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L'argent de la télé ne fait pas le bonheur du foot

"Grands clubs" surexposés en D1, horaires fantaisistes, élitisme rampant, Mondial 2002 aux enchères... Le marché des droits de télévision imprime ses diktats au lucratif "spectacle" du football.
Auteur : Julie Grémillon le 17 Nov 2000

 

Une médiatisation à deux vitesses
Le dernier conseil d'administration de la Ligue, vendredi 10, a été l'occasion d'un retour au micro de Noël Le Graët, qui siège toujours dans la vénérable assemblée. Il s'est d'abord fait l'écho de la baisse de la fréquentation des stades de D2 depuis la retransmission par Canal+ de son match décalé le samedi à 17h15. La guérilla entre Canal et TPS, qui a conduit la filiale de Vivendi à programmer ses deux matches en exclusivité sur sa chaîne "normale" et à mettre au goût du jour les fins d'après-midi, fait quelques victimes, dont les opérateurs se moquent bien. À l'heure de l'industrialisation du football d'élite, les affluences de deuxième division sont un sujet bien négligeable.
L'ancien président s'est aussi fait le porte-parole d'une autre grogne, celle des clubs de D1 quasiment ignorés par les opérateurs, qui "n'ont eu droit qu'à une seule retransmission lors des 14 premières journées" (AFP 10/11). À une certaine époque, celle de son monopole, la chaîne cryptée pouvait se permettre de programmer des affiches mineures, en conformité avec son discours sur la promotion du football français, et Charles Biétry théorisait sur toutes les pelouses de France. Aujourd'hui, tout romantisme est exclu, et les "premiers choix" des deux protagonistes lors des réunions du Comité de programmation avec la Ligue s'orientent systématiquement vers les vedettes de la D1, à l'instar d'un PSG presque toujours retransmis. Il reste aux autres la portion congrue, c'est-à-dire l'honneur éventuel d'être télévisés quand ils rencontrent les cadors.
Pourtant, lorsque les chaînes se battent pour un Strasbourg-Marseille, il s'agit plus de voyeurisme que d'intérêt sportif. Les projecteurs braqués sur la grande scène oublient de suivre les révélations du festival "off", et certains parcours remarquables sont ignorés ou reconnus avec retard. Exemple ce week-end: Paris, Monaco, Lyon, Bordeaux et Rennes seront sur les écrans, au contraire du leader Sedan qui a le tort de jouer à Toulouse. Autres victimes plus ou moins consentantes, les téléspectateurs abonnés à Foot+ ou Multistades sont privés respectivement d'une et deux affiches, et subissent un chantage implicite au multi-abonnement. Ce n'est même plus tellement la course à l'audience, mais la chasse au client qui durcit la situation.

Le gros cachet pour les stars et le pourboire pour les figurants
Il y a un autre écho à cet épisode du CA, celui de la réponse faite par Jean-Michel Aulas à son ennemi politique. "Il faut tenir compte de l'audience. Le match Monaco-Lyon a été vendu dans trois pays. Une petite affiche aurait-elle été vendue à l'étranger? Je ne crois pas".
Cette réponse désinvolte est très intéressante. Elle trahit un mépris certain pour tout aspect non-économique du problème ainsi que sa conception très personnelle des "grandes" et "petites" affiches (le Monaco-Lyon "de gala" disputé dans un Louis II funèbre n'a pas pu enthousiasmer les téléspectateurs étrangers...), mais rappelle surtout l'espoir des nouveaux maîtres de la Ligue d'augmenter les ressources télévisuelles du football professionnel.
Si l'on s'arrête là, la déclaration est d'une grande banalité compte tenu de son auteur. Mais il faut la replacer dans le débat sur la répartition des droits télé et le conflit qui avait fait rage la saison passée. Le président lyonnais, avec ses alliés Campora, Martel et Blayau, revendiquait un système, non plus basé sur le mérite (le classement), mais proportionnel à la notoriété, au "prestige" (sur quels critères???) et à la médiatisation du club. Il s'agit à terme pour chaque club de récupérer la propriété et la gestion de ses droits (voir La guerre du gâteau, octobre 99, et Le Club Europe à l'assaut de la Ligue et des droits de diffusion, mars 2000).
Imaginons simplement qu'un mécanisme semblable soit à l'œuvre. Les choix des télévisions continueraient d'aller vers les clubs les plus huppés, lesquels encaisseraient l'essentiel des droits de retransmission générés, c'est à dire l'essentiel des ressources du football français. La "liberté" du marché, c'est celle de quelques-uns à détourner tous les profits, sans se soucier des conséquences de ce système délibérément "élitiste", soi-disant pour le bien de tous.
Afin de réussir son OPA sur la Ligue, le clan des Aulas-Martel-Campora a dû promettre (à certains dirigeants inquiets) de ne pas remettre en cause le principe de répartition (73% des sommes réparties à égalité, 27% selon le classement du championnat). La fragile majorité au CA de la Ligue tient certainement au respect de cette promesse, mais le lobby au pouvoir à la LNF et à l'UCPF trahit clairement ses réels objectifs...

La Coupe du monde, produit de grand luxe
À l'échelle mondiale, la même logique inflationniste prévaut. La FIFA a vendu à Kirsch et ISL les droits du Mondial 2002, pour la somme record de 5,2 milliards de francs, soit neuf fois plus que pour l'édition 98! C'est une manne de première grandeur qui tombe dans l'escarcelle de la confédération de Sepp Blatter, mais le prix à payer sera lourd, surtout pour les téléspectateurs. Les opérateurs ont fixé des tarifs prohibitifs que la plupart des télévisions nationales, notamment en France, refusent d'honorer. Il se pourrait alors que seules les chaînes payantes puissent espérer un retour sur investissement. Le décalage horaire défavorable accentue la tendance, et l'on pourrait voir la compétition reine vendue par paquets et débitée en tranches pour le spectateur.

La manne des droits de rediffusion qui inonde le football en France comme ailleurs ne tombe pas du ciel, mais bien des poches des télévisions qui payent très cher leur produit d'appel. Leurs intérêts prennent alors le pas sur tout autre considération, et elles imposent de nouvelles contraintes, tandis que de leur côté, les clubs riches voudraient profiter des hiérarchies médiatiques pour accaparer ces richesses...
Les trois milliards annuels ont déjà considérablement modifié le paysage télévisuel du championnat depuis quinze mois, et à ce rythme, d'autres dérèglements sont à craindre.

Réactions

  • sassari le 17/11/2000 à 00h00
    Ouais marco j'ai la rancune tenace envers le graet, je reconnais mais bon les donneurs de leçons qui font l'inverse de ce qu'ils conseillent....Sinon concernant les horaires des matches du psg, mon cher Françis Kuntz j'ai eu une info par Mickael Kael qui m'a assuré que jouer en hiver à 17 h était bien moins pénible que de 20 h 45 à 22 h 30 !!! mais bon c'est canal et le psg qui décident, alors....

  • vincent marronnier le 17/11/2000 à 00h00
    En hiver c'est peut etre moins pénible de jouer à 17h, mais vu que généralement, l'équipe que tu affrontes joue à la même heure que toi, ca change pas grand chose.
    Enfin ça c'est en général, parce que d'ici à ce que les adversaires jouent à 20h, le psg est vachement avantagé. En plus, avant que l'autre équipe arrive, on a le temps de lien
    Moi sinon je lance un débat. Quand le psg joue à 20h, à domicile, et bordeaux pareil, paris ne serait-il pas avantagé vu que les couloirs sont moins longs au Parc qu'à Lescure? Et ce serait pas Canal sous la pression de
    Le Graet qui aurait fait allonger le tunnel de Lescure ?
    et puis un autre tiens? Est ce qu'on ne devrait pas imposer le meme temps dans tous les stades? Parce qu'à Marseille, il fait plus beau, et c'est plus facile de jouer, en fait.

  • houbahouba le 17/11/2000 à 00h00
    Quelques banalités sur le pouvoir, l'argent, le foot, Canal et Aulas. Les "grands" clubs sont depuis longtemps rentrés dans une logique d'entreprise. C'est triste mais c'est comme ça. Le problème d'Aulas, pleurnicheur éternel ("les arbitres nous en veulent, Le Graet nous en veut, les adversaires nous en veulent, le jardinier de Gerland nous en veux,etc...") c'est qu'il n'a pas compris que la grandeur d'un club se mesure plus à son palmares, son histoire, ses supporters qu'à son portefeuille. OK l'argent est le nerf de la guerre footballistique mais il veut mettre la charrue avant les boeufs : du pognon, du pognon, du pognon!

    OK Real, Manchester, Milan AC , Barcelone sont riches à millions (avec ou sans déficit) mais ils ont aussi des fans qui remplissent le stade et qui ont une vraie ferveur, un vrai attachement à leur club.


    Quant à Canal, ils veulent offrir la meileure affiche aux abonnés comme pour le ciné, la seule différence c'est qu'en foot on a parfois des navets mais c'est pas possible de le prévoir ou de changer le scénario en cours de tournage.
    Pour ma part, fan et abonné du PSG, je suis pas contre les matchs de mon club à la télé mais je suis encore plus passionné de foot et voir Sedan en tête ne me pose pas de problème car ils incarnent des valeurs positives : travail, passion, enthousiasme. Et s'il sont champions (pourquoi pas?) c'est qu'ils l'auront mérité comme Auxerre ou Lens il y a peu. Au fait Mr Aulas, Sedan avec son glorieux palmares d'antan c'est un grand club ! Autant que Lyon qui n'a pas gagné grand'chose voire rien du tout.....

  • gick75 le 17/11/2000 à 00h00
    Là franchement, je trouve que vous ouvrez tous les yeux un peu tard! depuis combien d'années les matchs ne sont que les clubs a gros budget (indépendamment des résultats)?? l'année derniere, a la télé, il y a eu près de 30 matchs de marseille de diffusés, autant dire la totalité vu le triste parcours en ligue des champions! Alors venir faire le lien entre paris et canal, c'est un poil trop facile!

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