Lyon passe au pressing
Matchbox : Lyon-Marseille, 1-0 – À l'envie et au physique, les Lyonnais ont assujetti des Marseillais loin du niveau de leurs adversaires.
Auteur : M.G. T.L. L.D. & J.L
le 29 Jan 2009
Les compositions alignées laissaient présager de l'importance donnée à ce match par les deux entraîneurs. À des titres différents, la Coupe de France est susceptible de sauver la saison des deux clubs. Celle de Marseille car les occasions de gagner un titre ne seront pas légion, celle de Lyon car le printemps pourrait être très long s'il ne reste plus que le championnat à disputer.
Sûreté, rapidité
Il ne faut que quelques secondes pour constater que les joueurs de Claude Puel ont pour consigne de presser leur adversaire à tous les endroits du terrain. Consigne suivie à la lettre: le but de la deuxième minute sera à ce titre représentatif du reste du match. Capables de développer leur technique sous la pression, les Gones assument parfaitement l'obligation de sûreté et de rapidité dans les passes et les contrôles imposée par un tel parti pris. L'OM n'arrivant pas à suivre ce rythme, on a vite la sensation que Lyon n’est pas à leur portée.
En pressant haut, Lyon oblige Marseille à jouer long, ce à quoi les Phocéens ont du mal à se résoudre. Ne réussissant pas à se décider s'il faut jouer dans les pieds ou dans l'espace, les hommes de Gerets sont régulièrement piégés par les jaillissement adverses. Au milieu du terrain, Lyon propose un modèle d'organisation et d'abnégation face au modèle de désorganisation marseillais.
La défense au secours du milieu
Malgré leur réputation, les visiteurs ont autant brillé derrière qu’ils ont failli en phase offensive. La défense a beau être prise à défaut d’entrée de jeu puis outrageusement mise à contribution par les défaillances du milieu, elle maîtrise globalement les débats. Sous la houlette d’un Hilton impressionnant dans son placement et ses interventions, Zubar anéantit nombre d’initiatives adverses. Trop tard pour ne pas être le grand bonhomme d’une rencontre dont il aura changé la destinée d’une zubrelance de premier choix. Et tandis que Taiwo survole les débats côté gauche, Bonnart aligne son 373e gros match en autant de titularisations depuis son arrivée à l’OM. Gros match, également, des poteaux, qui repoussent un coup franc de Juninho et un missile de Benzema.
The Axe effect
Dans l’animation offensive en revanche, les latéraux ne sont pas suffisamment utilisés. Les couloirs sont pratiquement délaissés. Faute de munitions pendant la première heure, car les Marseillais sont amplement dominés à la conquête, et les ailiers lyonnais les bloquent en position défensive. Faute d’imagination et d’organisation par la suite. Le jeu essentiellement axial ne leur procure que trop peu d’occasions de porter le danger devant le but lyonnais. Le manque de solutions offertes au porteur du ballon harcelé par le pressing lyonnais révèle qui plus est de coupables lacunes dans la mobilité collective.
Les animateurs sont à la peine: l’ombre de Cheyrou et le demi-frère de Ziani sont accaparés par la récupération en première mi-temps, tandis que Valbuena rate à peu près tout ce qu’il tente, sauf ses tonneaux. Les Marseillais se consoleront avec les caractéristiques des recrues hivernales qui présagent d'une variété intéressante dans l’animation offensive de cette deuxième moitié de saison.
Ce match ne restera malheureusement pas dans les annales de la Coupe de France, faute de combattants: Lyon a autant gagné ce match que Marseille l'a perdu. Cette saison, l'OM ne cesse de décevoir à chaque occasion qui lui est donnée de se montrer à la hauteur de ses ambitions.
Dans cette situation:
A- Je fais un petit dribble extérieur et relance du plat du pied le
long de la ligne de touche, comme Laurent Blanc.
B- Je laisse passer entre mes jambes et fait opposition avec mon
corps jusqu'à ce que le ballon sorte en six mètres, comme Canavaro.
C- Je vais à dr... non, en retr... rhaa... je... je fais quoi putain?
Les observations en vrac
• Il faut vraiment que Xavier Gravelaine trouve un peu de temps pour dormir la nuit.
• Incroyable: quand ils sont au duel l'un contre l'autre, Juninho et Valbuena restent debout!.
• En fait Ronald Zubar est comme Assurancetourix. On l'aime bien, mais parfois on aimerait bien le ligoter dans un arbre pour qu'il ne joue pas.
• Il faut arrêter de laisser Juninho tirer les coups francs, il a l'air tellement triste quand il les rate.
• D'ailleurs, c'est bien beau de passer son temps à chercher des coups francs à trente mètres, mais à un moment il faut les mettre.
• Fabien Lévêque, cligne-t-il parfois des yeux? Est-il un cyborg?
• Le ballon de la Coupe de France ressemble à une manette de Playstation avec deux énormes boutons.
• Diplôme spécial Pinder / Gruss accordé à Mathieu Valbuena pour son salto arrière carpé sur le tacle de Keita.
• Mais que peuvent bien dire les joueurs qui, dans le mur, parlent à leur coude?
• Passe décisive de Zubar, expulsion de Keita: une vraie publicité pour le Ballon de plomb, ce match.
Le joueur à suivre : Cesar "Chelito" Delgado
Ceux qui suivent l'Olympique lyonnais se doutent depuis longtemps que Chelito Delgado peut devenir dans un futur proche un des meilleurs joueurs de L1. L’Argentin a offert un avertissement en prime time devant une audience XXL à tous ceux qui l'ignoraient. Rarement le qualificatif d'homme du match aura été autant mérité. De son pressing sur Zubar pour offrir le but à Benzema au bout d'une minute, jusqu'à son retour dans sa surface devant Taiwo à la 90e, l'ancien joueur de Cruz Azul a porté son équipe sur ses épaules, à bouts de bras, sur ses genoux. Véritable leader du pressing offensif et premier relanceur – ah, cette ouverture en diagonale de soixante mètres pour Benzema… – il a compensé l'absence de Keita sur le terrain, avant et après l'expulsion de ce dernier.
Delgado est probablement la dernière vraie trouvaille du recrutement lyonnais, peut-être la seule depuis des lustres. Et il pourrait bien être le grand gagnant du turnover de fin de saison, quand les soixante-quinze milieux de terrain de l'OL devront se partager les quelques matches restant. Surtout, il semble avoir remplacé Wiltord tant au niveau de la technique que du dévouement. Pas le moindre de ses exploits.
Ah la jeunesse, ça veut réussir la cigogne du premier coup et c'est même pas capable d'attraper une mouche avec des baguettes.
Les antigestes
• La Zubrelance© de Ronald Zubar, que le joueur doit réfléchir à déposer à l'INPI. RZ0, pour faire concurrence à CR7.
• L'improbable et inutile levé de genou de Lloris en plein dans la tempe de Koné, dont la chute a rendu sa ressemblance avec Apollo Creed dans Rocky IV sitôt évidente.
• L'interposition du fémur de Ronald Zubar pour essayer vainement d'arrêter Benzema, simultanée à une présentation de la pommette sur la trajectoire du coude de l'attaquant: ça, c'est un défenseur qui se sacrifie.
Le match de France 2
Le joueur qui a vu la relance de Zubar
Xavier Gravelaine : "Il s'est bien plié en deux Hugo Lloris".
L'équipe qui avait tout dans la tête mais rien dans les jambes
Fabien Lévêque : "C'est la preuve que c'est un avantage très psychologique pour l'Olympique de Marseille".
L'arrêt au milieu
Fabien Lévêque : "Il est hors-jeu sur le côté".
Le charognard
Fabien Lévêque : "Wiltord il va tourner autour de Samassa". OK, il ne bouge pas beaucoup, mais il n'est pas encore mort.
Le défilé de lingerie
Xavier Gravelaine : "Delgado qui se balade en soutien de Karim Benzema".
Le libertin qui a pris du viagra
Xavier Gravelaine : "Quel appel de Karim pour retrouver un autre partenaire".
Le match des zoolympiques
Xavier Gravelaine : "Ça sent la cacahuète".
Le fils abandonné d'Eugène Saccamano
Xavier Gravelaine : "A la mi-temps, je crois qu'on va leur dire que ce soir, il y avait un match".
La fin d'alerte enlèvement
Xavier Gravelaine : "L'arrière central est retrouvé côté lyonnais".
Le joueur en heures pleines
Xavier Gravelaine : "Karim Benzema rehausse son compteur en ce début 2009".
Les entraîneurs qui se bécotent
Daniel Lauclair : "Monsieur Duhamel est en train de calmer les bancs en plus".
Le top "compétition avec Luis Fernandez" de Xavier Gravelaine
1. "Plus ça va, la cote elle grimpe chaque année pour Karim Benzema".
2. "Si des gens pensent que ce garçon doute, on parle de Karim Benzema, je vous rassure ça fait ptete un ptit peu longtemps qu'il n'avait pas marqué mais ce garçon... c'est ce qui fait toute la différence entre un garçon comme Karim Benzema et un garçon comme Hatem Ben Arfa. Y a ptete une technique plus supérieure de la part de Ben Arfa".
3. "Avant ça pouvait avoir d'autres joueurs, Fred, on connaît le cas de Fred dont on parle beaucoup dans la presse spécialisée, mais le danger vient seulement que pratiquement de Karim Benzema".
4. "Il y aura des regrets à Marseille si Lyon gagne un-zeuro... un zeuro woh hoho j'ai confondu avec les euros".
Le top Nostradamus
1. Xavier Gravelaine : "On s'en rend compte, on va avoir des buts ce soir".
2. Xavier Gravelaine : "Vous le savez quand on fait une bévue ou que l'on marque un but contre son camp, on en marque souvent un".
3. Daniel Lauclair : "C'est surprenant oui mais c'est pourtant ce que j'ai bien vu".
Perdu pour perdu, Eric Gerets lança ses derniers atouts offensifs dans la bataille.
Si, c'est possible
"C'est pas possible, c'est pas possible!" Claude Puel fulmine et "dit" sa façon de penser au quatrième arbitre. Le banc lyonnais fait durer l'altercation qui vient d'interrompre durablement le jeu et d'aboutir sur l'expulsion de Kader Keita (1). Probablement pas par calcul, mais par réelle indignation. L'expulsion de l'Ivoirien est-elle si injustifiée? Elle ne l'est pas du tout, en réalité: averti au propre comme au figuré pour un tacle raté et dangereux sur Valbuena, cinq minutes plus tôt, il est allé se jeter dans le premier guêpier venu. Serait-il tombé dans le "piège des provocations", ou aurait-il été la victime collatérale de la nervosité ambiante que cela ne changerait pas grand chose: il s'est mis à la faute. Fermez le ban.
Cela restera totalement indifférent. L'estimable Claude Puel, comme tous ses collègues, est tenu de hurler à l'injustice. C'est la norme. Une obligation professionnelle. Une attitude tellement légitime qu'elle passe inaperçue. Eh oui, les arbitres sont des imbéciles, et toutes leurs décisions sont absurdes. Alors un carton rouge, "c'est pas possible". Et le fair-play, cette notion poussiéreuse, en même a fini d'être galvaudé ou ranci: il n'existe plus. A-t-il seulement existé, en tant que paramètre, dans les jeux vidéo?
(1) Pour, au total, trois interminables minutes de suspension du jeu.
"Ils sont réglementaires vos attaquants là?"
Le match vu du forum, côté gagnant
=>> sansai – mercredi 28 janvier 2009 - 22:50
Il commence quand le match ?
=>> Mik Mortsllak – mercredi 28 janvier 2009 - 23:01
(...) Je n'ai pas eu le temps de compter les Toulalan, mais je peux dire qu'ils étaient au moins trois. Quant aux Delgado, ils devaient être six ou sept.
=>> Octogone – mercredi 28 janvier 2009 - 23:06
(...) Keita n'y arrivera plus. Quant tout se passe au mieux, il arrive encore à nous surprendre. Il pourrait faire dérailler un train à l'arrêt simplement en montant dedans.
=>> Nagrom – mercredi 28 janvier 2009 - 23:50
(...) Dernière question, c'est peut-être (sûrement) l'effet stade, mais j'ai vraiment eu l'impression que l'arbitre sifflait le moindre petit contact sur les lutins marséyés, j'ai trouvé ça excessivement énervant...
=>> manuFoU – mercredi 28 janvier 2009 - 23:53
On va mettre ça sur le compte de "l'effet stade", si ça peut te faire plaisir. Ou alors c'est parce que tu es lyonnais, va savoir...
Le match vu du forum, côté perdant
=>> kiki2mars – mercredi 28 janvier 2009 - 20:55
Bon je veux bien, moi, mais il va bientôt falloir un boulier pour compter les Zubourdes, parce que les doigts de mes mains ne suffisent plus.
=>> kiki2mars – mercredi 28 janvier 2009 - 21:31
Les Ziani, Valbuena et Ben Arfa, à force de se monter dessus, ils vont nous faire des petits (petits).
=>> katana – mercredi 28 janvier 2009 - 22:11
Samassa ! Roulette ! Samassa = Zidane !
=>> Gillou – mercredi 28 janvier 2009 - 22:54
(...) Sinon, votre Brandao, vous l'avez pas recruté pour donner confiance à Samassa, par hasard?
=>> manuFoU – mercredi 28 janvier 2009 - 23:55
(...) Et tant qu'à donner des conseils : Ronald, il faut partir maintenant, il faut arrêter d'insister, ça ne sert manifestement à rien. Tu es maudit, tu es maudit, que veux-tu. Alors t'es gentil, tu fais tes valises et tu t'en vas.
=>> BigS – jeudi 29 janvier 2009 - 00:22
(...) Bon, l'année prochaine, Carquefou, Rodez, Vitré-Combourg. Y en a marre de jouer Lyon.