Adios Niño
Passe en retraite – L'attaquant espagnol Fernando Torres a annoncé qu’il mettait un terme à sa carrière. Une aventure qui venait d’avoir dix-huit ans et qui restera empreinte d’une infinie douceur.
Un grand joueur qui annonce la fin de sa carrière provoque toujours un petit pincement au cœur de l’amateur de foot. Un vague à l’âme l’envahit sur l’air de la complainte du temps qui passe. Avec le regret de n’avoir pas assez profité des moments procurés par le joueur en question.
Dans le cas de Fernando Torres, ce regret est décuplé par le fait que son apogée a pris fin très vite, avant même d’atteindre l’âge où ses pairs pratiquent généralement leur meilleur football. El Niño a en effet connu en plein milieu de sa carrière un spectaculaire déclin, une longue période sans inscrire le moindre but. Un passage à vide physique, puis sans doute psychologique, dont on a vainement attendu l’issue avant d’admettre que le meilleur était déjà passé.
Armoires à trophées
La fin d’une carrière est l’occasion de clôturer les comptes et d’établir un bilan. Le palmarès de Fernando Torres dresse tout ce qu’un footballeur de haut niveau rêve de remporter: la Coupe du monde, la Ligue des champions, l’Euro, la Ligue Europa. Des titres où, exception faite de l’Euro 2008, il n’a que partiellement apporté sa contribution au sein d’équipes où il n’était plus titulaire – non sans parfois se payer le luxe de marquer en finale.
En fait, la carrière de Fernando Torres ne se mesure pas seulement à ses titres et au nombre de buts inscrits, mais surtout à l’affection que lui ont porté ses fans et supporters. Fernando Torres était un joueur éminemment attachant. L’annonce de sa retraite a déclenché de nombreux témoignages de sympathie à travers le monde, y compris à Liverpool, en dépit de la trahison qu’il commit lors de l’hiver 2011. Il y restera The Kid, l’avant-centre ”iconique” qui a marqué de manière indélébile son passage chez les Reds.
Style à part
On retiendra bien évidemment ses fameux buts, ceux marqués de son allure, faits d'incursions subtiles et de frappes du pied droit qui portent sa signature. Parmi eux, le ballon qu'il pique au-dessus de Jens Lehmann lors de la finale de l'Euro 2008, non sans avoir piégé au préalable la couverture d'un certain Philipp Lahm.
Son tout premier pion avec les Reds face à Chelsea également, qui contient en substance l'aventure qui allait devenir la sienne sur les bords de la Mersey. Comment oublier sa frappe pleine lucarne lors de ce quart de finale de Ligue des champions en 2008 face à Arsenal? Et tant d'autres, tous empreints d'une beauté pure et d'une certaine candeur.
Parce que la carrière de Torres a tout de l'histoire de l'amour que l’on porte à un enfant sage à qui on pardonne facilement. Il restera cet enfant chéri, dont on oubliera les moments d'errance. Ce temps qui a cette grande qualité d'effacer les souvenirs douloureux et de retenir surtout les doux instants, ce temps qu'il devait rattraper lorsqu'il est retourné à l'Atlético en 2015, ce temps sera désormais son plus fidèle allié. Il n'y a plus rien à corriger, plus rien à pardonner; juste à se souvenir.