Flower of Scotland

Pour discuter du dernier titre du Celtic ou des Rangers... Et du prochain.

Mevatlav Ekraspeck le 06/11/2011 à 21h43

Le niveau de foot écossais m'intrigue, et les quelques matches diffusés sur Ma Chaîne Sport m'ont réjouit côté engagement, mais affligé côté capacité à ne serait-ce qu'aligner deux contrôles consécutifs. Alors retour aux valeurs refuges, et prenons comme échelle de mesure ce bon vieux joueur français.

J'ai recensé une dizaine d'expatriés évoluant en Ecosse pour cette saison.

M Mohamadou SISSOKHO, Kilmarnock
D Kenny GILLET, Iverness
M Gregory TADE, Iverness
D Youl MAWENE, Aberdeen
M Yoann FOLLY, Aberdeen
A Mohamed CHALALI, Aberdeen
M William GROS, Kilmarnock
M Benjamin LAURANT, Kilmarnock
A Willy AUBAMEYAND, Kilmarnock
A Salim KERKAR, Glasgow Rangers

A titre personnel, je ne connais que ce bon vieux Mawéné, ex-lensois me semble t'il, et Kerkar. Pour le reste, il va falloir quelques recherches. Mais je pense que tout ceci n'augure rien de bon sur la valeur des équipes qui ramassent des miettes du Old Firm. On est loin d'un Rothen, même à demi-carbonisé, voire d'un Rousset ou bien d'un Adam dans les années 90.

J'ai une vraie tendresse pour le foot scottish, je me suis éveillé au foot avec les épopées d'Aberdeen, de Dundee du temps ou ils pouvaient rivaliser avec les gros de Glasgow. Mais c'est un temps que les moins de trente ans ne peuvent même pas ne serait ce qu'envisager... Des stades qui respirent le foot, des joueurs, certes frustres techniquement, mais qui savent ce que c'est que de mettre la tête là on poserait à peine ses crampons, et une foi presque naïve en la possibilité d'un jour déboulonner les deux vautours du sommet de la carcasse.

Un copain franco-britannique m'a un jour dit que les écossais étaient "leurs belges à eux" et qu'au foot et bien c'était pareil. Un joueur naïf nigaud et pataud était souvent traité de "Scott" dans les good old stands de la Perfide Albion. Ca donne une idée de la considération qu'ont les anglais pour leurs copains d'au delà du mur.

Et pour ce qui est de l'intégration des deux clubs écossais en PL, demandons nous donc quelle tête nous ferions s'il fallait évincer deux clubs pros d'une des deux divisions nationales pour intégrer, disons, le Standard de Liège et Anderlecht...
sansai le 06/11/2011 à 22h51

Willy Aubameyang (avec un g) est le frangin du Stéphanois, lui aussi passé par la formation rossonero (leur père, ancien défenseur lavallois et havrais, est recruteur au Milan).

Mohamadou Sissokho c'est un jeune qui a été formé au PFC, il fait partie des 60 joueurs (à peu près) à potentiel dénichés par Udine, recrutés dans la foulée, et prêtés un peu partout en Europe - notamment dans des clubs appartenant à la famille Pozzi, propriétaires d'Udine, et de Grenade en Espagne par exemple.

William Gros, c'est un cas intéressant aussi. Laissé libre par le Havre il y a un peu plus d'un an, il est rentré à la Réunion, quand Didier Agathe (ancien de la JS Saint-Pierroise de la Réunion comme lui, Hoarau, Payet ou Sinama-Pongolle...) l'a convaincu d'aller faire un essai à Kilmarnock.

Essai concluant, et à seulement 18 ans il s'est imposé comme un membre à part entière du groupe pro (une douzaine d'apparitions, dont un but et une passe décisive pour sa première titularisation).

Pour en revenir à l'Ecosse, la déliquescence est patente. Il suffit de voir qu'il a fallu la disqualification du FC Sion (pour avoir aligné des joueurs non-qualifiés, dont Pascal Feindouno et l'ancien nantais Giovanni Sio), pour voir un, et un seul, club écossais qualifié... pour l'Europa League.

Quand on repense au Celtic époque Henrik Larsson (ce joueur fabuleux qui s'est imposé au Barça à 33 ans, après 7 ans de bons et loyaux services chez les Hoops), ça dit assez de choses sur ce qui tourne pas rond dans le foot actuel, tellement on imagine mal un pré-retraité du Celtic aller faire une pige de deux ans au Barça aujourd'hui...
Mangeur Vasqué le 06/11/2011 à 22h59

Un temps que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître Mev, et aussi un temps totalement révolu. Les Aberdeen de Fergie et Celtic de Jock Stein conquérant l'Europe, terminé tout ça, à jamais.

Sans compter qu'avant, fallait 5 matchs max pour remporter une coupe d'Europe. Avec un peu de chance, un bon tirage (y'avait pas de tête de série), pas trop de blessures, on pouvait arriver en finale.
Plus maintenant, faut des effectifs énormes et au moins le double de matchs avant d'arriver au même niveau.

Nottingham Forest en est une bonne illustration, équipe composée principalement de joueurs pas foudres de guerre au départ (mais man-managés excellement par Clough, qui avait une faculté hors norme à les faire se dépasser).

Club encore en D2 saison 1976-77, et qui remporte la grande coupe d'Europe deux fois de suite en 78 et 79 (aussi champion d'Angleterre, et 2è). Bon, Forest n'a eu qu'à affronter 4 clubs pour arriver en finale (dont AEK Athènes et Grasshopper la 1ère année - Oster et Pitesti la 2ème).

J'avançais des explications ici au sujet du foot Jock, je suis pas expert (loin de là !) mais c'est un peu la synthèse de ce qui se dit et lit dans les médias anglais, parfois par les Ecossais eux-mêmes :

lien

Disons que pour résumer l'appauvrissement du foot écossais ces 10 ou 15 dernières années, 2 éléments :

- manque criant de moyens (environ 100 fois moins de droits TV pour l'EPL que la PL)

- l'exode : au bas mot 250 ou 300 joueurs écossais évoluent dans les 5 divisions professionnelles anglaises, et des dizaines de managers écossais, entraîneurs (coach), préparateurs physiques, formateurs jeunes, etc.
Mangeur Vasqué le 06/11/2011 à 23h03

Pour Pitesti, je suis conscient que cette équipe devait être composée d'une moitié d'internationaux roumains (ou un truc du genre) mais c'est surtout le peu de matchs nécessaires pour atteindre la finale que je voulais souligner, par rapport à aujourd'hui (outre les effectifs, le nombre de remplaçants autorisés. etc.). J'ai pas vérifié qui Aberdeen a affronté en 1983 par contre.
Safet le prophète le 06/11/2011 à 23h43

De mémoire, le Bayern en quarts ( 2-2, 0-0 ), Waterschei, tombeur du PSG ( 5-1 et je sais plus ), et enfin le Real 2-1 en finale.
C'était la première participation européenne du PSG, je m'en souviens comme si c'était hier...
Mevatlav Ekraspeck le 06/11/2011 à 23h46

Tour préliminaire :
Aberdeen FC Sion 7-0 4-1

1/16 :
Aberdeen Dinamo Tirana 1-0 0-0
Et Dieu sait que les Albanais étaient des tanches à l'époque...

1/8 :
Aberdeen Lech Poznan 2-0 1-0
Là, les clients étaient d'un autre calibre. Les Polonais de l'époque étaient tout sauf des tendres.

1/4 :
Bayern Munich Aberdeen 0-0 2-3
Pendant que les Ecossais abattent l'ogre allemand, le PSG se fait sortir par d'obscurs belges, Watershei Thor, dans un match retour qui connut des conditions assez croquignolesques.

1/2 :
Aberdeen Watershei Thor 5-1 0-1
Les mêmes Belges se font donc fesser comme il se doit à l'aller, et les gars de la côte laissent filer le retour.

Finale : Ils abattent le Real de Madrid à Göteborg, 2 à 1 après prolongation. Les Espagnols, emmenés par le meilleur joueur de la compétition, Santillana, s'étaient débarrassés de l'Austria de Vienne en demies, de l'Inter en quarts, de l'Ujpest Dosza en huitièmes, et de Beira Mare en seizièmes. On pourra rigoler de l'Austria, mais les Viennois avaient sorti le Barça et Galatasaray précédemment.

Oh pétard, ça remue des souvenirs tout ça... Si vous êtes sages, on ressortira les compos...
Safet le prophète le 07/11/2011 à 00h03

Arf, j'étais pas loin...
Mevatlav Ekraspeck le 07/11/2011 à 00h14

Et Dundee United, en 86-87...

En 1/32èmes, ils sortent le RC Lens, quasiment par miracle, 0-1 2-0 au retour.

En 1/16èmes, ils cabossent l'Universitatea de Craïova, 3-0 à Tannadice Park, avant de gérer les affaires courantes avec une défaite 1-0 au retour.

En 1/8èmes, c'est Hadjuk Split qui craque dans l'antre écossaise 2-0 à l'aller tandis que le retour débouche sur un 0-0 des familles.

En 1/4 c'est le Barça qui passe à la trappe, battu à Dundee 1-0, mais le plus beau reste à venir puisque à l'instat de Metz quelques années plus tôt, Dundee s'impose au Camp Nou 2-1.

En demi finale, composé d'un improbable quatuor Dundee M'Gladbach et Göteborg Tyrol Insbruck, les allemands arracheront le nul à l'aller 0-0, avant de céder 2-0 au Bockelberg. C'est d'ailleurs la dernière appartion du club mythique des années 70 80 dans le dernier carré d'une compétition européenne.

En finale, après avoir perdu l'aller 1-0 à l'Ullevi, Dundee encaisse dès la 23ème minute son seul et unique but concédé à domicile de la compétition, et l'égalisation écossaise de change rien. 1-1, et un parcours mémorable dont on parle encore dans les Highlands.

C'est l'année ou Toulouse sortit le Napoli d'un certain Diego M. , avant de trouver le moyen de se faire plier par le Spartak au tour d'après. Le troisième larron français, le FC Nantes, fut sorti sans gloire par le Torino, avec une râclée mémorable reçu au match aller à La Beaujoire, 0-4.

Quelques joueurs connus de Dundee à l'époque : Malpas et Mac Inally, deux poêtes...
Mevatlav Ekraspeck le 07/11/2011 à 01h05

A noter aussi qu'en 81-82 et 82-83, ils étaient déjà en quarts de la C3.

81-82 :
AS Monaco - Dundee 2-5 / 2-1
M'Gladbach - Dundee 2-0 / 0-5
Winterslag - Dundee 0-0 / 0-5
Dundee - Radnicki Nis 2-0 / 0-3

82-83
Dundee - PSV Eindhoven 1-1 / 2-0
Viking Stavenger - Dundee 1-3 / 0-0
Dundee - Werder Brême 2-1 / 1-1
Bohemians Prague - Dundee 1-0 / 0-0

Les deux fois, ils se font sortir par des clubs sur le moment "inférieurs" à eux, et tout cas qui n'ont pas eu d'existence ensuite.

En l'espace de 5 ans ils rencontreront Winterslag et Waterschei, qui fusionneront à la fin des années 80 pour donner le RC Genk. Ils aimeront aussi à sortir des clubs français au premier tour...

Et Aberdeen ne sera pas loin de défendre son titre en 1984, avec un parcours d'une rare facilité ( Akranes, puis Beveren, puis Ujpest ) avant de céder face à Porto en demies.
Mevatlav Ekraspeck le 08/11/2011 à 00h18

J'ai la mémoire qui flanche, alors j'ai honteusement "gougueulisé" le cas Dundee, abandonnant mon bon vieil ordinateur en papier. Je sais, c'est mal, c'est pêché, j'irai assister à une scéance de tirs de Jean-Eudes Maurice pour me faire pardonner.

Donc je suis tombé là dessus :
lien

Et paf, voilà que l'épopée 83-84 en Coupe des Clubs Champions m'était sorti de l'esprit. Et c'est là qu'on voit qu'entre 1982 et 1987, ces gars-là ont fait régner une douce terreur sur l"Europe du foot.

Résultats des courses : en 1988, Dundee United est 4ème au ranking uefa. Je vous recopie le classement. Parmi les onze meilleurs européen, figurent trois clubs écossais.

1 Juventus Ita 8.388
2 Bayern München Ger 7.679
3 Anderlecht Bel 7.164
4 Dundee United Sco 6.874
5 FC Porto Por 6.805
6 Spartak Moscow URS 6.791
7 FC Barcelona Esp 6.527
8 Benfica Por 6.416
9 Internazionale Ita 6.233
10 Glasgow Rangers Sco 6.166
Aberdeen Sco 6.166
IFK Göteborg Swe6.166
13 Ajax Ned 6.138
14 Sporting CP Lisbon 6.125
15 Real Madrid Esp6.041
16 Austria Wien Aut 6.000
17 Rapid Wien Aut 5.832
18 Lokomotive Leipzig GDR 5.555
19 Honvéd Budapest Hun 5.500
Sparta Praha TCH 5.500

Y a des noms qui vous refilent le blues. Le bourdon de la nostalgie vient vous pourrir les oreilles...

Et je n'ose même pas comparer avec ce même classement UEFA presque 25 ans après...