DIAPORAMA: la 5e journée du championnat
Rennes-Monaco: 1-1
Ce choc des ambitieux a donc accouché d'un match qui ne fut nul qu'au plan du score, et aurait bien pu basculer d'un côté ou de l'autre. On se souviendra du duel entre Simone et Lama, deux grands copains, dont sortit vainqueur le gardien malgré la précision du tir de l'Italien. Mais auparavant, les têtes d'Echouafni puis de Cesar avaient prolongé le premier corner de la partie au fond des filets monégasques.
En seconde période, Puel change ses cartes avec l'entrée de Bonnal, Prso et Farnerud, Nonda rejoignant Simone sur le banc après avoir été repris à la dernière seconde par Grégoire, qui peut se permettre d'engueuler ses collègues de la défense. Le coup réussit presque, puisque sur une double merveille Giuly-Farnerud, Monaco égalise, puis obtient un penalty après que Lama ait stoppé irrégulièrement Prso. Mais il était dit que le Guyanais soignerait sa cote en Bretagne, et il pare le tir de Gallardo...
La palme de l'imbécillité revient à René Ruello, nouveau président du Stade rennais, pour sa lamentable déclaration d'après-match: "Je comprends mieux l'attitude des Lyonnais l'an dernier avec Gallardo parce que c'est vraiment un petit voyou". Si l'on se rappelle les agressions hallucinantes dont fut victime le meneur de jeu argentin lors de ce fameux match, un dirigeant de club a mieux à faire que de justifier pareil lynchage.
Strasbourg-Sedan: 3-2
Des circonstances dramatiques peuvent donner lieu à de beaux matches, et les supporters strasbourgeois ne furent pas les seuls à pousser un soupir de soulagement au coup de sifflet final. Après les déplorables incidents des 15 derniers jours, un peu de sérénité aidera le Racing à se sortir du marasme.
Pourtant, l'ouverture du score de N'Diaye au terme du premier quart d'heure n'augurait rien de bon. Le Roy change ses plans et adjoint Ljuboja à Luyindula à la demi-heure, et juste avant la pause Beye parvient à catapulter le ballon dans la cage après un jeu de têtes et de barre.
C'est ensuite Luyindula qui remet à l'heure certaines pendules racistes (1933?), et semble renverser le destin de son équipe. C'est sans compter sur un coup franc magnifique de Brogno, qui décroche la lucarne d'Eggimann. Mais comme il était dit que la hargne aurait le dernier mot, Camadini emporte la mise en corrigeant une trajectoire déjà déviée, et qui replacera peut-être son équipe sur de meilleurs rails. Si le Racing parvient simplement à jouer à son niveau, il ne devrait d'ailleurs plus craindre longtemps le scénario d'une relégation, et Le Roy celui de sa démission...
Lyon-Troyes: 1-0
De nombreux matches semblent se décider dans les ultimes minutes cette saison, et c'est à la 93è de celui-ci que l'OL obtient enfin sa première victoire. Après sa qualification en ligue des champions, on attendait l'effectif lyonnais plus libéré, mais Coupet, fébrile, rappelle Delachet à notre souvenir, tandis qu'Heurtebis s'envole en cinémascope. Lyon, avec Malbranque pour meneur à la place de Dhorasso, domine mais Troyes fait barrage et reste très dangereux en contre. Indécise, la rencontre ne basculera donc qu'en bout de course, à la deuxième occasion de Foé, très avancé, qui reprend de la tête le centre de Bréchet. Un nouveau départ pour l'équipe de Santini?
Marseille-Guingamp: 3-1
Comme à Lyon ou à Strasbourg, la température va baisser un peu à Marseille, et Braga se redonne de l'air avec une victoire indispensable, sinon totalement probante, contre le promu breton. L'OM a retrouvé des assurances défensives, et si Adriano ne convainc pas encore, son compatriote Marcelinho marque des points et même un but, son deuxième, précédé en cela par Gallas avec une tête dont la trajectoire étrange trompe tout le monde (surtout Loussouarn).
La deuxième période voit les rouges plus audacieux, mais pas plus heureux, d'autant que Braga renforce sa ligne défensive. Son coaching s'avère même payant en fin de match, puisque Pouget offre à Belmadi (peut-être hors-jeu) le but du KO. Guingamp ne se consolera pas avec le penalty de Rodriguez. L'équipe de Guy Lacombe a du mal à sortir la tête de l'eau pour progresser d'un match à l'autre et reste collée au fond de la classe, avant de recevoir à la prochaine journée Toulouse, voisin de classement.
Lille-Metz: 2-1
Le nouveau chouchou de la D1 a encore frappé, malgré l'ouverture du score par les Messins à leur première occasion (26e). Quelques minutes plus tard, Murati décline l'occasion de marquer devant le but grand ouvert et il faudra attendre la deuxième mi-temps pour que la bonne et grande volonté lilloise soit récompensée. En bon capitaine, Boutoille garnit son panier de passes décisives: celle-ci est pour Beck, qui égalise à la 53è. Ce n'est décidément pas la soirée de Murati, qui rate aussi le penalty sifflé après un "coude" de Toyes, Mondragon s'interposant une nouvelle fois. Entré à la place du jeune Albanais, Bakari aura plus de réussite: il signe même un but de grande classe, contrôle en pleine vitesse, tir dans la foulée et dans la lucarne du gardien colombien, qui cette fois n'y peut rien.
Toulouse-Nantes: 1-1
Dans le lot des équipes qui ont bien du mal à poser leur jeu, à se construire des certitudes et à remporter une première victoire, le TFC a encore illustré ses difficultés actuelles en encaissant le premier but sur une action toute nantaise, joliment conclue par Ziani. Décidés à revenir en seconde période, les Toulousains font reculer leurs adversaires en musclant leur jeu (parfois à la limite de la régularité), jusqu'à ce centre de Libbra que la défense jaune regarde passer, repris par Moreau qui avait senti le coup. Giresse peut se féliciter d'avoir fait rentrer ces deux joueurs, mais il a encore du travail pour mettre son équipe dans la bonne direction. Les Nantais, eux, ont toujours le vent dans le dos et leur collectif est déjà très au point...
Bordeaux-Lens: 1-1
Les 34 000 spectateurs de Lescure semblent venus dire à leur équipe que l'heure du désespoir est bien loin d'être sonnée. Pourtant, en toute logique du doute, Sommeil commet l'erreur qui va profiter à Fuertes, embarquant Ramé puis à nouveau Sommeil pour inscrire son second but de l'exercice. Courbis nous sert un grand classique de la "tactique à Rolland": une formation très défensive en première période (Fuertes seul en pointe), renforcée en attaque après la reprise (avec les entrées de Diouf et Moreira).
Dugarry s'arrache dans la stratosphère, mais sa tête ne trompe pas Warmuz, tout comme échoue la combinaison qu'il a amorcée avec Feindouno puis Wilmots. Il trouve enfin la solution en délivrant un centre parfait pour la tête de Laslandes, qui exécute le portier nordiste sans plus tarder.
Lens n'a pas su profiter de ses contres ni préserver jusqu'au bout son avantage, mais se maintient dans le rythme d'un vrai leader. Quant aux Girondins, ils attendent encore le déclic d'une victoire pour abandonner leurs doutes, ainsi qu'un recrutement complété après la finalisation du transfert de Wiltord.
Auxerre-St-Etienne: 4-3
Avalanche de buts à L'Abbé Deschamps, où le destin du match a longuement hésité avant de basculer. Pour marquer, Guel doit s'y reprendre à deux fois, et ça le rend diablement heureux. Il concrétise une excellente entame stéphanoise, mais l'AJA se met à jouer plus haut et à remporter les duels. Janot doit s'employer devant Guivarc'h ou Jeunechamp, surtout que Mettomo puis Aloisio ont quitté le terrain, blessés.
Le seconde mi-temps sera échevelée: c'est d'abord Kapo qui profite d'une sortie hasardeuse de Janot, un peu euphorique après ses bonnes interventions, puis Pedron qui place un exocet que ne peut saisir Cool. Le match devient un peu fou et les occasions se succèdent des deux côtés. Le gardien stéphanois confirme sa série de bourdes, d'abord avec une "Coupet" sur le coup franc de Guivarc'h, puis en blessant Wallemme. Le capitaine auxerrois transforme le penalty qui fait pencher la balance, avant que Cissé ne se joue d'une défense centrale verte improvisée. Sanchez rétablit finalement un score plus conforme à la lutte que se sont livrées les deux équipes.
Nouzaret avait aligné l'équipe-type de la saison précédente, à l'exception du gardien, mais il devra composer avec certaines absences pour recevoir Lyon (avant un déplacement à Paris). L'AJA entame sa transition post-Roux dans d'assez bonnes conditions, et elle a offert dimanche soir un joli spectacle...
PSG-Bastia: 3-1
Nicolas Anelka a donc réussi de façon paradoxale son entrée parmi les buteurs du championnat: un premier but sur un tir un peu vrillé, et un second sur un miracle du protège-tibia. Le voilà en tout cas débarrassé des éventuels doutes d'une disette initiale. Il ne rejoint pas encore Laurent Robert qui avait auparavant signé sa troisième réalisation au terme d'une jolie percée axiale. La seconde mi-temps ressembla donc à un entraînement grandeur nature et permis aux Corses d'inscrire un but largement mérité. L'équipe d'Antonetti a de nouveau démontré ses qualités, sans réussir à en tirer parti cette fois, sans doute handicapée par le forfait de Lachuer.
Le PSG ne peut cependant se prévaloir d'avoir réellement donné des preuves de sa supériorité, ayant bénéficié d'une rare réussite en creusant l'écart. Malgré les occasions, le lien entre le milieu et l'attaque (où Anelka et Christian doublonnent plus qu'ils ne combinent) semble incertaine et il manque encore aux Parisiens une réelle maîtrise technique et tactique pour jouer avec une marge suffisante.
Alors que Canal+ inaugure sa dernière trouvaille qui réinvente l'écran incrusté, on assiste à un épisode édifiant: tandis que El Karkouri est soigné après un choc mystérieux loin du ballon, Gilardi et Fernandez discutent tranquillement d'autre chose. Le réalisateur a beau passer deux fois le ralenti qui montre un sacré coup de boule de la part d'un attaquant bastais (dont nous tairons le nom par pudeur), nos compères ne remarquent rien et l'animateur en chef conclut par "El Karkouri a pris un petit coup sur l'oeil"... Plus on en montre, moins on en voit.