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Dugarry 2012, la candidature

Ancien Girondin et consultant énervé, Christophe Dugarry fait (involontairement?) campagne et veut \"prendre ses responsabilités\". La méthode n\'a pas été très concluante.

Auteur : M. Lendvai et J. Latta le 9 Nov 2011

 


Fustigé par Claude Onesta pour ses leçons données aux entraîneurs alors qu’il n’a jamais exercé ce métier, Christophe Dugarry a en quelque sorte répondu au sélectionneur français en déposant sa candidature auprès des Girondins de Bordeaux, dans une interview accordée à Sud Ouest qui a déclenché les hostilités.

 

 


Recherche d'emploi : la méthode Dugarry

 

1. Mettre sa lettre de motivation dans le bon tuyau
Christophe Dugarry avait le choix de s'exprimer sur Canal+, chaîne qui lui offre une tribune chaque semaine, et L'Équipe, où il tient régulièrement une chronique. En bon communicant, il a toutefois opté pour un média de proximité, à moindre audience, mais susceptible de porter son message au plus près de son cœur de cible: le quotidien Sud-Ouest – imitant en cela Nicolas Sarkozy qui, en 2007, avait annoncé sa candidature à la présidentielle dans la presse quotidienne régionale. Dugarry s'est ainsi montré proche des préoccupations bordelaises et a pu murmurer dans l'oreille du supporter des Girondins (tout en résonnant dans les couloirs pourtant feutrés du Haillan).

 


2. Créer soi-même le poste à pourvoir
Dugarry définit sa compétence comme celle d'un directeur sportif, un poste en or dans le milieu du football puisque, contrairement à celui d'entraîneur, il permet de durer indéfiniment dans un club où l'on exerce le pouvoir sans assumer de responsabilités directes. La fonction n’existe pas aux Girondins de Bordeaux? Dugarry va se servir de cette "énigme absolue" pour expliquer toutes les difficultés rencontrées par le club depuis deux ans, et peu importe qu’il n’y en avait pas non plus du temps de Laurent Blanc. Aucune contradiction n’étant apportée à notre champion du monde, il peut dérouler.
“Il y a trop d'incohérences. C'est incroyable! On ne peut pas avoir le 5e budget, dire qu'on n'a pas d'argent pour recruter, prolonger des joueurs sur 4 ou 5 ans, oublier la formation... On gère à la minute, voire au mois. C'est abracadabra! Pourtant, on a la chance de travailler dans la sérénité, pas comme à Marseille où il faut tout faire dans l'urgence et sous la pression. Maintenant, on a besoin de compétences.”

 


3. Prétendre avoir la recette miracle
Il ne faudrait cependant pas que le décisionnaire, convaincu par l’argumentaire, se mette à la recherche d’un autre candidat. Christophe Dugarry n’a aucune expérience à faire valoir? Il n'évoquera que son point fort: sa popularité et son réseau. Avec des connaissances à Milan et à Madrid, Duga est assuré d’en mettre plein les yeux au supporter lambda et peut sans crainte dénigrer la personne en place. Le changement est indispensable.
“Pourquoi le projet du PSG est solide d'après vous? Parce qu'il y a un grand directeur sportif qui s'appelle Leonardo. Il est connu dans le monde entier et quand il décroche son téléphone, on lui répondra toujours. A Bordeaux, j'aimerais savoir à quoi sert Jérôme Bonnissel. C'est quoi son rôle exactement? Tout cela est nébuleux. (...) Bien sûr, je saurais appeler Zizou au Real pour voir s'il est possible d'obtenir le prêt d'un joueur, j'appellerais des mecs à Milan ou ailleurs. D'ailleurs, comment Laurent Blanc avait-il fait venir Gourcuff? Par ses relations!”

 


4. Rassurer sur ses prétentions salariales
Après s’être positionné comme l’homme providentiel, il est important de rassurer le décisionnaire sur le coût de l’opération. Surtout en période de crise. Christophe Dugarry est prêt à apporter sa recette miracle au club de son cœur contre un salaire raisonnable.
“Je le répète, je ne suis pas intéressé. Je suis très bien à Canal. J'ai gagné suffisamment d'argent pour être tranquille, et mes enfants, s'ils ne font pas n'importe quoi, sont tranquilles aussi... Enfin bon, ce n'est pas cela qui me ferait réfléchir.”

 


5. Prendre un air désintéressé
L’étape la plus compliquée de la méthode : faire croire à son interlocuteur que l’idée de recruter un directeur sportif ne lui a pas été soufflée. Ce qui était facile à faire avec un Robert Louis-Dreyfus l’est beaucoup moins avec un Jean-Louis Triaud, de nature beaucoup plus méfiante.
“Je suis très attaché au scapulaire, mais je suis un garçon hyper-pragmatique. C'est vrai que je dis pas mal de conneries, mais il y a un sens. J'aime que les choses soient claires. Si on vient me chercher, je demanderai: c'est quoi le projet? Qui est responsable du recrutement? Qui fait quoi? Après, éventuellement, je prendrai mes responsabilités. Mais ça ne marche pas dans l'autre sens. Comment je pourrais vous dire que je suis intéressé par un truc qui n'a ni queue ni tête?”

 


Dugarry président

 

Cet exercice, qui ressemble à une campagne, n'est pourtant pas aussi maîtrisé qu'il en a l'air. Après la réplique, un peu verte, de Jean-Louis Triaud (fustigeant à son tour "les anciens joueurs devenus consultants et qui donnent des leçons"), Christophe Dugarry aurait été bien avisé de changer sa stratégie de communication. Las, il est difficile de se refréner quand on a tant de tribunes ouvertes, quand des sondages vous ont élu "meilleur consultant" du pays et qu'inévitablement on finit par avoir un peu trop foi en son propre jugement. Duga s'est multiplié pour se justifier (L'Équipe, RTL, Infosport+), réussissant surtout à s'exposer un peu plus.

 

Rappelant lui-même Sud Ouest, lundi, il a ainsi précisé être moins intéressé par un poste de directeur sportif que par celui de... président. "Je n'ai pas peur de prendre mes responsabilités, sauf que je ne veux les prendre que dans un rôle qui m'intéresse. (...) Si je revenais dans le football, ce serait plutôt dans un rôle de chef. Je voudrais être dans le registre de celui qui met en place les choses, être le patron quoi! (...) Si le poste était vacant, si Jean-Louis Triaud décidait de prendre du recul, s'il avait encore plus envie de s'occuper de ses petits enfants, alors je prendrais mes responsabilités."
Le lendemain dans L'Équipe, le consultant confirme ses ambitions, même s'il leur donne le caractère d'une réaction à la vexation de ne pas être jugé assez compétent: "Filez-moi le poste! Je n'aime pas qu'on me cherche. Je suis prêt à aller jusqu'au bout. Pas de problème. Je prendrai mes responsabilités. Je suis remonté comme un fou!"

 

En attendant de prendre ses responsabilités, Dugarry peut prendre la mesure de l'agitation médiatique qu'il a suscitée, peut-être même pas volontairement tant il a constamment semblé parler sous le coup de la tension qui le caractérise, affirmant avoir simplement voulu exprimer l'opinion d'un consultant et n'avoir improvisé cette candidature que pour réagir au "buzz" (écouter son interview sur RTL). On lui fait crédit quand il martèle son respect pour Jean-Louis Triaud, moins s'il s'agit d'admettre que la charge dans Sud Ouest et ses spectaculaires déclarations ultérieures ne sont pas empreintes d'arrière-pensées. En tout cas, la puissance de feu médiatique, c'est utile, mais le sens stratégique, ça l'est encore plus pour s'emparer d'un club, fut-il de son cœur.

Réactions

  • Pascal Amateur le 09/11/2011 à 14h31
    C'est un peu l'affaire mouise Triaud, quand même.

  • funkoverload le 09/11/2011 à 14h34
    J'avoue que moi même j'ai suivi le feuilleton d'assez loin. J'imaginais (mais je suis naïf) qu'il n'y avait pas une once de sérieux dans les propos de Duga.
    Mais en y repensant, vu que le bonhomme n'est pas un habitué du second degré et du recul, j'avais tout faux.
    Bon, cela dit, si Duga n'est vraiment pas un candidat crédible pour l'un ou l'autre des postes, il n'en reste pas moins que la politique sportive à long terme des girondins reste une question très ouverte...

  • Miklos Lendvai le 09/11/2011 à 14h55
    Funko, voici la clé de l'interview de Duga : "C'est vrai que je dis pas mal de conneries, mais il y a un sens."

  • cocobeloeil le 09/11/2011 à 14h58
    En plus on se serait bien passés de tout ce battage médiatique... Manquerait plus que ça traverse les frontières, tiens.
    Faut pas oublier que la dernière fois ou l'on parlait des Gigis outre mesure c'était lors de notre fabuleuse aventure en LDC....
    Et à partir de là tout a commencé à partir en vrille.
    SVP, silence, boiseries feutrées et lustrées, Portail clos, langue de bois et discrétion: La recette de notre éternelle réussite minimaliste...

  • Tonton Danijel le 09/11/2011 à 15h06
    Miklos Lendvai
    aujourd'hui à 14h55

    Funko, voici la clé de l'interview de Duga : "C'est vrai que je dis pas mal de conneries, mais il y a un sens."
    - - - - - - -

    C'est dommage qu'avec une telle présentation, il ne soit pas allé voir un autre de ses anciens clubs où le poste de directeur sportif pourrait bientôt se libérer...

  • Fugazi le 09/11/2011 à 15h14
    Mince, à la lecture du titre, j'ai cru à la même blague que nos amis de Boucherie Ovalie à propos de David Marty. Cela dit, ce n'en est pas moins drôle. En revanche, si çà marche, j'ai un peu peur de l'effet jurisprudence "suffit d'être ancien joueur, d'avoir du vocabulaire et de gueuler un bon coup avec un micro pour remplacer un président".

  • Luis Caroll le 09/11/2011 à 15h26
    Belle profession de foi que de dire ""C'est vrai que je dis pas mal de conneries, mais il y a un sens."

    Mais ça ne vaut pas encore "Avant j'entraînais l'OM, le club de Marseille mais comme j'ai perdu contre le psg, on m'a donné une promotion et je suis devenu directeur sportif"

  • Lyon n'aime Messi le 09/11/2011 à 16h44
    Ca me fait penser à Frank Lebœuf qui avait postulé au poste de président de la FFF suite au fiasco de 2010. Lui aussi était semble t-il très sérieux.

  • Joey Tribbiani le 09/11/2011 à 17h07
    "C'est vrai que je dis pas mal de conneries, mais il y a un sens."

    On se moque, on se moque mais je trouve qu'il y a quand même un certain panache pour un journaliste sportif à revendiquer aussi courageusement la filiation et l'héritage littéraire de Marguerite Duras et Christine Angot.

  • Lionel Joserien le 09/11/2011 à 17h24
    Je pense plutôt que c'était une tentative pour pécho Marion Aydalot, en jouant le coup du "au fond on est pareil tous les deux". Sauf pour la fin de la phrase bien sûr.

La revue des Cahiers du football