And now, something completely different :
Il y a quelques temps, J-M Larqué a battu sa coulpe publiquement, après s’être fait réprimandé par des téléspectateurs footeux et physiciens, pour avoir parlé d’un ballon qui "prend de la vitesse après le rebond".
L’auteur de la rubrique "les mots du foot" enfonce dans le clou, et cette question me laisse toujours aussi perplexe que Thierry Roland !
Mes connaissances en cinétique sont très limitées, mais je me demande quand même si l’ami Jean-Mimi a vraiment bafoué les lois de la physique et si son impression ne peut que résulter d’une illusion d’optique.
S’agissant des pelouses arrosées avant le match, le frottement au moment du rebond est moindre, et la déperdition de vitesse s’en trouve minimisée. Mais on ne peut évidemment pas constater d’accélération, pour un ballon frappé sans effet, à plat.
La question me semble autrement plus épineuse pour les frappes "travaillées".
Bien sûr, il est impossible pour un footballeur de donner autant d’effet au ballon qu’un pongiste n’en imprime à sa petite balle orange avec sa raquette (même un joueur de faible niveau peut donner à une balle de ping-pong des vitesses et des trajectoires après rebond qui obéissent à des lois cinétiques dont la formalisation doit être bien complexe, voire impossible).
Néanmoins la vitesse de rotation du ballon, lorsqu’un coup-franc est tiré par Juninho ou Beckham par exemple, est réelle et non négligeable. Elle se transforme en vitesse de déplacement après le rebond, et peut compenser la perte d’énergie due au frottement de l’air (qui dépend de la direction et de la vitesse du vent ) et au frottement de la surface du terrain au moment de l’impact.
Mais il faut sûrement aussi tenir compte du coefficient de déformation du ballon !
Bref, même sans pouvoir mesurer précisément toutes les forces en action , il me semble indéniable que la vitesse du ballon après rebond dépend en partie de la vitesse de rotation qu’un footballeur peut lui donner par sa qualité de frappe. Il va plus ou moins pouvoir "fouetter" la balle en fonction de sa souplesse articulaire, comme le souligne souvent Larqué, admiratif des chevilles en caoutchouc de Juninho.
D’où mes questions aux CdFistes plus calés que moi en physique (et/ou en foot) : Parler d’accélération d’un ballon de football après rebond, est-ce un vrai non-sens ?
L’intuition de Larqué est-elle vraiment absurde d’un point de vue scientifique, ou s’agit-il plutôt d’une exagération bénigne, le phénomène étant improbable dans le cas d’un ballon de football, mais théoriquement concevable ?
( Nota : J’ai trouvé, sur un forum plus spécialisé sur les questions scientifiques que sur le foot, une discussion à ce propos. Un des modérateurs s’appelle Coincoin, et il s’y connaît visiblement en coup-franc platinien !
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