Seuls 36% des internautes parviennent à saisir leur e-mail / password du premier coup. En feras-tu partie ? Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Le foot s'ennuie...

Tribune des lecteurs - À l'heure du formatage de la technique et de la personnalité des footballeurs, on peut regretter la disparition des chiens fous (ou galeux) qui faisaient le charme de ce sport...
Auteur : Brice Tollemer le 2 Mars 2005

 

Cela fait bientôt huit ans que le King Éric Cantona a arrêté. Huit ans. Il s’en est passé des choses. L’équipe de France a (considérablement) étoffé son palmarès, les clubs français retrouvent un standing européen (du moins pour certains d’entre eux), les joueurs estampillés hexagone sont une valeur sûre. Cependant, quelque chose manque toujours. Quelque chose de non-quantifiable, qui échappe aux statistiques, aux considérations techniques, aux représentations tactiques. Finalement quelque chose qui peut ne pas paraître essentiel, voire même dérisoire, mais qui peut déclencher rêves et fascination. Charisme de gastéropode Prenons par exemple le joueur français emblématique de la fin du 20e siècle et du début du 21e. Zidane sur un terrain est souvent magique (enfin quand il daigne courir un peu mais là n’est pas le sujet). En dehors du terrain, il a l’air sympa. Et puis voilà. C’est tout. Voilà le problème, il a le charisme d’une huître. Pas fascinant pour un sou. Pas de déclarations intempestives, pas d’attitude atypique. Et c’est un peu la tendance générale actuellement. Regardons le cas Robert Pires. Le gendre idéal, un gentil gars, genre le voisin qui vous prêterait sa tondeuse, et qui se demande bien pourquoi vous vous entendez si bien avec sa femme. Et bien le voilà qui se transforme en parfait petit rebelle pour avoir critiqué les choix du sélectionneur. Puis attention, c’est du violent hein, c’est sans concession. Tellement violent qu’il a dû s’excuser. Ouf. Je me rappelle la première fois que j’ai entendu parler de Cantona, je devais avoir sept ou huit ans. Il venait de traiter Henri Michel de "sac à merde", je crois. Il venait de traiter celui qui avait entraîné l’équipe championne olympique en 1984 et qui avait mené la France en demi-finale de Coupe du monde de "sac à merde". J’ai trouvé ça génial, même si à l’époque, j’avais pas tout compris. Par la suite, ses hauts-faits furent nombreux, son col relevé, sa conférence de presse après son kung-fu envers un supporter, tout ça faisait que Cantona détonait, en dehors et sur le terrain. Où en sommes-nous aujourd’hui? On met même des cartons jaunes aux joueurs qui enlèvent leur maillot après un but... On est loin de Robbie Fowler qui, il y a quelques années, après avoir marqué, avait sniffé la ligne comme réponse aux accusations de cocaïnomanie dont il était l'objet... Rigorisme propret Les footballeurs sont d’un ennui, peut-être dû au fait de la généralisation et du très bon fonctionnement des centres de formation (ou plutôt de formatage) : ils sont devenus complètement interchangeables, et on leur apprend même quoi répondre pour les interviewes d’après-match. Pas une parole plus haute que l’autre, pas une tête qui dépasse. Comme en haut ce n’est pas intéressant, on regarde maintenant vers le bas pour trouver quelques cas particuliers (signe des temps, la création du Ballon de Plomb © Cahiers du football). On a le sentiment que ces joueurs ne veulent pas (ou ne peuvent pas?) sortir de ce schéma dans lequel ils sont enfermés. Cela est peut-être en rapport avec l’intelligence, ou la culture, ou bien les deux, mais l’explication n’est pas suffisante. Cette espèce de rigorisme propret a, semble-t-il, complètement annihilé l’expression de personnalités caractéristiques parmi les footballeurs. La plupart d’entre eux sonnent creux, ne veulent se fâcher avec personne, et rester dans ce consensus, entre le mou et l’insignifiant. En France, seuls Fabien Barthez et Johan Micoud semblent avoir quelque consistance... Finalement tout ceci manque de leaders, de héros, de stars.. Tout est devenu tellement prévisible, tellement anodin, tellement ennuyeux. Neurasthénique. Et à force d’être trop désinvolte, on a l’air de rien…

Réactions

  • Larry Poste le 06/03/2005 à 00h58
    Ha fennec, j'ai déserté le foot rural consécutif à l'intrusion d'un gars qu'avait baffé un adversaire, te dire que les oufs sont pas que sur le terrain.
    C'est bête, à cette époque, j'ai repensé au canto qu'avait jeté son maillot avant de quitter le terrain.
    Ce jour là, pour moi c'était idem, j'ai eu envie d'enlever le ticheurte de mon club.

  • DonQuijote le 06/03/2005 à 21h37
    Un grand bravo à Brice Tollemer, cet article, critiqué par beaucoup est un des plus profonds et intéressants de la fameuse tribune des lecteurs, souvent consacrée à des batailles de clocher de supporters et non au jeu de football, ou a ses problèmes, et pour preuve, cet article est en train de battre des records, dejà 9 pages de réactions ... ça c´est de la longeur et de la profondeur, les deux critiques majeures. Et nous sommes dans une tribune, n´est-ce pas?

    Les critiqueurs, sont souvent hors-sujet... Longueur? pourquoi faire long quand quelques paragraphes de 10 ou 15 lignes, sont suffisants pour dire en synthèse que le football est aseptisé et lancer un impressionnant débat.

    Profondeur? pourquoi développer plus le formatage des joueurs dans le football et les centres de formation... si les résultats sont là:
    - personne n´attaque, tous contre-attaquent et "pressionnent"
    - tous sont des athlètes et pas des joueurs
    - personne ne se rebelle - voir definition de "rebelle"
    - on ne prend plus de risque individuel au nom de la sécurité collective etc .. etc ... morosité, lutte, football des tranchées du milieu de terrain, 4-4-2 ou plutôt 4-5-1 etc ...

    Seule critique possible à cet article, mais surtout à beaucoup de critique à l´article (je n´ai pas pu tout lire c´est vrai, mais plus de la moitié, je le promets):

    On ne parle pas assez de football, la moitié des réactions ont plutôt leur place dans la presse rose, "people" cf. les comportements etc ... toujours évoqués hors du terrain.

    En gros le débat manque justement de ce dont on parle, de la rebellion; on est plutôt dans l´aseptique, comme les joueurs actuels, nous manquons de caractère et de caractères, nous les passionnés de foot d´aujourd´hui. Avant -"c´était mieux avant"- on disait des "amateurs de foot" et aujourd´hui on se dit des "passionnés de foot" ... mais de quel foot? Vingt dieux...

    À tous ceux qui disent aborrer ou seulement ne pas aimer le cliché "c´était mieux avant", j´oserai dire que cette expression est une des plus rebelles qui soit, c´est le début d´une négation du progrès qu´on nous offre... un football aseptisé (dans le jeu), sans jeu, sans joie, sans génie, sans specatcle, un sport athlétique où la force et la vitesse on prit le pas sur la technique et la créativité.

    Le "rebelle" du football d´aujourd´hui, est devenu un "frustré" voire un "castré"... Voilà où en sont les éventuels rebelles du football.

    Précisons qu´un rebelle, à mon sens, est un Grand Joueur, un grand du jeu de football.

    Valdano et Kopa disent en quelques mots:

    "les systemes du football sont castrateurs de la liberté individuelle des joueurs... ou encore: "le football appartient aux joueurs".

    Jacky Simon, international des années 60, le cerveau du grand Nantes sur le terrain, un joueur, créateur et rebelle, vraiment, (cf ses problèmes de philosophie du jeu avec les sélectionneurs de l´équipe de France) pense que les centres de formations forment des travailleurs du football, et que les gamins s´en vont dès qu´ils ont trop travaillé à transporter des cônes ou des buts et autres matériels, après avoir peu dormi, étudié 5 à 6 heures par jour, puis appris la tactique 2 heures, couru ou fait du physique une heure, et enfin "joué", engoncés dans un universel schéma 4-4-2 ou 3-5-2, une demi-heure ...

    Là on parle enfin de rebellion avec ces grands joueurs, on parle de terrain bien sûr, donc de jeu et de football.

    Enfin citons une phrase significative du grand écrivain Eduardo Galeano - à l´attention de ceux qui pensent que le cliché "c´était mieux avant", est réactionnaire -: "le football est une triste évolution de plaisir au devoir"

  • Larry Poste le 06/03/2005 à 23h10
    Et le foot, c'est mieux sans neige.

  • DonQuijote le 06/03/2005 à 23h33
    effectivement

    lien

  • Larry Poste le 07/03/2005 à 21h02
    Mais on a cité les grandeus gueules du tennis sans parler une fois de Stoichkov ou Hagi...

    Il s'ennuie le foot....

  • Gengis Oliver le 07/03/2005 à 23h17
    Si je devais retenir un joueur subversif, ce ne serait pas parce qu'il a insulté un sélectionneur ou tabassé un supporter ou pleurniché dans les journaux car il ne jouait pas assez. Je me souviens d'un match où Chris Waddle, pendant que l'arbitre tardait à placer le mur, s'accroupit, puis s'allongea sur la pelouse comme un plagiste. Naturellement le public était hilare, et l'arbitre, croyant qu'on ridiculisait son autorité se ridiculisa vraiment en lui filant un jaune. L'invité de Télé-Foot Gilbert Gress (pour le moins de 20 ans, à côté de lui Troussier est un joyeux luron) eut cette réflexion définitive : "Il n'a pas eu l'attitude d'un joueur professionnel". Il avait seulement fait passer dans le public un brin de bonne humeur, ce qui est quand même mieux que de l'entendre vociférer ou chambrer. Mais bon, la bonne humeur, quand on s'appelle Gress ... Et quand Waddle trainait derrière un coéquipier qui se faisait interviewer en regardant fixement la caméra avec un air de débile profond, c'était un régal. Là encore, c'était l'interview langue de bois qui était un peu tournée en dérision. Magic, tu nous manques.

  • Jérôme Toumaboul le 08/03/2005 à 11h24
    Fennec, il a fait quoi Camacho? C'est pas plutôt Aragones.

  • fennec le 08/03/2005 à 19h16
    Méa Culpa pour Aragonès! Vous pouvez admirer là mon inculture footballistique. ;-)

    A Sénior Camacho (On sait jamais): " Veuillez m'excuser de vous avoir prété les propos de votre compatriote."

  • Asa le 09/03/2005 à 17h22
    Réussir à faire sortir DonQuijote du bois, il fallait le faire. Rien que pour ça, cette tribune des lecteurs mérite le respect (et vive Contrapie!). J'ajoute d'ailleurs ma voix à ceux qui soutiennent l'auteur de l'article et je pense que tout le monde pourrait reconnaître que, si le football n'est pas forcément devenu plus ennuyeux (et c'est un sujet à débat), au moins est-il beaucoup plus aseptisé et uniformisé.

    "Donnez le même esprit aux hommes, vous ôtez tout le sel de la société. L'ennui naquit un jour de l'uniformité." _ Antoine Houdar de la Motte

  • fennec le 09/03/2005 à 19h52
    "Donnez le même terrain aux hommes et vous enlevez tout le sel du championnat,... le jeu naquit de l'uniformité de la pelouse" Jean Michel Aulas De La Motte De Terre.

    Excusez -moi je viens de lire le dernier article sur Aulas à propos du match de Caen. Ridicule, je pouvais pas m'en empécher.

La revue des Cahiers du football