Les Marines marchandent
Matchbox: Bordeaux-Chelsea, 1-1. Comme souvent, le favori a semblé prenable. Comme très souvent, il est reparti avec un bon résultat. Bordeaux négociera la qualif à Rome.
Auteur : les Scapuls marines
le 27 Nov 2008
La nalyse
Il faut reculer dans des temps éloignés que les jeunes supporters de l’OL n’ont sans doute pas connus pour assister à un match des Girondins d’une telle envergure. La composition des équipes n’offrait aucune surprise, Chelsea présentant pratiquement la même équipe qu’au match aller (à l'exception de Deco suspendu et de Ricardo Carvalho blessé) et Bordeaux la formation qui avait fort aimablement perdu à Gerland.
Chelsea montre d’enblée sa vitesse et sa technique au milieu en faisant courir les Bordelais, mais sans pour autant se montrer dangereux. Les Girondins parviennent alors à contrer les velléités adverses et même à intercepter des ballons assez haut en enchaînant vite dans la profondeur.
Au fil de la mi-temps, les Marine et Rose s’enhardissent et dominent franchement, mais de façon toujours aussi stérile, malgré les combos façon PES2009 (jonglage entre trois Londoniens, double roulette + tir cadré) d’un Yoann Gourcuff qui, s'il continue, vaudra à Zidane des "Tiens, tu joues comme Gourcuff".
Réalisme lyonnais
Mais, au bout des quarante-cinq premières minutes, les huit tirs de Bordeaux (contre aucun de Chelsea) ne rassurent pas forcément les hôtes: l’esprit du match contre Lyon plane. Au retour du paddock, Chelsea reprend le contrôle du jeu, mais sans se créer d’occasion... jusqu’à ce que Jurietti décide à la 60e minute de pimenter un peu le match et d’offrir un ballon à Lampard qui, sans contrôle, le remet à Anelka pour filer au but et tromper Valverde.
Bordeaux lâche alors le jeu pendant un bon quart d’heure, laissant mariner Blanc avant les entrées d'Obertan et de Cavenaghi. Et c’est là aussi de manière assez inattendue, sur un corner gagné rageusement par Gourcuff que Diarra, faisant preuve d’un réalisme très lyonnais, inscrit de la tête le but égalisateur. La fin du match est alors à sens unique – plus encore après l’expulsion de Lampard –, mais Chelsea tient bon. Un nul important pour le moral des Bordelais, mais qui ne change finalement rien à la nécessité de gagner à Rome pour obtenir une qualification en huitième de finale...
Les gars en vrac
Il est vite apparu que sans une autre pointe que Chamakh, il n'y aurait que peu de solutions offensives – le nombre de fois où Gourcuff s'est retrouvé sans partenaire en a apporté la preuve. Son crâne de plus en plus dégarni atteste également du combat aérien auxquel se livre sans relâche Chamackh.
Même si Gouffran et Wendel ont tenté d'apporter un plus sur les ailes, ils ont vite disparu à la suite des tacles assassins d'Ashley Cole ou Bosingwa. Alou Diarra marque le but de l'espoir, mais il fait surtout le boulot pour deux: Fernando semble déjà parti en Italie avant même le mercato hivernal.
Quant à Cavenaghi, il peut se consoler en se disant que sa seule présence sur le terrain permet de faire marquer ses coéquipiers. Derrière, la défense a tenu le choc, Planus et Chalmé se laissant même aller à frapper au but (enfin, souvent au-dessus pour Planus)
Du côté des Blues, Anelka, invisible pendant soixante minutes, a pu sortir avec le sourire grâce à l’amabilité de Jurietti. Cech a sauvé son équipe à plusieurs reprises. Rien à dire sur les ramasseurs de balles.
Les gestes
• "L'ouverception" de Lampard qui combine interception et relance instantanée pour offrir le but à Anelka.
• Les feintes de frappes d'Anelka qui lui permettent de voir Valverde ramer et faire un sitting admiratif.
• L'enchaînement roulette-frappe du gauche de Gourcuff qui nous rappelle que Zidane avait des cheveux en début de carrière.
• Les mini sombreros du même Gourcuff, d'abord sur Cole puis sur Terry – là où Ben Arfa aurait fait une danse du ventre –, et la biscotte qui gâche le goût du café-crème.
Les antigestes
• La passe décisive de Jurietti pour Anelka, montrant pourtant qu'il a sa place en équipe de France.
• La Juninho de Lampard qui s'empresse de prendre un deuxième carton résultant plus de sa frustration que de sa méchanceté.
• La prise du premier poteau à trois mètres d'Obi Mikel sur le corner du but bordelais marqué... en poteau rentrant.
Les observations en vrac
• C'est Michel Platini qui a dû être content avec la présence d'un cinquième arbitre tchèque dans les rang de Chelsea.
• Debout les morts : "Évidemment Chaban Delmas se réchauffe" (Christian Jeanpierre)
• Après Nicolas Douchez la semaine dernière, l'idole de la grande fratrie des gardiens rennais Mathieu Valverde inspire Petr Cech sans que cela profite à Gourcuff.
• "Je veux voir le Florent Malouda qui vole, celui de Lyon" expliquait Scolari. Mince, on nous a dit tout le week-end que les voleurs étaient à Lille, avec Martine Aubry.
• Pour Bordeaux, la qualif' est déjà dans la poche, puisque tous les Chalmé mènent à Rome.
Le match vu de la rue de Solférino
• Que de motions!
• Les Girondins récolent au classement.
• Bordeaux Royal, Chelsea pas à l'Aubry.