Malgré la victoire et trois points bienvenus qui mettent les Bleus sur de bons rails, les motifs d'inquiétude ne manquent pas pour le staff français. Les difficultés rencontrées par la France ont parfois rappelé celles entrevues lors de l'échec tchèque il y a quelques mois. Néanmoins, cette confrontation reste un match de reprise pour la majeure partie des joueurs du groupe. La rencontre contre le Japon devrait fournir de nouveaux enseignements, même s'il y a de fortes chances que cette Colombie là s'avère être, au final, l'adversaire le plus coriace des Bleus lors de ce premier tour… Le match Contrairement à la mauvaise habitude prise ces derniers mois, c'est avec détermination que les Bleus ont entamé la partie. Ainsi, après dix minutes de jeu, Henry s'était déjà présenté à deux reprises devant Cordoba, le portier colombien, en envoyant une balle à deux mètres du poteau au bout d'à peine deux minutes de jeu, avant d'effleurer de la tête un bon coup-franc de Pedretti. Très vite pourtant, les Colombiens répliquaient. Evoluant avec justesse, privilégiant la vitesse dans les enchaînements, les sud-américains perturbaient l'arrière-garde des Bleus. Velasquez bénéficiait ainsi d'un bon coup-franc à trente mètres, qu'il expédiait à quelques centimètres du poteau de Coupet, d'un puissant extérieur du droit (11e). Dès lors, le match s'équilibrait progressivement, sans qu'aucune des deux équipes ne parvienne à se procurer d'occasions véritablement dangereuses. Cissé bénéficiait bien de deux ballons chauds dans la surface, mais il manquait sa reprise dans un premier temps, avant d'expédier une tête, pourtant à bout portant, à cinq bons mètres du cadre (25e et 26e). Quelques minutes plus tard, l'Auxerrois frappait de nouveau la balle du crâne, mais n'appuyait pas suffisamment son geste pour espérer ouvrir le score. Finalement, c'est une situation anodine qui faisait basculer le match. Un débordement de Wiltord sur l'aile droite, un centre peu appuyé et détourné de la main par un défenseur colombien dans sa surface : Henry avait l'occasion d'ouvrir la marque sur penalty, ce qu'il faisait d'un paisible intérieur du droit (39e). Les Bleus rentraient donc au vestiaire avec un but d'avance, qui reflétait assez peu le déroulement d'une première mi-temps dans laquelle ils avaient eu de grandes difficultés à construire le jeu. Les 45 dernières minutes confirmaient d'ailleurs le malaise perçu lors des 45 précédentes. Visiblement remontés, les Colombiens appuyaient sur l'accélérateur, confisquaient le ballon à des Bleus essoufflés et multipliaient les offensives. C'est surtout Lizarazu qui souffrait sur son côté droit, Becerra utilisant sa vitesse pour déborder à plusieurs reprises le petit basque. Ces jolis mouvements s'avéraient néanmoins infructueux, puisque Coupet n'avaient que rarement l'occasion de protéger sa cage sur des tentatives cadrées. Au bout d'une heure de jeu, Pirès remplaçait Kapo, et apportait un peu de sang frais à l'animation bleue. Mais l'éclaircie était de courte durée. Les dix dernières minutes étaient même totalement dominées par des sud-américains flamboyants. Une talonnade, suivie d'un extérieur du droit de Bedoya permettait à Aristizabal de s'offrir une belle reprise de volée, que Coupet détournait d'une manchette avec un poil de réussite (85e). Quelques minutes plus tard, le portier français voyait un missile involontaire de Cordoba atterrir sur sa transversale. Et les Bleus passaient finalement le temps additionnel dans leurs 18 mètres, pour faire face à des vagues jaunes aussi déterminées qu'inefficaces.

Les dérives du jeunisme : Sepp Blatter interprète des chorégraphies de NTM avec Sylvain Wiltord.

La nalyse Hier soir, les Bleus ont évolué dans une configuration assez proche de celle qui était la leur lors du carton contre l'Egypte. En l'absence de Zidane, c'est donc Kapo qui était placé sur le flanc gauche du 4-4-2 santinien, tandis que Wiltord jouait son rôle de piston dans le couloir droit. A la récupération, le coach français avait également reconduit le duo Pédretti-Dacourt. Finalement, ce schéma de jeu éprouvé contre l'Egypte s'est à nouveau avéré éprouvant pour les nerfs, la performance des Bleus ayant été aussi décevante que lors du dernier match. Faiblesse dans l'animation, lenteur dans la transmission, manque de tranchant sur les contre-attaques… On note qu'une fois de plus, comme contre la République Tchèque, les Bleus se sont trouvés en grandes difficultés face à une équipe bien regroupée dans l'entre-jeu, évoluant avec agilité et précision dans les passes courtes. Exilés sur leurs côtés, Kapo et Wiltord n'ont pas pu apporter le liant indispensable au bon fonctionnement du milieu de terrain français. Même si le Gunner a bien mieux combiné avec son latéral sur le côté droit que l'Auxerrois avec Lizarazu. La question de la complémentarité entre Henry et Cissé est d'ailleurs une nouvelle fois posée, tant les échanges entre les deux attaquants ont été peu productifs. Les gars En défense, on peut souligner le bon match de la charnière centrale. Mexès a réussi deux ou trois bons jaillissements en début de match, et a soigné sa relance, ce qui n'est pas inhabituel chez lui. Il a néanmoins été parfois pris de cours par la rapidité des attaquants colombiens, ce qui lui a valu un carton jaune en milieu de match sur une échappée colombienne. Sur les côtés, Thuram a été sérieux, mais n'a pas eu la même opposition que Lizarazu, au four et au moulin en seconde période face à la déferlante colombienne. Le petit basque est apparu en bonne condition physique, mais parfois un peu brouillon dans son placement. Au milieu, Pédretti a été transparent. Souvent mal placé, le jeune sochalien n'a que trop peu récupéré de ballon. Son apport offensif a par ailleurs été bien moindre que celui de Dacourt, irréprochable, même s'il a parfois eu tendance à trop porter le ballon. Sur son côté gauche, Kapo a été assez fébrile. L'Auxerrois est encore un peu tendre, et on voit mal comment il pourrait résister à la concurrence de Rothen, qui a finit le championnat en pleine bourre. Devant, Henry a réalisé une grande partie. Incisif dans ses courses, inspiré dans ses dribbles, le Gunner a démontré qu'il était en grande forme et plus que motivé par cette compétition. Un peu trop même, si l'on en juge par un méchant tacle asséné à un milieu colombien , qui aurait pu lui coûter un peu plus qu'un carton jaune. Quant à Djibril Cissé, il a beaucoup tenté dans son style, mais ses chevauchées ont trop rarement débouché sur des occasions franches. On attend mieux du jeune buteur bourguignon.

Et pendant ce temps-là, Pascal Nouma cherche un club…

Le match de TF1 Ce qu'il y a de bien avec Thierry Roland, c'est que l'on sait très rapidement s'il est dans le match ou non. Et hier, il était en grande forme. Le duo venait à peine de prendre l'antenne que notre homme annonçait l'hymne de la Fifa en lieu et place de l'hymne colombien. Le commentateur vedette s'imaginait sans doute que les sud-américains plaçaient la main sur leur cœur pour saluer la plus haute instance du football mondial. Après 25 minutes de jeu somme toute calmes, Thierry Roland profitait d'un incident de jeu pour nous interpréter sa spéciale, la lecture dans les pensées du joueur, Henry en l'occurrence : "Il n'est pas loin de penser que l'arbitre ne voit que ce qu'il veut bien voir". A moins que Thierry Roland ne parle désormais de lui à la troisième personne… Son acolyte lançait quant à lui sa lubie du jour et profitait de chaque erreur d'appréciation d'un nouvel arrivant chez les Bleus pour dénigrer "les jeunes" en général ("qui en font trop" alors qu'avec "les anciens, les passes arrivent") et Djibril Cissé en particulier, "qui doit travailler" (12e minute) et qui "a encore des progrès à faire" (25e) –notez la nuance. Le pire, c'est qu'il a presque raison. Les deux petites observations Coupet ovationné par Gerland. Autant que Drogba lors d'OL-Guingamp, c'est dire. Le gros avantage avec Arsène Wenger au commentaire, c'est qu'on entend nettement moins souvent Pascal Praud sur le terrain.