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Guerre des droits : la privatisation du football

Imitant Kirch pour la Coupe du monde, la LNF a décidé de commercialiser les droits radiophoniques de ses compétitions. Dépecé en morceaux et totalement privatisé, le football sera-t-il plus rentable? En attendant, TF1 promet l'apocalypse publicitaire pour le Mondial.

Auteur : Julie Grémillon le 5 Fev 2002

 

 

Les radios prises au piège?
Echouant momentanément à changer les règles de répartition des droits télé (au profit du système élitiste de leur cœur), les ultra-libéraux de la Ligue viennent d'annoncer qu'ils allaient lancer un appel d'offres pour l'attribution des droits de radiodiffusion des championnats de D1 et D2 et de la coupe de la Ligue. Il ne fallait pas douter que Leo Kirch fut un précurseur rapidement imité par nos apprentis sorciers hexagonaux. Après dix-huit mois de pouvoir marqués par les affaires, les gesticulations de Bourgoin et un immobilisme dont nous ne nous plaignions pas, le pool bureau de la Ligue/ UCPF semble décidé à s'agiter et à appliquer son programme le plus radical.

 

Le GIE des principales radios du territoire (Radio France, RTL, Europe1, Sport FM et RFI), constitué contre RMC, récent détenteur exclusif des droits du Mondial nippo-coréen, voit donc s'ouvrir un nouveau front, en même temps que le sol sous ses pieds. Son président, Jean-Marie Cavada a réclamé une "table ronde" entre les représentants des médias et ceux du football (Ligue et Fédération) avant toute ouverture de négociation. Passé le moment de l'union, et devant le constat que RMC est bien déterminé à faire son beurre avec la Coupe du monde, comment vont agir les différentes radios, incitées à entrer dans une ère de concurrence acharnée? Si elles parviennent à ne pas imiter les télévisions, elles pourront toutefois essayer de souscrire collectivement l'ensemble des droits.

 

Football, propriété privée
Evidemment, si l'on prend ce qui se fait en télévision pour la norme, ce changement va paraître normal, voire fatal. Le glissement est pourtant très significatif. Car si les images télévisées captent directement le spectacle produit sur le terrain, ce qui justifie le paiement de droits, les retransmissions radiophoniques tiennent au récit qu'en fait le commentateur qui assiste au spectacle.


On voit où cela nous mène. Comme le suggérait récemment Tapie, on peut aussi vendre les droits de "retranscription" et faire payer la presse écrite. Bientôt, notre Diaporama sera illégal, et nous devrons payer une dîme à chaque mention de l'Olympique lyonnais® ou du Racing Club de Lens©. Et un peu plus tard, on ne pourra plus parler du match de la veille avec des potes sans régler une taxe. Si les clubs veulent récupérer la propriété de leurs droits, c'est pour les multiplier, pour privatiser tout l'espace du football en se posant abusivement comme les seuls propriétaires du spectacle. Car l'escroquerie intellectuelle qui consiste à assimiler un club aux intérêts supérieurs de ses dirigeants est de taille. Mais elle semble marcher.


A la place des supporters, on ferait payer les clubs pour les droits de leurs tifos et l'utilisation de l'image de chaque spectateur apparaissant à l'écran. Les contribuables pourraient aussi faire valoir leurs droits sur des stades qu'ils ont en grande partie financés, et les municipalités sur l'usage du nom de la ville. Il faudrait aussi reverser de l'argent à tous les joueurs qui ont contribué à l'histoire et au palmarès d'un club, contribuant à sa valorisation actuelle. Etc.

 

Le plus grave est que cette taxation de l'information implique que les situations d'exclusivité vont se multiplier. Imaginez simplement qu'un journal détienne celle du championnat de D1. Etonnant comme la "libre" concurrence détruit toute diversité… Le sport professionnel est déjà devenu un sous-produit des médias, il est en passe devenir le produit exclusif de certains médias

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Impuissance et complicités
Comme cette démarche exploite un vide juridique, la réprobation des ministres concernées (Catherine Tasca et Marie-George Buffet) reste d'autant plus impuissante que la période électorale bloque toute initiative. La solution est pourtant politique, car il s'agit de fixer les limites de ce qui est commercialisable, et l'enjeu concerne aussi bien la définition de l'information que l'exercice du journalisme.


On peut par contre s'interroger sur la passivité absolue de la Fédération, qui délègue la propriété des droits existants à la Ligue, sans faire le moindre usage des prérogatives que la loi lui garantit, notamment pour préserver la vocation culturelle et sociale de la discipline et son accès par le plus grand nombre. Il semble que les dernières tractations entre les deux instances — concernant le protocole financier qui les relie — ont assuré la complicité silencieuse de Claude Simonet devant cette appropriation abusive (le président de la FFF imite en cela un autre grand hypocrite, Sepp Blatter soi-même).

 

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Coupe du monde : TF1 déploie son arsenal publicitaire


Reparlons de la Coupe du monde, dont le groupe TF1 a acquis l'exclusivité télévisuelle pour la France. La filiale de Bouygues a publié en janvier ses tarifs de publicité et de parrainage pour la compétition, ainsi que l'essentiel de son dispositif, consistant notamment en une émission quotidienne diffusée de 18h30 à 20h. Celle-ci a évidemment pour but de compenser le déficit d'audience dû aux horaires de diffusion des matches, et comportera des séquences qu'il nous tarde de découvrir (Quiz, caméra cachée…). D'après Etienne Mougeotte (CB News / Les Echos 16/01), il s'agira de "faire un programme ludique et fédérateur, une grande fête du foot pour les passionnés, mais aussi les femmes et les enfants". En clair pour les annonceurs: on va ratisser très large. Il faudra donc s'attendre à un matraquage publicitaire encore plus infernal que d'habitude, afin d'entretenir l'illusion que les sommes investies peuvent être rentabilisées.


Car l'objectif de couvrir les 56 millions d'euros consacrés à la seule édition 2002 semble très irréaliste à de nombreux observateurs d'un marché publicitaire pas en grande forme en ce moment.

 

Dans ce paysage peu réjouissant, un espoir réside pourtant. Une bonne plantade et le marché s'écroule durablement, mettant un terme à l'inflation ahurissante des sommes brassées dans le football professionnel. Ça vaudrait presque le coup que l'équipe de France se fasse éliminer eu premier tour.

Réactions

  • Salentino le 06/02/2002 à 13h19
    Je renchéris sur El M. : ce système élitiste consiste à faire aller l'argent là où il y en a déjà le plus (sans raison, par principe). Le gros grossit, le maigre maigrit. Ça marche aussi ailleurs que dans le foot.

    Tout autre critère que sportif me semble abusif, car la logique économique prend le dessus et elle piétine la logique sportive. Que les gros prouvent qu'ils sont grands (qu'ils finissent devant au championnat) et ils toucheront plus d'argent que les autres. Le fait que des millions de spectateurs aiment regarder le PSG et l'OM se ridiculiser ne devrait pas leur permettre de gagner plus que Sedan si Sedan finit 10 places devant eux.

  • CELTIC BHOY le 06/02/2002 à 13h32
    Et puis, même si OM et PSG attirent plus de spectateurs, il leur faut des adversaires. Qu'ils prennent tous le fric des télés ? OK, mais pour en faire quoi ? Ils en ont déjà plus que beaucoup d'autres et n'arrivent pas à être champion ni même à être régluièrement dans les premiers.
    Mais en allant au bout du raisonnement, s'ils parviennent finalement à dominer le championnat en accaparant les ressources des télés, ça va donner quoi ? Un championnat d'Ecosse bis. Et bientôt une chute libre du montant des droits TV, car le spectacle proposé n'attirera plus grand monde. Je ne suis pas sûr que grand monde y gagnera grand chose.

    Ce qui me fait marrer dans le prétendu raisonnement "économique", c'est que ses partisans ne vont jamais au bout de sa logique. C'est sûrement un hasard, s'ils oublient de proposer le remboursement de l'argent public investi dans le foot. L'OM ou le PSG ont et continuent d'être beaucoup plus subventionné par des collectivités locales ou l'Etat (maintenant, ça se fait surtout au travers des installations sportives) que Sedan ou Troyes.
    C'est peut-être un oubli ou plus simplement la volont d'avoir le beurre et l'argent du beurre.

  • soupalognon le 06/02/2002 à 15h34
    Les tentatives de reforme de la ligue en ce moment, ce n'est pas necessairement du liberalisme, c'est plus simplement du magouillage ou du copinage.
    Je m'explique: une logique liberale voudrait que l'equipe la plus meritante (i.e. les meilleurs resultats) se voit attribuer la plus grosse part du butin, de la meme maniere qu'un finaliste de coupe gagne plus qu'un club elimine au premier tour, et je ne pense pas que cela pourrait choquer quiquonque, puisque cela signifie qu'une petite equipe inconnue mais talentueuse pourrait se frayer son chemin au fil des annees. Le systeme que prone la ligue est tout sauf liberal, au contraire, c'est un systeme ou tout est predefini puisque c'est le club le plus populaire, le plus reconnu, et non le plus performant qui ramasse la part du lion, autrement dit quels que soient leurs resultats, des clubs comme Marseille ou PSG rafleraient le gros lot, du fait de leur immense notoriete.
    Et ca, c'est tout sauf un systeme liberal.

    Evidemment, le systeme repose sur un postulat qui est faux en France, a savoir que le club le plus populaire est egalement le club le plus performant.

    Quant a la commercialisation de la radio, je suis d'accord cela devient debile, la ligue recherche desesperemment de l'argent frais et cherche a tout vendre. La principale victime dans ce cas la, devient le consommateur.

    En revanche, la pespective de taxer la presse ecrite specialisee telle que l'equipe par exemple va dans le sens de la diversite puisque cela augmenterait forcement le prix du journal, ce qui en diminuerait les ventes et laisseraient plus de place pour des sites amateurs comme les CdF.

    Je predis d'ailleurs qu'un modele interactif et amateur tels que developpe par les CdF par exemple prendra le pas d'ici qqs annees sur un media traditionnel comme l'Equipe que nous avons tous assez d'entendre perorer a vide.

  • CELTIC BHOY le 06/02/2002 à 16h20
    La logique libérale ne prévoit pas vraiment une redistribution d'un butin sur des critères sportifs !!!! Chacun doit développer son propre butin, et le plus méritant n'est pas le meilleur sportivement, mais le meilleur en business. Parfois, ce peut être les deux en même temps.

  • Guilmour le 06/02/2002 à 17h44
    oui, c'est bien gentil tout ça , mais vous oubliez un peu que les chaines mettent beaucoup d'argent car justemment il y a des clubs comme Paris, Marseille ou Bordeaux..., sans eux, Lille et Sedan toucheraient queud!

  • soupalognon le 06/02/2002 à 18h53
    La logique liberale est une logique au merite, avec un minimum de regles et un maximum de competition.
    ce que tu decris c'est une logique capitaliste, avec le pognon comme seul point de reference.

    Guilmour, Le raisonnement va en sens inverse aussi. je comprend ton argument, le probleme, c'est que si on continue comme ca on va se retrouver avec 5 equipes de niveau europeen et le reste du championnat au niveau d2, et franchement pour le spectacle et donc pour le pognon, ce sera zero.

  • harvest le 07/02/2002 à 04h33
    soupalognon , la logique libérale n'est une logique au mérite que pour la vitrine. C'est ainsi qu'elle se vend pour obtenir l'adhésion du plus grand nombre. En réalité c'est la sempiternelle logique du plus fort.
    Imagines un instant que tu aies l'idée géniale d'un produit ou d'une méthode bien supérieurs à ce qui existe sur le marché , puis que tu crées une entreprise pour en profiter , mais que ton concept aille à l'encontre des profits des grosses entreprises déjà sur ton créneau . Crois tu vraiment que ton idée va rafler le jackpot ? Au mieux ta boite sera rachetée , mais jamais tes gains ne seront proportionnels à la supériorité de ton projet.


  • CELTIC BHOY le 07/02/2002 à 07h58
    Le mérite sportif une notion du libéralisme ? Franchement, non. Ou alors, les Etats-Unis ne sont pas un pays libéral. Oublier la notion de profit dans le libéralisme, et dissocier le libéralisme du capitalisme, c'est un peu fort.
    Le mérite dans le libéralisme, c'est être le plus profitable dans son domaine. Pas être le meilleur sur des critères de compétence. Bien sûr, la compétence est un moyen qui sert à tenir ses objectifs, mais ce n'est pas le seul.
    Le libéralisme, c'est la liberté d'entreprendre, et tu gagnes en fonction de ce que tu fais. Une réussite sportive peut être un moyen de faire du profit, car ça attire des clients (spectateurs, annonceurs de pub, TV, etc...).
    C'est un moyen, pas un but. Et ce n'est pas le seul moyen. Avoir une pléïade de stars ayant peu de résultats sportifs peut être aussi profitable. Prends l'exemple du sport US, et tu verras que la plupart des clubs ont une logique libérale dans laquelle le mérite sportif est une variable parmi d'autres. Des franchises expertes en marketing font aussi bien que des clubs ayant de bons résultats sportifs.
    Redistribuer le gâteau n'est pas non plus une notion du libéralisme. Faire prospérer sa part du gâteau en est une.

  • soupalognon le 07/02/2002 à 12h05
    Harvest, je suis d'accord, la performance du produit seul ne guarantie pas la reussite d'une boite, c'est un ensemble comprenant le capital que tu es capable d'attirer, ta credibilite, ta capacite a executer ton projet, la vitesse de reaction de la competition.
    mais pour moi, tout cela est inclus dans la superiorite ou non de ton projet, c'est justement pour cela que Microsoft se prend un proces dans la gueule, parce qu'ils utilisent des methodes hors comp. pour se debarasser de la concurrence, mais revenons au foot:
    Le merite sportif n'est peut etre pas le terme le plus adequat, je change donc pour performance sportive.

    Celtic, tu peux me citer un seul exemple de club qui serait profitable tout en faisant des saisons constamment pourries? personnellement je ne connais pas.




  • CELTIC BHOY le 07/02/2002 à 13h48
    Le PSG est peut-être un exemple. Tu as aussi des clubs de NBA dans ce cas.
    J'ai dit que la perf sportive était une variable, pas que ça n'avait pas d'importance. Et surtout,qu'il n'y a pas une proportion exacte entre la performance sportive et la profitabilité d'un club.
    Et dans ton post, ce avec quoi je ne suis pas d'accord c'est quand tu dis que l'équipe la plus méritante se voit attribuer la plus grosse part du butin. Il n'y pas du tout d'idée de redistribution.

    Si tu voulais dire que l'équipe la plus performante en termes sportifs, business, marketing, etc... est la plus profitable, je suis d'accord.

    En fait, dans la logique libérale, la performance sportive est une variable marketing. MAis ce n'est pas la seule.

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