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Nice, meilleur sans Rémy

Il y a des statistiques parlantes, mais on ne comprend pas toujours ce qu'elles ont voulu dire. Exemple avec le mystère Loïc Rémy...
Auteur : Ibranche le 7 Août 2009

 

[Cet article est issu d'un des textes demandés pour l'inscription au forum]

Tout est dans le titre. Lorsque Nice n'a pas joué avec Loïc Rémy cette saison, Nice a été bien plus performant. La différence est même phénoménale: 2,3 points pris par match, contre 1.1 lorsqu'il a été aligné. Nice a aussi marqué plus de buts: 1,3 contre 1,1 lorsque l'attaquant international français a joué...

Une énorme différence
Ces chiffres, comme tous, ne traduisent la réalité que partiellement, toutes choses n'étant pas égales par ailleurs - notamment la qualité de l'opposition. La quantité des matches réalisés sans Rémy (7 matches: Paris, à Lorient, Nantes, à Saint-Étienne, Lille, à Toulouse, à Nancy) n'est pas non plus suffisante pour que cette statistique soit élevée au rang d'argument absolu. Néanmoins, cette quantité est suffisante pour en faire un élément significatif. Et par ailleurs, la différence de performance est telle qu'il s'agit, au moins, d'un argument crédible.
Quant aux équipes concernées, sont-elles vraiment de seconde zone? Parmi les 7 figurent Paris, Toulouse et Lille. Et il y a d'ailleurs plus de matches à l'extérieur sur ces 7 matches. Que la moyenne des équipes françaises soit éventuellement supérieure à l'échantillon, soit. Mais cette différence, qui demeure légère, n'est pas suffisante pour expliquer l'écart de comportement.

remy_stats.jpg


Sur un rythme de champion
D'ailleurs pour se faire une idée, comparons les résultats de Nice avec Rémy et sans Rémy contre les mêmes équipes, ces 7 précisément. Avec Rémy: 1,4 pts Sans Rémy: 2,3 pts Il faudrait même préciser que le premier total est gonflé par le fait qu'il y a eu plus de matches à domicile, et que le second souffre de ce que la majorité des matches a été jouée à l'extérieur... Appliqués à l'échelle d'une saison entière, démarche quelque peu fantaisiste mais heuristiquement vertueuse, ces chiffres nous donneraient: avec Rémy, 42 pts (comme Sochaux), 38 buts marqués. Sans Rémy: 87 points (7 de plus que Bordeaux), 49 buts marqués (1).
Cette projection ne signifie pas que Nice aurait terminé avec 87 points si on avait préféré comme goleadors MM. Modeste et Mouloungui à Rémy sur toute la saison. Un échantillon plus important aurait pu amoindrir la moyenne de points et atténuer la différence soulignée. Mais il est hautement improbable qu'il eût pu l'anéantir ou même le rendre dérisoire.


Pas mieux en coupes
Pour étayer cette hypothèse, n'ont été utilisés que les chiffres du championnat, et pas ceux des coupes. Est-ce biaisé pour autant? Les coupes offrent une opposition qui est trop variable et aléatoire, alors que celle du championnat est plus homogène. Mais sans les inclure, nous pouvons toujours y jeter un coup d'œil. Avec Rémy: 4 matches qui débouchent sur 2 qualifications et 2 éliminations, 5 buts marqués au total (1.25 buts par match, dont une prolongation). Sans Rémy: 2 matches qui débouchent sur 2 qualifications et 6 buts marqués (3 buts par match sans prolongation). C'est donc par intégrité méthodologique que n'ont pas été prises en compte les données relatives aux coupes - qui n'auraient fait que corroborer le propos.
Enfin, précisons qu'à chaque fois que Rémy a débuté un match, il est compté comme "ayant joué" - sauf contre Paris, où il est remplacé dès la 8e minute, lorsque le score était encore de 0-0 (2).


Des hypothèses, pas d'explication
Ainsi l'idée, tant de fois exposée, selon laquelle Nice est dépendant de Rémy est pour le moins infondée. Pour autant, cela ne signifie nullement qu'il s'agit d'un joueur médiocre. On peut s'accorder sur le fait qu'il est un des éléments les plus prometteurs ayant récemment porté les couleurs niçoises. Il est lui-même efficace, et apparaît sur le terrain comme meilleur que la majorité des autres Aiglons... à condition de juger la valeur d'un joueur par ses qualités intrinsèques, et non par son apport au collectif.
Peut-être était-il mal utilisé? Peut-être l'organisation toute entière n'était-elle pas adaptée au type de joueur qu'il est? À moins que le ressort ne soit psychologique, et que l'équipe défendait moins ou moins bien en sa présence, cette dernière la mettant trop en confiance quant à ses possibilités? Car quant Rémy ne joue pas, Nice encaisse peu de buts (0.7 buts par match, contre 1.2 quand il joue) (3). Lui-même effectue-t-il correctement les tâches défensives?

Comme les autres, ce dernier élément ne suffit pas à faire la lumière sur un phénomène dont les origines sont probablement structurelles tant il est massif. Mais de quoi s'agit il alors? Précisément, on l'ignore. En espérant que ce n'est pas le cas de M. Ollé-Nicolle.


(1) Bien évidemment, la comparaison avec les autres clubs ne sert qu'à situer la performance hypothétique de Nice par rapport à la saison réellement passée, et non avec la saison que Nice aurait effectuée avec ou sans Rémy, car celle-ci aurait eu un effet sur les totaux des autres clubs utilisés en exemple.
(2) Concernant ses autres remplacements, ils sont extrêmement rares, et lorsqu'ils surviennent, n'ont pas d'incidence positive sur le score du match. Le joueur est donc comptabilisé comme acteur à chaque fois. Rémy n'est jamais rentré en cours de jeu.
(3) Cela n'est pas dû non plus à une éventuelle bonne période du Gym lorsque le joueur s'est vu contraint d'être éloigné des terrains pour la première fois. En effet, juste avant que Rémy ne se blesse, Nice avait réalisé 2 matches nuls. Sans lui, Nice a ensuite enchaîné 4 victoires d'affilées (5 en comptant la coupe). Puis dès qu'il est revenu, l'équipe n'a engrangé qu'un point en 2 matches, avant qu'il ne se blesse à nouveau.

Réactions

  • sansai le 07/08/2009 à 18h54

    Roger Cénisse
    vendredi 7 août 2009 - 08h29
    Avec Rémy, la tactique se limitait souvent à "je balance devant, et pis on verra bien si Loïc se démerde". Quand Rémy a été aligné en pointe, il était très esseulé, alors que lors de son absence, la tactique changeait pour un 4-4-2 plutôt que le sempiternel 4-3-3.

    Faut pas oublier que dans les stats de matchs pour lesquels Rémy était présent, il y a la fin de saison et que cette fin, avec ou sans lui, aurait été peu brillante...

    -----

    J'suis quand même surpris qu'Anto ait laissé faire ça. En même temps, vu la fin de saison, je me demande si il avait encore beaucoup de prise sur son groupe. Le match à Nantes était particulièrement pathétique.
    Le départ programmé d'Antonetti a bien plombé la saison niçoise, m'est avis.

    Sinon, bienvenue Ibranche, et merci pour cet article. Ca valait un coup de projecteur. :)

  • The Great Koala le 07/08/2009 à 20h19
    Chouette article. Peut-être un peu trop pris au pied de la lettre par les statisticiens...

    Ce qui donne l'occasion de lancer un débat lui aussi hautement scientifique: "C'est quoi le pire, comptable ou statisticien?"

    Tout argument à base de préjugés, mépris pour les maths et blague sur les chemisettes sera bien sûr accepté.

  • DarkZem13 le 07/08/2009 à 23h13
    Puisque je n'ai jamais été obligé de porter les dites chemisettes, et que les maths utilisées par un statisticien sont plus belles que celles du comptable, et puisque c'est aussi mon métier (m'enfin, pas en ce moment, merci la crise lol), c'est quand même pire d'être comptable quand même! ;) Pas plus que banquier, mais presque! :)

    Trêve de plaisanteries, cet article m'a vraiment plu, et m'a interpelé, bravo à l'auteur.

  • Dinopatou le 08/08/2009 à 02h18
    Le statisticien n'est qu'un outil au service du comptable

  • DarkZem13 le 08/08/2009 à 09h31
    Ben, pas forcément, je suis biostatisticien, donc les comptables, je les vois jamais! ;)

  • Clarence Cyborg le 08/08/2009 à 23h12
    Et sinon, Ibranche, il est accepté du coup?

  • sansai le 08/08/2009 à 23h35
    Ah ben non. Au vu du match de ce soir, il est viré.

  • Yoop2804 le 09/08/2009 à 00h30
    Ouais, je propose que ce sinistre personnage soit banni illico.

  • Lubo le 09/08/2009 à 01h10
    Je demande la clémence, l'article parlait de L1, il est évident qu'il faudra juger de l'effet Rémy quand Nice jouera contre des équipes de ce niveau. Pas contre Sainté...

  • Cyril trolle... le 09/08/2009 à 12h10
    Je dois avouer que j'ai presque failli applaudir son but, tant il est beau dans la construction. Les Stéphanois se consoleront en se disant que Lyon l'a laissé partir, pour prendre Piquionne à la place.

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