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Le Stade rennais pas tout seul dans l'attente

À la veille de la finale de la Coupe de France, ce sont 43 ans de disette que les supporters rennais espèrent voir s'achever. L'occasion de mesurer la couche de poussière dans les armoires à trophées de Ligue 1.

 

Auteur : Guillaume L'henaff le 2 Mai 2014

 


Quarante-trois années. Quarante-trois ans que le Stade Rennais attend de pouvoir étoffer son armoire à trophées où trônent seulement deux coupes de France qui prennent un peu la poussière car acquises en 1965 et 1971. L’étiquette de losers colle clairement à la formation Rouge et Noir car en dépit des ambitions plus ou moins affichées par le club depuis une décennie, les dernières années furent marquées par une succession de rendez-vous manqués.

 


 


Poisse et absences

La première grosse désillusion est survenue en 2007, lorsque le SRFC a manqué le podium à l’ultime journée du championnat sur un but du lillois Nicolas Fauvergue. Mais au-delà d'une succession de déceptions en championnat, les principales désillusions eurent lieu ces dernières années lors des coupes nationales. En 2009, le club pense enfin tenir une nouvelle Coupe de France en affrontant en finale son voisin guingampais, qui évolue alors en Ligue 2. Mais, malgré l'ouverture du score, c’est bien l’En Avant qui l'emporte à la surprise générale. En 2012, les Bretons croient pouvoir s’offrir une nouvelle finale dans cette compétition en affrontant en demi-finale le petit poucet Quevilly, pensionnaire du National. Les Normands, pourtant menés 1-0, renversent la vapeur et se qualifient.
 

Enfin, l’année dernière, Rennes s’incline face à Saint-Étienne – un club qui attendait un titre depuis trente-deux ans – en finale de la Coupe de la Ligue sur un unique but de Brandao. Si, sur le papier, il n’y a rien de choquant à s’incliner face aux Verts, cette défaite confirme surtout que ces dernières années, les Rouge et Noir ont toujours été absents ou poissards au moment de concrétiser. Samedi au Stade de France, le Stade rennais a une nouvelle occasion de mettre fin à quarante-trois années de disette au cours du remake de la finale de 2009 face à l’En Avant Guingamp.
 


Reims et Toulouse "devant" Rennes

En cas de nouvelle défaite, le SRFC pourrait entrer dans la légende des losers au même titre que l’ASM Clermont Auvergne au rugby et ses dix finales du championnat de France perdues. Sauf que l’ASM a finit par gagner la onzième en 2010 et s’offrir le très convoité bouclier de Brennus.
 

Pour autant, le Stade rennais est-il le seul club de Ligue 1 à ronger son frein? À quand remonte le dernier titre des autres pensionnaires de Ligue 1? En ne considérant que le championnat de France, la Coupe de France et la Coupe de la Ligue, on constate tout d’abord que sur les pensionnaires actuels, seules trois équipes n’ont remporté aucun de ces trois trophées: AC Ajaccio, Valenciennes FC et Évian Thonon-Gaillard. Le premier est déjà condamné à la relégation, le deuxième pratiquement et le troisième reste sous la menace de Sochaux: par un curieux hasard, les trois seuls clubs sans trophées majeurs pourraient redescendre à l’étage inférieur. Sale époque pour les petits palmarès.

 


 

Parmi les 17 autres clubs, deux espèrent une ligne à leur palmarès depuis plus longtemps que le Stade rennais: le Stade de Reims depuis 52 ans (champion de France acquis en 1962) et le Toulouse FC, auquel revient la palme, avec 57 ans de disette (Coupe de France remportée en 1957). Mais hormis Bastia, tous les autres clubs peuvent se targuer d’avoir remporté au moins un titre ces vingt dernières années.
 


La Coupe de France se fait désirer

Si l'on regarde uniquement le dernier titre obtenu en Coupe de France, on mesure à quel point il n’est pas évident de remporter ce trophée. Certains clubs prestigieux n’ont plus remporté cette compétition depuis de nombreuses années, comme l’Olympique de Marseille (dernier titre en 1989 et trois échecs en finale depuis), l’AS Monaco (dernier titre en 1991, une finale perdue en 2010) ou encore l’AS Saint-Étienne (dernier titre en 1977 contre… Reims).

 


 

Enfin, 12 clubs parmi les pensionnaires actuels du championnat l'ont déjà remporté. Contrairement à certains championnats de nos voisins européens dans lesquels deux à quatre équipes s'arrogent un quasi-monopole, notre compétition nationale a alterné des ères de domination correspondant à plusieurs titres consécutifs du même club, et des périodes d'alternance systématique (voir cette infographie). Le nouveau PSG semble devoir nous projeter dans une des premières… Au rayon des curiosités, le FC Sochaux Montbéliard qui a remporté son dernier championnat en 1938, il y a donc 76 ans. Au vu de sa saison actuelle, les Francs-Comtois pourront s’estimer déjà heureux s’ils parviennent à se maintenir au Ligue 1…
 


Texte original publié sur Bric à Brac. 
 

 

Réactions

  • José-Mickaël le 03/05/2014 à 09h18
    Ah OK. Donc il y a bien un bout de l'ancien Thonon.

  • Jankulowski Desailly Galasek le 03/05/2014 à 11h28
    Bon article, mais je dirais qu'il faudrait prendre en compte les statistiques du nombre de fois où les clubs mentionnés ont été en position d'être dans la lose: le nombre de finales et demi finales de coupe perdues, le nombre de place sur le podium à quelques points du titre, etc.

    Dans ce domaine, Rennes est champion du monde depuis cinq ans. En position de gagner, mais finalement perdant, parfois dans la limite du ridicule, comme en 2009 (alors que la même année, Bordeaux avait atomisé Quevilly).

    Prendre en compte ces paramètres rejoindrait les commentaires sur Valenciennes ou Ajaccio, qui avec des moyens plus limités, sont (encore) en L1, ce qui est déjà un exploit, après des titres en divisions inférieures. Ces clubs sont sur beaucoup de points moins loyers que Rennes!

  • Jankulowski Desailly Galasek le 03/05/2014 à 11h36
    Bon article, mais je dirais qu'il faudrait prendre en compte les statistiques du nombre de fois où les clubs mentionnés ont été en position d'être dans la lose: le nombre de finales et demi finales de coupe perdues, le nombre de place sur le podium à quelques points du titre, etc.

    Dans ce domaine, Rennes est champion du monde depuis cinq ans. En position de gagner, mais finalement perdant, parfois dans la limite du ridicule, comme en 2009 (alors que la même année, Bordeaux avait atomisé Quevilly).

    Prendre en compte ces paramètres rejoindrait les commentaires sur Valenciennes ou Ajaccio, qui avec des moyens plus limités, sont (encore) en L1, ce qui est déjà un exploit, après des titres en divisions inférieures. Ces clubs sont sur beaucoup de points moins loyers que Rennes!

  • Jankulowski Desailly Galasek le 03/05/2014 à 11h38
    Désolé pour le doublet, et dans la dernière phrase, mon ordi pomme (pourrie) a corrigé en dépit de mon plein gré "loser" en "loyer"

  • Born to lose le 04/05/2014 à 19h07
    Pour cette histoire du TFC qui n'est plus le TFC, c'est tout à fait vrai sur un plan purement administratif. C'est vrai que le club a un temps fusionné avec le Red Star et qu'en 70, Buziccheli (de mémoire) a créé l'US Toulouse, qui deviendra le TFC... Mais si on veut vraiment chipoter, on peut considérer que la date de naissance du club actuel est 2001, après le redressement judiciaire et la relégation en National.
    Quand on se penche sur l'Histoire du TFC,les livres (j'en connais deux) existant sur la question font vraiment le lien entre ces structures. Si bien qu'il n'y a aucun doute dans l'esprit d'un historien du TFC sur le fait que si le TFC de 57 n'est pas complètement le TFC actuel, il n'en reste pas moins son ancêtre et de façon très directe...
    Bref, il faudrait voir à ne pas tirer sur l'ambulance. En terme de palmarès, on est déjà suffisamment ridicule, je pense que l'on peut nous laisser la satisfaction d'avoir atomisé Angers en 57 (record de buts en finale de coupe de France, 6-3)
    Pour le reste, nous restons, comme le Stade Rennais un club auquel la lose va comme un gant. Témoin encore le match de cet après-midi...

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