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« C’est très très bien arbitré »

Faut-il se féliciter que Grégoire Margotton soit longuement revenu, à la mi-temps de Bordeaux-Lyon, sur la qualité de l’arbitrage de Ruddy Buquet? Pas forcément.

Auteur : Gilles Juan le 24 Dec 2014

 

 

L’ouverture du score de Lacazette doit beaucoup à la passe superbe, de l’extérieur du gauche, de Fékir. Avant cela, une intervention puis une passe judicieuse de Gonalons avaient permis de trouver le jeune milieu offensif. Superbe action. Mais tout cela aurait n’être qu’un fantasme, si Ruddy Buquet n’avait pas fait preuve d’une "très grande intelligence", car voilà: il y avait faute sur Gonalons (un gros tampon de Sertic) et l'arbitre aurait pu siffler, mais il a laissé jouer.

 

Les commentateurs adorent ça. C’est, à leurs yeux, le comble de la subtilité arbitrale. Rendez-vous compte! L’arbitre voit faute, mais ne siffle pas. Et pourquoi ne siffle-t-il pas? Parce qu’il a également vu qu’il y avait un bon coup à jouer… Alors il a laissé l’avantage. Ainsi, Ruddy Buquet a bien mérité sa minute d’éloge à la mi-temps: il ne s’est d’ailleurs pas contenté de permettre à Lyon de marquer, il a approfondi la réflexion (touchant alors au génie) jusqu’à sanctionner Sertic, après le but, d’un carton jaune mérité. Grégoire Margotton était sincèrement ébahi, et semblait fier de faire sa part du travail dans la lourde tâche de rendre aux arbitres tout le mérite que nombre de ses confrères leur enlèvent systématiquement.

 

 

 

 


Éloge suspect

Il n’est pas certain qu’on puisse montrer, dans le commentaire footballistique, davantage de condescendance. La flatterie est trop systématique, trop enthousiaste, suspecte. Le contraste entre l’ampleur de l’éloge et la normalité de la décision de l’arbitre est vraiment dérangeant.

 

En revenant à la faute, l’arbitre ne fait rien d’autre que ce qu’il fait tout le temps: regarder et le jeu et les joueurs. Alors c’est vrai que ça se voit bien, dans ce cas, puisqu’il a explicitement et visiblement tenu compte des deux pour prendre sa décision – mais l’intensité de l’admiration questionne. Pourquoi cette pertinence-là intéresse-t-elle autant les commentateurs? C’est pourtant une décision assez confortable, presque facile à prendre – beaucoup plus simple à prendre que si la possibilité de laisser l’avantage et de revenir à la faute n’existait pas.

 

Si une faute n’était "sanctionnable" qu’immédiatement ou jamais, quel terrible cas de conscience! Là, les arbitres auraient beaucoup de mérite – le leur, celui qui est au cœur de l’arbitrage: celui d’interpréter et de faire un choix alors que d’autres seraient possibles. Mais c’est évidemment là qu’ils se feraient fracasser – parce que l’on jugerait, encore et encore, qu’ils n’ont pas pris la bonne décision.

 


Éloge manquant

Retour à la normale en seconde mi-temps: une faute bordelaise commise sur la ligne de la surface de réparation a donné lieu à un coup franc plutôt qu’à un penalty (qui pouvait confortablement être sifflé), et c’est redevenu la fête habituelle de l’arbitrage: approximations dans la mention des règles, multiplication des ralentis consacrés à décrier la décision prise, impatience insupportable – finalement Ruddy Buquet met le rouge approprié puisqu’il y a eu annihilation d'une action de but, mais on parle de "dernier défenseur", du penalty qu’il y avait en réalité...

 

En bref, là où l’arbitrage mériterait, de la part des commentateurs, respect (puisque c’est difficile) et précision (puisqu’il y a une règle à interpréter), il ne leur vient absolument pas à l’idée de le flatter (courage de la décision, sang-froid face aux protestations contradictoires des joueurs…). Et si ça ne vient pas à l’idée, c’est que l’arbitre n’est valorisé que lorsqu’il a pris ce qui semble être, du point de vue du ralenti ou du désir des commentateurs, la "bonne" décision.

 

Ce n’est pas son travail, sa psychologie ni ses efforts qui sont valorisés, c’est la conformité à "ce qu’il fallait faire". La condescendance s’explique alors facilement: laisser jouer puis revenir à la faute est la vertu préférée des commentateurs, non pas parce que c’est subtil ou courageux, mais parce que l’arbitre, dans ce cas, fait tout ce qu’il fallait faire et n’a pas eu à trancher, il a bien joué le rôle qu’on aimerait donner aux arbitres, il a fait plaisir à tout le monde. Cette valorisation est un alibi pour ne pas être accusé de critiquer systématiquement. Alibi d’autant plus facile à formuler que la règle est facile à retenir.
 

Réactions

  • dugamaniac le 24/12/2014 à 14h35
    Franchement je trouve que le procès que vous faites aux commentateurs dans ce cas est digne du procès que certains commentateurs font aux arbitres.

    Coupez le son ou mieux allez au stade.

    Il a juste signalé un bon choix d'arbitrage, on va pas faire comme si il n'existait pas l'arbitre, lui aussi il a un maillot et la passion.

    Moi j'ai cru qu'il était humoristique l'article au début.

  • Corben Gallas le 24/12/2014 à 15h21
    Nan mais en gros l'article dit que féliciter l'arbitre pour de "bonnes décisions", ça reste porter un jugement sur la qualité de son arbitrage, ce qui - même si c'est un jugement apparemment positif - reste comparable à tous les jugements négatifs dont on est régulièrement abreuvé et surtout ça entretien l'idée que le commentateur dispose du savoir ultime en matière d'arbitrage et que ça lui confère le droit de distribuer les bons et (surtout) les mauvais points.
    C'est pas un procès fait à Margotton, l'exemple de Stéphane Guy qui se paluche sur les arbitres anglais qui laissent jouer les duels aériens sans siffler faute aurait pu être pris à la place pour une démonstration identique.

  • sansai le 24/12/2014 à 17h09
    Les félicitations surjouées pour l'arbitre, avec de longues minutes passées à l'enduire de confiture pour UNE décision, et mieux se le goinfrer cinq minutes plus tard pour des décisions tout aussi légitimes, ou tout du moins compréhensibles, ont le don de m'agacer prodigieusement moi aussi.

    D'autant qu'ils ne se réfèrent pas tant aux règles qu'à leurs petites marottes : que l'arbitre dusse laisser jouer, ça fait partie de leurs obsessions compulsives (obsession qui culmine chez Stéphane Guy et ses arbitranglais, mais en aucun cas Margotton ne rame à contre-courant sur ce sujet comme sur aucun autre).

    C'est pas tant que ce soit régulier d'un point de vue des règles qui leur plaît, c'est que ça aille dans le sens de leur jeu de règles imaginaires, fantasmé, dans le sens de la façon dont les arbitres devraient faire selon eux, pas de ce que les arbitres sont réellement censés faire.
    Et ça aussi, c'est prodigieusement agaçant.

  • xTieum78x le 24/12/2014 à 17h18
    Pas fan de votre masturbation intelectuelle.
    Vu comme les arbitres mangent en général , j'trouve plutot raffraichissant d'entendre des journalistes souligner parfois leurs bonnes décisions.

  • sansai le 24/12/2014 à 17h50
    Non, c'est juste hypocrite.

  • Safet le prophète le 24/12/2014 à 20h03
    Et c'est surtout pour pouvoir mieux les enfoncer ensuite... " voyez, on les critique, mais quand ils prennent de bonnes décisions, on le dit aussi ! "
    Il est bien évident que dire qu'un arbitre a pris la bonne décision, c'est sous entendre qu'il pourrait en prendre une mauvaise. L'intention est donc relativement identique : juger le jugement.
    Quand on se souvient qu'il est considéré par certains ici même que critiquer une décision arbitrale est un appel au lynchage des arbitres du dimanche et limite condamnable devant un tribunal, il est plutôt rassurant de lire quelque chose de cohérent sur le sujet.

  • Loul le 25/12/2014 à 04h03
    Le pire dans les commentaires sur les décisions d'arbitrage est que bien souvent ont jugera la conformité de la décision arbitrale au 46ème ralenti (ce qui en soit est déjà confondant), sans jamais prendre en compte le point de vue... physique de l'arbitre.

    Entendre les commentateurs hurler à la main (volontaire) dans la surface quand l'arbitre est masqué pour ensuite l'entendre conspuer pour son mauvais jugement est à se taper la tête contre sa télévision.

    On peut discuter d'un arbitrage, on peut même le critiquer à mon sens, mais pas n'importe comment, pas de façon indifférenciée et débile.

    Déjà commencer par aller lire les règles, à les rappeler à l'antenne au lieu de propager ces notions réinterprétées sans queue ni tête (le dernier défenseur...). Ensuite considérer la difficulté de prise en compte de la situation par les arbitres, puis envisager l'interprétation, l'appréciation de la règle et considérer qu'il puisse y avoir des positions divergentes (combien de fois parle -t-on de faute sifflable ? ou convient-on en regardant un match qu'une décision opposée n'aurait rien de scandaleux ?).
    Après seulement on peut envisager une critique (positive ou négative) avec mesure... mais évidemment on est à des lustres de telles pratiques.

    Il est du reste dommage fasse à la médiocrité généralisée de la connaissance des commentateurs quant aux règles du jeu (au nombre desquels pas mal d'anciens joueurs internationaux, ce qui laisse quand même entrevoir un moyen d'action pour limiter les protestations débiles sur les terrains... c'est-à-dire à mettre en place des tests annuels de connaissance de lois du jeu pour que sa licence soit validé...) il n'y ait plus d'arbitres (en exercice ou ancien) à l'antenne même si par le passé certains se laissaient aller à étaler leur égo délirant ou à débiner leurs confrères en tombant dans les mêmes travers idiots que nous dénonçons... au moins certains contribuaient à rappeler aux professionnels du commentaires que les lois du jeu n'étaient pas le produit de leurs croyances sédimentées mais bien un corpus de règles que doivent interpréter le corps arbitral.

  • Charterhouse11 le 25/12/2014 à 15h10
    Même si je comprends l'idée générale du papier (et l'argument de Safet "pour mieux les enfoncer ensuite" n'est pas idiot), je trouve aussi cet article un peu "jamais content".

    Sinon, concernant ce passage de l'article :
    "(...) finalement Ruddy Buquet met le rouge approprié puisqu’il y a eu annihilation d'une action de but, mais on parle de "dernier défenseur"".

    De mémoire Margotton et Carrière parlent d'action de but annihilée. Et qqs mns plus tard, dès que Carrière, dans un moment d’égarement, parle de "dernier défenseur", Margotton le reprend directement derrière. Attention aux faux procès donc.

  • Lucarne Opposée le 26/12/2014 à 12h28
    Juste un détail.


    "finalement Ruddy Buquet met le rouge approprié puisqu’il y a eu annihilation d'une action de but, mais on parle de "dernier défenseur", du penalty qu’il y avait en réalité..."

    Sauf que c'est justement l'aspect "dernier défenseur" qui est retenu par le corps arbitral (voir J+1)

  • Pascal Amateur le 26/12/2014 à 14h06
    N'empêche, c'est très très bien arbitré.

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