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Foot et politique

Le fil politique est un fil du rasoir, alors évitons de nous y couper. Par ailleurs, n'oublions pas que son but est d'accélérer l'avènement du grand soir, un de ces quatre matins!

  • Easy Sider le 15/10/2021 à 14h08
    Sens de,

    Évidemment j'en parle comme d'une solution temporaire dans l'idéal. Ramener le boulot dans les quartiers ne sera possible que quand le boulot sera plus attractif que le trafic. Ce qui ne veut pas dire que tous les échelons du trafic sont bien rémunérés. Pas un hasard si les chouffes sont des petits jeunes : ils n'ont pas encore le droit de gagner de l'argent légalement. Et personne d'autre ne veut faire ce boulot là, c'est donc qu'il est peu rémunérateur mais suffisamment pour être attractif pour un mineur.

    Les majeurs qui gagnent leur vie dans le trafic le font autant par intérêt économique, puisque la majeure partie du temps ils ne sont pas qualifiés pour le marché du travail classique, que par enfermement: une fois qu'on est pas assez qualifié, on ne peut plus trouver de boulot économiquement aussi attractif quel le trafic. Ad lib.

    Ma conclusion, c'est qu'il ne faut plus qu'il y ait de trafic du tout si on veut que ces coins là aient la moindre chance de s'en sortir et de rentrer dans les cadres sociaux tels que les attendent aujourd'hui les personnes insérées qui tiennent les cordons de la bourse.

    Et ça n'empêche pas qu'on puisse d'ailleurs en parallèle réfléchir à comment on change aussi les conditions dans lesquelles sont tenus lesdits cordons...un politique de gauche assez globale et classique selon moi. Qui n'empêchera pas non plus qu'on s'occupe des problématiques woke, d'ailleurs. Juste qu'en s'occupant de tout le reste de ce qui n'est pas woke, les mecs de droite auront moins le temps de hurler là dessus et de focaliser les débats politiques sur des détails sociologiques, parce qu'on les forcera à parler d'autre chose.

    Imaginez la tronche des éditorialistes de droite si c'est un Président de gauche qui enraie cette dynamique mortifère, et qu'en plus ça permet de faire passer le reste.

  • El Mata Mord le 15/10/2021 à 14h24
    J'aurais assez bien imaginé Hollande y arriver...

  • Easy Sider le 15/10/2021 à 14h29
    Quand le grand marqueur de gauche (le seul?) de ton quinquennat est l'adoption du mariage homosexuel, c'est quand même que quelque chose a foiré. Si tant est que ce soit un marqueur de gauche, d'ailleurs.

  • blafafoire le 15/10/2021 à 14h31
    "C'est dommage qu'il faille essuyer au passage un petit crachat parfaitement arbitraire ("on parle école, tu parles sécurité"), mais ok."

    Ce n'était pas un crachat. C'est plus la lassitude de voir éternellement et sur tous les sujets revenir ce sujet de l'insécurité. Tu vois le discours de la gauche comme de la vapeur, je vois l'insécurité de la même façon. Un gaz, continuellement présent qui est surtout tangible à la télé et beaucoup moins dans la réalité (ce que tu sembles contester).

    Donc pour te répondre...
    Centrer un débat, dans lequel les variables économiques sont si énormes, sur la question de la sécurité est une habitude de la droite. On peut trouver ça légitime au cas où l'on n'a absolument pas envie d'agir sur les variables économiques (comme l'a rappelé Easy Sider), on peut trouver ça exaspérant dans le cas contraire. Et ce même si l'insécurité, imaginée ou réelle joue effectivement un rôle dans le choix d'un logement.

    Une chose est sûre : parmi toutes les personnes issues des classes moyennes que j'ai vu quitter mon quartier, aucune ne l'a fait pour des raisons d'insécurité. Saleté, manque de commerces incivilité mineures, dépréciation immobilière, ça oui. L'insécurité, jamais. Le fameux "cadre de vie" que tu vois décrit dans les brochures des promoteurs (tu sais, ces rendus d'architectes où des types en chemises décontractées se baladent nonchalamment entre des espaces verts luxuriants et des immeubles cristallins, tout en discutant à une nana en jean qui s'esclaffe de rire).
    Pour un pays qui se croit arrivé aux portes du nirvana tertiaire (en particulier à Lille, zone de reflux industriel particulièrement intense) et qui accepte de bonne grâce de commander ses repas à un sans-papier payé l'équivalent d'un RSA, peut-être qu'un petit retour sur terre s'impose.

  • John Six-Voeux-Berk le 15/10/2021 à 18h10
    En effet, E. Charmes est d'autant plus troublant à lire qu'il a bien conscience des conséquences désagréables de ses "découvertes" : oui, la communauté peut être une voie d'intégration à la communauté nationale ; non, la mixité dans les espaces publics ne permet pas de "faire société" à elle seule, et pire, parfois, elle n'en produit qu'un ersatz illusoire. D'ailleurs, il n'est pas le seul à remettre en question les mythes bienheureux qui nous guident ; et avant de les accuser d'américanisme, de pro-communautarisme ou que sais-je, il faut les lire.

    Par ailleurs, ces études de spécialistes de la ville n'ont pas été commandées pour conforter les politiques dans leur inaction, comme semblait le suggérer Easy Sider ce matin ; au contraire, elles en appellent à un investissement massif dans les quartiers, plutôt qu'à leur liquidation dans une improbable mixité.

    Enfin, la notion d'"enfermement" revient souvent ici : a-t-on des statistiques sur les entrées et les sorties dans ces quartiers ? J'en étais resté à la notion vague de "sas" (et je crains qu'elle me reste de la lecture de Guilluy...). Qu'en est-il réellement ? Si la notion de sas était encore d'actualité, tous les discours sur l'enfermement seraient à peu près vides.

  • Red Tsar le 15/10/2021 à 18h47
    Ah, ah, ah : le masque tombe. Monsieur cite The Wire cette série des bobos de HBO... Me dis pas qu'en plus tu as regardé Treme et que ton petit coeur a fondu avec la fin d'Oscar Isaac de Yonkers.

  • Red Tsar le 15/10/2021 à 19h01
    * Le concept très travaillé par Charmes, c'est celui de "club". En gros la ville pure libérale est impossible. On peut faire payer les poubelles à l'usage, par exemple, mais il faut bien payer en commun le trottoir, l'éclairage public... Dans le même temps, les "riches" ne veulent pas payer pour les pauvres et les côtoyer > le modèle du "club" où on paye au pot commun, mais entre soi puisque les pauvres ne peuvent pas entrer dans le "club" (territoire).
    Je te renvoie, par exemple, à : lien
    * Sur la question des entrées et des sorties, un beau livre : Doug Saunders : Du village à la ville : Comment les migrants changent le monde (les migrants ce sont surtout les migrants ruraux).
    L'auteur étudie des bidonvilles ou quartiers populaires partout dans le monde (Istanbul, Rio, Paris, Berlin, Chongqin...). Il montre que ces quartiers sont des quartiers "tremplin", d'ascension sociale. On y rentre et on en sort par le haut quand certaines conditions sont remplies et, par exemple en comparant Berlin et Paris-93, il livre un bilan très favorable pour la France par rapport à l'Allemagne.

  • Easy Sider le 15/10/2021 à 19h12
    Ah non je ne suggérais pas ça du tout.

    Par contre, les investissements massifs, on les a déjà, les écoles, collèges et lycée sont rénovés autant que possible, et les efforts pour désenfermer les quartiers sont objectivement réussis. Aucun habitant des départements de petite couronne parisienne, par exemple, n'habite à plus de 5 ou 10mn à pied d'un transport en commun qui lui permet de se connecter à l'ensemble du réseau RATP. Les maisons de l'Emploi et autre missions locales ont toutes des permanences jusque dans les plus petits recoins. L'argent et les emplois aidés ont coulé à flots sur les associations depuis les années 80.

    Pourtant, la situation se dégrade et la dynamique est pas vraiment positive. La pauvreté est (presque) partout.

    Pour avoir grandi dans les deux types d'environnement, un avec la mixité sociale et l'autre sans, je peux témoigner qu'on voit la différence, à la fois dans la tranquillité des lieux et dans la trajectoire sociale et économique des gens qui en sont issus. Dans un cas, des villes qui respectent leurs 20% de logements sociaux, et où tout un chacun peut mettre son gosse dans le public en se disant que c'est une bonne école d'un côté, ou une école sans problème majeur de l'autre. Dans l'autre cas, des villes à 60% de logements sociaux tellement déséquilibrés que les établissements publics apparaissaient comme un poubelle à cassos par les gens qui auraient pu contribuer à faire que leurs enfants en fassent des établissements corrects préféraient les mettre dans le privé en contribuant par la même à renforcer les inégalités. Personnellement, mon choix est vite fait.

    En fait c'est une question de choix politique. Soit la gentrification permet de recréer des quartiers mixtes parce qu'on y met du commun, soit elle sera juste une nouvelle forme de ségrégation urbaine, sociale et économique.

    Les investissements, c'est vachement bien (vraiment, il faut les faire), mais ils sont un outil. La mixité sociale n'est pas un outil. C'est une manière de fonctionner en société.

    Et, encore une fois, la mixité sociale, c'est pas mélanger des gens dans un lieu de façon aléatoire. C'est pas faire cohabiter côte à côte mais de façon étanche des immeubles de riches et des immeubles de pauvres. C'est créer un environnement où les liens se construisent de fait. D'où l'école.

  • John Six-Voeux-Berk le 15/10/2021 à 19h37
    Merci, c'est plus clair pour moi maintenant.
    Après, sur la question de l'investissement à l'école (question qui me concerne) en contexte tendu (disons avec mixité inversée), c'est peine perdue dans mon expérience : on ne change pas tout seul un système défaillant si on est le seul à s'en inquiéter (on est alors le problème et pas un élément de solution).

  • John Six-Voeux-Berk le 15/10/2021 à 19h37
    Merci pour les références (et merci pour les sorcière aussi). Je vais regarder cela.