Flash-match : Argentine-Serbie-Monténégro
Le match idéal pour mettre sa main dans la figure de son patron après son refus de vous libérer de cette réunion fin de semaine sans intérêt…
le 16 Juin 2006
Argentine-Serbie et Monténégro : 6-0
Buts : Rodriguez (6e) ; Cambiasso (31e) ; Rodriguez (41e) ; Crespo (78e) ; Tévez (84e) ; Messi (87e)
La nalyse
L'équipe qui avait dominé l'Espagne pendant la phase éliminatoire est morte. On ne reverra plus les Serbo-Monténégrins après cette Coupe du monde, mais on ne les a pas vus non plus cet après-midi à Gelsenkirchen. Le plus beau football développé depuis le début de la compétition – à des années lumières devant celui de "l'invincible" seleçao contre la Croatie – les a étouffés de bout en bout.
Déterminés et parfaitement organisés, les Argentins ont eu tout loisir de développer un flot incessant d'offensives toutes plus percutantes, fluides et inspirées les unes que les autres. Sept d'entre elles ont fini au fond des filets (l'arbitre croyant bien faire en signalant Crespo hors-jeu sur la dernière) sans que les Argentins forcent réellement leur talent. Ils n'ont en effet joué qu'en première mi-temps, permettant plus tard à Messi et Tevez d'entrer pour briller dans les meilleures conditions imaginables.
Débarrassée de tout esprit et jeu individualiste comme ce fut le cas face à la Serbie et Monténégro, l'équipe d'Argentine a du être applaudie jusqu'en Uruguay.
L'action remarquable
30e minute. Ouverture de Kezman interceptée tranquillement par la défense centrale argentine qui relance proprement sur le flanc gauche. La circulation argentine est pleine de maîtrise, chacun libérant son ballon en deux touches de balle dès qu'un adversaire s'approche à moins de trois mètres de lui. Sorin hérite du ballon contre la ligne de touche à quarante mètres du but. Il fait mine d'accélérer mais transmet à Saviola devant lui pour éliminer son vis à vis. L'ancien Monégasque effectue une merveille de contrôle orienté pour se retourner vers Riquelme avec lequel il redouble en poursuivant son accélération sans ballon. Le stratège lui remet sans contrôle dans la course d'un judicieux extérieur du droit. Contrôle de la cuisse et passe de volée pour Cambiasso, démarqué dans l'axe aux vingt mètres. Cambiasso dévie de demi-volée dans la course de Crespo qui entre dans la surface de réparation. Contrôle de l'intérieur du gauche, talonnade du droit instantanée pour Cambiasso qui se retrouve démarqué au point de pénalty. Il ajuste son gauche sous la barre au terme d'une action de vingt-quatre passes en 55 secondes de possession de balle ininterrompue dont neuf dernières secondes seulement pour aller de Sorin à Cambiasso…
Le joueur qui mériterait une bonne fessée
Mateja Kezman. Non content de ne pas offrir une adversité digne des fils de Diego, le joueur de l'Atlético n'a effectué de pressing que lorsqu'il était en position de mettre un coup. Il est étonnamment vierge de carton quand il achève sa Coupe du monde sur un tacle tellement effrayant que le squelette de Djibril Cissé va en trembler pendant le résumé du match à la télé.
L'instant pathologique de Philippe Genin
55e minute : Saisissant au vol une allusion de Laurent Paganelli à Burdisso, le Laurent Boyer du commentaire sportif vide sa fiche d'anecdotes sur le n°21 argentin et nous fait entrer avec délicatesse (et sans généralisation aucune) dans l'intimité de Nicolas Burdisso…
> "Wouais, Nicolas Burdisso champion du monde junior en 2001, champion olympique à Athènes, et Burdisso hein qui avait manqué le début de saison à l'Inter parce que sa petite fille avait euh une leucémie, il était obligé de retourner en Argentine rester à son chevet, vous savez qu'on est très famille en Argentine".
Les observations en vrac
> Si même deux nation ensemble ne parviennent pas à battre l'Argentine, qui pourrait y parvenir?
> Le Saviola qui joue en sélection argentine, c'est le petit ou le grand frère de celui qui a joué à l'AS Monaco?