Hypertension chez les entraîneurs, retour au poids de forme pour les gros, jaunisse pour Sedan, état critique à Montpellier et Troyes… Le check-up de la 23e journée, avec de belles radioscopies.
La morale générale
Avec l'hiver, les tendances s'affinent. Si le titre est encore envisageable pour nombre d'équipes, la cohérence du jeu d'une poignée d'entre elles permet de leur accorder un surplus de crédit.
Auxerre et Marseille, dans leur affrontement sans vainqueur, ont démontré que la rigueur tactique était l'une de leurs valeurs fondamentales, alliée à un engagement de tous les instants et à une grande qualité technique: le ballon circule vite et bien, le pressing est intense est bien organisé. Il serait étonnant que ces deux-là s'écroulent d'ici à la ligne d'arrivée. Et avec leur match à rejouer, les Auxerrois restent potentiellement leaders de cette L1.
Avec quatre nouveaux buts marqués, l'OL poursuit quant à lui son parcours erratique entre brillantes cavalcades à domicile et revers cinglants à l'extérieur. Mais la qualité de jeu développé par les Gones, même par intermittence — comme sur le magnifique but de Juninho — laisse à croire que les Lyonnais sont encore et toujours le candidat le plus sérieux à leur propre succession. Pour compléter ce quatuor, les Aiglons, viennent rappeler que leur incroyable rigueur défensive devrait les mettre à l'abri de futurs désenchantements.
Derrière, on note le retour intéressant des Girondins et des Canaris, avec quatre buts chacun de toute beauté, et, dans une moindre mesure, du PSG. Ainsi que l'essoufflement des Sochaliens et des Guingampais, deux des révélations de cette première partie de saison. Les gros seraient-ils en train de reprendre leurs "droits" sur ce championnat ?
Au fond de la classe, les Montpelliérains continuent dans la déveine en s'inclinant dans la dernière minute d'un match contre un rival dans la lutte pour la survie en L1. À cinq points d'Ajaccio, premier non-relégable, qui relève la tête avec le retour de son maître à déjouer Rolland Courbis, les hommes de Nicollin peuvent commencer à s'inquiéter pour leur sort. Celui des Troyens semble se sceller inexorablement, celui de Stambouli l'est déjà.
Bouchet n'est pas Dubiton, mais dubitatif. |
Le pétage de plombs généralisé
À l'approche du sprint final, les esprits des entraîneurs de L1 commencent à sérieusement s'échauffer. C'est d'abord Didier Deschamps qui a ouvert les hostilités en accusant Philippe Kalt de ne pas avoir sifflé deux penalties en faveur de ses joueurs. L'ex-capitaine de l'équipe de France remet au goût du jour la théorie du complot qui remporte un franc succès partout dans l'hexagone — et relativement souvent le long de l'axe rhodanien — en affirmant que "Monaco doit être beaucoup, beaucoup plus fort que son adversaire pour espérer gagner" (AFP).
À Rennes, Halilhodzic s'est déclaré tout colère d'avoir été expulsé de son banc pour franchissement de ligne blanche. En ces périodes de lutte contre l'insécurité routière, le coach bosniaque devrait savoir que ce genre de geste est peu apprécié des autorités. "La prochaine fois, ça ne se passera pas comme ça" a-il indiqué. Il compte recommencer bientôt?
Fernandez a quant à lui été exclu du banc au stade du Ray. Le Parisien devrait cette fois échapper au stage prolongé dans les travées du Parc, mais il n'améliore pas l'image de "marque" de son club, après les récentes péripéties de son simulateur de haut vol.
Les observations en vrac
Après Nice et Guingamp, une conclusion s'impose : le plus simple pour arrêter une frappe de Savio, c'est encore de le laisser tirer sans s'interposer.
Un Parisien prend un coup de couteau à Nice. Ce n'était pas Bertrand Delanoë.
Andre Luiz victime d'une luxation du coude droit : ça devait bien arriver à force de le solliciter assidûment depuis six mois en jouant à la belote avec ses collègues remplaçants.
Les Sedanais ont recruté Bathenay parce qu'il savent que c'est le plus à même de remporter le match reporté sur la plage de l'Abbé-Deschamps.
Tout le monde souligne que Nice a assuré son maintien, mais personne ne remarque que l'OL aussi.
Barbarie chez les jeunes : après avoir tué son chat, Philippe Mexès se l'est mis autour du cou. |
La vieille gloire
Premier match et premier but pour Diomède à Ajaccio. Et Youri à Porto-Vecchio, c'est pour quand ?
La passe véritablement décisive
La louche de l'extérieur du droit de Le Roux pour Carnot, sur le premier but guingampais.
Le mangeur de ballons
Sytchev : ne pas avoir touché un ballon depuis six mois, ça n'interdit pas de faire des passes à ses camarades de jeu.
Le gardien abandonné
Le Crom.
La petite annonce
Échange douze flacons de protection solaire et un hamac contre un bonnet de laine et un Damart. Contacter les Cahiers du foot, qui transmettront à Dominique Bathenay.
La stratégie qui ne marche jamais
Dès que le PSG gagne un match, Fernandez fixe l'objectif de neuf points sur neuf. Et ça marche jamais.
Le paradoxe
Luis Fernandez (L'Equipe) : "La sortie d'Andre Luiz nous a déséquilibrés". Pourtant Fiorèse est resté bien ferme sur ses jambes.
Cuissardes et catogan : le look Lalanne fait des ravages dans le football. |
L'anomalie
La pelouse de la Beaujoire était superbe.
Le pari stupide
Traverser la superbe pelouse de la Beaujoire dans un costume de panthère rose.
Le kamikaze
Bruno Rodriguez frappe un adversaire à un mètre de l'arbitre.
La question
Ramé a-t-il l'intention de prendre une variante du but de Bertrand Robert à chaque match à domicile ?
Le conseil
Arrête d'anticiper Ulrich !
Le truc à pas dire
Trois des quatre buts lyonnais sont foireux.
La mauvaise foi professionnelle
Vahid Halilhodzic : "Pourquoi est-ce que j'ai été sorti? Pour avoir dépassé ma zone? Mais tous les entraîneurs font ça pendant les matches, il fallait bien que je donne mes consignes".