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White Riot…

Rock Around The World Cup – Acte VII. Notre Magic Bus franchit le gouffre entre la révolte urbaine des Clash et la junte argentine qui accueille le Mundial 78.
Auteur : Brice Tollemer le 5 Fev 2010

 

La FIFA a peu de scrupules lorsqu'elle confie à l’Argentine du général Videla l’organisation de la onzième Coupe du monde… Hormis l’édition italienne de 1934, au cœur du régime mussolinien, la fédération internationale avait jusque là évité d’accorder l'organisation du tournoi mondial à des dictatures ou assimilées. En 1978, elle se révèle beaucoup moins regardante. Certes, l’Argentine est un énorme pays de football qui mérite, sportivement, la réception d’un tel événement. Mais le pays vit depuis des années une situation politique explosive sous le règne péroniste – c'est-à-dire sous le poids de l’armée et de l’Eglise catholique. C’est le général Videla qui dirige depuis 1976 une junte militaire, où la loi martiale s’occupe de faire disparaitre les opposants au régime. On entend d’avantage le bruit des bottes que celui des crampons.
Néanmoins, aucune sélection ne boycottera cette Coupe du monde. Tous les favoris ont fait le déplacement: le Brésil, l’Italie et les Pays-Bas veulent ainsi succéder à la RFA, championne en titre. La France de Michel Hidalgo (victime d’une tentative d’enlèvement rocambolesque peu de temps auparavant – voir le JT du 23 mai sur ina.fr) est de retour après douze ans d’absence. Mais on ne retiendra rien de notable de cette édition argentine, où le froid hivernal de l’hémisphère sud n’a pas arrangé l'ambiance glaciale de la dictature…

rockaround_1978.jpg


Déflagration
Le fascisme, l’Angleterre en est objectivement loin à cette période, mais cela n’empêche nullement l’apparition et l’assise d’un nouveau mouvement musical radical et contestataire. Deux groupes majeurs en seront l’incarnation parfaite, bien que fondamentalement différents dans leur approche et leur philosophie. Bien évidemment, ce n’est pas à Londres qu’est né le punk à proprement parler, Detroit avec les Stooges et les MC5 à la fin des années soixante, ainsi que New York avec entre autres les Ramones, portent en eux les graines de cette nouvelle vague du rock. Mais la capitale anglaise apportera une essence particulière à cette déflagration sonore, avec les Clash et les Sex Pistols.

Joe Strummer, Paul Simonon et Mick Jones sont les premiers à dégainer, eux qui posent sur leur premier album en 1977. Le clash, c’est celui de l’opposition entre les jeunes et les vieux, la rue et les conservateurs, la liberté et l’argent. Hate & War (l’exact opposé du Peace & Love des hippies de Woodstock), London’s Burning (sur l’ennui londonien), White Riot (la frustration de l’inaction d’un Blanc face aux révoltes des Noirs) ou bien encore I’m So Bored With The USA (contre la société américaine et les ravages de sa politique intérieure et extérieure) sont autant de titres évocateurs d’un constat brut sur ce quotidien révoltant.


Loin de Johnny Rotten
Si la provocation est avant tout politique du côté des Clash, celle des Sex Pistols est également aussi bruyante et rafraichissante, mais largement maitrisée – d’une main de maître – par leur manager Malcolm McLaren. On pourrait même dire que cette brève épopée est à la fois mercantile, nihiliste et réjouissante. Et l’impact de Never Mind The Bollocks est illimité. Le punk ravage tout sur son passage en cette fin de décennie et veut renverser toutes les icones passées et brûler tous les liens. Mais Neil Young se chargera d’inscrire tout ça dans la mythologie du rock en 1979 avec Hey, Hey, My, My, en mêlant le destin d’Elvis Presley et celui des Pistols: "The King is gone but he’s not forgotten, Is this the story of Johnny Rotten?"

Du côté de Buenos Aires, l’agitation punk et ses revendications politiques semblent tellement loin. On exécute, on torture, on marche au pas de l’oie. On se rappelle au bon souvenir des cousins nazis qui ont été accueillis avec toute la discrétion qu’il se doit. Un lâche sentiment de honte traverse le monde du football durant ce mois de juin. Forcément, l’Argentine se hisse en finale en étrillant au passage le Pérou 6-0 dans une rencontre plus que douteuse qui élimine ainsi le Brésil à la différence de buts. En finale, les coéquipiers de Mario Kempes (qui finit meilleur buteur de la compétition avec six buts) viennent à bout de Hollandais malchanceux et épuisés au cours de la prolongation. La victoire, contestable, se fait dans un climat délétère, et l’utilisation forcément nauséabonde qu’en fera le général Videla ne prête pas à l’euphorie. Entre le football et le rock, l’écart est abyssal en cette année 1978…

Deux vidéos des Clash qui établissent l'ampleur du chaos



Rock Around the Worldcup -
1954 : That's Alright Mama
Rock Around the Worldcup - 1958 : Johnny B. Goode
Rock Around the Worldcup - 1962 : A Hard Rain’s a-Gonna Fall
Rock Around the Worldcup - 1966 : My Generation
Rock Around the Worldcup - 1970 : With A Little Help From My Friend
Rock Around the Worldcup - 1974 : Wish You Were Here
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L'auteur de la série Rock Around the World Cup l'est également de deux ouvrages hautement recommandables, parus cette année: Rage Against The Machine - Ennemis Publics, une biographie aux éditions Camion Blanc et Vitalogy - Pearl Jam, un petit essai sur l'album, chez Le Mot Et Le Reste.

Réactions

  • Tonton Danijel le 05/02/2010 à 23h52
    (et il est sympa l'article sur Argentine-Pérou, merci Edji).

  • Gillou le 06/02/2010 à 09h26
    Oups, comment oublier ce but de Robson contre nos bleus en 82?
    Mais je croyais que celui de Lacombe était plus rapide.

  • David Brent le 06/02/2010 à 12h02
    Rien a voir, mais ce n'est pas Jimmy Pursey (des Sham69) sur scene avec les clash ?
    Des avis ?

  • Stone Gossard le 07/02/2010 à 02h52
    à mon avis, oui

La revue des Cahiers du football