Bilan 2000/01 : le court-circuit de Monaco
Ce n'était pas l'année de Monaco. Montrée du doigt comme une grande laverie d'argent sale, la principauté n'a pas vu son équipe de football raviver ses couleurs. Avec ses psychodrames internes, ses fractures sociales, sa hiérarchie obscure, le champion en titre n'a effectivement brillé en rien et ses stars elles-mêmes sont restées dans l'ombre. La saison fut définitivement ratée au moment de la défaite en finale de la Coupe de la Ligue, mais tout y avait auparavant concouru.
Le procès du recrutement a conclu à la responsabilité des dirigeants de l'ASM. Ceux-ci ont d'abord très mal géré les suites de l'affaire OM-Monaco, laissant aux joueurs concernés l'impression (justifiée) qu'ils les avaient abandonnés. Ils ont ensuite tout aussi mal assumé les départs de Lamouchi, Trezeguet, Barthez et Sagnol, départs en lesquels tout le monde a voulu voir les raisons de l'échec. Pourtant, avec cet effectif, il y avait de quoi faire (mieux que 11e en tout cas…).
Au bout du compte, ce groupe est aujourd'hui considérablement dévalué, et quelques-uns de ses vedettes sont sur le départ. Quant à ceux qui espéraient franchir des paliers sur le Rocher, ils en sont pour leurs frais: Nonda, Christanval et Dabo ont plutôt fait un pas en arrière, Porato deux, Jurietti, Gallardo et Giuly un de côté.
Etrange propension ce de club à sa fâcher avec ses meilleurs éléments : les absents ont toujours raison, et les partants aussi. La saison se conclut sur les diatribes de Da Costa et de Simone (qui ne peut rester plus de deux ans dans un club sans semer un peu la discorde). Même Gallardo, qui a sagement attendu la fin de la saison, exprime son amertume. Leurs propos font échos à ceux de certains anciens du club, comme Barthez ou Tigana qui se sont montrés sévères cette année. Claude Puel a peu de chances de survivre à cette agitation.
Mis en cause indirectement dans une affaire des faux passeports qui le laisse étrangement indemne, Campora semble en fin de règne, incapable d'assumer ses ambitions d'installer Monaco dans l'élite européenne, incapable de communiquer, que ce soit avec son staff, ses joueurs ou les médias. Ses positions de pouvoir, aussi bien dans la Principauté qu'à la Ligue, lui valent des inimitiés croissantes et leurs altesses pas très sérénissimes pourraient envisager une révolution de Palais. On a parlé un instant de Charles Biétry, mais il semble que l'idée ne soit pas allée très loin. Dommage, parce qu'avec un tel attelage, on aurait rigolé.
L'ASM a moins que jamais suscité l'enthousiasme de son public famélique, et dans les saisons creuses, l'équipe de la Principauté apparaît à nouveau comme une anomalie. Noël Le Graët recommence d'ailleurs à demander que l'ASM, lorsqu'elle obtient une qualification européenne, ne prenne plus la place d'un club "français" (*). Ce n'est pas très charitable, mais qui va vouloir faire la charité à Monaco?
Monaco finit à la plus mauvaise place en D1 depuis sa remontée en 1978. Ce n'est pas la confiance qui va régner en début de saison prochaine, et pour le moment c'est l'incertitude, aussi bien pour l'effectif que pour le management sportif. Mais les "rouge et blanc de travers" sont habitués à rebondir, même si ça fait toujours un peu mal.
(*) Dans ce cas de figure, l'UEFA attribuerait une place à l'ASM, hors quota français, ce qui en libérerait une autre au classement.
La fiche de synthèse
= Puel devrait hausser le ton. Pas pour se faire respecter par ses joueurs, mais pour qu'on entende ce qu'il dit.
= Campora : une saison pour finir en slip dans les vestiaires, une saison pour aller se rhabiller en tribune.
= Le club annonce 9000 spectateurs de moyenne. Ils étaient dans l'angle mort des caméras ?
= Pourquoi les anciens Monégasques sont-ils si méchants avec leur ancien club ?
= Le sort s'acharne sur Martin Djetou : au moment où il est enfin sélectionné en équipe de France, il se blesse.
= La chance s'acharne sur Philippe Christanval : au moment où il ne va plus être sélectionné en équipe de France, il se blesse.
= Arithmétique : sachant qu'ils ont encaissé 50 buts, quel montant le club peut espérer pour le transferts de ses défenseurs centraux ?
= A quand l'hymne officiel du club chanté par Stéphanie pour relancer le club ?