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L'hyper-PSG menace-t-il la Ligue 1 ?

Une Balle dans le pied – Si le PSG écrase toute concurrence et se sert de la Ligue 1 comme marchepied pour l\'élite européenne, le championnat de France risque de souffrir – et pas seulement d\'ennui.

Auteur : Jérôme Latta le 6 Août 2012
Dernière réaction : le 09/08/2012 à 17h38

 

Les blagues sur l'incapacité du PSG à recruter les stars convoitées par ses propriétaires ont cessé: les arrivées de Thiago Silva et de Zlatan Ibrahimovic les ont rendues caduques. Jusqu'alors, un grand espoir argentin et une brochette d'internationaux d'excellente réputation (Maxwell, Thiago Motta ou Alex) avaient rejoint les lumières parisiennes, mais ni une vedette de l'envergure (sportive et médiatique) du Suédois, ni un joueur aussi convoité que le défenseur central brésilien.

 

VERSETS ZLATANIQUES

 

Le salaire de Zlatan Ibrahimovic a nourri la chronique et encore fait du football le déversoir de la désapprobation générale. Si les chiffres relèvent effectivement de l'indécence (surtout accompagnés de la mention "nets d'impôts" – lire "Un PSG colossal, au moins sur le terrain salarial"), on voit mal ce que la rémunération des footballeurs – fixée selon le même principe que toutes les autres [1] – a de spécifique, sinon dans le profil social de leurs bénéficiaires: il semble difficile de tolérer que des "travailleurs du corps", dont le mérite n'a été défini ni par l'institution scolaire ni par les autres mécanismes de gratification sociale ordinaires, puissent gagner autant (ceci étant mis en parallèle, souvent par mépris de classe, avec le stéréotype du sportif quasi illettré, aggravé par celui du footballeur-racaille-qui-ne-chante-pas-la-Marseillaise). Quant au caractère supposé irrationnel de tels investissements, il est assez facile à démentir: ils vont augmenter les revenus du club (billetterie, merchandising, droits marketing, etc.), et ils visent à anticiper la mise en œuvre du fair-play financier de l'UEFA, la saison suivante [2].

 

Pour éviter l'envasement dans des polémiques biaisées, il vaut mieux aborder l'événement comme un problème footballistique, c'est-à-dire s'interroger sur les conséquences de ce phénomène inédit dans le championnat de France: la création d'un club disposant de moyens sinon illimités, du moins sans plus de commune mesure avec ceux des ses rivaux directs.

(...)


Lire l'article :

Réactions

  • Luis Caroll le 08/08/2012 à 00h31
    C'est toi qui hiérarchise par l'urgence, ce n'est peut-être pas la seule clef d'entrée pour régler le problème.
    Tu ne peux pas faire semblant d'ignorer que si demain l'UEFA résoud tous ces problèmes d'un coup, une ligue privée est créée après demain. Ça limite un peu le champ d'action.

    Quant aux positions établies, regarde les chiffres, elles n'ont pas tant été maintenues par les règles de répartition de l'UEFA que par un endettement massif et l'intervention des mécènes.

    Les quelques dizaines de millions d'euros que distribue l'UEFA à chaque club ne pèsent pas lourd face au milliard d'euros investis à Man City, ou au quasi-milliard d'euro que doivent chacun Chelsea, ManU ou Liverpool.

    A Paris, entre les transferts et l'engagement sur les salaires, QSI doit en être à, quoi, 2 ou 300 millions d'investissement? Il faudrait gagner la ligue des champions 5 fois de suite pour atteindre ce chiffre.
  • Edji le 08/08/2012 à 05h04
    Je crois surtout que tu évoques le passé quand je me projetais dans l'avenir, avec les nouvelles règles qui auront cours.
    Si relatifs soient-ils à tes yeux, les revenus distribués via la C1 représentent chaque année une rentrée considérable de cash pour les gros clubs, et surtout, ils seront en pratique incontournables pour rentrer dans les clous fixés par l'UEFA.
    En somme, se hisser dans le peloton de tête européen était déjà devenu presque impossible, mais ce sera carrément impossible à l'avenir.
    Pas beaucoup de différences avec une ligue privée, in fine. C'est juste l'identité des membres qui diffère.
    Du reste, tu mets en parallèle la situation des clubs à endettement massif et à mécènes à poches profondes. Or, précisément, ceux-ci ne seront pas logés à la même enseigne à l'avenir : les premiers ne seront pas victimes du fair-play financier, contrairement aux seconds, et ce pour la seule raison, me semble t-il, que l'UEFA ne veut pas se fâcher avec les puissants actuels.
    Désolé, donc, de ne pas trouver pas beaucoup d'attrait à cette nouvelle règle.
  • Luis Caroll le 08/08/2012 à 10h52
    C'est pour moi bien moins simple. Les revenus distribués via la C1 sont considérables pour les leaders des petits pays, mais ne représentent presque rien pour les vainqueurs potentiels.

    A peu de chose près, le vainqueur de la C1 empoche autant que le 17e de la PL. Le Real Madrid a emprunté l'équivalent de 10 fois ses revenus de C1. Paris a déjà dépensé plus que ce que la C1 peut lui rapporter en 10 ans.

    Et pour les clubs à endettement massif, on n'y est pas encore, mais ça va le limiter.

    Cf la toute première phrase de cette discussion : "c'est pas la panacée".
  • ouais.super le 09/08/2012 à 12h35
    Ça me rappelle un article d'il y a quelques années (lorsque l'OL enchaînait les titres comme des perles) dans lequel on nous expliquait qu'il serait dans l'intérêt de Lyon de perdre de temps en temps.

    Le message a été reçu 5 sur 5, semble-t-il !
  • Pascal Amateur le 09/08/2012 à 16h39
    Vivement que le PSG gagne le championnat haut la main, prouvant le pouvoir du pognon. Sinon, plus personne ne croira en l'argent, et recommencera à croire en Dieu. Et moi je préfère un gardien crucifié qu'à une Inquisition, même bien troussée.
  • Edji le 09/08/2012 à 17h38
    (Luis, pas le temps de relancer maintenant la discussion, mais je reviens dès que possible pour préciser un peu plus mon propos)

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