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Claque de fin

Le rideau tombe, les masques ne devraient pas tarder à suivre. Les Bleus achèvent leur parcours sur un match qui n'aurait rien pu changer.
le 23 Juin 2010

 

Free State Stadium, Bloemfontein
Afrique du Sud-France : 2-1
Buts : Khumalo (21e), Mphela (37e) et Malouda (70e)

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Perdus d'avance

Cela fait douze ans et quatre Coupes du monde que nous suivons l'équipe de France sur ces pages, et il est impossible de se souvenir d'une rencontre équivalente à celle qui s'est déroulée à Bloemfontein hier soir, extraordinaire pour son contexte plutôt que pour son contenu qui fut celui d'un match banal. On trouvera pourtant à ce dernier quelque ressemblance avec le France-Italie 2008 qui avait achevé l'Euro des Bleus: au bout d'une demi-heure, ils comptaient une expulsé et un but encaissé. Cartons rouges précoces, buts adverses sur la première occasion concédée: encore un air de déjà-vu pour l'équipe de France 2008-2010, tout comme une fragilité mentale qui s'est traduite, cette fois, par un geste inconsidéré de Yoann Gourcuff.

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Départ anticipé
Après trente minutes, donc, la messe était dite, mais le glas sonnait depuis plus longtemps. L'avantage de cette élimination, c'est qu'elle a été largement anticipée, et consommée par étapes successives. Jamais auparavant nous n'avions exprimé un tel pessimisme pour cette équipe qui donnait tant l'impression de courir à la catastrophe depuis France-Irlande (1). L'ampleur et les conditions rocambolesques de celle-ci nous avaient toutefois échappé, de même que l'inanité totale de nos espoirs de voir un mécanisme vertueux s'enclencher au cours de la compétition.
Ces joueurs et leur entraîneur n'avaient pas les ressources pour espérer mieux, et leurs égarements Afrique du Sud ont massacré leurs dernières chances. Il y avait déjà trop de choses contre eux, ils en ont rajouté. La défiance et l'hostilité générales, en achevant de désintégrer l'autorité du sélectionneur et en accentuant un repli qui a un peu plus altéré leur sens des réalités, ont précipité le crash – conséquence d'une fuite et d'une brutale dépressurisation, selon l'analyse des boîtes noires. On se souviendra que les Bleus ont mis un terme à leur Mondial à la mi-temps de France-Mexique, alors que tout était encore jouable.


En finir
Bien que les condamnations définitives seront de rigueur, et que l'on ne peut déjà plus lire deux lignes sans y trouver les termes "honte" et "humiliation", on aura encore la faiblesse de ne rien voir d'indigne dans cette défaite. Dans de telles circonstances, les joueurs ont fait avec les moyens du bord, ils n'ont pas démissionné au cours d'un match qu'ils avaient abordé avec beaucoup de bonne volonté. Des joueurs de bonne volonté, c'était tout de même un progrès.
Les vents étant par trop contraires, la rencontre devait forcément basculer du côté des Bafana Bafana, dans le sens de l'histoire, de la jolie histoire, et pour que les Tricolores boivent le calice jusqu'à la lie. Même le but de la réduction du score alimentera les ironies faciles, et le fait d'avoir joué à dix ne sera pas retenu comme une circonstance atténuante. Cette équipe improvisée, composée sous on ne sait quelles contraintes et qui a évidemment montré ses lacunes, n'a pourtant rien eu de ridicule. Elle a fait ce qu'on lui demandait: fermer le ban.

La page se tourne avec fracas, et l'heure des règlements de compte est avancée. On ne sait pas quelle équipe de France peut renaître de ce désastre sportif transformé en psychodrame national, mais l'envie de le savoir n'est pas très pressante pour le moment.

(1) Il sera malheureusement impossible de tordre le cou au lieu commun qui veut que, depuis 2008, l'équipe de France n'aurait produit que des mauvais matches. Les barrages auraient pu être un l'aboutissement d'un processus enclenché en seconde période de Roumanie-France. La rencontre retour au Stade de France a finalement constitué un tournant négatif, un non-match référence qui annonçait bien le pire.

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Les gestes et les antigestes

• L'offrande parfaitement dosée (4ml) par Pienaar entre Squillaci et Sagna pour Tshabalala dont le tir enroulé échoue sur le poteau.
• La passe sans contrôle de Gourcuff dans la course de Gignac, peut-être une des plus belles de la Coupe du monde des Français, que le Toulousain rend gentiment au gardien sud-africain.
• La sortie de Lloris sur le but de Khumalo, avec ses chaussures à semelles de plomb, arrivées dans un colis séparé de celles de Thierry Henry.
• La politesse de Diaby qui laisse Khumalo sauter tranquillement sur la même action, pour ne surtout pas gêner sa trajectoire.
• La remise du bide du même Diaby, qui lance idéalement Tshabalala dans la surface, lequel ne se fait pas prier pour centrer sur Mphela, buteur.



Les observations en vrac

• Diarra capitaine, Blanc futur sélectionneur, Gourcuff meneur de jeu. Peut-on vraiment s'étonner d'avoir une malchance de Bordelais en cette fin de saison?
• Et pourtant, les Sud-Africains jouent avec les couleurs du FC Nantes.
• Khumalo, il faut lire son nom en verlan.
• Combien de secondes à-t-il fallu à Djibril Cissé pour être plus dangereux qu’Anelka en deux matches?
• Yoann Gourcuff suspendu pour le premier match des éliminatoires, un petit legs de Raymond Domenech pour Laurent Blanc.
• Sur Canal+, Christophe Dugarry fait remarquer que pour les bien des Bleus, les médias doivent arrêter de réclamer en équipe de France n'importe quel joueur qui flambe pendant trois semaines. Pierre Ménès a regardé ses pompes.
• Quand on entend Christian Jeanpierre s'exclamer "Le football est le sport roi en Afrique du Sud", on essaie de se rappeler quel autre sport il peut bien commenter sur TF1.
• Le plan de Christophe Dugarry est limpide : "Il faut tout refaire, il faut mettre des gens compétents, il faut qu'ils démissionnent tous". Pour les idées, par contre, il faudra payer.
• C'est bon signe : Gourcuff est dans la lignée des grands anciens Henry, Desailly, ou Zidane (deux fois) et s'est déjà fait expulser en Coupe du monde.



Vu du forum

=>> Papin Jour Pape toujours - 17:49
Je pense que Ray voulait voir Govou et Pienaar sur la même pelouse, rien qu'une fois.

=>> Zeldoune – 19:24
[Évra] a, entre autres, sorti un fabuleux "Il n'y avait aucune raison valable pour que je ne joue pas". J'espère qu'il a revu l'action qui amène le péno mexicain quand même.

=>> The Great Koala - 19:29
En tout cas, c'est Gaby Heinze qui a du bien se marrer en voyant le rouge de Gourcuff.

=>> Passoãr - 22:46
Quelqu'un a signalé que Ribéry au moment du but il joue à droite, il fait un bon appel à droite et il fait marquer Malouda qui est à gauche?

=>> M.Meuble - 22:58
Lorsque j'entends Escalettes dire : "50 ans de valeurs se sont effondrés", j'ai l'impression d'entendre Genevieve de Fontenay se battre contre le défilé en maillot deux pièces. Faut arrêter, ca reste du foot quoi!

=>> Tarama Vahirua - 23:09
C'est assez troublant comme on retrouve ici une grande partie des problèmes du FC Nantes :
- une direction un peu moisie
- un/des entraîneur/s contesté/s
- des joueurs peu impliqués
- un certain désamour des supporters envers l'équipe mêlé d'un attachement irrationnel
- un manque de vision à long terme
- ...
Vous voulez que je vous raconte comment ça finit ou bien vous vous souvenez?

Réactions

  • Gigi l'Amoros ô le 23/06/2010 à 11h40
    LA FEMME NARSÈS. Que disent-elles ? Elles sont méchantes ! Où en sommes-nous, ma pauvre Électre, où en sommes-nous !
    ÉLECTRE. Où nous en sommes ?
    LA FEMME NARSÈS. Oui, explique ! Je ne saisis jamais bien vite. Je sens évidemment qu'il se passe quelque chose, mais je me rends mal compte. Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?
    ÉLECTRE. Demande au mendiant. Il le sait.
    LE MENDIANT. Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s'appelle l'aurore.

    RIDEAU

    Électre, Acte II, Scène 10

    C'est ma Maman - pas Roselyne, la vraie, ma mienne - c'est ma môman qui est gentille et qui m'envoie ce matin ce beau passage de Giraudoux.

    J'avais 11 ans en 1982... Je suis entré en religion à Séville. Plein de larmes, donc. Mais plein d'amour aussi...

    Si j'étais petit et fou de foot aujourd'hui, dans quel état serai-je ?

    Je ne poste jamais mais je vous lis tous et toutes chaque jour avec bonheur.
    Merci aux CdF et ses forumeurs d'exister et d'entretenir cette flamme, cette passion destructrice, ce truc irraisonné qui nous relie tous...
    C'est quoi le foot ? Nos rêves de gosses ?
    Nos rêves de gosses.

    Souhaitons qu'il y ait encore une aurore sur le foot et que des petits garçons de 11 ans y croient encore.

  • DarkZem13 le 23/06/2010 à 11h43
    • Khumalo, il faut lire son nom en verlan.

    Merci, j'en suis encore mort de rire. Et la remise en question de Dugarry est bienvenue, je trouve.

  • Hurst Blind & Fae le 23/06/2010 à 12h00
    Le titre auquel vous avez échappé : Mandale day.

  • tatayé le 23/06/2010 à 12h13
    Et rien qur l'avant dernière passe décisive du meneur de jeu Sagna...

  • le petit prince le 23/06/2010 à 12h29
    Gigi l'Amoros ô
    mercredi 23 juin 2010 - 11h40

    ÉLECTRE. Où nous en sommes ?
    LA FEMME NARSÈS. Oui, explique ! Je ne saisis jamais bien vite. Je sens évidemment qu'il se passe quelque chose, mais je me rends mal compte. Comment cela s'appelle-t-il, quand le jour se lève, comme aujourd'hui, et que tout est gâché, que tout est saccagé, et que l'air pourtant se respire, et qu'on a tout perdu, que la ville brûle, que les innocents s'entre-tuent, mais que les coupables agonisent, dans un coin du jour qui se lève ?
    ÉLECTRE. Demande au mendiant. Il le sait.
    LE MENDIANT. Cela a un très beau nom, femme Narsès. Cela s'appelle l'aurore.

    RIDEAU (Électre, Acte II, Scène 10)

    >> Merci.

    (J'ai justement pensé à cette pièce ces jours-ci, je voulais récrire le monologue du jardinier ; ou celui du préparateur physique...)

  • Tonton Danijel le 23/06/2010 à 12h47
    DarkZem13
    mercredi 23 juin 2010 - 11h43
    • Khumalo, il faut lire son nom en verlan.

    Merci, j'en suis encore mort de rire.

    > J'ai oublié de ne pas vous féliciter pour cette vanne :-).

    Et la remise en question de Dugarry est bienvenue, je trouve.

    > Alors je vous avertis que je ne vois rien de plus que vos comptes-rendus mais j'ai comme l'impression qu'à un Robert Pirès près, les consultants France 98 n'ont pas l'air de trop danser autour du cadavre encore fumant et qu'ils sont plus navrés de la situation qu'aigris. Enfin, c'est en me basant sur les replays et vos comptes-rendus, hein...

  • Cris Tiago Rool Naldo le 23/06/2010 à 13h13
    Le casse bombon de service, c'est moi.

    Excellent article mais une pitite coquille (à moins que ma mémoire ne me trahisse) :

    • L'offrande parfaitement dosée (4ml) par Pienaar entre Squillaci et Sagna pour Tshabalala dont le tir enroulé échoue sur le poteau.

    De mémoire c'est Mphela qui met la frappe sur le poteau.

  • J'ai remis tout l'allant le 23/06/2010 à 13h17
    L'une des raisons de l'amorphie des joueurs sur le terrain, malgré leur talent intrinsèque, est, pour ma part, le manque de culture tactique générale de l'équipe (manque de joueurs capables de recadrer les coéquipiers, capables de déceler les défaillances de sa propre équipe ou de l'équipe adverse).

    Auparavant, la colonne vertébrale de l'EdF était composée de joueurs de caractère, qui ont peaufiné leurs gammes à l'étranger, et notamment en Italie (Thuram/Blanc/Desailly+Deschamps+Zidane en 1998 et 2000, Thuram+Makélélé+Vieira+Zidane en 2006).

    Alors de deux choses l'une :
    - j'ai l'impression on ne forme plus trop de joueurs de ce type (même si je pense que cela dépend de la "sensibilité" de chaque joueur vis-à-vis de la Tactique)
    - sur qui Blanc peut s'appuyer pour tenir de tels rôles (si tant est qu'il en ait besoin) ?

  • Edji le 23/06/2010 à 13h29
    Gigi l'Amoros ô
    mercredi 23 juin 2010 - 11h40

    Superbe.

  • DarkZem13 le 23/06/2010 à 13h34
    Assez d'accord avec toi Tonton, mais ce que je voulais dire par remise en question, c'était précisément sur le sujet abordé par Dugarry des joueurs encensés trop vite par les médias. Et le fait qu’il dise « nous », et pas « les journalistes » ou « vous ». Je ne parlais pas de danser autour du cadavre, mais juste de ce point-là.

La revue des Cahiers du football