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PSG : sans cérémonie, pas sans bruit

Absents aux obsèques de Nick Broad, les joueurs du PSG ont essuyé une polémique sur les réseaux sociaux. Se sont-ils conduits de manière indécente?

Auteur : Arno P-E le 31 Jan 2013

 

 

Le quotidien Le Parisien sème le trouble dans son édition du mardi 29 janvier: contrairement à L'Équipe, qui écrit que tous les joueurs se sont déplacés en Angleterre pour la cérémonie, Arnaud Hermant nous apprend dans le journal francilien que seuls trois pros ont fait le voyage. Concert d'indignation sur Twitter, où différents journalistes, consultants et supporters condamnent l'attitude des Parisiens. Essayons de comprendre les mécanismes qui ont entraîné ces réactions.
 

En premier lieu vient l'émotion causée par le décès prématuré de Nick Broad. Les exemples de Marc-Vivien Foé et de bien d'autres célébrités, à un autre niveau de notoriété, illustrent bien le fait que plus la disparition semblait imprévisible, plus la réaction du public sera grande. Broad était jeune, en bonne santé: aussi le sentiment d'incompréhension a-t-il d'autant plus secoué le microcosme de la L1. On peut imaginer qu'en interne, le drame a frappé très durement le groupe du PSG.
 

Le club adopte alors une stratégie de communication tournée vers la sobriété: annulation de toutes les conférences de presse, minute de silence plutôt digne, réaction de joueurs sur le terrain assez discrètes. Parmi eux, seuls Ibrahimovic, et Sakho montreront un comportement particulier lors de la rencontre: moment de recueillement, et larmes.

 

 


 

C'était sans compter sur Twitter, Facebook, etc., où l'on trouve d'autres témoignages. Van der Wiel déclare "qu'il faut gagner pour Nick Broad", Sakho communique sur son site Internet et dédie la victoire contre Bordeaux à son coach. Ce sont sans doute ces hommages, a priori plus personnels, qui jetteront une lumière peu flatteuse sur la suite. Une fois mis en parallèle avec l'attitude de joueurs qui choisissent de ne pas aller à Londres, ils prennent des accents de paroles non suivies d'effets, voire d'hypocrisie.
 

L'étape suivante de l'emballement naît encore une fois sur ces fameux comptes privés-publics. Car les journalistes, eux aussi, twittent leurs états d'âme. Et sous la forme de "propos qui n'engagent pas leur rédaction", Stéphane Kohler ou Christophe Bérard, par exemple, condamnent en des termes très durs le groupe parisien ("gerbant" – "indécent, indigne"). Mais s'ils donnent un avis personnel, ce qui est le droit de chacun, ils s'expriment avec leur statut de professionnels des médias, et avec l'autorité ou l'influence que ce statut leur confère. Ils participent alors, à une échelle micro, au phénomène d'amplification de la nouvelle – avec le résultat que l'on sait: un soufflé qui gonfle, éclate et retombe, en deux jours à peine.

 

 


 


Mais plutôt que chercher des responsabilités, demandons-nous quels ont été les ressorts de cet épisode.
 

Les joueurs ont-ils commis une faute en parlant sur les réseaux?
Les comptes Twitter et les sites "personnels" relèvent d'une fausse sphère privée: les personnages publics que sont les joueurs de football donnent à leurs fans l'illusion d'une proximité. La communication y est souvent calculée, sous-traitée, donc très convenue... S'il devait y avoir déclaration, pour des raisons d'image, quelle forme pouvait-elle prendre si ce n'est des marques de tristesse, et de respect? Quel joueur aurait pu avouer qu'au fond il ne connaissait peu ou pas Nick Broad, comme cela peut se produire dans toute entreprise? Qui connaît vraiment chacun de ses collègues de travail, même s'il les croise les matins à la machine à café? L'attitude est donc attendue, et peu condamnable en soi.
 


Fallait-il que Le Parisien évite de parler du refus de se déplacer pour l'incinération d'un collègue?
Le journaliste, Arnaud Hermant, fait son travail. Et il le fait même bien puisqu'il corrige ses collègues, Alexandre Chamoret et Jérôme Touboul, de L'Équipe. Il a une info, que l'on peut juger intéressante ou non en tant que telle, mais qui, à partir du moment où elle contredit une version officielle reprise ailleurs, gagne incontestablement en pertinence. Le sujet paraît légitime. Même s'il peut entraîner de vives réactions.
 


Le comportement des joueurs du PSG est-il propre au milieu de la L1 ?
Après avoir pleuré des larmes que chacun imagine sincères, ils ont préféré rester chez eux plutôt qu'aller saluer la famille inconnue d'un collègue, à plusieurs heures de voyage. Cette attitude peu glorieuse, une fois replacée dans son contexte, ne semble pas propice à la régurgitation pour autant. De telles petites lâchetés se produisent sans doute dans toutes les entreprises.
 


Pourquoi réagit-on aussi vivement avec les footballeurs?
On peut imaginer plusieurs hypothèses. Celle d'un retour de balancier entre admiration et détestation, pour des professionnels adulés sur le terrain en cas de victoire, mais voués aux gémonies au premier écart en dehors du terrain. Ou encore, celle d'une forme de réaction épidermique à un train de vie si choquant qu'à la moindre faute de goût, on condamne ceux que l'on ne voit plus que comme des enfants trop gâtés. L'année passée a encore montré à quel point le footballeur pouvait servir de défouloir national.
 


Ce type d'emballement risque-t-il de se reproduire?
Avec la multiplication des médias autour du football, l'indécence toujours plus frappante des salaires des joueurs, et le manque de clarté entre communications spontanées et travaillées, ces épisodes paraissent inévitables. Le mélange des vies publiques et privées fait qu'après les prestations du joueur, ce sont les choix de l'individu qui se trouvent exposés. Dans ces affaires, plus que le footballeur, c'est l'humain qui se retrouve jugé et, ici, condamné. On peut donc effectivement se demander avec une certaine inquiétude comment des garçons pas toujours bien conseillés, retirés très tôt de leur cercle familial et du milieu scolaire finiront par réagir si ces phénomènes devenaient habituels...
 

Réactions

  • Fugazi le 31/01/2013 à 11h33
    Vu l'entrain de l'équipe face à Bordeaux, je pense qu'on peut dire que les joueurs étaient affectés non ?

  • jeronimo le 31/01/2013 à 11h51
    Mouais.

    En gros je suis d’accord avec l’article jusqu’à ce que je lise : « ils ont préféré rester chez eux plutôt qu’aller saluer la famille inconnue d’un collègue, à plusieurs heures de voyage »



    - l’argument de la famille qui aurait demandé une intimité quasi stricte ne tient pas vraiment : on nous indique que les joueurs se sont « décommandés », alors même que le PSG avait « affrété un avion ». Il était donc bien a priori prévu qu’une part importante de l’effectif soit présente. Hypothèse qui pourrait être confirmée par la phrase d’Armand « on ira tous aux obsèques »

    - j’ignore ce qu’est l’emploi du temps d’un joueur pro hors vie de club, mais là on parle d’un trajet taxi vers le Bourget (à l’heure où ça roule sur le périph…), avion privé pendant 40mn, taxi londonien et retour idem. J’ai quand même connu des déplacements (pour des obsèques par exemple) légèrement plus contraignants.

    - De plus, comme un groupe pro + staff restreint (coach + adjoints) forme un nombre de personnes relativement limité (disons entre 30 et 40 personnes), l’analogie avec le collègue qu’on aperçoit à la machine à café ne me convainc pas vraiment.



    Présentées comme elles le sont les choses sont très surprenantes, même de la part de footballeurs. Il y a peut-être d’autres explications, mais pour le moment je ne les vois pas.

  • Monsieur Jo le 31/01/2013 à 12h51
    ParisHilton
    aujourd'hui à 10h32

    J'ai utilisé le terme lacheté en regard de ce qui est dit dans le texte.

    Après c'est vrai qu'on s'en fout un peu. D'ailleurs si tu creuses bien il y a peu de choses dans le monde du foot qui méritent un grand interêt, ce qui ne nous empêche pas de faire des pages et des pages de commentaires sur ce site.

  • Arno P-E le 31/01/2013 à 13h26
    @tous : Au travers de cet article, ce n'est pas tant l'emballement médiatique en lui-même que je veux aborder. Ce n'est qu'un épisode, effectivement. Je voudrais encore moins le critiquer. Ce serait un peu "le pompier pyromane" qui fait un texte pour juger ceux qui font des textes...

    Ce qui m'interpelle, c'est plutôt le thème de cette "affaire". Le fait qu'une décision privée, personnelle, se retrouve sur la place publique. Pourquoi, comment, et surtout, avec quelles conséquences.

    @jeronimo : Si un joueur estime qu'il ne serait finalement peut-être pas à sa place à cette cérémonie, qui peut alors le critiquer ? Qui d'autre que lui peut juger de cela ? Pour ma part, mais ça n'est qu'un avis personnel, je crois qu'il faudrait respecter cette décision qui ne regarde que lui.

    Après, tout est mis en balance avec les déclarations de certains joueurs... Mais qui engageaient-elles ? On en revient au thème de l'article. Je ne prétends pas apporter de réponse, je crois juste qu'il y a matière à réflexion(s).


    Une autre piste de débat que j'aurais aimé aborder : personne ne se dit choqué du fait que le PSG affrète un avion pour des funérailles. Pourtant, quelle entreprise fait ça ? Pourquoi communique-t-elle cette décision ? Est-ce sain ? (vous avez trois heures)

  • Zénon Zadkine le 31/01/2013 à 15h26
    Arno P-E
    aujourd'hui à 13h26

    Ce qui m'interpelle, c'est plutôt le thème de cette "affaire". Le fait qu'une décision privée, personnelle, se retrouve sur la place publique. Pourquoi, comment, et surtout, avec quelles conséquences.
    - - - - -
    Pourquoi, c'est facile : Sakho en a parlé en interview à la fin de match. A partir de là, difficile de parler d'une décision privée.

  • Axl le 31/01/2013 à 16h05
    Oui voilà, comme Zénon.

    1) Le PSG demande le report de Bordeaux-PSG tant les joueurs sont traumatisés.
    2) Sakho déclare "on ira tous aux obsèques"
    3) Trois joueurs seulement y vont, une bonne partie des autres vont à un concert le même soir.

    Niveau comm, c'est pour le moins moyen. Pour ce qui est de leur moralité, ça fait un bail que je ne mais aucune illusion. Mais niveau comm, envoyer ne serait-ce que le capitaine et le mec qui a promis "on ira tous" n'aurait pas été du luxe.

  • Arno P-E le 31/01/2013 à 18h53
    @Zenon : Plus que "privée", je voulais parler de décision "personnelle". Mea culpa. Après, Sakho a aussi le droit de juste changer d'avis sur une décision annoncée à chaud à la fin d'un match, non ?

    Le truc c'est que je trouve que l'on a aussi un peu tendance à faire un amalgame entre un joueur et les joueurs, alors même que ce type de choix (aller ou non aux funérailles) aurait dû rester quelque chose d'intime.

    Je crois que là où chacun tombe d'accord, c'est pour dire que la comm' individuelle et de groupe a été très mal gérée. C'est une évidence. Je suis plus nuancé pour décider si cela mène forcément à la conclusion que les joueurs du Paris SG sont "à gerber"... Là...

  • pierrot le 01/02/2013 à 19h04
    Ca sort d'où, "à gerber" ? Personne n'a dit ça ici, et le gars du Parisien non plus.

    C'est bien gentil de vouloir défendre les joueurs du PSG à tout crin, on peut toujours essayer de trouver une justification à tout, mais le décalage entre les propos et les actes dénote au mieux la désinvolture et au pire l'hypocrisie, et je ne vois aucune raison de s'abstenir de faire des commentaires à ce sujet.

  • Arno P-E le 02/02/2013 à 01h24
    @Pierrot : "Gerbant" se lit sur le compte twitter de Stéphane Kohler.

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