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Luis agace

Tribune des lecteurs - RMC ou France Culture? Derrière cette alternative se creuse un gouffre vertigineux dans lequel Luis Fernandez nous plonge. La tête la première.
Auteur : Dolly Prane feat. DJ Malocrane le 23 Mars 2005

 

La grille des programmes de RMC, c’est un peu comme une facétie caustique dont on attendrait en vain l’épilogue critique. C’est encore le mythe de Sisyphe adapté à la radio ou cette compulsion à ne jamais rien dire et à toujours retomber vers le "monde inférieur" de l’information "ras les pâquerettes". RMC c’est enfin une icône, une incarnation parfaite de sa ligne éditoriale et de sa cible marketing: Luis. Libre arbitre, salaud, le peuple aura ta peau Ah, cette cogitation de "l’un tant soit peu érudit", au volant de sa bagnole, lorsque vient le moment se sélectionner une station de radio. Alors, RMC ou France culture? L’intellect ou la sieste crapuleuse de l’esprit à l’écoute des leçons de psycho-sexologie foireuses de Brigitte Lahaie. Ce qui différencie précisément "l’intello" du "prolo", c’est ce moment précis où s’offre au premier un choix, une certaine liberté de discriminer les programmes et de les distinguer selon des critères de valeurs. Moment précis où il est "libre" de gaspiller sciemment son temps de disponibilité encéphalique et se laisser aller aux charmes d’une programmation bon enfant qui ne procure "que du bonheur" selon la bonne rengaine endémolienne. Et puis merde, allez ! Un petit "Luis attaque", c’est bon. Une verve populiste, une syntaxe à faire hurler un instit’ de cours élémentaire, un lexique mental aussi garni qu’un plat de choucroute en fin de repas. C’est la vraie vie ça, celle de la base, des braves gens qui, eux, n’ont pas le choix. "Pas le choix? Mais si!", nous dit le prototypique vendeur de radio crochet télévisé, nous sommes tous libres; libres de choisir nos programmes, de préférer le superflu au fouillé, le chanteur de karaoké prépubère au sociologue abrupt, ou bien le demeuré échangiste de génitrice aux soirées thématiques d’Arte. Oui, mais voilà, ce que le dealer de temps de cerveau ne comprend pas (ou ne veut pas comprendre), c’est que cette liberté-là ne veut rien dire. Qu’on ne peut pas comparer la liberté d’un énarque à celle d’un ouvrier chez Renault. Que les deux vivent dans des sphères référencées de manière totalement différente, dont l’une confère au premier l’équipement nécessaire pour goûter d’autres plaisirs que ceux offerts par Julien Courbet ou Alexandre Delperrier. Que lorsqu’on flatte sciemment le populo circoncis du lobe frontal ou bas du front, ce discours est absolument intenable et hypocrite, car ce dernier n’a pas le choix ou n’est pas équipé, éduqué pour apprécier d’autres types de propos que personne, hélas, ne souhaite lui prodiguer. Audience oblige. Alors non, l’allégorique "M. Pauvre" ("Les mots des riches, les mots des pauvres" J.-L. Fournier) ne se branchera jamais sur France culture, et RMC ne se proposera jamais de le sortir de sa misère culturelle. Bien au contraire, il lui en redonnera par pelletée de vingt, trop content d’alimenter son "stock" et aussi, de s’en constituer. Luis, du porteur d’eau au porte-drapeau Sur un terrain ou à la radio, Luis est un "laborieux". Laborieux dans sa diction et ses commentaires "analytiques" aussi neufs et originaux qu’un rapport de Xavière Tiberi pour la mairie de Paris (avec les fautes d’orthographes sivouplé). Laborieux aussi au sens propre, en ce qu’il œuvre sans relâche pour une diffusion sous-culturelle. Fernandez, c’est l’incarnation de la ligne éditoriale de RMC. Des idées de comptoir, du débat de salon de coiffure, et Luis donnant son avis sur tout, mais surtout son avis (quand même), qui est aussi celui de Gégé le poivrot squattant le zinc du café "Les sports" de la rue Pierre Poujade. Luis, c’est le plan de RMC pour ses auditeurs; une ambiance de vestiaire, des mots simples et des idées courtes. Luis ,c’est aussi la justification du credo des distributeurs de connerie qui légitiment l’offre par la demande: "Mais voyons, c’est parce que les auditeurs sont cons et sans spiritualité que je leur propose des émissions adaptées, taillées sur mesure". Déclinaison parallèle : "Mais monsieur l’inspecteur, si je vends de la coke c’est parce qu’il y a de la demande. Sinon croyez bien que je ferais un autre métier". Chroniqueur sur RMC? Luis aussi est un peu comme un psychotrope planant, "c’est que du bonheur", celui de se retrouver entre potes après le match ou à l’occasion d’une beuverie, de refaire le monde et baver sur les salauds en cravate. Luis, c’est la célébration au quotidien du "zéro de réflexion" et c’est aussi le plan de RMC pour les générations à venir, un plan qui tient sur un photomaton. Car le canevas de Radio Monte-Carlo, c’est Luis, sa tronche de bon bougre, son franc-parler, son côté bourru et sa limitation idéique. À l'instar de Chirac, son programme c’est sa gueule d’homme accessible et populaire, et c’est exactement pour cela que M. Pauvre l’aime tant. Parce qu’il voit en lui comme dans un miroir, il contemple narcissiquement son image de p’tite gens obligé de préférer Jean-Pierre Foucault à Michel, pour la simple et unique raison qu’il n’a jamais eu le choix. Le goût pour la culture s’apprend, et si Luis agace tous les soirs sur RMC, c’est parce qu’il n’apprend rien et ne peut rien nous apprendre. A contrario, si RMC irrite notre sagacité c’est parce que, elle, ne veut rien nous apprendre et œuvre sans cesse pour le statu quo : satisfaire les satisfaits mais plus encore, affliger les affligés franco-franchouillards en les confortant dans leur placard idéologique et dans leur médiocrité...

Réactions

  • Agora le 24/03/2005 à 14h45
    Personnellement c'est assez fréquemment que j'écoute Luis sur RMC... Enfin quand j'ai de la chance. Parce que sur les 10 minutes de mon trajet, il ne faut pas que je tombe pendant la pub. Et là, ça dépend des jours, et si je n'ai pas de bol, j'ai rien du tout de Luis. Je précise que je ne l'écoute pas pour ses blagues vaseuses mais par pur masochisme, juste pour voir jusqu'où la stupidité et la bétise peuvent être étalées. Et j'avoue que fréquemment je ne suis pas déçu...

    Bref, j'écoute RMC comme je regarderais le Bachelor ou la 1e compagnie : pour être au jus de mon époque et pour connaitre le vide abytial dans lequel nous projettent les marchands de cerveaux évidés...

    Notons que quand je zappe sur France Inter lors de la pub, il est très rare que je revienne voir Luis...

  • Nikus le 24/03/2005 à 18h25
    Abytial ?

    lol

    Moi j'aime LUIS, il a de la qualité :)

  • Nikus le 24/03/2005 à 18h40
    Au fait Agora, j'explique, on dit : vide abyssal, et non abytial ..

  • JihaiR le 24/03/2005 à 18h57
    Il faut reconnaitre, qu'il a de la vouâ c't'animateûr

  • jonaldo le 24/03/2005 à 19h56
    réaction un peu tardive au post suivant

    Zinédine Météconté - mercredi 23 mars 2005 - 16h45

    Je suis d´accord dans l´ensemble avec ce que tu dis.
    J´ajouterai une chose : je pense que cet article pose le probleme de l´image qu´ont les lecteurs des cahiers d´eux-memes. Le phénomene ne touche certes pas tout le monde, mais il est assez présent pour mériter d´etre mentionné : on a parfois tendance a se considérer comme l´élite des amateurs de foot, sous prétexte, par exemple, qu´il y a moins de fautes d´ortographe dans les messages postés ici que dans ceux postés sur la plupart des sites de clubs (ou autres sites consacrés au foot). Probable deuxieme raison de cette prise de boulon récurrente, la facon dont les participants exposent leurs idées. C´est sur que peu d´entre nous atteignent la faiblesse de Luis (ou d´autres consultants qui ne se reconnaitront pas car ils ne liront pas ce post). Mais on oublie parfois que le fond compte autant que la forme. Et on peut tres bien débiter un flot de conneries sans faire trop de fautes, avec des phrases structurées, les pleins et les déliés, etc.
    J´en suis la preuve vivante : (pour les accents, j´ai une excuse : les claviers d´ici sont difficiles a apprivoiser) je passe mon temps a me comporter comme le plus abruti des supporters de Nantes (les dirigeants ne sont pas comptabilisés comme supporters, a fortiori actuellement a Nantes), critiquant l´OL et d´autres clubs abhorrés avec des arguments plus faibles les uns que les autres.
    Et j´aime ca. Mais ne comptez pas sur moi pour aller dire que j´aime le foot "plus intelligemment" qu´un manoeuvre.
    Luis Fernandez m´agace beaucoup moins qu´Alain Minc, et pourtant Dieu (non, pas Da Rocha) sait que ce n´est pas le meme niveau.




  • fanst le 24/03/2005 à 20h49
    Moi j dis,bien joué RMC..Comme je pourrais dire:bien joué TF1.
    Que veulent les gens?Se marrer?et que ca parle de foot?
    Bingo!!Luis est le client parfait!!
    Un clown à l'antenne qui parle de foot.

    Normal que ça cartonne..


  • Sage Francis le 24/03/2005 à 21h59
    Si les cahiers du football semblent rassembler la crème des amateurs de foot (qui plus est lettrée, la crème) échapant aux raisonnements moyens en la matière, on ne peut que constater que le niveau d'analyse sociologique ne dépasse guère le niveau de la brève de comptoir (le débat Bourdieu/Boudon est en effet depuis longtemps dépassé non?... quant au décalque structuralo-marxiste [CSP, prolos vs bourgeois, blabla...] d'analyse des pratiques sociales passablement épuisé...).
    A quand les cahiers sociologiques du football :-)... Ambitieux non? Hey je déconne, ça n'existe plus la sociologie en France (pardon Monsieur Kaufmann, je me confesserai demain)

  • LMD le 25/03/2005 à 01h33
    Je trouve trés difficile d'adopter la ligne Charlie Hebdo/Monde Diplo quand on lit les CDF. Comme le dit Zinedine, ces médias, qui appartiennent à une branche spécifique (La "gauche caviar", les intellos de gauche, bref...) ont pour tendance à vomir tout ce qui est du "divertissement populaire" comme le foot, ou le cinéma de divertissement ou de genre, les considérant effectivement comme des moyens d'abrutisation des masses, bla bla bla. Ca ne m'empeche de me sentir très proche de ces journaux sur d'autres points hein...

    On ne peut pas aimer le foot et avoir un comportement de supporter (et donc faire partie de cette partie de la population qu'on appelle parfois "beaufs") et en même temps considerer ses semblables comme de pauvres petits pauvres lobotimisés. C'est illogique. A moins de faire des contorsions insensés qui aboutissent à une condescendance gerbante genre "Ouh moi je comprends tout, j'ai du recul, pas comme les autres".

    Je pense que le foot (et plus généralement le sport) est un divertissement avec une nature particuliére. Quand on lit un livre, ou regarde un film, une fiction, il y a une volonté de faire sens au monde. Les histoires ont un début et une fin, elles racontent des choses etc... Les fictions sont aussi un bon moyen de mettre en scéne des enjeux et questions différentes.

    Le foot c'est pareil. C'est un spectacle avec un début et une fin, avec des régles. On ordonne. Le foot met en scéne divers enjeux très riches (opposition entre petits et grands clubs, tactiques défensives contre jeu léché, ville contre ville, ce genre de choses...) C'est un formidable moyen de projection pour nous spectacteurs. La grande différence avec les fictions, c'est qu'il y a incertitude, donc bien plus de suspense. Finalement ce n'est pas tellement le jeu en lui même qui est fascinant mais plutot toutes les projections symboliques qu'elle permet à chaque personne.

    Enfin voila. C'est du hors sujet total, je sors...

  • DonQuijote le 25/03/2005 à 04h26
    Bon, j´ai tout lu -absolument vrai -et je cite deux .... citations

    La première de LMD, qui "remet le trou du cul dans la raie", (désolé pour cette expression popu/prolo) à bien de intervenants...

    "On ne peut pas aimer le foot et avoir un comportement de supporter (et donc faire partie de cette partie de la population qu'on appelle parfois "beaufs") et en même temps considerer ses semblables comme de pauvres petits pauvres lobotimisés. C'est illogique. A moins de faire des contorsions insensés qui aboutissent à une condescendance gerbante genre "Ouh moi je comprends tout, j'ai du recul, pas comme les autres".

    La deuxième de CHILA... NOIR

    "être capable de parler de Bourdieu sur un sujet qui concerne au départ Luis Fernandez, chapeau bas messieurs."

    et pour le débat sociologique sur le football, allez plutôt lire un article d´un grand, très grand journaliste de football à

    lien

    Comme on l´a lu dans plusieurs réactions, c´est le panorama global des radios, journaux et medias qui est "rendant con" ou nous abrutit. C´est pas le niveau de RMC ou Luis. C´est parce qu´on a pas le choix, puisqu´il n´y a que ça, l´abrutissement de la pensée unique du football. Eduardo Galeano parle de la culture de notre société qui incultive et de la communication qui incommunique ...dans le foot, pareil.

    Ici en Espagne où il y a bien plus de foot dans les médias, et bien plus de médias dans le foot, c´est pire... y´a pas les cahiers et ses débatteurs... un désert culturel, sauf un grand journaliste de football, Santiago Segurola, le rédac chef du "País". Y-a-t-il en France au moins cette seule exception?... une seule émission, un seul grand journaliste?... qui ne véhicule pas que la pensée unique du football -celle qui tourne autour de l´intérêt unique pour le résultat?

    Alors, auto-proclamés passionnés de football, lecteurs et forumistes des Cahiers inclus, nous sommes-nous posé la question... Sommes nous passionnés de football avant tout par le truchement du résultat d´une équipe (cf équipe de France 98 ou son club?)

    Parce que, comme dit ici quelque part, aucun journaliste -surtout pas Luis et les ex-joueurs/stars (il font partie du football business de la victoire obligatoire) - aucune radio, aucune télé, aucun journal (sauf les jeunes Cahiers) n´est apte à nous faire vivre le football autrement qu´à travers cette pensée unique de journalistes qui n´ont connu que le football moderne du résultat, qui sont nés en pleine gestation du football des plus puissants et de l´argent.

    Oui, un autre football est possible, oui, on peut vivre autrement le football, oui on peut bien écrire sur le football, oui on peut y vivre d´autres joies que la victoire de son équipe, oui, il faut critiquer le football au plus profond de ses vices, oui, il faut parler du fair play totalement disparu, et il faut être violent contre la violence, dont la verbale.

    Mais les médias du foot, tous, ont choisi leur camp, communiquer pour incommuniquer et incultiver et surtout ont renoncé à une de leur grandes responsablités: éduquer. Et observons par exemple que seulement dans ce domaine de la violence, ils en sont en ce sens plutôt complice... quand il ne la provoque pas directement par des diatribes guerrières.

    Le panorama médiatique est pathétique, Lui ou pas.

    Autre question cruciale.... Même les Cahiers avaient expliqué leur fermeture éventuelle et fermeture temporaire par quelque chose (les défaites de l´équipe de France) qui en soit porte le germe du problème: n´exister que par rapport au résultat...

    Le niveau des médias, n´est-il pas étroitement lié au niveau de spectacle, de jeu, de beauté, de buts, sur la pelouse? Pour moi, évidemment oui.

  • Fair Play le 25/03/2005 à 18h17
    Je suis tombé sur la fin de l'émission 'Luis attaque' d'hier soir, avec Platini en guest star.
    La différence de niveau était notable.
    Ca me faisait un peu penser aux personnages de Tex Avery, George et Junior.



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