Buts : Cheyrou (19e), Niang (32e), Suarez (35e)

Après quelques sorties plutôt défensives, qui ont préservé les chances de l'OM dans les deux compétitions que le club dispute toujours, on se demandait à quel niveau d'audace offensive Eric Gerets allait placer son curseur face à des Hollandais qu'on attendait forcément plus joueurs que les dernières équipes venues chercher un résultat au Vélodrome. Difficile de dire si Marseille a trouvé l'équilibre après lequel il court depuis le début de la saison. Un peu plus portés vers l'avant, les Ciel et Blanc ont une nouvelle fois fait preuve d'une agaçante inefficacité, malgré de nets progrès dans le jeu collectif.


Transmissions accomplies
Le Vélodrome a vu un Valbuena retrouvé – lorsqu'il se rend aussi disponible, il lubrifie la mécanique phocéenne – qui, avec et Koné et Cheyrou, a résolu un des problèmes récurrents de l'équipe marseillaise: la lenteur dans les transmissions. Cela faisait longtemps que le milieu de terrain n'avait pas joué à une ou deux touches de balles, en trouvant des décalages susceptibles de mettre l'adversaire en difficulté. L'avantage de deux buts après trente-trois minutes a donc été pleinement justifié.

De son côté, l'Ajax a cherché à intercepter haut, en profitant du faible nombre de joueurs marseillais derrière le ballon. Mais c'est surtout l'OM qui a remis les Bataves dans le match, par une faute tellement grossière que même Jean-Marc Ferreri admettra que le penalty se justifiait. L'Ajax a misé sur la lenteur de la défense marseillaise, mais a surtout insisté sur le côté de Taiwo – alors que celui de Bonnart semblait plus ouvert. Le talentueux ailier gauche Emanuelson n'a pas semblé dans un bon jour, mais c'est de son aile (par Enoh) que vient le penalty. Il sortira après l'expulsion de Van der Wiel.


L'autre pays du marquage
L'expulsion du latéral hollandais n'a pas bénéficié à Marseille, les hommes de Van Basten se recroquevillant dans une imitation réussie de la prestation du Mans sur la même pelouse deux semaines plus tôt. Une expulsion qui remet enfin les deux équipes à égalité, l'OM jouant depuis le début du match à dix: c'est-à-dire à onze, moins le fantôme de Ben Arfa. Il semble qu'il faille insister et continuer à le titulariser pour le faire progresser, mais l'entrée de Zenden a véritablement réveillé le jeu de l'OM, endormi depuis le retour des vestiaires. Dommage que ce réveil se soit concrétisée par une dizaine de centres dans le vide, les Phocéens oubliant que Brandao n'était pas qualifié pour la Coupe de l'UEFA. Le match se termine sur la sensation que Marseille n'a pas totalement optimisé sa domination, s'offrant un stress inutile pour le match retour.

Le public peut profiter des arrêts de jeu pour scander de vibrants "Pari, pari, on t'encule", pour protester contre la prochaine libéralisation des paris sportifs imposée par la commission européenne. Un vrai public de foot et d'eau fraîche.





Les gestes
• L'enchaînement interception / accélération de Valbuena, qui centre pour Rabah Niang, dont le sourire met enfin un terme à trois mois de souffrance.
• Le double arrête genou / poteau de Vermeer sur une reprise de Niang décalé par une tête de Zenden, puis devant Cheyrou qui l'allume dix mètres devant lui.


Les antigestes
• Le hurlement carpé de Niang, pour réclamer un corner après avoir lui-même envoyé le ballon en six mètres.
• L'énorme tampon de Cana en plein duel aérien avec Lindgren, qui fait dinguer la tête du Suédois au point de l'obliger à sortir quelques minutes plus tard.



Welcome Bebek

Les joueurs ont semblé avoir du mal à s'habituer au style de l'arbitre de la rencontre, M. Bebek (autant que les commentateurs, d'ailleurs)... simplement parce que le Croate s'est montré particulièrement scrupuleux dans le respect des règles et des consignes. Deux cartons levés sans coup férir à l'encontre de Taiwo et Leonardo qui réclamaient une sanction pour leur adversaire. Une constance dans l'application des sanctions qui va totalement à l'encontre des tenants d'un arbitrage plus "psychologique": M'Bami est puni d'un jaune sur sa première faute – grossière – dix minutes après son entrée en jeu, et Van der Wiel est sanctionné de deux cartons à une minute d'intervalle, là où la plupart des arbitres auraient considéré que chaque faute prise individuellement ne méritait pas une expulsion.

Autre "originalité" qui fait du bien à la fluidité du jeu: ne pas siffler les hors-jeu lorsque l'attaquant ne touche pas le ballon. Surtout, M. Bebek aura sifflé un nombre raisonnable de fautes (25) mais sorti les cartons jaunes (5) sur celles le méritant. Les coups de sifflets qui ne font qu'arrêter le jeu, sans les cartons qui empêchent les joueurs de recommencer, font le régal des équipes qui cherchent à briser le rythme de l'adversaire.



Le match de M6

Le marqueur à la culotte
Jean-Marc Ferreri : "Suarez, qui est vraiment très très bon, il faut le souligner vraiment de près".

La moyenne nationale
Thierry Roland : "Ils ne sont pas à distance, je peux vous dire qu'il y a jamais neuf mètres trente". Non, Thierry, il ne faut pas ajouter la longueur de ta bite à la distance réglementaire.

L'hémisphère sud
Thierry Roland : "Il a pas coupé le ballon, Niang".

Les dégâts de la narine
Thierry Roland : "Ça lui pendait au nez comme un sifflet de deux ronds".



Les observations en vrac

• En fait, mettre Ben Arfa sur le terrain, ça fait bien jouer Valbuena.
• Le moment bien choisi : quand Jean-Marc Ferreri souligne lourdement qu'à Marseille, on est très fair-play de sortir le ballon quand un adversaire est à terre, quelques secondes avant que le public sorte un bon vieux "Oh hisse, enculé" sur un dégagement de Vermeer – qui n'est pourtant pas Francis Bacon.
• Heureusement pour Van Basten, Schilder était sur la liste des remplaçants.
• La semaine dernière, Jean-Marc Ferreri avait réussi à placer que Marseille n'avait perdu à l'extérieur qu'une seule fois en un an (à Sochaux), zappant toutes les campagnes européennes des Phocéens. Deux semaines plus tard, le délai est passé à un an et demi.
• Scandale: quarante interdits de stade étaient annoncés au Vélodrome, mais pas Ronald Zubar.



Confessions intimes

Quand il a ouvert le score, les coéquipiers de Benoît Cheyrou qui sont venus le congratuler lui ont glissé un petit mot à l'oreille. En exclusivité, notre cellule potins et choux à la crème vous révèle la teneur de leurs propos.

• Lorik Cana : "Je savais bien que tu finirais par en cadrer une d'ici la fin de la saison".
• Mamadou Niang : "Ah, tu vois que tu es droitier en fait!"
• Renato Civelli : "C'est bien ça le signe pour que je pète une jambe à Suarez, dis?"
• Mathieu Valbuena : "Aïïïïeuuh!"



Vu du forum / Café "Au petit Marseillais"

=>> Mister Frisk
Dommage que Civelli essaie de satelliser l'attaquant hollandais car avec l'expulsion de Van der Bourrin, la mi-temps aurait été presque parfaite.
=>> Papin Jour Pape toujours
C'est pas la faute de Renato qui est sifflée, c'est le Bic Mac monté par Bonnart et Hilton.

=>> Mister Frisk
Quand est-ce que les journalistes comprendront que ça sert à rien d'interviewer Valbuena?
=>> Zizou Krist
Peut-être qu'ils s'attendent à une bonne chute.