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Le printemps du foot français

Les performances françaises dans les coupes d'Europe démentent les éternels complexes nationaux et augurent de jours encore meilleurs…
Auteur : Jamel Attal le 15 Mars 2004

 

Les clubs français viennent de vivre une quinzaine européenne qui n'a pas été celle des dernières soldes sur leurs espoirs: deux représentants en quarts de finale de la C1, trois en huitièmes de la C3. Tous les observateurs, après avoir fait des performances en coupes d'Europe l'indice quasiment unique de la qualité du foot hexagonal, n'ont pas manqué de souligner le changement — tout en émettant quelques bémols, par exemple en rappelant que l'Italie, qui comptait trois clubs à ce stade de la Ligue des champions la saison passée, n'y a cette fois envoyé que le Milan AC. Deux siècles de "déclin" L'évaluation du "niveau" du foot français occupe une place considérable dans les discussions des spécialistes et des amateurs de tout poil, depuis fort longtemps. Le verdict de son "déclin" a ainsi été une figure imposée depuis, ironie de l'histoire, l'année 1998 qui a sacré la sélection tricolore. Cette idéologie du déclin n'est pas à l'œuvre dans le seul football, puisqu'elle alimente depuis des décennies la perception qu'ont de leur pays beaucoup de Français (en gros, la France décline depuis Napoléon)… Mais en matière de ballon, elle s'appuie d'abord sur un malentendu grossier, consistant à croire que l'âge d'or des années 90-98 (au cours duquel nos clubs ont fait bonne figure, décrochant deux titres continentaux) constituait la norme. C'est évidemment oublier qu'auparavant, en dehors de quelques "épopées" sporadiques (Reims, Saint-Étienne, Bastia pour ne citer que les clubs ayant disputé des finales), le football français n'avait connu que des désillusions et entretenu sa mythologie de glorieuses défaites — seulement contredites, déjà, par les performances de l'équipe de France dans les années 80. Et c'est bien là que se tissent les contradictions de notre chauvinisme, écartelé un sentiment de supériorité que ne manquent pas de stigmatiser nos voisins et des complexes que le sport français a complaisamment entretenus pendant des années, au point de nuire à ses ambitions et de nier ses propres qualités (1). Complexes sportifs… Ces complexes restent bien vivaces : on en a eu une nouvelle illustration au travers de la rageante élimination du FC Sochaux par l'Inter Milan, qui a des dizaines de précédents dans l'histoire. Comme l'a affirmé Jean-Luc Ettori, "C'est d'abord un problème de mentalité qui existe dans le foot français malgré de bons résultats. Quand j'entends dire que Sochaux a frôlé l'exploit face à l'Inter, je bondis. L'exploit, c'est l'Inter qui l'a fait parce que, sur les deux matches, Sochaux était supérieur. Tant que l'on se mettra en position d'infériorité en parlant d'exploit à longueur de phrases, ce sera la même chose" (L'Équipe du 8 mars). L'ancien international a parfaitement raison de dénoncer une vision qui confond totalement prestige et niveau réel, qui maintient une culture de l'infériorité profondément ancrée dans les esprits. Il faut dire qu'entre les jérémiades défaitistes de Jean-Michel Larqué, le culte du profil bas d'un Guy Roux ou les sempiternelles complaintes de nos dirigeants sur les handicaps juridiques et fiscaux de la France, nous manquons de figures et de discours positifs. Ajoutons que cette vision se nourrit aussi de la surévaluation d'un concept assez nébuleux, "l'expérience" européenne d'un club qui lui permettrait de faire la différence… Si ce facteur n'est pas négligeable, encore faut-il signaler qu'il y en a beaucoup d'autres, à commencer par la continuité des politiques sportives et des effectifs. L'AS Monaco, avec son groupe jeune et inexpérimenté à ce niveau de la compétition, a sans aucun doute bénéficié de sa stabilité sur deux saisons et du maintien en poste de Didier Deschamps. … complexes économiques Au-delà de cette tendance récurrente à l'auto-dépréciation, mais aussi pour comprendre ce qui l'a renforcée, il convient de bien mesurer le poids pris par les discours des dirigeants français, qui ont constamment diagnostiqué l'infériorité économique du football national, considérée comme insurmontable et nécessitant des réformes législatives (accès au marché financier, propriété des droits télé, de la marque et du numéro d'affiliation à la fédération), fiscales (allègement des charges, droits d'image pour les joueurs) et réglementaires (redistribution "élitiste" des droits). Jean-Michel Aulas est la personnalité qui incarne le plus ce discours assimilant presque totalement le potentiel sportif au potentiel économique (ou encore, la valeur des joueurs à leur salaire), en occultant le fait que sur ce plan, quels que soient la loi, les charges ou les règlements, le foot français sera toujours inférieur à ses voisins. Ironiquement, les légitimes ambitions de l'OL dans cette édition de la Ligue des champions viennent contredire l'idée aulassienne que les handicaps français sont rédhibitoires… Et au passage, relevons que l'effectif lyonnais n'a pas grand chose à envier, en qualité et en quantité, à beaucoup des grosses écuries encore en lice. Ce "complexe économique" masque par ailleurs des responsabilités bien plus criantes. Malgré les moyens financiers considérables mis à leur disposition, l'OM et le PSG se sont fourvoyés dans des politiques sportives qui ont gravement compromis la représentation du championnat français à l'échelon européen. Quant à l'OL, malgré une gestion cohérente sur tous les plans, il a systématiquement évolué très en dessous de son niveau sportif réel dans les compétitions européennes, échouant même contre des adversaires inférieurs à tous les points de vue, en particulier lorsqu'il fut reversé en C3. D'ailleurs, son accès aux quarts de finale de la LdC cette saison s'est effectué sans qu'un réel saut qualitatif soit réellement perceptible… Une plus grande réussite, et surtout une volonté plus affirmée semblent avoir été déterminantes dans le parcours lyonnais. Mais c'est justement un rééquilibrage plus global des chances qui a été décisif dans la compétition. Nouvelle donne européenne Car en fait de facteurs économiques, ce ne sont pas tant les contraintes nationales que les évolutions européennes qui ont relégué le foot français en "deuxième division" du continent. L'accélération de l'exil des meilleurs joueurs français (mais aussi de lots entiers de joueurs moyens) n'est qu'un symptôme parmi d'autres du creusement des écarts entre les clubs riches et les autres. L'arrêt Bosman, considéré à tort comme le responsable principal des dérives récentes, n'a fait qu'accompagner l'évolution d'un foot-business orienté vers la concentration des moyens sportifs et financiers au sein d'une élite économique. C'est ainsi le lobbying de cette dernière qui avait amené l'UEFA à établir une formule de Ligue des champions laissant les meilleures chances aux clubs les plus nantis. Et dès lors que les deux tours de poules apparurent, les quatre premiers pays de football trustèrent la phase finale de la compétition. Inversement, il est tentant de conclure que le retour à une formule allégée a eu immédiatement des effets bénéfiques pour le football français, notamment en amoindrissant l'importance de la "longueur" du banc. Dans le contexte du krach de l'industrie du foot européen, les espoirs sont nombreux pour la France du ballon. Sans même attendre l'hypothétique contrôle de gestion européen — qu'il s'agit cependant de défendre sur le plan politique — la crise va diminuer la compétitivité et l'attractivité des clubs étrangers, tant sur le plan sportif que financier. Pour peu qu'ils disposent de projets sportifs cohérents et regagnent un peu de prestige sur les terrains, les clubs seront en mesure de conserver et d'attirer les joueurs de valeur. La nécessité de "partir à l'étranger pour franchir un palier" sera moins évidente aux yeux des footballeurs nationaux, qu'ils soient espoirs ou confirmés. L'enjeu, c'est que le foot français continue de s'appuyer sur ses propres atouts, comme la formation des joueurs et des techniciens, au lieu de se livrer à une course chimérique et perdue d'avance sur le plan financier — l'abandon de l'obligation de posséder un centre de formation est malheureusement un contresens historique de ce point de vue. Les prochaines semaines diront si les clubs français sont sur le point de nous offrir le plus joli printemps depuis bien longtemps, en confirmant les promesses de l'hiver. Au moins vivront-ils — et nous avec — des émotions quelques peu oubliées ces dernières années. S'ils prennent conscience que leurs atouts doivent leur faire oublier leurs complexes, l'espoir est permis… (1) Voir aussi : Sur l'air du déclin, mars 2000. L'éternel déclin du foot français, décembre 2002.

Réactions

  • thibs le 15/03/2004 à 19h55
    non mais quel est le dernier club a avoir gagné la LdC sans avoir un budget (ou des dettes) pharaonique(s) par rapport à ses concurrents? Même avant que la competition veuille se faire plus grosse que le boeuf?

    Ah, on me souffle a l'oreillette que c'est l'OM.
    Zut, bref, pour dire qu'on aura du mal a la gagner avant de pouvoir attirer les meilleurs joueurs du monde. Et ca c'est pas gagné. Je ne vois pas quel club francais pourrait attirer les joueurs indispensables pour gagner une telle competition.

  • Jonathan Sifflercetrain le 15/03/2004 à 20h02
    thibs - lundi 15 mars 2004 - 19h55
    non mais quel est le dernier club a avoir gagné la LdC sans avoir un budget (ou des dettes) pharaonique(s) par rapport à ses concurrents? Même avant que la competition veuille se faire plus grosse que le boeuf?


    Dortmund 97 et, auparavant, l'Ajax en 95

  • lindo le 15/03/2004 à 20h20
    Loustis is back
    Ok j'ai compris, mais même là, la pudeur et l'innocence sont mères de toutes les perversités. Il faut toujours un peu de jeunesse et de maladresse pour taquiner "l'expérience vaut science" !!!

    Vous oubliez une chose très importante : les grands clubs sont toujours avantagés par les arbitres (pénos bidon, arrêts de jeux interminables pour leur laisser le temps de marquer, expulsion en face dès qu'on touche aux stars-joueurs) !

    Il y a un effet "halo" qui protège les grands clubs et qui fait qu'on préfère le Real Madrid gagnant la Champions League plutôt qu'un obscur Alania Vladikavkaz ou un fougueux Tchernomorets Odessa.

    Bref ! l'argent achète tout (les bons joueurs, l'indulgence des arbitres, la compréhension des créanciers, la sympathie du public, la couverture médiatique...etc.).


  • Keizer Soeze le 15/03/2004 à 23h20
    Ca veut dire quoi : "un club obscur", sinon le fait que l'auteur de cette affirmation veuille se donner un genre littéraire, histoire de mettre un adjectif à la con en se disant : "Ouah, j'ai du style" ?

  • loustic is back le 16/03/2004 à 08h34
    Thibs, on aurait aussi pu te citer Manchester et le Bayern ;-)

  • Bats le 16/03/2004 à 10h25
    " l'argent achète tout (les bons joueurs, l'indulgence des arbitres, la compréhension des créanciers, la sympathie du public, la couverture médiatique... lien

    Si tu es vraiment persuadé de ce que tu écris, peux-tu m'expliquer pourquoi tu prends encore la peine de regarder des matchs de foot, d'aller au stade, de supporter ton équipe et de lire de les CdF ??? Autant regarder du catch, non ?

    Et sinon, oui, l'Ajax a gagné la LdC en 1995 avec un budget qui n'a rien de comprabale avec ceux des Milan AC & Co de l'époque ... Il faut arrêter avec cette mythologie du "plus gros budget". Comme le dit fort justement l'article, c'ets une idéologie véhiculée par certains patrons de club pour assoir leur propre politique et "l'auto-justifier" ... Je reste persuadé que fiscaliser autrement les revenus des footballeurs et permettre aux sociétés sportives d'entrer en bourse serait, plus qu'une erreur, une injustice ...

  • jacky56 le 16/03/2004 à 10h41
    "les grands clubs sont toujours avantagés par les arbitres (pénos bidon, arrêts de jeux interminables pour leur laisser le temps de marquer, expulsion en face dès qu'on touche aux stars-joueurs) !

    Il y a un effet "halo" qui protège les grands clubs et qui fait qu'on préfère le Real Madrid gagnant la Champions League plutôt qu'un obscur Alania Vladikavkaz ou un fougueux Tchernomorets Odessa.

    Bref ! l'argent achète tout (les bons joueurs, l'indulgence des arbitres, la compréhension des créanciers, la sympathie du public, la couverture médiatique... lien

    Je trouve ces propos un peu radicaux, tu dois être marxiste pour être si dur avec les effets de l'argent sur le foot non?

    :-)))

    Bref, si l'on est d'accord avec ces propos, on est logiquement opposé à l'afflux de trop d'argent dans le foot.

    cqfd.

  • loual le 16/03/2004 à 11h16
    Ouais super
    " je reste persuadé qu'ils auront plus de facilité qu'Auxerre à conserver et faire venir de bons joueurs".

    Il n'y a pas que l'argent qui motive la venue d'un footballeur il y a aussi le cadre de vie. Aller s'emmerder dans une ville comme Auxerre c'est pas la même chose que de vivre à Paris, Lyon ou Marseille. Il y a une vie après le foot et souvent des femmes de footballeurs qui pèsent sur la décision.


    "Mais si certains veulent croire à tous prix (c'est le cas de le dire) que l'argent n'entre pas ou peu en ligne de compte dans l'obtention de résultats sportifs, qu'ils continuent à vivre dans leur belle idéologie, à voir le monde avec de belles lunettes roses et à poster de beaux articles."

    Il ne s'agit pas de ça. Evidemment qu'avoir un banc de touche très étoffé permet de gérer plusieurs compétitions de haut niveau. Mais dans le cas français on a pas cette capacité financière des gros d'Europe cela ne sert à rien de se lamenter. D'autre part les exemples sont nombreux ou l'accumulation de vedettes n'a pas donné les résultats escomptés. L'Inter de ces dernières années en est un bon exemple. Je reprend encore l'OM de Tapis pour remarquer qu'il n'a vraiment décollé en Europe qu'avec la venue de Goethals pour un même éffectif. On ne peut pas dire non plus que le PSG possède un effectif supérieur à l'annèe dernière et pourtant les résultats sont sans commune mesure.
    Alors du fric certes mais on ne conduit pas une Férrari en compétition avec grand-mère au volant.
    Je ne reproche pas à Aulas sont Foot business qu'il fait très bien et sans scandales financier pour le moment, mais sa naïveté de croire que le fric va tout résoudre et son gout de chiotte pour trouver un entraineur. Graille à au moins un avis sur la question. Ce n'est pas pour rien qu'il s'est lié avec Vahid Hallilodzic. D'abord bien jouer ensuite acheter. Et ça, ça ne prend pas 5 ans.

  • CHR$ le 16/03/2004 à 11h48
    Tiens loual nous reparle de Goethals. Tu noteras quand même que la saison précédant l'arrivée de Raymond la Science, l'OM de Tapie était quand même demi-finaliste de la C1, éliminé de justesse (pour ne pas dire pire) par le Benfica.
    Le décollage européen de l'OM a eu lieu quand Tapie a fait venir des vrais joueurs pour remplacer Anigo et consorts.

  • loual le 16/03/2004 à 11h56
    Eliminés sans gloire par Benfica sur une main de Vata.
    Rien à voir avec l'OM qui sera repris par le Belge et qui fera 2 finales de Coupe des champions.
    Le point faible avant Raymond c'était...Gili et ce malgrès toutes les vedettes du club.
    Lyon a largement l'effectif pour faire jeu égal avec les meilleurs.

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