Starification des footballeurs : les gardiens restent à la porte
Une Balle dans le pied – Écartés du Ballon d'Or, transférés pour deux fois moins cher que les attaquants, sous-estimés quant à leur apport, les gardiens sont-ils les perdants de l'époque ?
(…) Autre signe : la frénésie du marché des transferts ne semble pas concerner les gardiens dans les mêmes proportions. Le top 20 des joueurs professionnels comptant le plus d'ancienneté dans leur club, dans les premières divisions du monde entier, comprend sept d'entre eux. La "permanence moyenne" calculée par le Centre international d'étude du sport (CIES) affiche pour les gardiens, en 2014/15, une ancienneté dans les clubs de 3,21 saisons – contre 2,8 pour les défenseurs, 2,7 pour les milieux et 2,1 pour les attaquants [3]. Dans le même ordre d'idée, ils sont moins souvent expatriés (37,7% contre 55,4% pour les attaquants) et plus souvent formés au club (16,3%, 12% pour les attaquants).
Le premier gardien au classement des transferts les plus importants n'apparaît qu'à la 19e place (Buffon, de Parme vers la Juve en 2001) et son suivant… à la 109e (Neuer, de Schalke 04 au Bayern Munich en 2011). [4] Le CIES indique que, depuis 2009, le montant moyen d'un transfert de gardien est de 4 millions d'euros, soit deux fois moins que celui d'un attaquant, au même niveau que celui d'un arrière latéral [3]. On pourrait pourtant estimer qu'un gardien, dans sa position, a au moins autant d'impact sur les résultats, est aussi décisif qu'un meneur ou un buteur… (…)