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France-Allemagne, 2002 moins 1

Petite chronique critique d'une affiche de prestige qui n'a pas accouché d'un grand match, mais confirmé quelques certitudes sur le chemin de la prochaine Coupe du monde...
Auteur : Pierre Martini le 28 Fev 2001

 

Commençons par le pire, à savoir l'affiche officielle du match, elle-même sous-produit de la ridicule campagne publicitaire qui accompagne la double saison de matches amicaux des champions du monde en titre. Imagerie guerrière et clichés médiévaux pour représenter les nations voisines, où la stupidité vaguement xénophobe le dispute à une arrogance de première ampleur. En fait, ce type de campagne est conçue avec le postulat que le public du foot est composé d'abrutis, et selon l'idée que se font quelques publicitaires de l'abrutissement footballistique, cela donne des spots à nous faire rougir de honte devant toute l'Europe.
On en aurait pu en rester là, mais il a fallu que Roger Lemerre, notre brave Roger qu'on aime bien d'habitude, commente la victoire en évoquant on ne sait quel "devoir de mémoire" qu'il faudrait avoir quand on rencontre l'Allemagne... On reste perplexe, un match étant de football étant plutôt le moment de dépasser les haines soi disant ancestrales, surtout pas d'établir des liens douteux entre l'histoire et le sport. Que Kahn soit sifflé au nom de Schumacher (?), passe encore, mais on n'est pas obligé de remonter à la deuxième guerre mondiale. L'adjudant un peu obtus et germanophobe qui sommeille en Lemerre est-il en train de refaire surface?

Autre bémol, l'équipe de France ayant pris un abonnement pour le Stade de France (à moins que ce ne soit l'inverse), il nous faut encore subir ce public un peu, comment dire, "spécial", du SdF, qui vient comme au cirque faire la hola à la 17e minute et s'endort dangereusement en plein match, malgré ou à cause du froid. On a pourtant construit ou reconstruit d'autres beaux stades à l'occasion de la Coupe du monde, la sélection pourrait les visiter de temps en temps pour échapper aux touristes de la capitale.

Malgré sa victoire de Wembley, la Nationalmannschaft est encore convalescente, et elle n'est pas parue à Saint-Denis pour signer une résurrection éclatante. Empruntée à l'arrière (les absences de Nowotny et Heinrich ont certainement compté), encombrée au milieu et pratiquement impuissante devant, elle a joué sur un registre minimal, consistant avant tout à multiplier les fautes. Il aurait fallu jouer à 50 cm du sol pour éviter les innombrables tacles, et torse nu pour échapper aux tirages de maillot. Zidane reçoit son traditionnel tampon dès la 5e minute, de la part de Hamann qu'on a vu déjà vu mieux inspiré à Liverpool. Wörns regarde débouler les TGV de l'attaque française et s'accroche comme un désespéré aux tuniques d'Anelka puis d'Henry, mais il laissera s'échapper notre 10, après un maître contrôle et avant une frappe du gauche sans rémission pour Kahn.
Ensuite, les tricolores laissent venir, mais ne voient rien venir, les Blancs ayant l'air de préserver cette mince défaite, désignant leur gardien comme meneur de jeu. Manque d'imagination, faiblesse technique, ce n'est pas devant une telle équipe qu'il faut s'étalonner, et la défense française pourra même se permettre quelques petits flottements. Les phases offensives avortent un peu trop souvent, pour quelques approximations. Wiltord n'a pas été récompensé de son activité initiale, Anelka est bien en panne de confiance, ne parvenant pas à faire la différence sur ses occasions nettes. Enfin Henry, acclamé comme une star, est resté hors du coup et du rythme après son entrée en jeu, ratant bon nombre de gestes habituellement à sa portée.

En comparaison du match d'Istanbul, le principal regret vient de l'absence de Micoud, irrégulièrement titulaire avec Parme, mais dont la complémentarité avec Zidane était apparue éclatante il y a trois mois, amenant au milieu de terrain une fluidité et une maîtrise technique rarement vue. Si Vieira est resté dans sa bonne moyenne, sans flamber, il nous a semblé que Petit n'a pas eu le rayonnement que lui prête aujourd'hui la presse, ce qui paraît un peu normal étant donné son manque de compétition (après Blanc, Dugarry et Dehu, le Barça semble voué à mépriser les internationaux français). Avec deux milieux défensifs, la base arrière est cependant restée totalement sereine, Lebœuf ayant choisi de rester discret pour une fois, et Desailly tel qu'en lui-même (il ira jusqu'à s'offrir un duel, perdu, avec Kahn).
Le Duga a fait son match, ramassant les coups, faisant valoir sa technique et parvenant à placer sa tête sur un corner ajusté de son compère Zinédane Zidine. Leur complicité avec Candela a contribué à animer le flanc gauche, avant que Lizarazu ne prenne un relais tout aussi naturel. Sur l'autre aile, Wiltord s'est démené pour montrer à son entraîneur qu'il mérite en club un autre statut que celui de substitut, et Sagnol a dignement assumé sa titularisation, marquée par un travail et un centre qui amenèrent le but du match.

Bref une bonne prestation, infiniment plus intense que certains matches amicaux de sinistre mémoire, et dont l'engagement et l'enjeu ont garanti le sérieux de la préparation du Mondial 2002. Pas tout à fait de quoi afficher la suffisance assez étonnante qui transparaît dans les titres et les commentaires de L'Equipe d'aujourd'hui ("C'est qui le patron?", "très pauvre équipe allemande", "pitoyable" "pathétique"). Après tout, le dernier quart d'heure allemand, plus tranchant, aurait bien pu amener une égalisation imméritée, mais tout à fait possible (il aurait suffi que la belle reprise de volée de Scholl —seul éclat de son équipe— trouve une trajectoire gagnante). Peu de temps après l'Euro, nous avions titré Les Bleus au risque de l'arrogance (22 août 2000), parce qu'il nous semblait que seul un excès de prétention pourrait désormais mettre en danger une sélection triomphante, mais menacée par sa starisation et la multiplication des sollicitations. Nous ne sommes pas inquiets, mais restons quand même vigilants.

PS : Adidas remercie TF1 pour son gros plan et ses commentaires appuyés sur les chaussures de Zidane.

Réactions

  • Amazigh le 01/03/2001 à 00h00
    J'ai lu et relu la déclaration de Lemerre, je ne vois du tout ou il fait allusion à la 2ème guerre mondiale c'est vraiment con de vouloir débattre sur du vide. Par contre s'offusquer devant cette affiche ridicule là je suis d'accord mais apparement ça n'a dérangé personne moi je ne l'ai vue qu'hier sur le site du Parisien! Au fait bravo au journal l'equipe il a réussi à monter le public contre Anelka c'étaient les seuls moments où on l'entendait (ça leur a permis de faire un article sur ça sur leur site le lendemain en donnant leurs raisons de ces sifflements!). Bon jugement des CDF il est en panne de confiance et non pas de talent et il aura du mal à la retrouver dans une telle ambiance, mais je viens d'apprendre que Manchester le voulait je lui conseille de vite partir parce que pour être applaudi par le public Français il ne faut jouer que dans un club étranger!

  • tac tic le 01/03/2001 à 00h00
    je voudrais revenir sur un point : il ne me semble pas que Lemerre faisait reference a la seconde guerre. je crois (comme Kel) que Lemerre faisait reference a Seville. en tout cas, c'est comme cela que je l'ai ressenti, et franchement, je ne crois pas que Lemerre ait pu penser a un instant a un esprit de revanche par rapport a une guerre.
    je suis etonne que vous, vous y avez pense...

  • skonto le 01/03/2001 à 00h00
    paniquez pas, demain on aura droit à un nouvelle article des CDF nous disant qu'on a rien compris, que ce n'était qu'une blague l'histoire de la 2nde guerre mondiale et qu'on est vraiment trop des veaux pour pas comprendre. Qu'on a pas d'humour, qu'ils font leur max pour nous arracher une risette mais comme on est trop bêtes on comprend rien. Quels taquins ces CDF !

  • Marie le 02/03/2001 à 00h00
    Duga est renversant, tout simplement, Zizou fantastique, Henry un peu décevant, Anelka pas en confiance, Petit un peu fatigué mais on se demande ce qu'il est allé glander au Barca, enfin bref, pour l'heure la France est la meilleure équipe du monde et j'ai hate de les voir face à l'Argentine. Personnellement, Séville est resté une blessure et je pense effectivement que face à l'allemagne, il y a un devoir.

  • houbahouba le 02/03/2001 à 00h00
    Avez-vous lu les déclarations des Allemands après le match? Je résume: "La France est trop forte, ils ne jouent pas le même jeu que nous, on avait l'impression qu'ils pouvaient nous planter un but quand ils voulaient, etc."
    Même si ça peut paraître prétentieux, je trouve que ça fait plaisir d'entendre dans la bouche de nos adversaires, les mêmes mots que ceux que nous prononcions il y a qqes années.


    Quant au "devoir de mémoire", ne donnons pas trop d'importance à cette gaffe de Lemerre qui n'est probablement pas l'adjudant borné que certains s'amusent à caricaturer!

  • Fair Play le 02/03/2001 à 00h00
    Il serait souhaitable que Pierre Martini revienne sur son interprétation du "devoir de mémoire" en question.
    Ce n'est tout de même pas une mauvaise blague dont le seul but aurait été de déclencher une levée de boucliers? Si tel n'est pas le cas, il faudrait peut-être songer à "laver" notre bon Roger de ces soupçons malveillants...
    Roger ne mérite pas d'être moins ménagé que ne l'était l'intouchable Aimé.


  • zeraph le 03/03/2001 à 00h00
    Il ne faut pas oublierque lemerre est un ancien militaire!
    Sa remarque en fin de match est scandaleuse quel que soit son sens!
    "Le devoir de memoire"? moi c'est le genre de phrase qui me fait bondir!
    La prochaine fois, on n'a qu'a armer les joueurs si il n'y a que ca pour lui faire plaisir

  • Jean Le gueux le 05/03/2001 à 00h00
    Je ne te connais pas Pierre MARTINI mais ton article est navrant.

    De 2 choses l’une : soit tu es incompétent ou soit tu es un provocateur né (je penche par humanité vers la 2ème solution).
    Si tu avais, comme nous autres Français (peut être que tu es Italien) subit pendant des années et parfois injustement, la suprématie du football Allemand, tu comprendrais peut-être mieux la phrase de Lemerre sans chercher à nourrir ton esprit tortueux d’un quelconque rapport avec des événements historiques que la plupart d’entre nous n’ont pas ou peu connus.


    Si de plus, l’idée que tu as eu du public présent Mardi soir se résume aux images soigneusement sélectionnées par TF1 et ses bouffons, tu deviens alors ridicule.

    J’étais au Cirque du Stade de France et entouré de Lensois, de Strasbourgeois et de Sudistes, j’y ai passé une très bonne soirée: fraîche mais bonne (toi, tu devais être assis bien au chaud devant la boîte à cons). Comme eux, j’ai fait la hola (en province, ils ne la font pas la hola, hein?), encouragé l’Equipe de France et sifflé les Allemands (pas DUGARRY, les allemands) quand ils refusaient de jouer avec, je l’avoue, un traitement de faveur pour KAHN qui, en matière d’arrogance, a atteint une sorte de perfection.


    Sur le plan du jeu, la France a fait le match qu’il fallait faire face à une équipe venue pour éviter de prendre une valise. On peut toujours polémiquer sur la performance d’untel ou la non sélection de tel autre (ça occupe ou fait vivre certains) mais à chaque match sa vérité…

    En 1982, on était aussi plus forts mais à 3-1 on a tous voulu en mettre un 4ème ou un 5ème et on a perdu.

    Cette leçon, la nouvelle génération, elle, l’a retenue. Au moins, cette putain de soirée de Seville aura servi à quelque chose et il faut peut être y trouver là le devoir de mémoire évoqué par Lemerre. Ça y est, ça a fait le tour?


  • stverger le 15/03/2001 à 00h00
    Il me semble qu'il faut être quelque peu abruti pour tenir ces propos à propos de Roger Lemerre.
    Le traiter de xénophobe lorsqu'il évoque le devoir de mémoire, c'est ne rien y connaitre au football. Le fait est qu'il devait bien faire référence à Séville 82 qui est bien resté gravé dans les mémoires. A chaque rencontre entre la France et l'Allemagne, on évoque ce match et tous les journalistes s'accordent à dire que les rencontres France-Allemagne ont un parfum de revanche. Pourquoi Lemerre n'aurait-il pas le droit de se satisfaire de ses résultats face à notre "ennemi sportif"?

    Si votre unique but, c'est la polémique, laissez donc cette besogne à un quotidien sportif national qui s'en charge largement mieux que vous.
    Cela dit, je demeure tout à fait d'accord sur le fait que les Bleus devraient jouer dans d'autres stades français. Mais il faudra bien l'amortir ce S.D.F.

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