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Sakhommence aujourd'hui

2008-2010, les joueurs à suivre – Parfait Parisien comme le PSG devrait en former plus souvent, Mamadou Sakho fait déjà briller son étoile au-dessus du Parc.
Auteur : José-Karl Bové-Marx le 6 Août 2009

 

S'il est au moins un joueur, au sein de l'effectif parisien, à n'avoir que des mots doux pour Paul Le Guen, c'est bien Mamadou Sakho. Lors du dernier match de la saison passée (PSG-Monaco, 0-0), le jeune stoppeur avait revêtu sous son maillot un t-shirt proclamant "Merci Le Guen". S'il n'a pas pu l'exhiber, la faute à un résultat décevant pour ses couleurs, il l'a cependant remis au coach en partance après le match, dans le vestiaire. Car Sakho sait qu'il doit énormément au Breton… qui a pourtant bien failli le griller, et plutôt deux fois qu'une.

sakho_fonds.jpg


Double baptême du feu

Acte I : 14 février 2007, seizièmes de finale aller de la Coupe de l'UEFA, à Athènes face à l'AEK. Le PSG est englué dans les tréfonds du championnat et Le Guen, qui vient de reprendre le club, ne fait pas de l'Europe sa priorité, c'est une litote. En découvrant la défense qui démarre le match, les supporters parisiens sont rares à croire en une issue heureuse. La ligne de quatre devant Landreau est composée de Yusuf Mulumbu, Bernard Mendy, Sammy Traoré et du jeune Mamadou Sakho, qui n'était jamais entré en jeu avec les pros, qui porte un numéro 39 sans nom floqué, et qui a fêté la veille ses… dix-sept ans. On craint le pire pour le môme.

Pourtant, Le Guen sait ce qu'il fait. Le néophyte, surclassé dans toutes les tranches d'âge depuis ses 14 ans, capitaine l'année précédente de l'équipe des moins de 18 ans du PSG champions de France (alors qu'il a entre deux et trois ans de moins que ses coéquipiers), a le talent et la force mentale nécessaires pour tenir le coup dans la chaude ambiance grecque. La défense improvisée se montre impériale. Pour la petite histoire, ce sont même Traoré (de la tête sur corner, bien sûr) et Mendy (sur un slalom suivi d'un missile du gauche en lucarne opposée, évidemment) qui marquent les deux buts de la victoire parisienne.

Acte II. 20 octobre 2007. Le PSG s'est sauvé en championnat la saison précédente, mais une nouvelle fois, il ne va pas fort. Ses cadres déçoivent et Le Guen décide de frapper un grand coup. Pour ce déplacement à Valenciennes, il titularise cinq jeunes d'un coup: N'Gog, Arnaud, Ngoyi, Sankharé… et bien entendu Sakho, bombardé capitaine d'un soir, alors que Landreau, Yepes et autres Camara sont présents sur la pelouse! Le porteur du brassard, passé pro en juin, n'avait jamais été titulaire en championnat, et le voilà qui participe au tirage au sort dans le rond central avec Abdeslam Ouaddou, le capitaine nordiste, comme un vétéran.
La presse sportive braque ses projecteurs aveuglants sur les jeunes pousses de Le Guen, et spécialement sur son punk de capitaine. Sakho et ses potes répondent présents et ramènent un 0-0 correct de Nungesser. À dix-sept ans et huit mois, "Mams" est sans doute le plus jeune capitaine de toute l'histoire du championnat de France, et ne donne aucune raison au technicien breton de regretter son choix, qui restera cependant un one-shot.


sakho_kirikou.jpg 
Ne reculant devant aucune cruauté, Karaba la sorcière a transformé ce pauvre Kirikou en joueur du PSG.

Ascension naturelle

Sakho apparaît de plus en plus régulièrement dans le groupe, et quand en fin de saison Mario Yepes se blesse, il prend tout naturellement sa place aux côtés de Zoumana Camara en défense centrale. À côté d'un Camara incommensurablement plus expérimenté mais au caractère plus renfermé, Sakho prend de plus en plus des attitudes de patron de la charnière, interpellant et replaçant ses camarades avec le plus grand naturel. Il gagne son premier titre avec les pros le 29 mars, quand le PSG bat Lens dans une finale de Coupe de la Ligue de sinistre mémoire (le scandale intersidéral de la banderole de la mort). Le gamin est titulaire et joue tout le match… malgré un nez cassé.

Séduit par l'expérience, Le Guen en fait un titulaire à part entière à l'orée de la saison suivante. Yepes parti au Chievo Vérone, Sakho n'a plus de concurrent au poste de stoppeur gauche dans l'effectif. L'ascension est stratosphérique: le 12 août 2008, quatre jours après le premier match de championnat de la saison, Sakho (dix-huit ans et demi) est convoqué par Erik Mombaerts en Equipe de France Espoirs.
Mais un nouvel obstacle à sa progression se fait soudain jour: la blessure. Une pubalgie se déclare, qui le met sur le flanc pendant une dizaine de matches. Un souci qu'il surmontera sans problème: l'intérim de Sammy Traoré, bien qu'honnête, ne suffit pas à remettre en cause son statut de titulaire, et il reprend son poste dès son retour. En janvier 2009, alors que les tentacules adolescentophiles d'Arsène Wenger se profilent à l'horizon, le Parigot de naissance prolonge jusqu'en 2012 son contrat avec le club de capitale. Il célèbre ça le 14 février avec son premier but en L1, contre Sainté.

Si la fin de saison est moins riante pour le PSG et pour Sakho personnellement (dans le sprint final, le 3 mai, il marque contre son camp l'unique but de la défaite parisienne au Parc), le stoppeur donne des gages match après match. Interventions aériennes décidées, tacles à bon escient, solidité dans les duels, il possède déjà l'arsenal du parfait garde-chiourme de Ligue 1, à quoi il faut ajouter une technique très respectable. Milieu gauche à ses débuts chez les jeunes, le fougueux défenseur (qui dépanne en latéral à l'occasion) met de temps en temps à profit sa conduite de balle pour quelques percées qui font la joie du Parc, même si elles sont moins rigolotes que celles de l'incomparable Sammy Traoré. Fort logiquement, quand le nom de Heinze est murmuré du côté du Camp des Loges, les responsables parisiens font la sourde oreille: ils ont le même, mais de douze ans plus jeune.


sakho_portable.jpg"Bizarre. J'ai un mail de Charles Villeneuve qui me félicite pour mon but. Il dit aussi qu'il ne s'attendait pas à ce que je rebondisse aussi vite à Paris après mes échecs à Marseille, Leeds, Saint-Etienne et Montpellier".

Icône parisienne

Les supporters parisiens se lamentent depuis des années sur l'incapacité de leur club à profiter de cet incomparable vivier de talents qu'est la région parisienne, qui alimente régulièrement les clubs concurrents et l'équipe de France en joueurs qui ont grandi à l'ombre du Parc, ont peut-être admiré Weah et Ginola, mais n'ont jamais porté l'écusson à la Tour Eiffel – de Sylvain Wiltord à Thierry Henry en passant par William Gallas et autres Lassana et Alou Diarra. Sauf erreur, Anelka est le seul joueur formé au PSG à avoir été international français depuis Luis Fernandez et Jean-Marc Lemoult, dans les années 1980. Pour le reste, le PSG a formé quelques joueurs corrects de Ligue 1 et un paquet de pensionnaires des divisions inférieures ou de championnats moyennement prestigieux (J. Leroy, Nouma, Cana, Benachour, Ogbeche, sans oublier Llacer). Un gâchis que la génération actuelle est peut-être enfin en train de compenser quelque peu.

Si Mamadou Sakho est incontestablement la tête de gondole du lot (en attendant un éventuel envol de N'Gog du côté de Liverpool), Chantôme, Sankharé, Ngoyi ou encore Arnaud sont désormais régulièrement appelés dans le groupe pro parisien. Sakho, qui a grandi à la Goutte-d'Or dans une famille d'origine sénégalaise, entouré de six frères et sœurs, incarne parfaitement le genre de jeunes gars talentueux et volontaire que les formateurs parisiens doivent apprendre à dénicher systématiquement. Au-delà de son talent individuel, il possède un mental coulé dans le béton, fruit d'une enfance difficile (orphelin de père à quatorze ans, enfant turbulent et rebelle à l'autorité, il admet lui-même que sans le foot il aurait probablement "fait les conneries" – cela dit, l'un n'empêche pas l'autre).

Résolu dès le début de l'adolescence à réussir à tout prix, il est décrit par tous ses éducateurs et ses coéquipiers comme un monstre de volonté, capitaine naturel, mais aussi coéquipier idéal, respectueux des grands anciens (au début de la saison dernière, Makelele avait exactement deux fois son âge). Le Parc, qui se languit depuis longtemps d'avoir des gamins locaux à supporter, a déjà fait son chouchou de ce colosse en herbe (1m87, 82 kilos, plus 5 centimètres et un kilo de crête), qui semble programmé pour la sélection nationale et les très gros clubs à moyenne échéance. Bref, Sakho n'est pas seulement un joueur à suivre, c'est aussi un exemple à suivre. Pour ses camarades de promotion comme pour les recruteurs parisiens…

NDLR : nous vous invitons à aller voir les fonds d'écran du site officiel de Mamadou Sakho.

2008-2010, les joueurs à suivre

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Réactions

  • Edji le 06/08/2009 à 11h23
    Le_footix
    jeudi 6 août 2009 - 11h09
    La masse salariale du PSG 2009 n'est pas exactement la même que celle de Cannes 91. Je voudrais rappeler que 5 ans auparavant à peine, Luis Fernandez touchait un contrat de 15 000 euros mens. au Matra, et c'était déjà un scandale à l'époque. Et Luis avait un tout autre statut, 26 ans, capitaine (?) du PSG champion de France.
    ----
    Je crois que tu te plantes, là. Il me semble bien (cf bouquin de Touboul + souvenirs d'une Saison de foot de Saccomano) que Luis palpait quelque 700 000 F mensuels de l'époque au Matra, ce qui avait d'ailleurs fait scandale car toutes les barrières salariales avaient été explosées.

  • suppdebastille le 06/08/2009 à 11h43
    "Oook
    jeudi 6 août 2009 - 10h23

    Je pensais que c'était Neeskens Kebano notre plus grand espoir"

    Euh, Neeskens, c 'est son prénom? le papa était fan de Johann II ?

  • Oook le 06/08/2009 à 11h52
    Oui supp, c'est la fierté de nos équipes de jeunes, au niveau prénom qui claque en tout cas.

  • Le_footix le 06/08/2009 à 12h10
    Ah oui c'était 100 000 euros et non francs-or (bah quoi c'est Luis).

    Reste que dans le cas de Sakho, on n'est pas en présence d'un espoir, on est en présence d'un titulaire. Des 4 DC du PSG (Camara, Sakho, Traoré, Bourillon), il est le seul indispensable.
    (Bourillon l'est aussi mais uniquement sur PEM, sans lui ils seraient tout désorientés, tout comme Bourillon quand il a la balle dans les pieds)

    Qui plus est, un titulaire qui, à 19 ans, a déjà été capitaine de l'équipe, et il est donc susceptible donc de le redevenir à moyen terme (genre après le départ de Maké voire Giuly).

    Tout ça donne des arguments à Sakho pour négocier son salaire... C'est le jeu, c'est tout.

  • sansai le 06/08/2009 à 13h02
    Fan club Kirikou. Epicétou.

  • sansai le 06/08/2009 à 13h09
    Le_footix
    jeudi 6 août 2009 - 09h30
    ...Hervin Ondenga et Abdallah Yaisien qui ont encore pulvérisé Manchester United il y a deux jours, marquant deux des 3 buts de leur équipe (3-0) lors d'un tournoi organisé par le club mancunien.

    Ces -15 rencontrent ceux de Sao Paulo ce matin-même.

    -----

    Tournoi pour lequel ils se sont qualifiés en collant un 6-0 à Nantes, qui a pourtant une génération sympa a priori dans cette catégorie d'âge.

    Bon les scores à ces âges c'est pas d'une signification absolue fantastique, et leur niveau à un temps T n'augure rien de leur marge de progression, ou de si ils vont être bien guidés, mais ça commence à faire quelques cartons qu'ils collent aux 15 ans des autres clubs néanmoins...

  • sansai le 06/08/2009 à 13h18
    Balbedoch
    jeudi 6 août 2009 - 11h14
    Rhônealpinho
    jeudi 6 août 2009 - 11h04

    Je sais, je compare l'incomparable. Mais cette tendance à payer des espoirs aussi cher (voire plus) que des joueurs confirmés me dérange.

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    Pareil que le_footix. Le problème c'est que Sakho n'est pas un espoir, il est le meilleur joueur à son poste, à 19 ans, avec une marge de progression et un intérêt marqué de la part de Pedobear.
    A titre de comparaison, Gael Kakuta, ancien ch'ti lensois, qui n'a rien prouvé et n'a même encore jamais joué un match en équipe première il me semble, touchait déjà environ 40 000 € par mois à Chelski, du haut de ses 17 ans... Là déjà ça me choque plus.

    Kirikou, lui, il montre déjà un talent, des qualités mentales et collectives très au-dessus de la moyenne, ça fait déjà deux ans qu'il s'entraîne avec le groupe pro, je vois des joueurs payés plus cher au PSG qui méritent sans doutes moins leur salaire (kikoo Mateja).

  • la menace Chantôme le 06/08/2009 à 14h35
    Et à celui qui pense que Sakho manque de vivacité, disons que son timing sur ses interventions et ses jaillissements sont tellement excellents qu'il n'a pas besoin d'être un Gallas. Il est aussi aidé par une paire de cannes d'une longueur tentaculaire qu'il allongent à la perfection (d'ailleurs c'est pour moi son trait caractéristique le plus marquant : sa capacité à chipper le ballon en un seul pas à un mec qui se trouvait au moins à 1m de lui).
    Son petit côté oursin noir...

    Et pour répondre directement à la question : non je ne le trouve pas lourdeau. Mais c'est vrai qu'il n'est pas exceptionnel sur ce point-là.

  • SuperColleter le 06/08/2009 à 14h41
    (c'est pas le grand-gentil-Max Bossis qui avait pété les barrières salariales à l'époque du Matra??)

  • Aie_ma_jambe le 07/08/2009 à 09h56
    Et ça se moque de Charles Villeneuve.... :roll:

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