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Un bon polder

L'équipe de France a disposé du pays de Gaal sans trop forcer, mais avec une belle aisance et une cohésion qui rendent raisonnablement optimistes pour juin prochain • La nalyse • Les gars

le 6 Mars 2014

 


Difficile de dire de quoi l'équipe de France a été dans la continuité avec cette victoire sereine, ses meilleurs moments depuis la prise de fonction de Didier Deschamps ayant plutôt été des coups de folie. Pour l'esprit de novembre, on repassera: s'il y a un héritage da la victoire face à l'Ukraine, il faut le voir en transparence, dans un sentiment de cohésion bien plus que dans un engagement qui est resté relatif – rendu inutile par l'opposition souvent symbolique des troupes de Van Gaal, peu disposées à l'invasion. Avec une seule occasion nette, par le tir croisé de Van Persie (30e), il a suffi d'un peu de sérieux défensif pour conserver l'avantage acquis en moins de dix minutes après la demi-heure de jeu.
 

Il faudra donc revoir les Bleus dans des circonstances plus tumultueuses – celles de la compétition – pour confirmer l'idée que leur assise tactique s'est consolidée autour de ce 4-3-3 à peine remanié par la première sélection de Griezmann et la titularisation de Mangala. Pas réellement flamboyante, mais méchamment efficace en contre, cette équipe de France a surtout évité de dilapider un capital confiance tout neuf.
 

 

Karim Benzema Pays-Bas
 

 

La nalyse : un cheval de 4-3-3

Les Dé-Managers – Pendant quelques minutes, un peu trop longues au goût du public, on s'est demandé si le projet de Didier Deschamps était de laisser les Néerlandais faire une passe à dix à trente mètres du but français. Le coup de gueule du sélectionneur et la remontée du bloc ont apporté un premier élément de réponse: même si la défense était parfaitement en place, ne laissant aucune possibilité aux Oranje, l'objectif était de jouer un peu plus haut... tout en laissant venir l'adversaire.
 

Si la présence de Wesley Sneijder permet de fluidifier le jeu, il n'y avait pas de Robben pour créer le déséquilibre. Or, comme le meneur de jeu de Galatasaray était bien coupé de ses partenaires et que le travail de coulissage défensif du trio du milieu n'a pas souffert de la moindre fausse note, compensant ainsi quelques duels perdus çà et là, on était plus près de la menace fantôme que de la revanche des Sith. Le seul vrai danger est venu des côtés, avec quelques un-contre-un remportés par Boëtius et Promes en tout début de match. En extrapolant ce que serait la même équipe avec Arjen Robben à la place du second, on pouvait légitimement avoir quelques craintes. Heureusement, une fois le bloc remonté, Evra et Debuchy n'ont eu que des situations aisées à gérer.
 

Seul dispositif viable pour peser offensivement avec un tel onze sur le terrain – comme le montrera le reste de la partie –, le 4-3-3 de possession néerlandais a été aspiré par le 4-3-3 réactif tricolore. Une stratégie d'autant plus efficace quand Benzema joue les contre-attaques comme il le faisait sous José Mourinho, et que les ailiers Griezmann et Valbuena peuvent prendre la profondeur dans le dos des latéraux. Pas à son poste, puisqu'il évolue désormais généralement en sentinelle à l'Ajax, Daley Blind aura d'ailleurs vécu un calvaire à gauche, ses erreurs de placement trahissant son changement de réflexes.

 



 

Létale en quelques passes, l'équipe de France aura vu la qualité de ses contres magnifiée par la faiblesse défensive des Pays-Bas. Aucune individualité ne sera sortie du lot sur la durée – hormis peut-être Matuidi, infatigable et décisif sur les deux buts – mais l'ensemble a affiché une parfaite cohérence, dans le sérieux (pendant une mi-temps) comme dans une certaine léthargie provoquée par l'abandon adverse (après la pause, voire après la sortie de Strootman). Il serait dangereux de tirer trop de conclusions sur la foi d'un tel test, face à une équipe pas au complet et qui a tendu le bâton pour se faire battre, mais l'unité collective va dans le bon sens.
 

Parmi les points positifs, il faut évidemment souligner la qualité du travail de Karim Benzema, dont l'explosivité sans ballon et la vivacité avec en font un attaquant de classe mondiale. Le match de Yohan Cabaye, premier relanceur dans un rôle de false 6, présente également un intérêt, au niveau de la production, bien sûr, mais surtout quant à l'idée que Didier Deschamps se fait du Parisien. Les prestations solides (Pogba) et décisives (Matuidi) de ses compères du milieu, pas étrangères au fait qu'ils aient évolué dans un rôle semblable à celui occupé en club, laissent à penser que le trident titulaire dans l'entrejeu est tout trouvé. Et comme la défense s'est montrée sereine, on se dit que la partie s'est déroulée selon le plan prévu, sans qu'un problème précis n'émerge. À quelques mois d'une Coupe du monde, l'impression est mesurée, mais positive.
 

 


 

 

Les gars

Capter un corner trop long (14e), s'interposer sur le tir à angle fermé de Van Persie: le stage détente et oxygénation de Lloris s'est bien passé.


En intervenant très justement, dans des conditions extrêmes, devant l'attaquant mancunien (54e et 85e), Mangala a facilité la tâche à son gardien. De quoi disputer à Sakho la place de numéro 3 en défense centrale? Son compère Varane a une nouvelle fois confirmé qu'il pouvait incarner le retour de l'élégance dans la défense centrale tricolore. On sait qu'on ne peut rien gagner sans un Platini ou un Zidane, mais l'adage vaut peut-être aussi pour les Bossis et les Blanc.
 

Le bon match tactique de Debuchy conforte sa position personnelle et semble contribuer à l'équilibre de l'équipe, à l'image d'apports offensifs et défensifs bien répartis. Évra ne peut pas prétendre à une telle appréciation, mais il peut encaisser tout genre de coups: les taquets et les vents de ses adversaires, les moqueries des autres. Et mine de rien, il est à l'amorce des deux buts.
 

Il avait été tellement (et si soudainement) porté aux nues après France-Ukraine que l'on pouvait craindre de l'en voir redescendre aussi vite. Mais Cabaye a tenu son rôle de régulateur avec aisance et quelques coups de pattes bénéfiques.

Matuidi, quoi qu'il arrive, sera toujours un problème à régler pour qui affrontera les Bleus. Il a le volume de jeu d'un hangar d'aviation, alors s'il se met à faire des passes décisives du droit et à marquer des buts acrobatiques... Pogba a pu être plus en demi-teinte à son côté, cela n'a pas porté à conséquences. Un peu de déchet dans son jeu long, mais il trouve Griezmann pour une occasion aurait pu faire mouche (52e).
 

L'équipe de France, c'est son équipe. Cela paraît improbable, mais on n'a peut-être pas fini de lire l'histoire de Valbuena en bleu. Une passe décisive, une mobilité bienvenue et bien d'autres services rendus. Un peu intimidé au début, Griezmann s'est mis dans le (grand) bain en combinant efficacement avec ses partenaires d'attaque et en ne craignant pas de se porter devant le but. Il s'est épargné une enflammade médiatique en se gardant de marquer, mais son aile de pigeon pour Matuidi est déterminante sur le premier but.
 

Son but relève de la magie des grands attaquants: son déplacement lui assure une position de frappe parfaite et, sans chercher à donner beaucoup d'angle, la puissance de sa reprise est fatale. Non seulement Benzema a constitué un danger constant, mais en plus il a su faire jouer ses coéquipiers. Du coup il s'est offert une petite sieste avant d'être remplacé.
 

Sans faire d'étincelles, Digne a étrenné sa première sélection tranquillement. Ribéry s'est un peu laborieusement mis dans le rythme avant d'allumer quelques mèches. des autres entrants – Rémy, Sissoko, Sagna et Giroud –, c'est ce dernier qui s'est le plus fait remarquer, notamment pour offrir un bon coup franc à Cabaye.
 


Le titre est de Mama, Rama & Papa Yade

 

Réactions

  • Luis Caroll le 06/03/2014 à 13h33
    "Perso je relis chaque phrase pour me délecter de l'intelligence de cette prose."
    Ca veut dire quoi Jizz en anglais déjà ? *smiley*

  • Bouderbala le 06/03/2014 à 13h48
    De façon général, j'ajoute que je suis devenu un peu psychopathe de ce que les Anglais appellent le "Plain English". Au départ ça ne s'applique qu'à l'anglais, donc, mais dans bien des cas, la clarté en français gagnerait à suivre les principes du "Plain English". On doit, uniquement à l'écrit, proscrire la forme passive, faire des phrases courtes, et globalement nourrir une forme d'expression affirmative ("assertive").

    Sinon si ça marche pour les Anglais, ça devrait marcher pour parler football, non ?

    Ça paraît débile mais ça rejoint ce que tu disais. Quand on écrit, on se laisse embarquer par les idées et ce n'est qu'une fois le texte imprimé - comme toujours - que l'on se met à la place de celui qui le découvre.

    Alors relisez-vous merde ! Et pis c'est marre, bordel.

    Bouderbala, apprenti forumo-linguiste
    (en plus je déteste les pinailleurs de l'orthographe sur les forums. Allez-y, frappez maintenant)

  • Radek Bejbl le 06/03/2014 à 13h57
    @ Bouderbala : C'est tout une gymnastique qu'on essaie de faire au mieux. Il faut jongler entre : être compréhensible, parler tactique (ce qui est souvent chiant dans l'absolu) et mettre un peu de style/fun dans l'écriture. Mais tu fais bien de le signaler, le côté tiroirs et analogies c'est mon défaut assumé [Jizzkov c'est d'utiliser des mots inconnus, le troisième fait des anglicismes... pour le dernier je cherche] qui doit rester à peu près maîtrisé malgré tout.

    D'ailleurs dès qu'on est sur cette "niche" tactique, on peut vite partir sur du très conceptuel. Il suffit de se plonger un peu dans le sujet pour utiliser machinalement des false machinchose et voir des figures géométriques partout sur le terrain. Ce qui peut être très pratique pour communiquer entre membres de cette secte mais beaucoup moins avec des gens normaux.

    (Sachez qu'on est tous vachement mieux coiffés que Vincent D. donc ça compense)

  • Pascal Amateur le 06/03/2014 à 13h58
    "Bouderbala, apprenti forumo-linguiste"

    Je dirais plutôt "linguo-forumiste".

  • Nagrom le 06/03/2014 à 14h57
    Ben moi les Demanagers me ravissent toujours autant. Je trouve le côté conceptuel assez bien dosé (il faut bien aller au-delà du "4-4-2 ou 4-3-3 ?" tout en évitant de partir dans l'abstraction totale en effet, exercice pas évident), et le seul reproche que je fais est la présence un peu trop prononcée d'anglicisme pas toujours indispensables, mais on en a déjà parlé (cf le false-6, qu'est-ce que l'expression a de plus que "faux 6" ?).
    Mais vraiment, c'est bieng, merci et continuez !

  • Nagrom le 06/03/2014 à 14h58
    (anglicismes)

  • Pascal Amateur le 06/03/2014 à 14h59
    En plus, j'arrive à appliquer les schémas tactiques sur ma femme ! Continuez, les gars.

  • Matu-Verratti-Vieira-Touré-Clément-Cearà le 06/03/2014 à 15h17
    Folle-6, c'est pas un terme réservé à Vampeta ?

  • Coach Potato le 06/03/2014 à 17h21
    Le voyage au bout de l'ennui.

    Ça a débuté comme ça. Moi, j’avais jamais rien dit sur le style. Jamais. C’est Maurice qui m’en a fait parler. Quitte à rien foutre de l'après-midi, on serait mieux à glander en terrasse, qu'il a dit. En plus, la place de Clichy, c'est l'endroit idéal, ajouta Maurice en me poussant son coude dans les côtes flottantes. Pour sûr, le défilé des jolies filles ne cessait pas ; ça m'avait toujours frappé cette faculté de se désenmitoufler aux premier beaux jours.
    - Les belles plantes captent tout de suite l'allongement de la durée d'ensoleillement et hop, elle épanouissent. La parisienne est malheureuse comme un pélargonium en pot qu'il faut mettre hors gel l'hiver. C'est au printemps qu'elle prend tout son sens, Bardamu !
    - Pélargonium ! T'es encore aller chercher ça où ?

    Des fois, Maurice il invente des mots qu'on connaît pas pour se donner un genre élististe dans le genre d'un type qui n'aurait rien à foutre avec nous à glander aux terrasse d'un rade, ouais. N'empêche, le Maurice, en fait de genre, il serait plutôt branquignol car jusqu'à plus ample informée, il traîne toujours avec nous.
    - Le Pélargonium, c'est un isotope du Géranium. C'est du géranium enrichi. C'est plus classieux pour embellir les fenêtres. La parisienne, son travail, en fait, c'est d'embellir Paris aux beau jours. Et les terrasse sont faites pour nous. Pour qu'on regarde défiler les parisiennes.
    - C'est sûr, c'est plus classieux qu'un viandox au comptoir avec les autres occupés à jouer au 421.
    - Tu vois Bardamu, regarder défiler les parisiennes, ça me donne envie de les suivre n'importe où. Si je voudrais lever une armée, et ben je prendrais des Parisiennes pour les faire défiler devant les terrasses des cafés au printemps.
    - Ouais mais si ta guerre elle se fait en hiver, tu leur fait distribuer du Viandox à la sortie du métro ?

    La façon qu'il m'a regardé, Maurice, avec son air élitiste, pour nous rabaisser, pour nous faire sentir qu'on comprenait moins que lui. C'est comme son niphone avec sa façon de passer ses gros doigts boudinés dessus pour faire moderne. Depuis peu, il s'était passé un truc extraordinaire. Les gens dont ce branquignol de Maurice, ils ne pouvaient plus se passer d'être modernes. Faut rester connecté, Bardamu, qu'il disait toujours.
    - Tu vois, mon vieux, si tu passes tes doigts sur un écran, il restent propres alors que si tu te lis l'Auto journal en papier, t'as les fingers tout noir d'encre. C'est plus classieux.
    - Et si tu veux lire des choses sur le foot ?
    - Facile ! Zyeutes-voir : Un polder frais. C'est intéressant. C'est à propos du match d'hier avec les hollandais.
    - Ah...
    La vie qu'ils mènent, ces gens-là. C'est écrit avec des phrases comme quand Maurice se donne des airs supérieur. J'aime pas quand il veut faire moderne. Et puis j'aime bien avoir l'odeur de l'encre sur les doigts après avoir lu l'Auto-journal. Eux, ils écrivent pas des articles compliqués. On lit les notes, on comprend tout du premier coup. N'empêche, ils ont l'air de transpirer pour l'écrire leur cadavre exquis sur la tactique. Et puis, ils ne disent pas que hollandais dans l'Auto-journal, ils disent bataves aussi quand ils veulent pas faire des répétitions avec hollandais. Même moi, je comprends ça.

    - T'as ton journal qui sonne, Maurice !
    - C'est Marcel qui nous envoie un SMS pour nous dire qu'il vient pas.
    [Couché tôt com'DAB. ManG des Madeleines. Donné envie de twweeter]

    N'empêche, si tout le monde tweetait comme notre pote @Marcel_Proust en 140 charactères, sujet , verbe, complément, des trucs simples qui se lisent vite, il y aurait plus de gens qui lisent. Même des trucs sur le foot. On expédierait tout ça vite fait et on aurait plus de temps pour regarder les Parisiennes passer au printemps. Je suis d'accord avec Maurice :
    - Ici c'est Paris, quoi !



  • Coach Potato le 06/03/2014 à 17h31
    En hommage à tous ces rédacteurs qui nous donnent notre pitance quotidienne pour qu'on puisse les critiquer après pour faire nos intéressants.

    Le bon style est celui qui sert le propos de son auteur. Enfin, personnellement, moi je trouve.


La revue des Cahiers du football