Le cable réseau du serveur étant presque saturé, merci de ne vous connecter qu'en cas d'absolue nécessité de vous amuser. Attention à ne pas confondre vos minuscules et vos majuscules.
Vous avez oublié votre mot de passe ?
Inscription
Vous avez oublié votre mot de passe ? Il reste un espoir ! Saisissez votre adresse e-mail ; nous vous enverrons un nouveau mot de passe. Cette procédure est quasiment gratuite : elle ne vous coûtera qu'un clic humiliant.
Nous vous avons envoyé un email sur votre adresse, merci d'y jeter un oeil !

CONDITIONS D'INSCRIPTION :

1. Vous devez nous adresser, via le formulaire ci-dessous, un texte (format .txt inférieur à 100 ko) en rapport avec le football, dont la forme est libre : explication de votre passion, anecdote, aventure, souvenir, essai, commentaire composé, portrait, autobiographie, apologie, réquisitoire, etc. Vous serez ensuite informés de la validation de votre inscription par mail. Les meilleurs textes seront mis en ligne sur le Forum.

2. Nous ne disposons pas d'assez de temps pour justifier les retards d'inscription ou les non-inscriptions, et ne pouvons pas nous engager à suivre une éventuelle correspondance à ce sujet. Merci de votre compréhension.

Nous avons bien reçu votre candidature, on y jette un oeil dès que possible. Merci !

Partager :

Fous alliés

En reprenant de plus belle, l'hystérie anti-arbitrale est en train de faire basculer le football français dans la plus profonde bêtise. Avec des conséquences incalculables...
Auteur : Jérôme Latta le 30 Sept 2008

 

16e journée du championnat de France de Ligue 1, rencontre _____ – _____ (complétez par les équipes de votre choix). L'arbitre, après avoir expulsé un joueur de l'équipe locale, ne siffle pas un penalty (que tout le public a "vu") en faveur de celle-ci. Ulcéré, l'attaquant se relève et, dans sa foulée, assène un coup de tête à l'homme en jaune. L'excitation gagne instantanément ses coéquipiers, l'un d'eux accompagnant d'un coup de pied dans les côtes leurs invectives, hurlées sur l'arbitre à terre. Celui-ci se relève finalement, protégé par des membres de l'équipe adverse, l'arcade ouverte. Entre-temps, l'action est repassée au ralenti sur les écrans géants du stade, et la foule fulmine. Une barrière cède, d'autres sont escaladées. Dix, puis trente, puis cent spectateurs déboulent sur la pelouse et font disparaître l'objet de leur chasse derrière une masse grouillante.
Cervicales brisées, probablement sur un coup unique, l'arbitre n'en sortira que mort. Les images vidéo ne permettront pas d'établir clairement l'identité de son assassin. Et ses complices étaient trop nombreux pour être inquiétés.


Bêtise ou malhonnêteté ?

Ce récit de fiction n'a-t-il aucune chance de se produire dans la réalité? Est-il inimaginable dans une France du foot où le premier quotidien national titre "Nice volé à Lyon" – sans toutefois désigner le voleur? Est-il trop rocambolesque dans un sport dont Philippe Lucas et Luis Fernandez figurent parmi les théoriciens les plus reconnus?
S'il se produisait, ceux qui ont soufflé sur les braises, fait feu de tout bois et jeté de l'huile dessus pourront-ils encore afficher leurs mines de circonstance et endosser la panoplie des moralistes stigmatisant le hooliganisme avec toute la vigueur requise? La réponse est prévisible: de toute façon, il n'y aura qu'eux pour commenter l'affaire, puisqu'ils ont le monopole de la parole. Et ils ne sont pas à une inconséquence près: après tout, ne désolaient-ils pas des agressions d'arbitres sur les pelouses du foot amateur?

Les optimistes pouvaient bien espérer une accalmie, un prise de recul de la part des médias et des acteurs du foot pro, ou à défaut le passage à une nouvelle obsession. C'était sans compter sur un manque absolu d'imagination. Les polémiques arbitrales sont reparties de plus belle, et strictement rien ne pourra les arrêter: entre les erreurs réelles que l'on ne tolère plus, les situations ambivalentes dans lesquelles on tranche à la hache, les hallucinations pures et simples et la méconnaissance crasse des règles, il y a suffisamment de matière pour mettre le championnat à feu et à sang.

Manque d'imagination? Vient un moment où il faut employer les termes les plus exacts. C'est bien l'intelligence qui fait cruellement défaut à ceux qui mènent le "débat". C'est bien une effarante imbécillité collective qui s'est emparée du football français et de ses médias, une imbécillité foncière mille fois attestée – dont on les accusera pourtant avec quelque indulgence, puisque la seule autre cause envisageable pour leur comportement est la malhonnêteté intellectuelle.



arbitrage_classement_leq.jpgRéécrire le classement

L'Équipe du 29 septembre, en dépit d'une modération apparente, résume en un  petit article intitulé "Quatre matches qui changent beaucoup de choses" la dérive vers des aberrations sans fond. Les auteurs (anonymes) ont refait le classement du championnat en "annulant les erreurs d'arbitrages, reconnues et flagrantes, qui ont eu une influence directe sur le nombre de points marqués par les équipes concernées" (1). Quatre rencontres sont retenues et les "gagnants" sont Grenoble, Nice et Saint-Étienne qui remontent d'un ou plusieurs rangs.

Déjà, on peut difficilement retrouver mieux pour exacerber les frustrations. Il faudrait pourtant aller plus loin: proposer à chaque équipe "son" classement, à partir de ses erreurs d'arbitrage à elle. Autre symptôme du désordre cérébral qui règne: il ne vient pas à l'idée des auteurs que recalculer le score en faisant comme si plus rien ne pouvait arriver après les "erreurs" enregistrées est une pure vue de l'esprit. De l'erreur arbitrale comme principe d'explication unique et universel...
Plus beau encore : parmi les situations en cause, on relève un hors-jeu présumé de Bafétimbi Gomis à Caen, alors allègrement "décortiqué" par Canal+. Or, l'image prouvait simplement que le réalisateur, les journalistes et les consultants ne connaissent toujours pas la règle du hors-jeu... au nom de laquelle ils décrètent l'incompétence du corps arbitral (2).

 
filets_joueur.jpgVivement l'arbitrage vidéo, que des tricheries aussi grossières ne soient plus possibles.


Gravement malades

D'autres vont plus loin. À l'image du phoceen.fr, qui affirme, sur la foi d'une image manifestement ininterprétable, que le ballon (de Le Mans-Marseille) était "bien rentré" (3). Hallucinations, on vous dit... Ou pure démagogie? Le courant est irrésistible, Pape Diouf se vautre dans le limon et refait le classement de l'OM à sa sauce après avoir évoqué un "vol caractérisé".
Selon Nice-Matin, la Task force sur l'arbitrage aurait produit un rapport décomptant 157 erreurs d’arbitrage et 64 rencontres dont le résultat aurait été faussé lors de la saison précédente. Les auteurs sont Philippe Doucet, grand décortiqueur d'images vaines, et Claude Colombo, ancien arbitre... et adversaire de l'actuel directeur technique de l'arbitrage (Marc Batta).
Qu'on s'arrête un instant sur ce constat: on en est à remettre en cause le classement. L'obsession pour les faits d'arbitrage est devenue une pathologie grave, une vraie maladie dont on mesure mal les conséquences.


arbitrage_titre_leq.jpg


En pompier pyromane, Frédéric Thiriez y va de son numéro dans le quotidien sportif – qui titre l'interview "On tue les arbitres", dans une sorte d'aveu – et sur le plateau de Canal Football Club, où tout le monde lui est acquis. De la condamnation hypocrite des "réactions intempestives d'après-match" (jamais sanctionnées par la Ligue – lire "La polémique, oui. Les solutions, non") à la désignation de Sepp Blatter et Platini comme objets de vindicte, le show est rodé. Amalgame entre les systèmes de vérification du franchissement de la ligne et "la vidéo", comparaisons fantaisistes, jugements définitifs et clôture du débat d'un totalitaire "La vidéo, tout le monde est pour. Les joueurs, les entraîneurs, les arbitres, l'opinion. Seules deux personnes sont contre".


Le simulacre de débat sur l'arbitrage met désormais en scène une meute d'obsédés du réarbitrage ravis de déchaîner un tsunami de démagogie. L'absence totale de contradiction, l'excitation réciproque, les dérives verbales ont déjà renversé les digues. Marche après marche, les arguments et les comportements se dirigent vers les tréfonds. Incapable de revenir à la raison, le football français ne peut plus compter que sur la providence pour éviter au mieux une décomposition progressive de son championnat, au pire un drame que l'on aura pourtant vu venir de très loin.



(1) On se souvient des "85 erreurs d'arbitrage" recensées par le quotidien sportif il y a quelques mois (lire "Les 85 erreurs de L'Équipe").
(2) Le "révélateur" persiste à faire croire que ce sont les pieds des joueurs qui établissent leur position, et non n'importe quelle partie du corps hormis les bras (comme le stipule la règle). Lire "Le révélateur au placard" et "Mains occultes et hors-jeu du genou".
(3) La saison passée à la même époque, pareille auto persuasion s'était exhibée sur Canal+ et dans L'Équipe (lire "Qui franchit la ligne" et "Le procès de Régis Testelin").

Réactions

  • Obiwan Kenobi le 30/09/2008 à 16h18
    Manu, je suis pas trop d'accord avec cet argument, même si je suis d'accord sur le fond pour la non-utilisation de la video.

    Il ne s'agit pas de règles différentes : il s'agit de moyens différents pour juger de la règle.

    Et cela, ça existe déjà : dans les divisions inférieures, on a des matches sans juges de touche indépendants, par exemple.
    La règle est la même, on a juste des moyens plus ou moins efficaces pour juger.

    Et effectivement, le niveau d'efficacité souhaité dépend de l'enjeu d'un match (de la même façon que pour un match un peu chaud dans une division inférieure, la ligue envoie souvent un arbitre supplémentaire).


    Et on peut utiliser ce raisonnement pour la video a posteriori, d'ailleurs : on ne chance pas la règle, on constate juste a posteriori une tricherie ou un acte violent.


    Ce serait différent (et pas acceptable selon moi), si l'on devait adapter les règles du jeu au contexte.

  • Loul le 30/09/2008 à 16h24
    José-Mickaël

    > Parce que pour ce faire il va devoir arrêter le jeu, peut-être pas
    > aussitôt (ce serait idiot d'interrompre une action possible) mais
    > plutôt à la fin de l'action en cours,

    Mais la question de savoir quand arrêter une action se pose déjà pour l'arbitre dans certaines situations comme celles classiques d'un joueur blessé.
    Il arrêtera le jeu quand il le jugera opportun...

    > laquelle peut comporter un évènement important qui sera alors
    > peut-être virtuel par exemple, s'il y avait bien pénalty tout à
    > l'heure, doit-on donner un carton rouge au joueur qui a fait
    > faute trente secondes après ?

    Pareillement, le jeu est déjà confronté sans vidéo à ce genre de situation !

    Vous en doutez ?

    Et pourtant c'est déjà le cas par exemple sur une décision de hors-jeu.
    Un attaquant servi dans la profondeur file au but et se voit déséquilibré par un joueur qui anéantit une action de but manifeste.
    L'arbitre exclut le joueur avant de s'appercevoir que son assistant lui fait signe.
    L'attaquant était en position de hors-jeu lorsqu'il a été servi.
    Le jeu reprend et le carton rouge est annulé.

    > Tous ces petits détails n'ont
    > jamais (à ma connaissance) été élucidés par les partisans de
    > la vidéo. Pour ma part, quand le contrat est vide, je ne le signe pas.

    Je ne jetterai pas la pierre à un sceptique, je le suis aussi.
    Mais dans les deux sens.
    Je vois au moins une possibilité d'aide à la décision de l'arbitre quand il sait qu'il manque d'éléments d'appréciation pour un fait de jeu important.
    L'expérimentation raisonnée et raisonnable peut entrouvrir des solutions qui amélioreront le jeu à défaut de constituer la panacée ou le mal absolu...

  • K14 le 30/09/2008 à 16h41
    FPZ :

    désolé, je reviens un peu tard.

    Copiie colle la photo, même dans word, ensuite il faut agrandir un peu et l'impression que tu asz en taille vignette s'inverse... EN tous cas à mon avis. Pour répondre à ta question : il n'y a pas but en thumbnail, il y a but a taille plus importante...
    Si on ne jugeait qu'avec cette photo, j'accorderais le but parce que vu en un peu plus grand l'ombre du poteau longe la ligne et marque bien la présence du ballon à l'intérieur. Mais pour en arriver là il faut une loupe, de la patience et cinq minutes : c'est incompatible avec un terrain de foot.

    Et puis pardon si j'ai confondu les maillots du goal et du défenseur, ce qui ne change rien à mon analyse du fond (du but).

    Ce qui montre encore que les photos sont dangereuses.

    Pour continuer dans le pinaillage absurde, quid de la déformation du ballon ? Est-ce que c'est le ballon écrasé qui doit avoir franchit la ligne, ou sa circonférence théorique régulière ? Et si on joue avec les anciens ballons anglais (plus petits), il faut une marge ?

    ça devient con le foot. :-)

  • impoli gone le 30/09/2008 à 16h47
    d'ailleurs, est-on sur que les poteaux sont vraiment verticaux ou exactement alignés sur la ligne de but elle-même parfaitement rectiligne?
    parce qu'1° sur les poteaux ça doit pas faire loin de 2 ou 3cm entre le bas et le haut du but - et 7 ou 8 cm dans la longueur

  • funkoverload le 30/09/2008 à 17h15
    ManU T'aiDe
    mardi 30 septembre 2008 - 16h04
    ---
    Euh bon, l'arbitrage à 10 vitesse ça existe déjà. Cet argument est assez caduc.

  • Yoman le 30/09/2008 à 17h54
    Moi je suis pour la vidéo dans les cas ou elle apporte une réponse claire et nette : franchissement de ligne et hors jeu. Les phases de contact (fautes) sont trop compliquées et nécessitent une interprétation humaine.

    Je comprends pas trop certains des arguments anti-vidéos :
    "Le foot à deux vitesses" : celui là, il me fait particulièrement marrer, comme dit plus haut le foot est déjà à 150 vitesses (état des pelouses/éclairages, nombre d'arbitres sans parler des salaires evidemment).
    "Le sport de haute compétition est injuste, il faut l'accepter"
    Argument platinien qui a ses limites. C'est de la feignantise. Il n'y a rien de pire que l'injustice dans la vie, et si on a un moyen de la limiter, il faut le choisir sans hésiter.
    "l'herbe n'est pas plate comme sur un terrain de tennis / le ballon est en l'air". C'est un argument qui peut rapidement disparaitre. Si la technologie n'est pas prête à résoudre un problème, il est évident qu'on ne s'en sert pas.

    D'autre part, ce choix devrait être fait par le corps arbitral. Il est le mieux placé pour savoir ce dont il a besoin pour mieux arbitrer. Je ne sais pas quelle est leur position sur la vidéo, mais s'ils la veulent, qu'on la leur donne. Et s'ils n'en veulent pas, on ne la leur impose pas non plus.

  • salatomatognon le 30/09/2008 à 18h03
    Yoman
    mardi 30 septembre 2008 - 17h54
    Moi je suis pour la vidéo dans les cas ou elle apporte une réponse claire et nette : franchissement de ligne et hors jeu.

    Hors-jeu à 50cm près? 30cm? 10? 2?
    La "réponse claire et nette" est illusoire, et se soumet à cette vision du hors-jeu au centimètre qui est complètement contraire à l'esprit de la règle.
    Dans les cas litigieux, limite (ceux qui posent problème justement), il faudra toujours interpréter, c'est sans fin...
    La vidéo pour les hors-jeu, en plus, ce serait l'assurance d'interruptions incessantes et d'innombrables problèmes d'application...

  • Alexis le 30/09/2008 à 18h08
    Yoman,

    Les arbitres (du moins ceux qui s'expriment dans les medias) semblent favorables à la video.

    Et je dois bien avouer m'en étonner. Car je crains qu'ils ne s'accrochent à cela pour espérer calmer le flot de controverse dont ils font l'objet régulièrement alors que celui-ci ne cessera de gonfler malgré la vidéo tant que l'on ne se décidera pas à agir sur les comportements des joueurs/coachs/dirigeants en amont. Car une chose est certaine, si l'on accordait aujourd'hui la vidéo, que feraient ensuite ses partisans pour expliquer le flot d'insultes et de menaces qui continuera à s'abattre sur les arbitres et dont ils seront très certainement les premiers producteurs ?

  • Portnaouac le 30/09/2008 à 18h18
    @ Loul 16h24

    Il me semble que tu viens de prononcer le mot exact : le mal absolu !

    Je crois très sincèrement que l'instauration de la vidéo constituerait la victoire du mal absolu dans sa lutte éternelle pour la domination du monde (en l'occurrence celui du football).

    Parce que, quand même, qu'est-ce qui peut bien justifier le recours à l'assistance vidéo de l'arbitrage ? Qu'est-ce qui peut même justifier l'idée que l'on puisse imaginer avoir besoin de ça ? Alors oui, on entend partout la fameuse importance des intérêts en jeu…

    Mais c'est quoi, enfin, cette histoire de "compte tenu des intérêts en jeu" ? Mais on s'en fout des intérêts en jeu, non ? L'intérêt du football, pour le spectateur moyen, pour celui qui le pratique, ce n'est pas celui du jeu uniquement ? Au-delà de la satisfaction de voir le club de son aorte emporter la victoire, ou de la déception de le voir défait, je n'ai pas conscience qu'il y ait là, pour le commun des mortels, une question de vie ou de mort, si ? Alors, où est le problème ?

    En réalité, cette histoire d'arbitrage assisté par la vidéo n'est rien d'autre qu'un moyen trouvé par les investisseurs, pour éviter la glorieuse incertitude du sport ou, en tout cas, pour en limiter l'influence et les éventuelles fluctuations qu'elle entraîne sur la valeur de leur investissement ; alors, oui, je comprends que Messieurs Aulas, ColCap, RLD, Seydoux, Pinault et autres Kita (j'en passe, et pas nécessairement des meilleurs) puissent souhaiter ne pas voir la valeur de leur investissement fluctuer au gré d'évènements aléatoires ; mais alors pour ça, c'est pas dans le foot qu'il fallait investir : c'est à la Caisse d'Epargne, sur un livret A.

    A la base, comme tout sport/jeu, le foot est simplement une distraction uniquement destinées à la satisfaction de ses pratiquants ; après, le fait que des gens cherchent à gagner de l'argent avec, n'a rien à voir avec le sport lui-même ; en la matière, le sport n'est qu'un support pour leurs activités, et rien d'autre ; ce serait le championnat du monde de crochet n° 6 sur fil de coton, celui de mangeage de saucisses par les deux bouts ou même celui de bilboquet aquatique que ça ne changerait rien ; la pratique était là avant eux, et je ne vois pas sous quel prétexte on devrait céder à leurs exigences d'une supposée infaillibilité de je ne sais qui ou je ne sais quoi.

    Le risque qu'ils aillent investir ailleurs, où l'aléa sera moins important ? Oui, bon, et alors ? Que demain, X (milieu offensif du club de Y) ne gagne plus 350.000€ par mois mais seulement 35.000€ est-ce que ça va changer ma vie ? Est-ce que ça va changer fondamentalement le football ? Vraiment, je ne crois pas.

    Entendons-nous bien, ce n'est pas une question de jalousie, si X gagne 350.000€ par mois, c'est que quelqu'un était d'accord pour les lui payer [et rien (en dehors du manque d'aptitude pour la pratique footballistique) ne m'empêchait d'essayer d'être ce X] ; mais c'est aussi que ce quelqu'un acceptait le risque que cette somme ne corresponde pas aux services que lui rendrait X, ledit X étant d'accord, en ce qui le concerne, sur le risque que ses prestations présentent finalement une valeur largement supérieure aux 350.000€ mensuels destinés à les rémunérer ; pas de jalousie, donc, seulement la conviction affirmée que si une personne a choisi d'investir dans un sport, elle a également nécessairement accepté la part d'incertitude qui l'entoure et ce qui lui impose d'assumer ce risque.

    Après, ce qui incombe aux autorités dirigeantes du sport en question, c'est de faire en sorte que les tricheurs soient démasqués et punis, qu'il s'agisse de joueurs, de dirigeants de clubs ou d'arbitres ; mais là, l'objectif n'est pas de protéger l'investissement, mais de protéger le sport lui-même ; parfois, la protection du sport va entraîner la protection concomitante de l'investissement, il n'y a pas de difficulté à cela ; en revanche, pourquoi faudrait-il dénaturer le sport pour protéger l'investissement ? A cela, je ne vois aucune réponse.

    Pour moi, l'instauration de l'arbitrage assisté par la vidéo constituerait donc la victoire éclatante du business sur le sport ; refuser la vidéo, c'est affirmer haut et fort que le football est et demeurera un sport, dont le résultat comporte un aléa, quelle qu'en soit la nature (erreur humaine par exemple), que ce sport appartient et doit continuer à appartenir à ses pratiquants, et ce quels que soient les monceaux d'argent que tel ou tel peut y déverser.

    La question n'est pas de chasser les marchands du "temple" ; mais bon, entre accepter leur présence et les laisser y faire leur loi, il me semble qu'il y a un pas qu'il faut bien faire attention de ne pas franchir car il se pourrait bien qu'il soit sans retour…

  • José-Mickaël le 30/09/2008 à 18h48
    Loul
    mardi 30 septembre 2008 - 16h24
    > Mais la question de savoir quand arrêter une action se pose déjà pour l'arbitre dans certaines situations comme celles classiques d'un joueur blessé.
    Il arrêtera le jeu quand il le jugera opportun...

    C'est donc ce point (le choix d'arrêter le match) qui va aboutir à des décisions contestables et alimentera la polémique (ainsi que le choix de faire appel ou non à la vidéo). A moins qu'on m'explique précisemment ce qui va se passer dans tous les cas de figure, ce que ne font pas les "pro-vidéo".

    > Pareillement, le jeu est déjà confronté sans vidéo à ce genre de situation ! [exemple du carton rouge annulé après hors-jeu]

    OK, mais la règle actuelle est claire et on sait ce qu'on doit faire. Mais avec la vidéo, on fera quoi ? J'aimerais bien le savoir avant de signer ! (Car les actions virtuelles vont alors se multiplier : dès que l'arbitre fait appel à la vidéo, s'il ne peut pas arrêter l'action - cas fréquent - la suite de l'action deviendra virtuelle.)

    Yoman
    mardi 30 septembre 2008 - 17h54
    > Moi je suis pour la vidéo dans les cas ou elle apporte une réponse claire et nette : franchissement de ligne et hors jeu.

    Pour le hors-jeu, c'est IMPOSSIBLE : il faut détecter à 1/25è de seconde près le moment où le ballon quitte le pied du passeur, car en 1/25è de seconde, un attaquant lancé à grande vitesse (7 m/s : il court le 100 m en 14"29 - ce n'est pas excessif) se déplace par rapport à un défenseur qui avance en marchant (1 m/s) d'une distance de 32 cm. Comme on ne peut pas décider le moment pile poil où le ballon quitte le pied du passeur (étant donné que le point de contact ballon/pied est en général caché à la caméra par le pied du passeur), il est impossible à la vidéo de juger un hors-jeu à mieux que plusieurs décimètres près.

    Pour les buts, il reste le problème que je soulevais : quand arrêter le jeu pour faire appel à la vidéo ? Et pourquoi ne se pose-t-on pas cette question (chez les "pro-vidéo", car les "anti" n'arrêtent pas de la poser) ?

    Si on arrête le jeu aussitôt, on peut empêcher l'équipe qui attaquait de le récupérer et de marquer. Si on attend que l'équipe qui attaquait perde le ballon pour savoir si son but était valable ou non, on risque d'empêcher une contre-attaque intéressante au cas où le but n'était finalement pas valable, et donc léser l'équipe qui n'a pas encaissé de but. Si on attend le prochain arrêt de jeu, l'action qui suit devient virtuelle, et elle peut le rester longtemps. Je ne comprends pas bien comment on peut être pour la vidéo sans avoir examiné tout ça...

    Portnaouac
    mardi 30 septembre 2008 - 18h18
    > [tout]

    Clap clap clap ! Bien dit ! Je vote pour toi si tu te présentes à la tête de la Ligue ! (Ne fuis pas tes responsabilités, le foot a besoin de quelqu'un comme toi !)

La revue des Cahiers du football