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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Easy Sider le 12/10/2021 à 17h25
    Merci beaucoup pour cet article, très intéressant et mine de rien porteur d'espoir.

    Maintenant, reste "plus qu'à" faire péter ces ghettos, et à faire en sorte que dans les coins en gentrification les nouveaux arrivant au fort capital culturel mettent leurs enfants dans l'école/collège/lycée du coin...Sur les premiers retours qu'on a dans le 93, c'est surtout ce dernier point qui n'est pas gagné.

  • Mevatlav Ekraspeck le 12/10/2021 à 20h51
    A titre personnel je suis en train de me demander s'il ne faut pas faire totalement exploser la logique géopolitique de l'éducation prioritaire, et en virer tous les bahuts.

    Faire sortir les enfants et les ados de leur quartier de misère, des ravages du caïdat, des barbus, leur faire faire des bornes pour qu'ils voient autre chose de la société française.

    Je ne vous aurais pas dit ça il y a cinq ans encore, je pense qu'on peut retrouver facilement sur ce site mes propos allant dans le sens du bahut sanctuaire, dernière enclave républicaine dans les territoires perdus. Mais la situation change, le contexte devient de plus en plus pourri et tout espoir de mixité devient vain.

    Donc plutôt que d'essayer d'apporter un peu de richesse dans la misère, sortons la misère pour l'enrichir. Cet exemple toulousain doit en appeler d'autres. La perméabilité de l'adolescent à son environnement scolaire n'est plus à démontrer.

    Mais déjà qu'il n'y a plus de services publics, de médecins, voir de commerces hors les enseignes communautaires dans certains quartiers, si on vire les collèges et les lycées, il ne reste plus rien de républicain dans ces contrées...

    Tiens, ça me fait enchaîner sur Trappes...

    J'ai l'occasion d'aller y promener mes guêtres, régulièrement, pour des raisons professionnelles (La Plaine de Neauphle, Matisse, Le Village...). Je ne vois pas comment on ne peut pas affirmer que cette ville est désormais dénuée de toute trace de population euro-caucasienne...

    Ville longtemps communiste, avec un bastion de cheminots qui mettait un accent CGT très prononcé dans chaque conversation locale, la transformation du quartier dit des merisiers l'a fait passer de ville ouvrière à ville ghetto. Les différents édiles qui se sont succédés ensuite avaient deux fers aux feu : le premier clientéliste, en ne fâchant pas les barbus et en s'appuyant sur eux pour apaiser les quartiers, le second immobilier, en essayant de faire en sorte que les bailleurs sociaux jartent à la première occasion les familles de dealers / caillasseurs / racketteurs identifiés, sous couvert de rénovation du parc social.

    Résultat de tout ça : Trappes s'est bel et bien débarrassé d'un nombre de famille de caïds assez conséquent, déplaçant le problème sur des communes limitrophes (La Verrière, Coignières, Guyancourt, Maurepas, voire St Cyr, Versailles ou Vélizy) où ces braves gens y trouvèrent un nouveau terrain de jeu pour y faire prospérer leur commerce de résine, recrutant de nouveaux petits, inconnus des stups et donc difficile à tracer. Ces derniers on vu naître une véritable pieuvre cannabique qui maille un territoire conséquent. Le fric de cette magnifique expansion continue à affluer vers les squares trappistes, pompé sur des secteurs de plus en plus lointains. Du coup: ça se frite méchamment avec le Valibout (Plaisir), autre point de deal ultra-dominant du 7-8. Les flics ne savent plus où donner de la tête.

    Deuxièmement, les barbus vont bien, merci pour eux. Solidement installés et brossés dans le sens du poil (si j'ose dire) par les différents maires, soit de façon assumée, soit en sous-mains, Trappes est un lieu où ils prospèrent. Je ne vous raconte pas combien les collègues font de l'huile à l'approche du Paty-Day, et combien ils en ont fait il y a un an, par exemple. Trappes est devenu par secteurs entiers une ville entièrement maîtrisée par les codes et les us et coutumes culturels de l'Afrique musulmane. On a pu voir différents reportages, polémiques, sur la possibilité d'une femme de s'y faire coiffer, de boire un café etc... Il faut aller au delà de l'aspect racoleur de la chose, car c'est devenu factuel. Les tenants d'un islam traditionnel (je n'ai pas dit rigoriste ou intégriste) sont les vrais maîtres des lieux.

    Le maire actuel s'inscrit dans cette ligne d'acceptation d'un état de fait, et ressemble finalement assez bien à la population qu'il administre. Son management est effectivement assez brutal, on va dire qu'il y a peu de place à la négociation, mais il monte une équipe qui lui corresponde et qui puisse interagir avec ces quartiers. C'est pourquoi la mixité sexuelle ou ethnique risque d'en prendre un coup au niveau des employés de mairie et des chargés de dossier, car une femme blanche qui n'est pas musulmane a du mal à se faire entendre aujourd'hui - demandez aux enseignantes.

    Ce sont les faits, qui nourrissent la machine zemmourienne, j'en suis conscient. Mais d'une part Trappes n'est pas non plus Kaboul, et on y vit globalement mieux qu'il y a quelques années, et d'autres part cette concentration d'une seule et même communauté demeure assez exceptionnelle.

    Et ensuite (et ça je le vis au quotidien) je constate que quand on sort des jeunes de ce contexte là, on arrive à en faire quelque chose et à diversifier leurs pensées, leurs modes de réflexion, leurs ambitions. Quand ils restent dans leur environnement, ce n'est pas la même mayonnaise...

    Donc l'expérience du Mirail, miam.

  • Joey Tribbiani le 12/10/2021 à 21h16
    Mais Mev, mais enfin tu te rends compte que tout ce que tu nous racontes la n'est pas du tout « vivre ensemble » et qu'en disant de telles choses « tufaislejeudelextremedroiteetdemanueLvallsetdupruntempsrepublicainespecedegrandfouva » ?

  • Joey Tribbiani le 12/10/2021 à 21h18
    Sinon, bien sûr qu'il faut trouver les gamins qui ont du potentiel dans ces quartiers et les en sortir d'urgence.

  • Red Tsar le 12/10/2021 à 21h24
    Merci pour cet article. Ça fait un beau petit matin, en attendant le grand soir, comme dirait la présentation du forum.
    @Mev : j'ai bien connu Trappes jusqu'au début des années 2000. Depuis, j'y retourne occasionnellement. Il y a des circonstances extérieures non négligeables : évolution économique qui amène une perte des collectifs traditionnels que tu évoques. Il y a aussi des circonstances de politique intérieure, avec le changement de mairie, suite à une prise par les socialistes qui se fait dans une pure trahison et en s'appuyant sur une nouvelle clientèle (je ne dis pas que le PCF n'avait pas la sienne, mais c'en était une autre). Par contre, sur la question des cafés, je n'ai jamais vu d'interdiction d'entrée aux femmes. Ma femme y va régulièrement, sans moi et n'a jamais eu de souci. Les gens sont courtois, ni agressifs ni trop prévenants. Le problème vient plutôt à l'égard des femmes dont les familles sont du quartier, qui font pression sur elles pour qu'elles ne viennent pas.

  • Easy Sider le 12/10/2021 à 21h42
    Ce que tu dis me fait penser à ce qu'on observe dans pas mal de coins du 93.

    Évidemment, jamais une personne extérieure ne sera interdite d'entrer dans le café. Par contre contre ne verras jamais une femme du coin qui y va. C'est plus subtil et au final ça ne fait pas parler puisque les journalistes pourront y aller sans problème.

    Le problème de ce genre de quartier/territoire, c'est bien l'enfermement des habitants, pas forcément que l'on ne puisse y rentrer sans risque (sauf si on est flic, mais quand on est flic, on a choisi en connaissance de cause).

  • khwezi le 12/10/2021 à 21h56
    Pardon, je fais un hors sujet, mais je voudrais rapporter ici même des ragots et rumeurs infondées (ayant bien lu la charte, je ne me sens nullement découragé).

    Je voudrais revenir très brièvement sur l'affaire des sous marins Australiens, et allumer une micro LED sur le courroux inextinguible de notre ministre de la défense envers les américains, et un sujet peut être abordé entre Macron et Biden.

    Sans qu'il n'y ai l'air d'avoir de rapport, un couple du Maryland vient d'être arrêté pour espionnage et encours genre super longtemps avant de revoir la lumière du jour. Leur histoire est presque attendrissante vu comment ils se sont fait piégés par le FBI qui les traitaient sous couverture. Et leur a versé au fur et à mesure 20 000 000 $ en crypto en échange de leurs livraisons leur permettant de vérifier que oui, ils vendaient bien une partie cruciale du programme sous marin américain.

    Cette duperie a été permise par le fait qu'en premier lieu le FBI a été alerté par... le pays contacté par les wannabe espions. Fait absolument non confirmé par le DOJ ou le DOD, mais sur lequel la totalité des chaines toutes tendances confondues et experts consultés s'accordent avec une unanimité rare. Quel pourrait bien être ce pays ?

    Et bien on ne sait pas, mais dans un message envoyé à son contact au départ du processus de dûpe, l'espion donne rendez vous à son contact "in a "café"", pour partager " a bottle of vin rouge" selon des sources du Times...

    Voilà voilà. Donnez lui la main, il vous mange le bras. Hin hin.

  • suppdebastille le 12/10/2021 à 22h46
    Comme toujours c'est intéressant de te lire. J'ai une remarque et une question.
    Je ne pense pas que "l'Afrique musulmane" soit une (ça ressemble à une facilité de simplification de ta part).
    Je ne saisis pas bien ta nuance dans ce que tu décris entre islam traditionnel et rigoriste.

  • Mevatlav Ekraspeck le 12/10/2021 à 23h41
    Je fais une distinction entre la population qui garde intrinsèquement sa culture musulmane sans l'associer à une pratique religieuse, et celle qui vit sa religion au quotidien avec les rites et les prières, les codes vestimentaires…

    C'est assez marqué à Trappes, avec sa part que je dirais laïque, et celle bien plus rigoriste…

  • L'amour Durix le 12/10/2021 à 23h48
    Par contre les moyens, les pas bons, les galériens, on les laisse dans leur bahut-ghetto, dépourvu des rares éléments moteurs qui pouvaient jouer le rôle de tête de classe ?
    L'immigration choisie à l'échelle de la ville, super concept !