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Le chant du Racing

La relégation du RC Lens apparaît comme le résultat d'une politique sportive qui n'a pas suivi les ambitions économiques de son président. Le club est au pied d'un mur qu'il a lui-même construit...
Auteur : Étienne Melvec le 19 Mai 2008

 

Les anniversaires sont parfois douloureux: il y a dix ans, le RC Lens remportait le titre de champion de France. Quatre années plus tard, il s'inclinait, à l'ultime journée lors d'une "finale" à Gerland restée mémorable, face à un OL qui entamait alors une série encore en cours à ce jour. Surtout, c'est avec la saison prochaine que s'achèvera, en Ligue 2 donc, le fameux "plan quinquennal 2004-2009" du président Martel, qui prévoyait des participations régulières à la Ligue des champions, l'obtention d'une coupe et une croissance solide.


martel_mine2222.jpgMartel à son propre piège

Les Nordistes ne sont toutefois pas passés si loin de ces objectifs puisqu'au cours des deux saisons précédentes, ils ont échoué au pied du podium (4e et 5e places), et qu'en mars dernier, ils se sont inclinés en finale de la Coupe de la Ligue face au Paris-SG. Mais évidemment, même si elle ne s'est jouée qu'à la dernière journée, la relégation résulte d'une certaine logique: avec une première victoire obtenue seulement lors de la 8e journée et une saison presque entièrement passée entre le dernier bourrelet du ventre mou et la zone de relégation, elle avait pris le caractère de la fatalité. Surtout, quelle que soit la fameuse "responsabilité des joueurs", elle sonne comme un sévère désaveu pour les politiques sportives du club.

Pourtant, à chaque fois que, sur ces pages au cours des dernières années, nous nous sommes aventurés à émettre des doutes sur la viabilité de la politique du RC Lens (lire par exemple "Terril en la demeure"), nous avons écopé d'une volée de bois vert de la part de certains lecteurs qui ne voyaient dans notre critique qu'un effet de nos réserves envers les gestionnaires en général et Gervais Martel en particulier – président de l'UCPF, le syndicat patronal, presque toujours aligné sur les positions de son "ami" Jean-Michel Aulas.

Le fait est que Martel a encore été, cette saison, le co-artisan de la création de l'association Football avenir promotion (FAP), sorte de G14 à la français qui prône une politique élitiste visant non seulement à séparer – au sein de la Ligue – les clubs de Ligue 1 des clubs de Ligue 2, mais aussi à distinguer un cercle fermé de clubs "qui investissent" auxquels devrait revenir l'essentiel des ressources (1). C'est encore l'UCPF qu'il préside depuis 1995 et jusqu'à la fin de l'année, qui s'est fait remarquer ces dernières semaines en réclamant une nouvelle "gouvernance" de la LFP: il s'agit de donner l'essentiel du pouvoir aux dirigeants et écartant les autres "familles" du football (2). Autant dire que, depuis la L2, Gervais Martel risque de faire les frais de l'idéologie qu'il a lui-même défendue.


lens_chant.jpg


Racines club

Alors, le Racing s'est-il trompé de modèle? Bien sûr, il y avait une certaine logique managériale à briguer – derrière les trois clubs qui ont a priori plus d'atouts économiques (3) – un rang permettant de monter dans le bon wagon. Pour cela, pas d'autre alternative que d'obtenir des qualifications régulières en Ligue des champions afin de bénéficier du double effet de levier des droits télé, au plan national comme au plan européen. De quoi consolider des fondations garanties par des infrastructures rares en France: un stade modernisé dont le club est propriétaire via un bail emphytéotique et un centre d'entraînement vanté dans tout l'Hexagone.

Mais c'est surtout sur le terrain que le bât a blessé, ces ambitions ne s'y étant pas concrétisées. Le Racing s'est même fait une spécialité des erreurs de casting, concernant aussi bien les joueurs que l'encadrement (avec pour point d'orgue le passage de Rolland Courbis). Faute d'avoir pu ou su conserver un Francis Gillot qui n'avait pas du tout apprécié le contexte de la fin de saison dernière, Martel s'est dramatiquement fourvoyé dans la venue d'un Guy Roux bêta-bloqué qui a laissé sur les bras de son successeur un effectif discuté (4). L'improvisation a ensuite été de mise pour l'arrivée de Jean-Pierre Papin puis son chaperonnage par un Daniel Leclercq qui n'a pas fait illusion très longtemps.

La crise d'identité était déjà patente en janvier 2005, au moment du limogeage de Joël Muller: en avançant à marche forcée vers le modèle économique dominant (loges et merchandising, pour faire court), le club semblait tourner le dos à ses propres racines. Gervais Martel promettait un retour aux valeurs locales. Pourtant, on doit constater aujourd'hui, entre autres, le faiblement rendement de la Gaillette en tant que centre de formation: classé 29e sur 32 en juin 2007 par la Direction technique nationale, il n'a donné cette saison à l'effectif pro que Kevin Monnet-Paquet et Jonathan Lacourt pour respectivement 18 et 17 apparitions en championnat (5).


Aujourd'hui, faute d'avoir concrétisé sur le plan sportif ses ambitions économiques, le Racing risque de souffrir d'un sérieux retour de bâton, en se retrouvant avec des infrastructures surdimensionnées, dont le coût pourrait même compromettre l'équilibre nécessaire à un retour dans l'élite. La cure d'amaigrissement auquel il est d'ores et déjà promis permettra-t-elle de reconstruire un modèle placé aujourd'hui sur la sellette? Gervais Martel, dont la crédibilité est forcément entamée, reste à ce jour légitime en tant que maître à bord, son capital sympathie et son engagement personnel ne paraissant pas altérés. Mais le défi qui se présente désormais à lui pourra difficilement être relevé sans une sérieuse remise en question.



(1) FAP réunit Lyon, Bordeaux, Lille, Lens, Monaco, Toulouse et le Paris Saint-Germain – Pape Diouf ayant mis un terme à une participation de l'OM qui s'était initialement faite dans son dos (lire "Comment l'élite veut rétrécir le foot", CdF #39).
(2) Le conseil d'administration de la Ligue passerait de 25 à 19 membres, dont 10 présidents de L1. Les entraîneurs, les joueurs, les entraîneurs et la Fédération ne compteraient plus qu'un seul représentant chacun tandis que les administratifs, les médecins et les arbitres en seraient exclus.
(3) Lyon, Paris et Marseille disposent de bassins de population plus grands, d'une "popularité" acquise qui leur vaut des retransmissions plus nombreuses (ainsi que des droits de télévision proportionnels), de passés et de palmarès plus prestigieux...
(4) En début de saison, Gervais Martel se voulait optimiste: "On veut d’abord donner beaucoup de plaisir aux gens autour de nous. (...) On n’a pas fixé d’objectifs chiffrés, mais des objectifs précis comme retrouver un mental de gagnant. Et vu les matches amicaux et l’Intertoto, la saison se présente bien. Ce n’est pas une saison de transition, le groupe a de la qualité" (La Voix du Nord, 2 août)
(5) Notons que Jonathan Martins Pereira (Ajaccio), Seïd Khiter (Châteauroux), Simon Feindouno (Istres) ont été prêtés cette saison à des clubs de division inférieure. Le Racing fournit un contingent non négligeable de joueurs aux sélections nationales de jeunes, mais leur confirmation est lointaine et hypothétique.

Réactions

  • Bowthan le 19/05/2008 à 14h56
    Composons un vrai chant du Racing

    Au Nord, Martel a joué au con
    Avec Guy Roux, il n'a pas eu raison
    Malgré Papin, s'assombrit son horizon
    Son druide, n'avait plus d' potion

    A Bollaert les tribunes sont semblables,
    esprit britannique dans son aspect remarquable
    Le public en chantant avait l'air si joyeux
    mais pourtant il finit la saison malheureux
    Durant toute la saison donna de la voix
    Et il n'est pas fier de ce qui arriva
    C'est pourtant le public le plus généreux du pays
    C'est sur lui qu'est tombé la pluie

    Refrain
    Au Nord, Martel a joué au con
    Avec Guy Roux, il n'a pas eu raison
    Malgré Papin, s'assombrit son horizon
    Son druide, n'avait plus d' potion

    C'est pas un plan quinquennal heureux
    Il se termine par une saison en Ligue 2
    Maintenant il faudra à nouveau gravir la montagne
    Pour revenir au sommet, il faudra de la hargne
    Il faudra maintenant serrer les rangs,
    Certainement aussi serrer les dents
    Le RCLens est dans la fosse, il est dans la nuit
    Ca aurait pu être Toulouse ou Paris

    Refrain
    Au Nord, Martel a joué au con
    Avec Guy Roux, il n'a pas eu raison
    Malgré Papin, s'assombrit son horizon
    Son druide, n'avait plus d' potion

    A Lens finit la grand messe
    Et ces soirs de L1 pleins de liesse
    C'est buts sang et or comme des diamants roses
    Finit d'accueillir les plus grands virtuoses
    Ha ce coup médiatique, la venue de Guy Roux
    C'était la première marche vers le flou
    Il a rendu triste tout un pays
    Martel l'a t il compris

    Voila amis lensois, j'espère que vous me pardonnerez d'avoir détourné les corons pour ça. C'était une vision du "chant du Racing". A lire au second degré. J'aurais pu faire le même style de chanson avec Caysac et le boxon à Paris.

  • Pedro me fit le show sans gain le 19/05/2008 à 15h17
    J'aimerais quand même qu'on m'explique en quoi Lens a été une "grenouille qui se voudrait plus grosse que le boeuf". Ont-ils construit un stade ultra luxueux qu'ils n'arrivent pas à remplir? Non. Ont-ils développé un centre de formation et un siège pharaonesque? Non. Ont-ils épuisé les joueurs en tournées à l'autre bout du monde? Non. Ont-ils dépensé des dizaines de millions d'euros dans des transferts flashy? Non (j'ai conscience qu'un certain nombre de choix n'étaient pas bon, mais ils ne correspondent pas à des paris d'orgueil).

    On en revient donc au même point: Lens me semble jugé sur les prises de positions de son président (ou de présidents dont il est proche) dans les instances du foot français que sur le modèle qu'il a mis en place dans son club.

  • Bowthan le 19/05/2008 à 15h32
    @ Pedro

    C'est certainement dans le décalage entre ce que représente le club du RC Lens, ce qu'il est par rapport à Paris, Lyon, Marseille et les positions de son président aussi président du patronat des clubs.
    En très gros raccourcit la morale Martel a été plutot solidaire des puissants à cru que Lens le deviendrai en agissant comme cela et la le constat est sévère tout lui revient en boomerang avec cette descente. Car avec cette décente le RC Lens (re)deveint petit avec un petit budget, un club fragilisé.

    Il y a aussi une part ironique, par deux fois Martel a pris un entraineur clinquant et médiatique. Une fois Courbis ça ne s'est pas finit bien, et une fois Guy Roux recordman des match de L1 sur un banc de touche mais l'aventure à très vite tournée court et au plus mauvais moment peut être. (juste quand les transferts sont finis que la saison est lancé, va reprendre le manche). Ca participe à l'aspect grenouille qui se voit comme le boeuf.

    Cruelle comparaison avec Paris notamment qui a vu défilé toute sorte d'entraineurs, de présidents, de joueurs dont certains très médiatiques. Il s'en est fallu de peu mais le "boeuf" parisien reste en L1, "la grenouille" lensoise descend en L2. Mais je tiens à rassurer nos amis lensois les critiques contre votre club et surtout votre président ne sont rien à coté de qui aurait été si Paris avait été à la place de Lens. Même la avec la descente évité, et même si Paris gagne aussi la coupe de France, la mitrailleuse gatling médiatique ne va pas tarder à retrouver la raison et faire pleuvoir un déluge de critiques et d'interrogations.

  • le nihiliste le 19/05/2008 à 15h34
    le modèle qu'il a mis en place dans son club manque justement d'un élément essentiel dans le cadre d'une entreprise sportive.

    Martellien notoire, j'ai toujours trouvé sincère son coté "papy fait du business", fabulant même parfois sur l'idée que ça pourrait éventuellement freiner de l'intérieur les décisions les plus dures du clan des élitistes.

    Sur ce coup j'ai été bien rêveur. Pas autant que martel, mais quand même. Car en fait il s'en est fait le bras droit le plus actif... pour constater aujourd'hui que ce zèle ne le servira pas. 10 ans de perdu, faute d'avoir mis la charrue avant les boeufs : il est parvenu à développer structurellement et financièrement le club, mais n'a pas attendu l'aboutissement sportif, consolidant de poids, avant de s'engager sur la voie des pontes...

  • On meinau score le 19/05/2008 à 15h45
    Effectivement la nomination de Roux est assez caractéristique. C'était clairement un coup médiatique.

  • Papin Jour Pape toujours le 19/05/2008 à 15h47
    Je suis navré, j'entends tout ce que vous me dites sur Martel, Fap, cette contradiction etc. Mais je suis à 100 % sur la même longueur d'onde que l'ami Pedro. Sa dernière phrase résume à elle seule mon sentiment sur le papier et du coup, certaines réactions.

  • Principal Skinner le 19/05/2008 à 16h06
    Forez Tagada
    lundi 19 mai 2008 - 12h08

    Martel apparaît un peu comme le dindon de cette farce, et lui-même a reconnu qu'il se faisait régulièrement gruger par le président de l'OL quand il s'agissait de négocier des transferts.

    ----------

    Tiens, en voila une phrase etrange
    C'est quoi cette histoire d'arnaque sur les transferts ?
    Quels transferts entre Lyon et Lens ?
    Vairelles et Laigle ? On les a payé une fortune a l'epoque !!!
    Carriere ? On leur a cedé pour une bouchée de pain un des meilleurs milieu de terrain offensif de L1 !!! (entre 2 et 3 M€)
    Belhadj ? Acheté par l'OL dans les 3.2 M€, revendu a Lens 3.5 M€ je crois.
    On leur prete Frau et Remy quand ils sont a la recherche d'attaquants.



  • Pedro me fit le show sans gain le 19/05/2008 à 16h19
    Merci, Papin! (le CDFiste, hein, pas l'entraîneur, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ...)

  • Principal Skinner le 19/05/2008 à 16h24
    Bon, Laigle, il venait de la samp, pas de Lens

  • Forez Tagada le 19/05/2008 à 16h30
    > principal
    Je serais en peine de te retrouver cette citation (il me semble que c''était une interview croisée entre GM et JMA), mais j'en suis bien certain. En revanche, peut-être Martel ne parlait-il que d'une seule négociation (pas forcément aboutie, d'ailleurs), mais il disait qu'il déléguait les discussions parce que lui se laissait embrouiller par JMA. Ou alors, il bluffait, le bougre :-)

    > pedro
    La Gaillette, pharaonesque: ah que si, de l'avis unanime de ceux qui l'ont décrite. Je me souviens même d'un article racontant que selon les zones (pros / jeunes / club / public par exemple), il y avait des parfums différents diffusés dans l'air!
    En tout cas, c'est un centre de formation dont les dimensions sont sans commune mesure avec ce qui se fait en France, y compris dans les bons CF (Rennes, Auxerre, Nantes...). J'aimerais aussi connaître la rentabilité des investissements faits dans le stade, aussi rempli soit-il – la rentabilité des "restaurants des cinq continents", là, par exemple, ou des loges.
    Et je voudrais savoir ce que va coûter l'ajournement des nouveaux aménagements prévus dans le cadre du Louvre 2. N'oublions pas que ces investissements sont aussi massivement soutenus par les collectivités, qui se sont bien mouillées dans l'embellissement de cette "vitrine pour la région". Delcourt avait la voix bien blanche, ce matin sur France Info.

    Quant aux transferts, s'il n'y en a pas eu de très spectaculaires, il faut quand même évaluer leur rendement – c'est-à-dire leur rapport qualité/pris. Et là...
    Car, comme le souligne nihilo, le problème est le décalage entre l'économique et le sportif. Et si le second plan ne suit pas, c'est la cata sur le premier.

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