Aulas et nous, une histoire de goût
Au risque d'aggraver la regrettable starisation de Jean-Michel Aulas dans les Cahiers, Pierre Martini revient sur notre relation privilégiée avec le président lyonnais et profite des critiques postées à la suite de la Gazette 26 pour faire notre mise au point bimestrielle.
L'affaire des faux passeports, dont la gravité est désormais avérée, attise les passions. Mais la Gazette 26 sur l'incident Aulas/Courbis a aussi déclenché un débat très animé (merci à tous) avec quelques passes d'armes très intéressantes. Mais aussi avec les mêmes éternels reproches à notre égard. Venant de ceux qui, dès que l'on "attaque" un club, n'ont plus d'autre recours que de nous identifier comme "supporters" d'un de ses rivaux. Un conseil: nos archives sont disponibles, elles établissent que ni l'OM ni le PSG ne sont épargnés sur nos pages, c'est aussi une question d'actualité (et en ce moment, sur Paris ou Marseille, qu'est-il besoin de rajouter, il suffit de lire les dépêches pour être mort de rire). Faut-il qu'à chaque fois que nous parlons d'un club, nous ajoutions en post-scriptum quelques tirades contre les équipes non mentionnées?
Quant à ceux qui pensent que "l'objectivité" consiste à n'attaquer personne, ils devraient se poser des questions sur un paysage journalistique indigent dont nous sommes fiers de ne pas faire partie. Car c'est très objectivement que nous nous en prenons à Jean-Michel Aulas, avec une insistance certes excessive, mais qui ne correspond finalement qu'au rythme des sorties du président lyonnais ainsi qu'à nos propres principes. Car Aulas incarne objectivement tout ce que nous détestons dans le foot business, et bien qu'il ne soit pas le seul, il est le plus omniprésent sur tous les médias (télé, presse, fax etc.) et dans toutes les organisations (Ligue, UCPF, Club Europe…). Personne ne l'a forcé ainsi à occuper à la fois le devant de la scène et les coulisses du football français.
Enfin, le constat n'est pas nouveau, mais nous avons du mal à nous y faire. Attaquer un président, ce n'est pas attaquer un club. Les supporters ulcérés qui assimilent leur club à ses dirigeants, qui les défendent comme ils défendent leurs couleurs, se font bien bêtement piéger. Ils prennent pour eux les critiques adressées à leur club, ne peuvent argumenter autrement qu'en renvoyant à "l'autre" ses propres avanies, et manquent occasionnellement de sens de l'humour. Quant à l'OL, c'est vrai qu'il a un public de merde et un palmarès de nain, mais on l'aime bien quand même.
Et pour enfoncer le clou, ajoutons que dans le dossier des faux passeports, nous espérons que M. Aulas sera entendu afin qu'il s'explique sur les informations qu'il semblait détenir dès le mois de septembre sur la validité du passeport d'Alex, et qu'il a gardé pour son usage personnel. Ce qui, dans le contexte de cette affaire, constituerait une grave infraction au règlement de la Ligue.
PS : Merci aux lecteurs qui se sont fait nos avocats, bien mieux que nous-mêmes.