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Raymond sauvé des zozos

Magie du football: moribond la semaine passée, Domenech a été reconduit à la tête des Bleus sous l'œil attendri de ses détracteurs... Que diable s'est-il passé?
Auteur : Pierre Martini le 17 Oct 2008

 

Mauvais communicant mais excellent stratège? Ou bien maître des astres? Les astres, peut-être: pour tenir, il fallait au moins avoir la conviction que la conjoncture cosmique exceptionnellement défavorable qui poursuivait les Bleus et leur entraîneur depuis Zürich allait subitement laisser sa place, à la 39e minute de Roumanie-France, à une période faste pour lui... Mais aussi une période appesantie par une actualité de crise, que l'on parle du football ou de la planète, et submergée par le tsunami des sifflets de France-Tunisie.


domenech_photo.jpg


Allez expliquer ça
Alors que la campagne contre Domenech convergeait vers ce 15 octobre, son issue a suscité une indifférence polie, et a même été acquise plusieurs jours auparavant. Comme si la polémique, poussée à plein régime durant tout l'été, était arrivée prématurément à court de carburant. Inutile de préciser que le phénomène profite à tous ceux qui, après avoir démoli Domenech, n'ont pas à dire pourquoi ils ne trouvent plus à grand-chose à redire à son maintien en poste. Allez expliquer ça aux collègues ou amis qui suivent le football de loin (c'est-à-dire encore de trop près), interloqués et énervés: "Mais enfin, je croyais qu'il était nul".

Le soufflé, gonflé à l'hélium, est retombé brutalement et la polémique s'est littéralement éteinte, mettant fin aux éditos incendiaires et aux réquisitoires enflammés: les plus virulents des détracteurs de Domenech, du Parisien à France Football, font même contre mauvaise fortune bon cœur (ou mangent leur chapeau). "On a suffisamment de problèmes et je pense qu'avec Raymond Domenech et avec cette équipe de France, on peut vraiment aller au bout", avait déjà capitulé Jean-Michel Larqué lors de Téléfoot, tandis que L'Équipe titrait, ce même dimanche, avec un singulier "Nous, on a aimé" qui déposait aussi les armes. Bixente Lizarazu ne s'en cache pas non plus: "Je vais passer d'un extrême à l'autre (...). Il est trop tard pour changer" (France Football). Une mi-temps trop tard.


Le pied de Gourcuff
Les innombrables griefs contre le sélectionneur se sont donc évaporés. Ne reste plus que le problème de la communication, finalement reconnu comme secondaire, malgré l'écart sur la "guillotine" et "l'odeur du sang" avant France-Serbie. Au moins, tout le monde a compris que Raymond ne changera jamais vraiment.
Bénédiction du zodiaque et considérations politiques mises à part, on a envie de croire que le reversement s'est produit sur le terrain. Non seulement par la grâce d'un retour au score inespéré, mais aussi avec une animation séduisante et des individualités en bonne fortune. Le sort a aussi voulu que le coaching du sélectionneur, si radicalement décrié depuis l'Euro, soit redevenu gagnant en deux matches qui ont "inventé" Gourcuff et exprimé un projet de jeu lisible par tous – jusque dans ses lacunes.

On ne s'empêchera pas de penser aussi que, le football étant largement irrationnel et jamais avare de coups de théâtre, tout a réellement basculé lorsque la frappe de Yoann Gourguff est allée se ficher sous la barre de Lobont, faisant se lever sans plus aucune arrière-pensée les "pro" et les "anti". Ce petit moment de pur bonheur surgi d'un pied audacieux avait de quoi, à lui seul, sceller la réconciliation nationale.

domenech_barre.jpg


On n'entend plus Dugarry
La Fédération, elle, s'est simplement aperçue que reconduire un sélectionneur avec un sursis, des consignes tactiques et un examen au bout de trois matches avait été une bien mauvaise inspiration, qui mit l'élu dans une fâcheuse posture préjudiciable à l'équipe de France. Dans l'élan de Constanta, le Conseil fédéral a en quelque sorte repris, cette fois fermement, sa décision du 3 juillet. Sur le score identique de dix-neuf voix pour et une abstention...

Le vote à bulletins secrets réclamé par les médias et les lobbyistes de France 98 n'y a donc rien changé, et même le rebelle Christian Teinturier a apporté son vote à ce plébiscite. Les soutiens initiaux de Jean-Pierre Escalettes, Gérard Houllier, Noël Le Graët, Pierre Repellini et Gervais Martel, président du Club France 2010, ont même été tardivement augmentés de celui de Frédéric Thiriez.
On ressentirait presque la hâte de tout ce petit monde à conclure la paix sociale avec le regret d'être allé un peu trop loin. Autre signe plus anecdotique de ce retour au calme: on n'entend plus Christophe Dugarry, pasionaria estivale, qui était de toute façon devenu inaudible depuis quelque temps déjà. Didier Deschamps, lui, peut prolonger son vœu de silence et méditer sur cette double occasion ratée.


L'essentiel est bien que Raymond Domenech puisse travailler en étant moins traqué, et surtout, qu'il ne soit plus au centre de l'attention. Réduire le sort de l'équipe de France à celui du sélectionneur a eu pour effet de transformer les rencontres qualificatives pour la Coupe du monde en absurdes "quitte ou double" faisant oublier l'essentiel: l'équipe sur le terrain. Celle-ci a en quelque sorte repris ses droits au cours de ses trois derniers matches, remettant le sélectionneur à sa place. À la fois à son poste de sélectionneur et sur le banc. Accordons à Frédéric Thiriez d'avoir bien résumé cette prise de conscience: "Mon souhait le plus ardent, c’est que l’on parle de l’équipe de France, pas du sélectionneur. Il faut dépersonnaliser l’équipe de France". Il serait temps.

Réactions

  • Yoop2804 le 17/10/2008 à 15h45
    Jean-Noël Perrin
    vendredi 17 octobre 2008 - 15h36
    ----------
    J'ai bien fait de réactualiser avant de répondre, j'allais me prendre un point, même deux puisque j'allais dire tout pareil sur les deux parties de ton poste. Et d'ailleurs sur Gomis, quand on lui a posé la question, il y a répondu assez clairement, il me semble.

  • Rage Against Lev Yachine le 17/10/2008 à 15h49
    Ma césure entre le message de Jean-Noël copié et ma réponse n'était pas très nette... Je vous prie de m'en excuser, ne maîtrisant pas encore bien les us, moeurs et coutumes de la nouvelle et étrange contrée dont j'explore les rivages.

  • JihaiR le 17/10/2008 à 15h50
    Gone n' Rosette
    vendredi 17 octobre 2008 - 10h01
    Et le pire, c'est que les même sauteront à la gorge de Domenech sitôt une erreur commise, et l'on entendra des "je vous l'avais dit" montés des postes de télé ou de radio.

    Une chose encore concernant la comm de Dom. J'adore.
    C'est le seul type qui répond à coté de la plaque quand la question est idiote
    -------------
    Nope, il y un belge, là, du coté de Marseille, qui n'a pas son pareil pour renvoyer béatement le premier Stéphane Guy dans les cordes. Mais il le fait de façon plus directe, là où Raymond maitrise l'ironie plus que de raison. Le final est le même, mais le rendu ne l'est pas.

  • sansai le 17/10/2008 à 16h53
    Diablesse Rouge
    vendredi 17 octobre 2008 - 14h28
    On peut aussi ajouter qu'à une transversale près, Domenech aurait été, comme Jacquet avant lui, le héros d'une nation (qui donne l'impression parfois de n'aimer le foot que quand elle gagne).

    -----

    Ah ça...

    On peut quand même pas ne pas s'interroger sur l'apaisement des critiques et des grandes enflammades envers RayDo après deux résultats positifs (un retour plein de panache, et une victoire assez nette) alors que fondamentalement, les principes de jeu de l'EDF n'ont pas été révolutionnés.
    Si l'évènementiel des matches est plus axé sur les buts qu'on met et qu'on encaisse que sur ceux qu'on ne met pas et qu'on encaisse pas, à mon avis, c'est probablement plus une question de circonstances et d'individus que de schémas de jeu.

    La fébrilité en défense, elle est ce qu'elle est, de la fébrilité. Fondamentalement, on défend toujours pareil, et en dehors de quelques cagades et d'Evra, je vois pas une prise de risque supérieure à ce qu'on faisait auparavant, non plus qu'une réelle infériorité individuelle à ce qu'on avait avant.
    Moins d'expérience et de certitudes, et quand il joue, des difficultés à compenser les montées incessantes d'Evra, sans plus.

    Les victoires 3-1 d'aujourd'hui me rappellent les victoires 1-0 d'hier, à quelques détails près ; bloc jouant assez haut, possession du ballon de l'ordre de 60%, préparation généralement longue et appliquée, le but du jeu étant avant tout de confisquer le cuir, d'en priver l'adversaire, et de l'acculer sur son but (avec l'aboutissement répété à des attaque/défense où l'adversaire s'arque-boute dans ses 30 derniers mètres).
    Une pointe de Gourcuff et de Ribéry en plus pour la lucidité, le geste juste et spontané dans la zone de vérité, et voilà.

    J'ai pas l'impression de voir une équipe de France vraiment nouvelle moi, quand je regarde le plan d'ensemble et la façon dont ça joue.

  • José-Mickaël le 17/10/2008 à 16h54
    1) En ce qui concerne la communication de Domenech, je n'aime pas son petit jeu avec les journalistes. Je sais bien qu'on peut le comprendre, mais lorsqu'un sélectionneur répond aux interviews, c'est au public qu'il parle (par l'intermédiaire du journaliste), pas aux journalistes. Et en tant que faisant partie du public, je n'aime pas qu'il me dise qu'heureusement que la peine de mort a été abolie ou je ne sais quoi. Mais bon, ça concerne surtout ses interviews d'après l'Euro.

    Par contre, quand Domenech est détendu, là je l'écoute attentivement. Je me souviens d'une émission 100 % foot d'il y a deux ans à peu près (après la coupe du Monde, mais bien avant l'Euro). La discussion entre Domenech, Estelle Denis et ses journalistes se passait très bien, et j'avais été agréablement surpris par Domenech qui m'avait donné l'impression d'être quelqu'un de particulièrement intelligent, et surtout, qui n'hésitait pas à parler technique, à donner quelques infos sur sa façon de sélectionner, sur pourquoi untel et pas tel autre, etc. Je me souviens m'être dit "ah on est à des années-lumière de la langue de bois habituelle !".

    C'est ce Domenech là que j'aime bien en interview, pas le Domenech sarcastique qui s'amuse avec les journalistes.

    Mais bon, c'est clair que ça dépend aussi un peu des journalistes en face de lui...

    2) À propos du retournement de veste : n'oubliez quand même pas que pas mal de gens étaient pour un changement de sélectionneur après l'Euro et pas en octobre. Le problème est que la F.F.F. a menacé Domenech de le limoger en octobre si ça n'allait pas mieux, du coup forcément les médias ont écrit à ce sujet. Mais lorsqu'un journal comme L'Equipe écrit que Domenech est menacé avant le match contre la Roumanie, ça ne signifie pas que ce journal souhaite un changement de sélectionneur.

    Et puis ça ne doit pas étonner : un sélectionneur a toujours été populaire en cas de bons résultats et impopulaire en cas de mauvais résultats. Souvenons-nous de Jacquet avant et après 1998, mais aussi de Bilardo avant et après 1986, et je suis sûr qu'il y a des tas d'exemples plus anciens encore. Du coup, avec une équipe de France qui progresse, qui semble mieux jouer qu'à l'Euro, qui encaisse des buts mais en marque au moins autant, forcément Domenech redevient peu à peu populaire. Y'a pas de quoi tomber des nues.

    ---
    Sinon :

    Teddy le fondu
    vendredi 17 octobre 2008 - 13h39
    > Après 3 matchs dans un groupe qui est facile, l'edf a seulement 5 points

    Non : 4 points ! Eh oui...


  • sansai le 17/10/2008 à 16h55
    La bonne nouvelle étant qu'aujourd'hui, si McFadden nous refait le coup, y'aura peut-être moyen de passer le double rideau défensif de 9 écossais derrière.

  • sansai le 17/10/2008 à 16h58
    JM : oui, il faut voir aussi une chose quand tu écoutes Domenech, c'est que c'est pas toi qu'il a en face de lui, même si il nous regarde droit dans les yeux à travers la camera. Hélas.
    Se fader du David Astorga à longueur d'année ça aide pas quand même, surtout quand c'est entrecoupé de papiers aussi incendiaires qu'ineptes.

  • salatomatognon le 17/10/2008 à 17h15
    José-Mickaël
    vendredi 17 octobre 2008 - 16h54
    (...) Mais lorsqu'un journal comme L'Equipe écrit que Domenech est menacé avant le match contre la Roumanie, ça ne signifie pas que ce journal souhaite un changement de sélectionneur.

    Bon, il n'y a pas eu que ce constat. Il y a quand même deux-trois plumes dans la rubrique football (Testelin par exemple) qui veulent clairement se le faire, après l'avoir raté en 2006. Leur propos s'apparente à du dénigrement systématique, avec des simili-arguments très discutables (et surtout, à sens unique).
    Après, à L'Equipe, il y a eu Duluc ces derniers mois pour tenir un discours équilibré. C'est surtout chez France Foot qu'ils ont lancé une fatwa contre Ray, avec de vrais excités (Chaumier, Dessault). On a beau prendre le truc par tous les bouts, ce n'est pas du tout du journalisme, leur taf.

  • K14 le 17/10/2008 à 18h22
    Quelques réponses, pour m’expliquer.

    Qui me crame ce troll?
    vendredi 17 octobre 2008 - 15h26
    « Là encore le reprocher à Domenech, c'est oublier qu'on peut faire cette critique à TOUS les sélectionneurs et entraîneurs, ou presque. C'est particulièrement vrai en L1. Rares sont les entraîneurs qui disent : "ah là j'ai décide de mettre lui parce que ceci, parce que cela". Au mieux, on a : "parce qu'il a été bon à l'entraînement". »


    Je le reproche à tous ceux qui le font. Un sélectionneur a fortiori, car il a à disposition tous les joueurs nationaux. Ne pas expliquer, c’est s’exposer à des retours de bâton des non sélectionnés, des interprétations des journalistes ET DU PUBLIC, etc. D’ailleurs, c’est ce que nous faisons depuis la création des CDF.
    MAIS DE LA PART DE RD, JOUER LES INCOMPRIS QUAND ON NE S’EXPLIQUE PAS, C’EST QUAND MEME FORT. 



    Jean-Noël Perrin
    vendredi 17 octobre 2008 - 15h36
    1) « Il ne me semble pas évident qu'un sélectionneur ait à se justifier devant des spectateurs ou des journalistes. »


    A toi non, à moi oui. Cela reste du foot, un jeu, pas la guerre. Je voudrais savoir même des trucs pas tactiques, genre « pourquoi un jour vous avez déclaré qu’un joueur blessé ne doit pas être sélectionné et avoir pris le risque avec Vieira ? » plein de questions comme ça. C’est vrai quoi, quand on se plante, s’expliquer, c’est aussi faire comprendre aux autres les raisons de l’erreur. S’ils ne savent pas qu’existent des circonstances particulières, ils n’ont pas de raison d’en faire crédit au sélectionneur. C’est juste une question d’intelligence.

    2) « Il faut reconnaître que personne ne lui pose jamais de question tactique. »

    C’est faux bien sur. La retranscription des conf de presse de Clairefontaine est pleine de ces questions et des non réponses de Raymond Domenech. Tu crois vraiment que les journalistes ne font pas d’abord ce qu’il y a de plus simple et de moins fatigant, c'est-à-dire poser la question au principal intéressé puis retranscrire tranquillement la réponse ? Si tu n’as pas de réponse, cela ne veut pas dire que la question n’a pas été posée. Elles le sont presque toujours, jusqu’à la lassitude. « C’est mon choix », est la réponse préférée de Raymond. Juste histoire d’avoir à éviter des discussions longues. C’est pas malin.

    ParisHilton
    vendredi 17 octobre 2008 - 15h42
    « C'est quoi un bon client ? »

    C’est quelqu’un qui entame une discussion ou qui émet des propos percutant. Exemple type : Raymond Goethals qui faisait les deux. Laurent Blanc moins percutant mais technique. Alain Perrin, même s’il est souvent cassant, est moins provoc que Domenech. Platini a été un sélectionneur ouvert à la discussion. Hidalgo était une crème. Kovacs n’arrêtait pas d’expliquer


  • cocobeloeil le 17/10/2008 à 19h49
    Le Raymond est très fort.
    Entraineur de la trempe des Mourinho et autres, il a la particularité d'attirer la vindicte sur lui, ce qui protège ses joueurs de toute pression insupportable.
    Ils peuvent ainsi se préoccuper de ce pourquoi ils existent: Jouer au mieux, gagner si possible, et laisser Raymond répondre aux méchants journalistes......

La revue des Cahiers du football