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Top 10 : les matches les plus mémorables de Geoffroy-Guichard

Il y a quatre-vingt ans, le 13 septembre 1931, Saint-Étienne inaugurait son stade. Retour en dix dates sur les rencontres ayant participé à sa légende. Feat. Larqué, Blokhine, Owen, Llacer, Platini, Pichon...
Auteur : Julien Tomas le 16 Sept 2011

 

1. AS Saint-Étienne 3-2 FAC Nice, 10 septembre 1933

Si Geoffroy-Guichard a été inauguré en 1931, il a d'abord été utilisé par l'Association Sportive Casino, dirigée par Pierre Guichard, le fils de Geoffroy, lui même fondateur et dirigeant de l'entreprise. Entre 1931 et 1933, c'est donc un stade omnisport que les différentes sections du club corpo de Casino se partagent. Il faut attendre le 10 septembre 1933 pour assister au premier match officiel de l'ASSE, prolongation de la section football de l'ASC, devenue Association Sportive Stéphanoise puis Association Sportive de Saint-Étienne, avec l'obtention du statut pro au début de la saison 1933-1934.

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Engagée en deuxième division, Saint-Étienne reçoit le Football Athlétic Club de Nice pour le compte de la deuxième journée du championnat. Menés 0-2 après dix minutes de jeu, les Verts retournent la situation pour l'emporter 3-2. Les quelques 2.000 spectateurs présents n'imaginent pas, alors, que l'endroit deviendra plus tard le théâtre d'autres renversements qui marqueront l'histoire du club et du football français.



2. AS Saint-Étienne 2-1 Glasgow Rangers, 25 septembre 1957

top10_gg_02_snella.jpgDevenus champion de France pour la première fois à l'issue de la saison 1956-1957, les Verts, entrainés par Jean Snella, qui donnera par la suite son nom à une tribune du stade, découvrent la Coupe d'Europe. Le match se dispute un mercredi à 15h00, le stade ne bénéficiant pas encore d'éclairage. Pour l'occasion, les usines de la ville ferment et l'ASSE joue ainsi pour la première fois devant un stade rempli de 30.000 spectateurs.

Battu 3-1 au match aller en Écosse, Sainté l'emporte 2-1 au retour. C'est insuffisant pour la qualification. Tant pis, la ville a rencontré son club, qui entame là un quart de siècle quasiment ininterrompu de rendez-vous continentaux.



3. AS Saint-Étienne 3-0 Bayern Munich, 1er octobre 1969

top10_gg_03_asse_bayern_1969.jpgTriple champions de France en titre, les Verts n'ont jusqu'alors jamais brillé en Coupe d'Europe. Dès le premier tour de l'édition 1969-1970 de la C1, ils sont opposés au club qui monte, le Bayern Munich, sacré champion d'Allemagne pour la première fois de son histoire la saison précédente, vainqueur de la Coupe des Coupes en 1967 et emmené par trois jeunes prometteurs, Franz Beckenbauer, Gerd Müller et Sepp Maier.

À l'aller, le Bayern se montre dominateur sur sa pelouse et l'emporte 2-0. Au retour, l'exploit semble impossible. Pourtant, c'est un tourbillon qui emporte la défense allemande, Hervé Revelli reprend un corner, dévié de la tête par Robert Herbin, et marque dès la deuxième minute. La domination des Verts est ensuite totale mais vaine, Maier repoussant toutes les offensives des Garagnats d'Albert Batteux.
Le gardien allemand cède enfin à l'heure de jeu, sur un nouveau corner repris victorieusement de la tête par Revelli pour un doublé. Dans la dernière demi-heure, Geoffroy-Guichard devient "Chaudron". Emportés par la foule, les Verts attaquent toujours et cherchent la qualification avant les prolongations. Le troisième but est consécutif à un nouveau corner, repris cette fois-ci par Salif Keita, qui met la ville en fête et en délire.



4. AS Saint-Étienne 3-0 Dynamo Kiev, 17 mars 1976

En 1975-1976, Sainté participe pour la première fois à la grande Coupe d'Europe avec un statut, sinon de favori, au moins de prétendant à la victoire finale. L'année d'avant, l'aventure s'était achevée en demi-finale, avec au passage un autre match devenu culte, une victoire 5-1, après prolongations, contre l'Hajduk Split, après une défaite 4-1 à l'aller.
En quart de finale, se présente le Dynamo Kiev du coach Valeri Lobanovski et de l'attaquant Oleg Blokhine, Ballon d'Or 1975. Kiev domine le championnat d'URSS, et semble parti pour en faire de même en Europe, après une victoire en Coupe des Coupes en 1974 puis une autre en Supercoupe, face au Bayern, l'année d'après. Le match aller a lieu à Simferopol, Kiev étant sous la neige. Le Dynamo l'emporte facilement 2-0, et là encore on ne donne pas cher de la peau des Verts au retour, les Soviétiques étant réputées pour leur capacité à bien défendre et à contrer... Jamais cette équipe n'a perdu par plus d'un but à l'extérieur en Coupe d'Europe.



Pourtant, la magie de Geoffroy agit et Sainté réussit le plus grand exploit de son histoire en l'emportant 3-0, au bout des prolongations. Après plus d'une heure d'une domination stérile, Blokhine part en contre. Un instant plus tard, Christian Lopez a relancé, Piazza a remonté, Patrick Revelli a centré et son frère Hervé a marqué. C'est bon... Jean-Michel Larqué transforme ensuite un coup franc avant que Dominique Rocheteau ne réussisse le but décisif après 112 minutes d'un match disputé dans une ambiance assourdissante.



5. AS Saint-Étienne 5-1 Nantes, 14 juin 1977

La première quinzaine du mois de juin 1977 est celle du Jaune et du Vert. Les couleurs du FC Nantes, qui vient de remporter le titre de Champion de France, propriété de l'ASSE depuis trois saisons, en dominant le champion déchu 3-0 à Marcel-Saupin à l'occasion de la 36e journée, le 1er juin. Les couleurs de deux équipes, aussi, qui vont se rencontrer trois fois en cette fin de printemps. Le 11 juin, rebelote en demi-finale aller de la Coupe de France, le FCN bat Saint-Étienne sur le même score. Le match retour, trois jours plus tard, va être l'occasion pour des Verts lassés de ces humiliations répétées de remettre les pendules à l'heure, et de ne pas totalement abandonner le statut d'équipe dominante du football français.

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Après un but d'Eric Pécout refusé pour hors-jeu, les stéphanois emballent ensuite la partie et comblent leur retard avant la mi-temps grâce à des buts de Patrick Revelli, Dominique Bathenay et Jacques Santini. Après la pause, ils ne parviennent pas à accentuer leur avance et finissent par encaisser un but, signé Henri Michel, au début de la prolongation. Il faut alors deux buts aux Verts, qui parviennent pourtant à leurs fins dans les cinq dernières minutes, par Christian Sarramagna et Hervé Revelli. "Cuits, cuits, cuits, les canaris sont cuits", chambre Geoffroy-Guichard.



6. France 3-2 Yougoslavie, 19 juin 1984

top10_gg_06_fra_you.jpgCinquante-trois ans après son inauguration, Geoffroy-Guichard accueille pour la première fois l’équipe de France, à l'occasion du troisième match du premier tour de l'Euro 2004. Une rencontre sans enjeu, les Bleus étant qualifiés au coup d'envoi, après deux victoires contre le Danemark et la Belgique. Son adversaire, la Yougoslavie, est déjà éliminée après deux défaites concédées face aux mêmes adversaires. Déjà auteur de quatre buts en deux matches, dont un triplé lors du précédent, Michel Platini, Vert de 1979 à 1982, est devenu le meilleur joueur du monde en rejoignant la Juventus de Turin depuis deux saisons. Il va le confirmer en réalisant un des matches les plus mémorables de sa carrière. Son équipe menée 1-0, Platoche va retourner le match en vingt minutes et démontrer à tous quel joueur complet il est devenu.

À l'heure de jeu, il égalise, reprenant du pied gauche une passe de Jean-Marc Ferreri. Trois minutes plus tard, c'est d'une tête plongeante qu'il installe la France en tête, après un centre de Patrick Battiston. Enfin, à la 78e minute, il enroule du pied droit un coup franc, consécutif à une faute sur Alain Giresse, pour marquer son troisième but.



7. AS Saint-Étienne 2-0 Le Puy, 23 août 1985

top10_gg_07_antonetti.jpgEn deuxième division depuis la saison précédente, Saint-Étienne dispute la saison 1985-1986 dans le groupe A du championnat, en compagnie de sa voisine de Haute-Loire, Le Puy. Les Ponots se déplacent en leader à Geoffroy-Guichard: ils viennent en effet de gagner cinq fois, ne concédant qu'un seul match nul lors des six première journées. L'engouement est donc extraordinaire pour cette rencontre de début de saison, disputée au cœur de l'été, 42.584 spectateurs sont présents, ce qui constitue la plus grosse affluence enregistrée à Geoffroy-Guichard pour un match de championnat de France. Seul un quart de finale de Coupe de France disputé en mai 1985 contre Lille, a fait mieux avec 47.717 spectateurs.

Sur le terrain, Le Puy, où Frédéric Antonetti est titulaire, est rapidement dépassé. François Makita, prolonge d'abord dans le but un geste acrobatique de Roger Milla avant que Jean-François Daniel n'inscrive un deuxième but pour les Verts, promus à la fin de cette saison.



8. Angleterre 2-2 Argentine, 30 juin 1998

top10_gg_08_ang_arg.jpgSaint-Étienne accueille le huitième de finale le plus attendu de la Coupe du monde 1998, Angleterre-Argentine, en raison de la rivalité entre les deux pays, au souvenir de la dernière confrontation entre les deux équipes dans la compétition en 1986 et surtout au nombre de talents présents sur la pelouse. L'entame du match est conforme aux attentes: en dix minutes, on a déjà vu deux pénalties transformés de chaque côté par Gabriel Batistuta et Alan Shearer. La faute ayant permis à l'Angleterre d'égaliser a été provoquée par Michael Owen, un gamin de dix-huit ans, qui avait débuté en équipe nationale en février. Les Argentins ne peuvent pas le stopper au quart d'heure de jeu quand, lancé par David Beckham, il prend de vitesse José Chamot, contourne Roberto Ayala et assomme l'Argentine d'une frappe limpide.

Javier Zanetti égalise à 2-2 avant le repos, aucun but ne sera inscrit en deuxième mi-temps, marqué par le carton rouge de Beckham, coupable d'avoir réagi à une faute de Diego Simeone. Le match se joue aux tirs au but, où les Anglais échouent deux fois contre une seule à l'Argentine, qui se qualifie ainsi.
 


9. AS Saint-Étienne 5-1 Olympique de Marseille, 12 décembre 1999

Promus, les Verts viennent de réussir une première partie de saison encourageante: ils pointent avant cette 19e journée à la septième place du classement, avec le même nombre de points que l'OM, vice-champion de France en titre. Alex, brésilien méconnu recruté sur VHS en compagnie de son compatriote Aloisio, absent ce soir-là, a déjà marqué huit buts depuis le début de la saison, tous inscrits en l'espace de deux mois, septembre et octobre. Il n'a plus marqué depuis cinq matches quand l'OM se déplace à Geoffroy-Guichard.

top10_gg_09_asse_om_1999.jpg

Dès la cinquième minute, Patrick Revelles centre depuis l'aile gauche et son ballon prend la direction du but de Stéphane Porato, le gardien repousse dans les pieds d'Alex qui ouvre le score. Dans la foulée, un corner de Stéphane Pédron trouve la tête de Lionel Potillon qui marque. Il n'y aura que dix minutes de répit pour l'OM avant le troisième but, le second d'Alex, concluant une attaque rapide initiée par Francis Llacer et prolongée par Julien Sablé. Les Verts poussent toujours et Alex marque encore, d'une subtile frappe décochée de l'extérieur de la surface de Porato, pantois.

En deuxième mi-temps, alors que les supporters de l'OM ont quitté le stade, Alex inscrit son quatrième but de la soirée. En fin de match, Stéphane Dalmat marquera un but anecdotique pour des Marseillais qui ne gagneront ensuite que trois matches jusqu'à la fin de la saison, ne se sauvant qu'au bénéfice d'une différence de buts meilleure que celle de Nancy. Dans L'Équipe du lendemain, le 11 type de la journée comporte dix Stéphanois, plus Christian, lui aussi auteur d'un quadruplé, avec le PSG, lors de cette journée.
 

10. France 1-0 Angleterre, 16 novembre 2002

top10_gg_10_fra_ang.jpgCe match qualificatif pour la Coupe du monde féminine 2003 aura été historique à plus d'un titre. Il a longtemps détenu le record du nombre de supporters pour un match de foot féminin en France (23.680), record qui tient toujours pour ce qui concerne l’équipe de France. Il s'agit aussi du premier match féminin diffusé en direct par Canal+, convaincu par Aimé Jacquet, défenseur de longue date de la pratique du foot par les filles, qui a aussi usé de son influence pour que le stade Geoffroy-Guichard soit choisi pour disputer cette rencontre.

Sportivement, ce match est celui qui a qualifié pour la première fois la France pour la Coupe du monde. Manche retour d'un barrage France-Angleterre, dont l'aller avait été remporté par les françaises, 1-0 grâce à Marinette Pichon. Les Bleues remportent ce match sur le même score, d'un but inscrit par la capitaine de l'équipe Corinne Diacre, elle qui a découvert le foot à Saint-Chamond, à moins de dix kilomètres de Geoffroy-Guichard.



Les matches qui auraient pu y figurer
AS Saint-Étienne 6-0 Olympique lyonnais, 15 mars 1970. Les Verts étrillent l'OL en championnat après avoir gagné le match aller à Gerland, 7-1.

AS Saint-Étienne 5-1 Hajduk Split, 6 novembre 1974. Battus 4-1 à l'aller, les Verts marquent trois fois dans la dernière demi-heure, Yves Triantafilos marque le but de la qualification en prolongations.

AS Saint-Étienne 3-2 Bastia, 21 mai 1975. À deux journées de la fin du championnat, il manque un point à Sainté pour devenir champion. A la 70e minute, Bastia mène 2-0 sous l'orage. À dix minutes de la fin, panne d'électricité générale sur le stade: les deux équipes sont renvoyées au vestiaire. L'interruption dure vingt minutes, les Verts marquent alors trois buts en six minutes et remportent le titre.

AS Saint-Étienne 5-1 Troyes, 3 juin 1975. Dernière journée du championnat, les Verts sont déjà champions. Robert Herbin, devenu entraineur de l'équipe après arrêté sa carrière trois ans auparavant, rechausse les crampons, est titularisé en défense centrale et marque le cinquième but sur pénalty.

AS Saint-Étienne 6-0 PSV Eindhoven, 7 novembre 1979. Menant 3-0 au bout de cinq minutes, le Chaudron bouillonne en coupe d'Europe, une dernière fois avant bien longtemps.

AS Saint-Étienne 1-4 Ipswich, 4 mars 1981. Un an après Mönchengladbach, venu gagner sur le même score, et au même stade la compétition, les Verts sont balayés en quart de finale de la C3.

AS Saint-Étienne 2-1 Marseille, 11 mai 1993. Victoire des Verts en quart de finale de la Coupe de France, après prolongations et grand match de Lubomir Moravcik, alors convoité par Tapie.

AS Saint-Étienne 6-1 Cannes, 16 janvier 1999. Le triomphe du football offensif de Robert Nouzaret, en route vers la remontée.

AS Saint-Étienne 5-4 Montpellier, 16 février 2000. Les Verts sont menés 0-2, mènent 4-2 à la mi-temps, Montpellier est revenu à 4-4 quand un violent orage éclate. Sous une tempête de neige comme seul Geoffroy Guichard peut en connaitre en Europe occidentale, José Aloisio marque le cinquième but.

AS Saint-Étienne 2-1 Châteauroux, 22 mai 2004. Dernière journée du championnat de D2, les Verts sont déjà assurés de monter mais il manque une victoire pour assurer le titre. À cinq minutes de la fin, alors que le score est de 1-1,  et que le stade pousse comme aux plus grandes heures, Damien Bridonneau, valeureux latéral droit, catapulte le ballon dans le but d'une inattendue reprise de volée acrobatique.

Réactions

  • José-Mickaël le 16/09/2011 à 23h45
    En tout cas la discussion qui a suivi l'article est très intéressante, en particulier les témoignages de 12 mai 76 !

    ---
    Lubo
    vendredi 16 septembre 2011 - 18h57
    > Pour en revenir au premier message, si on se place avant le match aller de Split, les chances de Sainté sont assez hautes, non ?

    Dans les années 1970 le football yougoslave était devant le football français. Il faut se souvenir qu'au début des années 1970, le classement de la France à l'indice UEFA est minable : en 1975 la Yougoslavie est 7è, la France n'est que 18è (derrière les Roumains, les Polonais et même les Gallois !). (En 1973 on était 23è, juste devant l'Albanie !!!) (Pour trouver ces classements, taper "UEFA rankings 1975" avec Google - si je savais utiliser les miniliens j'aurais pu indiquer le site de référence, mais je ne sais...)

    > Et du coup, je me plante complétement en pensant que l'élimination du Bayern en 1969 préfigure déjà Split, Kiev et l'épopée ?

    Ce n'était pas le cas car l'élimination du Bayern n'a été suivie d'aucune conséquence. C'est Split qui a débloqué la situation.

    ---
    charbo
    vendredi 16 septembre 2011 - 21h02
    > Ben mon petit lubo..., moi je l'aurais mis le match de Split. Quitte à en enlever un autre que Kiev.

    Voilà, pareil (car bien sûr il faut garder Kiev !) Mais c'est l'article de Lubo et je comprends ses explications.

    > Et que le dépucelage, c'est Split.

    Que c'est bien dit !

  • 12 mai 76 le 17/09/2011 à 00h49
    José-Mickaël
    vendredi 16 septembre 2011 - 23h45
    ---
    Lubo
    vendredi 16 septembre 2011 - 18h57
    > Pour en revenir au premier message, si on se place avant le match aller de Split, les chances de Sainté sont assez hautes, non
    -----

    Dans les années 1970 le football yougoslave était devant le football français. Il faut se souvenir qu'au début des années 1970, le classement de la France à l'indice UEFA est minable : en 1975 la Yougoslavie est 7è, la France n'est que 18è (derrière les Roumains, les Polonais et même les Gallois !). (En 1973 on était 23è, juste devant l'Albanie !!!) (Pour trouver ces classements, taper "UEFA rankings 1975" avec Google - si je savais utiliser les miniliens j'aurais pu indiquer le site de référence, mais je ne sais...)

    -----

    Alors là je dois donner raison à José.

    Le match contre Split c'est le pot de lait contre le pot de fer. Il faut se remettre dans le contexte de l'époque: le foot Français c'est juste de la merde. Imaginer survivre deux tours en Coupe d'Europe c'est impossible. La France n'a plus fait une coupe du monde depuis 1966, ni un championnat d'Europe depuis Mathusalem. Split apparaît comme une montagne et avant le match nous l'avons toute petite à Sainté. Comme Lubo l'a dit le match aller est un traquenard ou l'arbitre, mais surtout la classe des Yougoslaves et leur technique fabuleuse, font que les champions de France sont à la rue. Le match passe à la télé un mercredi après-midi. Je le regarde et je pleure tant le sentiment d'impuissance est total. Mes souvenirs de l'époque, c'est que tout le monde est fataliste: comme d'habitude l'équipe française va sortir minablement. On y croyait un peu, mais non, nous sommes toujours aussi nuls malgré la victoire sur Lisbonne au premier tour. Et puis il ya ce retour de folie, que j'ai l'impression d'avoir vu, alors qu'effectivement il n'y a pas eu de diffusion télé.

    Bref Split c'est magique. Mais Kiev...bordel, Kiev... c'est pas racontable !

  • José-Mickaël le 17/09/2011 à 01h06
    Au passage, j'ajoute que lorsqu'on était 23è à l'indice UEFA, c'était 23è sur 33. Derrière nous : Albanie, Suisse, Norvège, Eire, Finlande, Malte, Luxembourg, Irlande du Nord, Islande et Chypre. Tout le reste était devant nous (Danemark, Turquie, Pays de Galles, Grèce, Suède, Bulgarie...) Je pense que c'est assez parlant. Bon, 1973, c'est le record, ensuite ça s'est un peu amélioré (20è en 1974 - on était repassé devant le Danemark).

  • suppdebastille le 17/09/2011 à 08h39
    C'est toujours drôle de voir tous les photographes sur la pelouse après les buts lors de ASSE - Kiev, vraiment une autre époque.

  • sansai le 17/09/2011 à 10h58
    Chouette article Lubo.
    L'occasion de me rappeler que même pour moi, depuis l'autre bout de la Loire et en n'ayant commencé à suivre le foot qu'au début des années 90, GG a été le théâtre de quelques-uns de mes meilleurs souvenirs d'amateur de foot : ASSE-OM 93 (Lubo !), Argentine-Angleterre 98, ASSE-OM 99 et la panthère originale au faîte de sa carrière, et cet ASSE-MHSC 2000 complètement fou, autant de bons souvenirs.
    Merci !

  • Etienne Mattler le 17/09/2011 à 14h15
    Merci à Lubo et à tous ceux qui sont venus partager leurs souvenirs ; vous m'avez ravivé ce merveilleux moment d'été de 1985, lorsque les petits cousins ponots vinrent à Geoffroy pour y voir fracasser leurs illusions de grandeur (mais en avaient-ils vraiment ?) ; je n'ai plus jamais retrouvé cette ambiance de fête partagée par tous dans aucun stade, sans doute parce que je n'ai plus 12 ans...

  • Lubo le 18/09/2011 à 09h31
    Merci à tous pour les précisions sur Split. En effet, je sous-estimais jusqu'ici la différence de niveau entre Sainté et l'Hadjuk.
    Il n'empêche que je garde Kiev (pour les raisons évoquées plus haut, même si je comprends charbo quand il dit qu'on parle trop de ce match, surtout par rapport à Split, donc) et les 9 autres !

    Et, encore d'accord avec charbo sur l'ambiance de l'époque, qu'est-ce que j'aurais aimé vivre ça. Mon père était dans le kop contre Kiev, il avait 19 ans, il me raconte parfois qu'en sortant du stade, il a le souvenir d'entendre encore le grondement des tribunes tant c'était bruyant, sauvage.
    J'ai souvent entendu dire, aussi, que dans les temps, les quatre tribunes poussaient dans une communion qui n'existe plus aujourd'hui. Très juste de dire que l'ambiance était branchée sur le match. Aujourd'hui, elle est branchée aux micros des ultras, ce qui exclut de fait beaucoup de monde (sans entrer sur le débat de la qualité de leurs chants, qui quand ils ne sont pas vulgaires relèvent plus de l'auto-congratulation collective que du soutien à l'équipe).
    On peut espérer que le phénomène ultra est une parenthèse dans l'histoire des tribunes qui va bientôt se refermer et qu'on encouragera un jour les Verts en demi-finale retour de Coupe d'Europe des clubs champions après s'être fait tapé à l'aller... Je prendrais ma perruque verte.

  • emink le 18/09/2011 à 15h06
    Merci, Lubo, j'avais ces souvenirs à peine enfouis dans ma mémoire. J'ai l'âge (apparemment, je ne suis pas le seul, ça me console un peu) d'avoir connu et vu à la télé les deux matchs dont on parle, Kiev et Split. On ne peut pas les dissocier, tant ils appartiennent à cette incroyable époque des Verts (et vu par un lyonnais admiratif, siouplé). Je ne vous raconte pas les matchs sur la vieille téloche en noir et blanc, avec de la neige, ou des silhouettes dédoublées, vu qu'on était juste en face de Fourvière, trop près (un comble), et que dès que quelqu'un passait dans les parages, ça déformait l'image.

    A l'époque, il existait un procédé parfaitement dégueulasse qui consistait à "occulter" de la diffusion du match les zones géographiques trop proches, pour inciter les gens à aller au stade. Et on ne savait que tardivement si le match était diffusé à Lyon, genre le jour même (enfin, c'est comme ça que je m'en souviens. D'ailleurs, l'année suivante, le match aller contre Liverpool n'a pas été diffusé à Lyon. Le match retour l'a été, mais ce fut un calvaire).

    Je me souviens donc des deux matchs, même si celui de Kiev est plus précis (on peut pas oublier le contre de Blokhine qui va au but dans un silence de mort, et qui se fait chiper la balle in extremis pour un contre du contre qui se termine par le premier but des verts, on peut pas oublier la patate de Larqué, que je ne détesterai jamais justement à cause de ce but, et le but de Rocheteau, qui jouait à quatre pattes, blessé, et qui achève une action lumineuse de Revelli).

    Le résumé avec voix de l'époque :
    lien (La voix semble être celle de Pierre Cangioni).

    La qualif contre Split est certainement l'acte fondateur, sauf qu'on aurait pu croire à une sorte d'accident, ou de miracle, mais celle contre Kiev, c'est la confirmation, et c'est l'ancrage des Verts dans l'histoire du foot français. C'est aussi l'année de la finale, donc on a en mémoire tout le parcours (Kiev, Eindhoven et .... Rhaaaaa non, j'arrive pas à le dire. D'ailleurs, depuis aucun de mes meubles n'a jamais eu de pied ou de montant carré !). Donc, s'il faut choisir, je vote Kiev, parce que c'est une sorte de consécration, y compris dans la mémoire collective.

    L'histoire moderne du foot français commence à St Etienne, en 75-76. D'ailleurs, 2 ans après, comme par hasard, on a un parcours prometteur des Bleus en Argentine, après 20 ans de disette. Et on connait la suite.

    Tiens, au fait, j'ai encore le 45T d'origine de Monty. Si un passionné des Verts qui ne l'aurait pas déjà le cherche, je le cède volontiers (emink chez neuf point freu).

  • José-Mickaël le 18/09/2011 à 17h43
    emink
    dimanche 18 septembre 2011 - 15h06
    > Donc, s'il faut choisir, je vote Kiev, parce que c'est une sorte de consécration

    Ah mais il ne faut surtout pas choisir : il faut les deux !

    > L'histoire moderne du foot français commence à St Etienne, en 75-76.

    Tout à fait. Et du foot français, pas seulement stéphanois. Mais la date qui change la donne, c'est Split.

    Il y a les matchs charnières et les consécrations : les deux sont importants. Prenons la 2è guerre mondiale. Quelles sont les dates qui changent tout ? Stalingrad, le Débarquement... N'empêche que la victoire des Alliés, c'est le 8 mai 1945, pas le 6 juin 1944. Pourtant la date historique, c'est plutôt le 6 juin (ou celle plus diffuse de Stalingrad). Les dates charnières, ce sont ces dates qui délimitent un avant et un après.

    Kiev, c'est plutôt une consécration : c'est la plus grande victoire de l'histoire des Verts. Mais la date qui change tout, c'est Split : c'est avec Split que démarre la légende des Verts et l'extraordinaire ferveur verte qui s'empare de toute la France. Mais c'est même l'histoire (footballistique) de France qui en est changée : avant Split le foot français est minable ; après Split le foot français se redresse et, très vite, devient un des plus forts d'Europe. Il y a vraiment un avant et un après (contrairement par exemple à l'épopée de Suède en 1958).

    Y a-t-il une date charnière plus importante ? Je n'en vois pas. Geoffroy-Guichard est le lieu où tout a commencé, parce que Split.


  • Lubo le 18/09/2011 à 19h24
    J'ai du mal à comprendre comment on en arrive à établir un parallèle entre la seconde guerre mondiale et l'histoire du foot français.

    N'empêche que je ne suis pas d'accord avec ta façon de voir les choses. Ce n'est pas parce qu'un succès n'est pas suivi immédiatement d'un autre qu'il est interdit de lier les deux.
    Le grand Reims des années de 50, avec Batteux, conduit à la Suède 1958, où Batteux est accompagné de Snella, qui est en train de construire Sainté.
    Le Bayern 1969, c'est une décennie plus tard mais c'est encore Batteux avec Herbin, qui lui succède en 1972, poursuivant son travail, et celui de Snella, jusqu'à Split, puis Kiev, puis Glasgow.

    Bref, des "avants" et des "après", on peut en trouver plein. Et même aller jusqu'à Jacquet, qui a fréquenté tant Snella, que Batteux et Herbin et qui a souvent expliqué avoir construit sa carrière d'entraineur en arrivant à une synthèse de cette triple influence.

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