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Les clubs européens agitent les stats

Invité : Libération. Une enquête sur le marché des joueurs professionnels démonte quelques idées reçues...
Auteur : Gilles Dhers le 12 Dec 2006

 

Nous l'avons lu hier dans Libération et sur liberation.fr : la réjouissante correction de nombreux adages jamais questionnés, avec une série de chiffres parlants...
Merci à l'auteur et à son journal de nous avoir autorisés à reproduire cet article.

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Quatre-vingt-dix-huit clubs des cinq meilleurs championnats européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie) et leurs 2.752 joueurs ont été passés au crible statistique (1) par le Centre international d'étude du sport (CIES basé à Neuchâtel en Suisse) et le Centre d'étude et de recherche sur le sport et l'observation des territoires (Cersot, université de Franche-Comté). À l'arrivée, la première «Étude annuelle sur le marché européen du travail des footballeurs» qui confirme ou infirme quelques idées reçues (2).

Les clubs français ne luttent pas à armes égales avec leurs voisins

Faux
L'antienne est régulièrement entonnée par les pleureuses du football français qui s'estiment victimes de concurrence déloyale. Faux débat, au moins en termes quantitatifs. La Ligue 1 (plus jeune moyenne d'âge en première division parmi les cinq observées) est, avec l'Italie, le plus gros bassin d'emplois de footballeurs d'Europe avec 537 joueurs, soit une moyenne de 26,8 par équipe, mais plus qu'en Allemagne (25,9) ou en Angleterre (25,5)
En revanche, le pourcentage d'internationaux y est inférieur à la moyenne européenne (33,8% contre 42,4%). A défaut de remporter des Coupes d'Europe, certains clubs français se distinguent dans quelques domaines. Ainsi, Bordeaux est le club qui a recruté le plus de joueurs étrangers la saison dernière (87,5%), devant Lille (80%). Pour l'ensemble des clubs de Ligue 1, la proportion de transferts réalisés avec des joueurs étrangers se monte à 51,7%, un niveau beaucoup plus élevé que la moyenne européenne (36,3%). A terme, le pourcentage d'étrangers en Ligue 1, actuellement de 35,4 %, pourrait s'approcher de celui de la Bundesliga allemande (41%).


Les clubs français forment des joueurs, engagés ensuite par des clubs étrangers

Faux et vrai

Quel club a couvé le plus de joueurs évoluant dans l'un des cinq championnats étudiés? L'AJ Auxerre ou le FC Nantes, parangons des vertus de «la formation à la française»? Non, mais deux clubs qui se situent à l'opposé en termes d'images: le Real Madrid et le FC Barcelone dont 44 et 35 des ouailles évoluaient en Bundesliga, Premier League, Liga, Ligue 1 ou Serie A la saison dernière. Le Real des Galactiques à l'ego XXL, aux transferts et salaires indécents apparaît donc comme le meilleur club formateur d'Europe. Dans le top ten des centres de formation les plus représentés, le FC Nantes pointe en 3e position (29 joueurs), le Stade rennais en 5e, à égalité avec l'AS Nancy et Arsenal, et le FC Metz en 9e. Bien classés également, l'AS Roma (4e).
L'honneur de la formation tricolore est sauf en vertu d'autres critères: la saison dernière, 40,1% des joueurs de Ligue 1 évoluaient dans le club qui les avait vus «entrer en foot», un pourcentage supérieur à la moyenne européenne (26,8%). Et les footeux made in France restent cotés: on en recensait 88 dans les premières divisions espagnole, italienne, anglaise et allemande en 2005-2006, le troisième contingent derrière les Brésiliens (139) et les Argentins (88).


Pour remporter des titres, il faut recruter et faire tourner son effectif

Faux
Les grosses cylindrées ne consomment pas plus que les autres. Les clubs ayant «utilisé» le plus de joueurs ­ c'est-à-dire leur ayant fait jouer au moins un match ­ ne sont jamais les mieux classés de leur championnat. Au contraire. «Beaucoup des clubs relégués en fin de saison, figurent parmi ceux qui ont employé le plus de joueurs», note l'étude. C'est caricatural en Italie où les trois derniers du Calcio pointent dans le quarté des clubs les plus footballeurivores . C'est aussi le cas dans les quatre autres championnats. Il est vrai que concernant ces clubs, les sommets qu'ils atteignent en matière de consommation de joueurs (jusqu'à 37 pour Trévise en Italie et Portsmouth en Angleterre) sont moins liés à leur budget qu'à une instabilité chronique, cause ou conséquence de leurs résultats.

Il n'empêche : «Contrairement à ce à quoi nous nous attendions, les meilleurs clubs qui disputent le plus grand nombre de matchs ne sont pas ceux qui emploient le plus de joueurs», écrivent les auteurs qui ont classé les clubs en trois niveaux. Les meilleurs emploient moins de joueurs (25,9) que les moins bons (27,3), alors que leurs cadences sont a priori moins infernales. De même, ceux qui disputent la Ligue des champions européenne sont en dessous de la moyenne : les auteurs avancent l'hypothèse avancée de «meilleurs services médicaux et gestion moins spéculative des transferts». Dans le même registre, sobriété rime avec efficacité en matière de transferts. La saison dernière, le meilleur club européen, le Barça, est celui qui a le moins embauché, ne recrutant que trois joueurs quand les Italiens d'Ascoli et de Trévise en faisaient signer 28 et 25 ­ réorganisation due à l'accession en première division. L'indice de stabilité (soit le pourcentage de joueurs au club depuis au moins trois saisons) place en tête deux anciens vainqueurs de la Ligue des champions: le Bayern Munich (72%) et l'AC Milan (70%). Ce dernier comptant dans ses rangs les deux joueurs les plus stables d'Europe, Maldini et Costacurta, milanais depuis 22 et 19 ans.


L'OM est un club à part

Vrai
On ne parle pas ici de styles, qu'ils soient de jeu ou de management humain ou financier. Dans la typologie en cinq rubriques établie par l'étude, l'Olympique de Marseille se retrouve sous la bannière «clubs instables». La faute à son record d'Europe du nombre de joueurs utilisés la saison dernière: 39 (l'envoi de l'équipe réserve au Parc des Princes y contribue pour beaucoup). Et au nombre de nouveaux contrats signés par l'OM: 19, quatre fois plus que Lille ou Lens. Marseille a pour compagnons d'instabilité Trévise, dernier du Calcio, ou Porstmouth, dix-septième de Premier League. La cinquième place atteinte par l'OM dans le championnat 2005-2006 n'en est que plus admirable.


Les Anglais sont too much

Vrai

Avec quatre clubs anglais en en tête de leur poule en Ligue des champions, le quotidien The  Guardian peut s'interroger: «Le foot british est-il le meilleur d'Europe?» À défaut de répondre à cette notable question, l'étude prouve que la Premier League anglaise cumule les plus. C'est dans le championnat le plus vieux d'Europe (moyenne d'âge des joueurs est de 26 ans) que l'on trouve le plus d'internationaux (62,4% contre une moyenne européenne de 42,4%), que l'on recense le plus d'étrangers (55,2% des effectifs totaux, contre une moyenne européenne de 38%). Les Anglais squattent les tops ten des classements: ils sont cinq dans celui des équipes qui emploient le plus d'internationaux, huit dans celui des clubs les plus «internationalistes» (87,5% de non-Anglais à Arsenal). Mais la statistique la plus extravagante du foot anglais est la suivante : la saison dernière, 100% des buts de Fulham ont été marqués par des «étrangers» .


 
(1) Vingt clubs dans les premières divisions anglaise, espagnole, française et italienne. Dix-huit en Allemagne.
(2) Les statistiques par pays sont disponibles sur le site www.eurofootplayers.org.
 

Réactions

  • la rédaction le 12/12/2006 à 10h53
    Signalons aux mal-lisants que cet article rend compte d'une étude, dont il met en exergue certains éléments saillants. Ceux qui veulent aller plus loin peuvent consulter les liens indiqués.

    Par ailleurs, les personnes incapables d'articuler leurs arguments et qui préfèrent se flatter le nombril en expédiant leur "critique" à coups de qualificatifs méprisants sont expressément invitées à créer leur blog, afin de partir à la conquête de leur propre lectorat.

  • loustic is back le 12/12/2006 à 11h06
    Taivince, tu as oublié pour reprendre Xcess qu'entre le §2 et le §', ce serait bien qu'il mette un §3.

    Sinon, effectivement, quantité et qualité ne vont pas forcément de pair. Mais justement, en réduisant la quantité, il y a la possibilité de faire des économie et avec la même masse salariale d'augmenter la qualité.
    D'ailleurs, à ce sujet, la taxation allemande est supérieure à la française

    Par contre, il faut qu'un joueur arrive à quel age pour être consideré comme "formé au club"?
    Et juste pour finir : peut on considérer la L1 comme un grand championnat au vu de son palmares europeen en comparaison des championnats Portugais et Néerlandais ?

  • Alexis le 12/12/2006 à 11h22
    Je me joins à Tessacha. Si certains arguments restent discutables, il n'en va pas moins que cet article propose des stats intéressantes et loin des idées reçues. La preuve : excess qui se demande où se trouve Lyon avec son contingeant d'expat'. Alors que justement, l'article explique que les clubs les plus représentés ne sont pas ceux que l'on croit (tout de même : on a Metz et Nancy dans le top ten, je félicite le CTR!).

    Serendre compte également de la performence en la matière des deux clubs espagnols n'est pas anodin. Et montre qu'une culture club est possible au plus haut niveau, voir nécessaire.

    Enfin, dire que "sur le même pied d'égalité" ne vaut pas car il ne prend en compte que des chiffres "bruts", je veux bien. Mais rétorquer "alors qu'il faut parler pognon" me fait doucement rire (la preuve encore avec la fiabilité des centres de formation de clubs que l'on accuse presque de n'être bons que par leur argent...)

  • Djézon Bouteille le 12/12/2006 à 11h47
    Je suis déçu par le titre. Si tessacha l'avait écrit lui-même, il aurait titré "l'OM fait n'importenawak", alors que là, c'est un peu mollasson.

    A côté de ça, d'accord avec Alexis. L'article est une présentation de quelques traits d'un rapport de 120 pages, donc il faut aller un peu droit au but mais c'est plutôt intéressant.
    La première question me parait trop ambitieuse pour être traitée en quelques lignes (peut-être pas de quoi cracher sur le journaliste cela dit, mais certains ici doivent être très malheureux dans leur vie de tous les jours), les autres points sont intéressants, notamment le paragraphe sur la qualité de la formation du Real et de Barcelone.

    Et en parlant de formation, je me permets d'exprimer une pensée qui me revient régulièrement à chaque fois que je vois une réaction sur "Lyon qui pille la L1" (ça n'a pas manqué cet été avec les recrutements de Diarra et Toulalan".

    L'OL, dans son 11 majeur, joue avec cinq joueurs venant d'autres clubs de L1 (Coupet, Abidal, Malouda, Toulalan, Squillaci), en moyenne dans le club depuis 5 ans (10 pour Coupet, 4 pour Malouda, 3 pour Abidal, 1 pour les deux autres). A noter aussi que les joueurs français ont tendance à rester à l'OL plus longtemps que dans leur club précédent (Coupet bien sûr, Abidal n'est resté à Lille que deux ans, Malouda à Guingamp pendant trois ans).

    Il me semble que pour Marseille, le nombre est plus élevé (Niang, Pagis, Maoulida, Cana, Mbami/Oruma, Beye) si on considère les 11 joueurs les plus utilisés.
    Ce n'est pas tellement mieux à Paris, d'ailleurs: Pauleta, Yepes, Armand, Landreau, Kalou, Pancrate.

    Je m'insurge donc contre ce pillage en règle des forces vives de la nation par le acrtel marseillo-parisien, qui dessert de manière évidente l'OL.

  • carolizba le 12/12/2006 à 12h56
    A moi non plus l'article de Libération ne semble pas très cohérent. Mais l'étude qu'il commente a l'air intéressante. Il a au moins le mérite de donner envie de la regarder de plus près.



    (C'est souvent le cas avec Libération, non ? Je veux dire : c'est souvent désagréable quand il parlent de musique, par exemple, mais ils participent souvent à faire connaître des artistes intéressants. En outre, le ton alternatif bancal de leur prose sur le football n'est pas non plus une découverte.)

  • Si le vin vil tord le 12/12/2006 à 13h43
    Manque de pot, la version totale de l'étude est payante et la plèbe n'a que le droit aux premières pages de l'étude.

    Je serais quand même curieux de savoir qui sont les 44 joueurs du Real de Madrid qui jouent dans un autre club.

    D'autres chiffres disponibles dans l'édition limitée sont intéressants : il y a deux fois plus d'internationaux dans les clubs de Ligue des Champions que dans les autres clubs (66% contre 37%).

  • José-Mickaël le 12/12/2006 à 14h20
    Imaginons qu'on mesure la pointure des joueurs de foot de deux types d'équipes : celles qui sont en tête de leur championnat, et celles qui sont en queue. On calculerait d'un côté la moyenne des joueurs d'équipes de tête, de l'autre la moyenne des joueurs d'équipes de queue. Obligatoirement, on ne trouverait pas la même moyenne. Par exemple pour les équipes de tête ça donnerait 44,7 et pour les équipes de queue 44,1.

    Irait-on "expliquer" ça en prétendant que les meilleures équipes sont meilleures parce que leurs joueurs ont de plus grands pieds ? Bien sûr que non ! C'est une simple fluctuation statistique. Il suffirait de connaitre l'écart-type (et le nombre de joueurs mesurés) pour s'en rendre compte.

    C'est ce genre d'erreur que l'article fait, je trouve. Les chiffres sont intéressants, mais les conclusions sont parfois simplistes. Quand même, dire que les grands clubs utilisent moins de joueurs parce qu'ils ont de meilleurs médecins... Un club a de bons résultats pour de multiples raisons (stabilité - qui effectivement conduit à utiliser moins de joueurs puisqu'il est inutile de tout changer au mercato - mais aussi qualité de l'effectif, budget, centre de formation, sans parler de ce qui est irrationnel puisque le foot est un sport et pas une science...) Dans cet article, trop souvent j'ai l'impression que l'auteur cherche 1 cause pour 1 observation. Alors que les causes sont multiples et que, de plus, quand 2 caractères sont corrélés, l'un n'est pas forcément la cause de l'autre.

    Bref, je suis sûr que l'étude sur laquelle se fonde l'article a fait ce qu'il faut, ce sont sans doute des professionnels et ils ont tout passé au crible du Chi2 ou ce genre de choses, mais l'interprétation qui en est donnée dans l'article me laisse sur ma faim. Trop simpliste et pas convainquant.

    Mais bon, c'était un article intéressant parce qu'il donne quelques chiffres qui font réfléchir (mais je préfère réfléchir moi-même que laisser le journaliste le faire à ma place, même si contrairement à lui je n'en tire pas de conclusions...) En tout cas, je préfère les articles originaux des Cahiers. Eux qui parfois critiquent les statistiques de Canal +, j'espère qu'ils me comprendront...


  • JihaiR le 12/12/2006 à 14h29
    Ouais, attends, caro, tu peux pas dire ça.

    Niveau musique, Libé, y sont top. Enfin Nick kent. Enfin tant qu'il aimera Weezer. Enfin bref.

    Tiens, un running-gag inutile.

  • Il Brutto le 12/12/2006 à 14h44
    j'ai pas encore lu toutes les réaction à ce ramassi de conneries assez dignes finalement de libé. Mais je ne doute pas qu'elles fussent aussi énervées que la mienne.
    En définitive, seul le premier chapitre soulève une question intéressante - très franchement le reste relève de de le footixerie la plus insignifiante.
    On répond donc "NON" à la question posée.
    En disant simplement "Faux débat, au moins en termes quantitatifs".
    Ah ah ah. Comme si justement le débat ne jouait sur la quantité ! On croit rêver.

    Je me refuse à lire libé depuis quelque temps déjà, et c'est pas cette scribouille nullarde qui va me faire changer d'avis.
    Je me demande quand même si la rédac n'est pas en train de nous prendre pour de braves cons demeurés.
    Amateurs de foot quoi.

  • Il Brutto le 12/12/2006 à 14h57
    Ca y est, j'ai lu.
    Très bonne réaction (réaction est bien le mot qui convient) de la rédac.
    Z'êtes pas d'accord ? Allez vous faire voir !
    Le problème chère rédac, c'est qu'à tort ou à raison, tu essaies de prouver à tes lecteurs pâmés (complètements pâmés), que les clubs français sont à armes égales financièrement avec leurs concurrents européens. Très franchement, je ne me prononcerai pas sur le fond, sache seulement que je suis d'accord avec pas mal de vos arguments habituellement assénés. Néanmoins, cette position - qui procède également d'une idéologie - et qui participe d'un combat (pardon, d'une lutte) contre l'aulassisme triomphant, vient de trouver ses limites dans cet "article", premier paragraphe. Chère rédac, peux tu contester que la justification au "non", (comme en 2005) est un bel exemple de sophisme ?

La revue des Cahiers du football