surcroît une explosion de la dette publique. Mon propos est uniquement sur la pratique institutionnelle du pouvoir et du rapport au parlement.

  • Espinas le 29/03/2024 à 08h25
    Et puis c'est entaché par l'affaire Bygmalion avec une campagne de réelection de 2012 qui a explosé le plafond des dépenses de plusieurs millions, ce qui n'est pas très digne ni démocratique.
    Avec une ligne de défense en mode "je n'en savais rien, c'est mon parti et mon équipe qui ont tout organisé".