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HURLUS BERLUE

Les (més)aventures de l'Excelsior de Mouscron, menacé de disparition, rejaillissent sur le déroulement d’un championnat belge plus indécis que jamais.
Auteur : Lisa Dumont le 20 Mars 2009

 

À huit journées de la fin de la saison, le Standard de Liège est en tête du classement, avec un petit point d’avance sur Anderlecht, Bruges pointant à onze longueurs. À moins d'un retournement de situation aussi improbable qu'une minute d'humilité de Jean-Michel Aulas, le titre se jouera donc entre Liégeois et Bruxellois.
Mais l'avenir incertain de l'Excelsior Moucron sème une incroyable zizanie. Le 17 mars, l’assemblée générale du club s'est réunie alors qu’une une issue fatale était envisagée: la faillite pure et simple. Le club accumule davantage de dettes (12 millions d'euros de déficit en 2005 selon Le Soir) que de performances (troisième du championnat en 97, cinquième en 2004, et deux fois finaliste de Coupe de Belgique en 2002 et 2006). C'est d’ailleurs souvent sur le fil qu'il a décroché sa licence pour la saison suivante. Les choses ont pris une tournure médiatico-psycho-dramatique ces dernières semaines, avec la multiplication de déclarations alarmistes sur l'avenir du club.


mouscron3.jpgLes années bling-bling

Flash-back. L'Excel débute brillamment en première division en 1996, avec une troisième place qualificative pour l’Europe. Dans ses rangs, aucun nom ronflant, si ce n'est celui de l'entraîneur, Georges Leekens, ancien entraîneur d'Anderlecht et du FC Bruges, avec lequel il gagna le titre de champion en 1990. Le talent des frères Mpenza éclate alors au grand jour. Ils sont transférés dès la saison suivante au Standard, dans des circonstances houleuses. 

Au fil des saisons, le club voit de plus en plus grand: carte blanche aux entraîneurs en matière de recrutement, aménagement du stade, amélioration du Futurosport (le centre d’entraînement et de formation), explosion du budget… Tout ceci est l'œuvre d'un amoureux de son club et de sa ville, Jean-Pierre Detremmerie, bourgmestre de Mouscron depuis 1980. Cette double casquette lui permettra de soigner son club, en utilisant les outils offerts par son mandat politique. L’Excelsior embellit, mais les résultats jouent au yoyo. Après un premier tour tonitruant lors de la saison 2002-2003, Mouscron s'effondre. Le retour de certains enfants chéris du club et l'éclosion de jeunes talents (1) permettent un regain d'espoir la saison suivante, mais en 2005, les caisses se vident et le spectre de la faillite plane déjà. Cependant, le président a plus d'un tour dans son sac, et il parvient à boucher les trous par le biais d'une manœuvre politico-financière (2).



mouscron2.jpgDeux mars et un Snickers

En 2006, le vent tourne: Jean-Pierre Detremmerie perd son mandat de bourgmestre, et son fauteuil présidentiel dans la foulée. Philippe Dufermont, un homme d'affaires mécène du club depuis quelques années, prend les rênes et décide d'insuffler un nouvel élan sportif. Au mercato hivernal 2007/08, il engage Enzo Scifo pour diriger l'équipe, et accueille d'anciennes petites gloires du championnat en quête de renouveau. Cette ambition sportive implique une augmentation de 121% de la masse salariale (3), tandis que Philippe Dufermont s'agace du peu de reconnaissance de son travail. Il confie la présidence à son cousin Jean-Pierre Dufermont, attaque la politique de son prédécesseur dans la presse, et annonce que la crise économique mondiale aura une influence sur l'Excel. Lors du dernier mercato hivernal, on craint l’exode des pépites mouscronnoises. Finalement, seuls trois départs sont programmés, dont celui du buteur Aidan Custovic, qui affirme que son transfert pour la Gantoise s’est conclu "pour deux Mars et un Snickers", tandis que le club est interdit de recrutement.

Début février, l'alarme est sonnée par le commissaire aux comptes: si le club ne donne pas les garanties suffisantes très rapidement, le ballon ne roulera plus sur les terrains des Hurlus. On parle d'un besoin immédiat de deux millions d'euros pour apurer les dettes (4). Or, pour obtenir sa licence la saison prochaine, l'Excel doit présenter une situation saine au 31 mars. Des rumeurs font état de tractations plus ou moins avancées avec des Russes et des Australiens. On évoque même la possibilité d’une nouvelle contribution de la commune de Mouscron, volontaire cette fois. Autant de pistes qui s'évanouissent les unes après les autres. Le pessimisme est de mise quand le 14 mars, les Mouscronnois offrent à leur public ce qu'ils craignent être la dernière victoire du club. À la fin du match, la communion entre les Hurlus et leurs supporters est émouvante, avec un petit goût d'adieu.

mouscron1.jpg
Photo REM.

¿ E viva España ?

Le 17 mars, l’assemblée générale débouche sur un soulagement, même si la prudence reste de mise. Des investisseurs espagnols, qui refusent que leur anonymat soit levé pour l'instant, seraient prêts à racheter le club à Dufermont. Le plan de reprise comprend deux millions pour éponger les dettes (l'octroi de la licence sportive pour la saison 2009-2010 est à ce prix), le dépôt d'une somme similaire en fin de saison pour rassurer l'Union belge quant à la viabilité du club, la transformation de la raison sociale qui passerait d'ASBL à SCRL (5), et un nouvel apport en début de saison prochaine afin de permettre la reprise des activités.

Mais rien n'est encore acquis. Le président a négocié un ultime report de la décision quant à la survie du club afin d'obtenir toutes les garanties écrites de la part de ces mystérieux Ibériques. L'assemblée générale de la toute dernière chance aura lieu le 24 mars. En attendant, le club jouera comme prévu ce week-end au Cercle de Bruges.
Malgré l’espoir, les implications de cette crise sur l'actuelle saison de Jupiler Pro League persistent, notamment sur la course au titre entre Anderlecht et le Standard.



Et si Mouscron disparaissait ?

Si la reprise des activités par les Espagnols se concrétisait, tout le monde continuerait son petit bonhomme de chemin. Égalité, balle au centre. Si le club disparaissait, les équipes ayant déjà rencontré Mouscron lors de ce deuxième tour du championnat perdraient les points acquis, et celles qui ne les ont pas encore affrontés auraient donc un match de moins à disputer. Anderlecht perdrait alors le point glané face aux Hurlus le 28 février, et compterait donc deux points de moins que le Standard. Puisqu'il est désormais sûr que Mouscron disputera sa rencontre de ce week-end, il ne restera plus que sept matches non joués. Après la journée à venir, Liège et Bruges (ainsi que Mons, Charleroi, Lokeren, Germinal Beerschot et  Zulte Waregem) n’auront plus que six matchs à disputer, au contraire d'Anderlecht, qui en aura encore sept au programme. En extrapolant sur une victoire conjointe des leaders ce week-end, et en admettant qu'Anderlecht remporte ses sept derniers matches et le Standard les six siens, les Bruxellois seraient donc champions. Avantage MauveLand.

Si l'Excel ne recevait pas la manne providentielle, mais était autorisé à terminer la saison par l'Union belge, ses joueurs professionnels seraient immédiatement libérés de leurs contrats. Mouscron alignerait alors une équipe de jeunes, probablement très motivée, mais ô combien affaiblie pour affronter ses sept derniers adversaires, dont le Standard. En reprenant le cas de figure évoqué ci-dessus et en y ajoutant une septième victoire liégeoise, le titre resterait en bord de Meuse. Avantage RoucheLand.
Ces trois cas de figure ayant également des incidences sur la course au maintien, l'assemblée générale mouscronnoise du 24 mars est attendue avec autant d’impatience que de crainte.

Allez, pour une fois, croyons au miracle. Un club de D1 ne peut pas disparaître comme ça… Pas le club qui a révélé les Mpenza, pas le club qui a une aussi belle école de jeunes, pas le club entraîné par Enzo Scifo.


(1) Luigi Pieroni (défense de rire!) terminera meilleur buteur de la saison 2003-2004 avec 28 buts.
(2) En Belgique, les "Intercommunales" sont des entreprises publiques, créées par les communes, afin d'accomplir des missions de service actives dans divers domaines (intérêts économiques, traitement déchets, distribution gaz-électricité-eau, etc). Jean-Pierre Detremmerie était à la tête de l'une d'elles (l'IEG) et l'a utilisée pour aider le club: "sponsoring" de 750.000 euros et ouverture d'une ligne de crédit de deux millions d'euros, au nom de l'IEG (Le Soir, 17 mars 2009). À cette époque déjà, Philippe Dufermont se porte caution.
(3) Le Soir, 17 mars 2009.
(4) Les principales concernent la sécurité sociale, l’impôt à la source, la TVA et les dettes fédérales (Le Soir, les 17 et 18 mars 2009).
(5) ASBL: Association sans but lucratif ; SCRL: Société coopérative à responsabilité limitée (les associés d’une SCRL ne sont responsables qu’à hauteur du montant de leur apport. Ils peuvent donc aisément entrer dans la société et la quitter).

Réactions

  • Papin Jour Pape toujours le 20/03/2009 à 10h00
    A priori il y a une difference entre votre systeme d'Intercommunales, et nos régies. Je ne pense pas que tout cela serait très légal chez nous (ceci dit, il semblerait que ce soit limite aussi chez vous).

    Et merci pour la précision sur les Hurlu.

  • Le_footix le 20/03/2009 à 10h15
    Merci Diablesse.

    Voilà ce qui arrive quand des petits malins peu JMAesques font joujou avec l'argent de leur club... On en paie le prix.

  • Pierre Des Loges le 20/03/2009 à 10h23
    Sympa, ces nouvelles du plat pays. Même si elles ne sont pas très bonnes.

    Effectivement, Pieroni, c'était la star de Mouscron en 2004, et il a quand même fait de très bons matchs à Auxerre. Après, il a été victime de la malédiction des attaquants auxerrois (Guivarc'h, Diomède, Cocard, Lachuer, et Jean-Marc Ferrerri, dont le traumatisme lié aux années Guy Roux est on ne peut plus visible) qui cartonnaient à l'AJA, moins après leur départ.

    Pour l'intercommunalité, une particularité de Mouscron et que son agglo et celle de Lille se touchent, non? N'y a-t-il pas de lien financier entre les deux agglomérations voisines?

  • Messin en plastique le 20/03/2009 à 10h37
    C'est triste pour Mouscron quand-meme...

    Comme José-Mickael je me souviens tres bien de cette double confrontation Mouscron-Metz, meme que les dirigeants des deux clubs avaient plus ou moins sympatisé par la suite et se sont refilé pas mal de joueurs (on leur refilait nos nuls, on leur prenait leurs nuls. Fair-play quoi. On a bien essayé de choper les frangins MPenza mais il y avait une histoire comme "il faut prendre les deux" mais nous on voulait que le Mimile...)

  • peter panderlecht le 20/03/2009 à 10h38
    Bravo et meci Diablesse.
    Cici dit un article sur Mouscron et ses difficultés fiancières sans mentionner l'inéffable et inénarable Stéphane Pauwels, il faut le faire ....

  • nominoe le 20/03/2009 à 10h43
    Un club de D1 ne peut pas disparaître comme ça…

    Mais entre fusions et disparitions, la Belgique représente un cas unique en Europe pour ce qui est du chamboulement du paysage footballistique, et tout ça perdure depuis de nombreuses années...

  • Diablesse Rouge le 20/03/2009 à 10h53
    @ Peter Panderlecht: Il me gâche suffisamment ma p'tite émission du lundi soir comme ça... Je le supporte de moins en moins. Et pour ceux qui se demandent qui est ce Stephane Pauwels, c'est un consulto-recruto-contestataire, qui sait tout mieux que tout le monde et qui l'ouvre plus souvent qu'à son tour. J'aime quand même particulièrement la manière dont il se fait tout petit lorsque des gens qu'il a critiqué plus que vertement sont invités peu après et remettent les pendules à l'heure (cfr. Momo Dahmane ou Steve Dugardein).

    @ nominoe: fusions etc oui. Mais disparition pure et simple en cours de saison c'est plus rare. Le seul exemple que j'ai en mémoire est celui de Lommel, radié en 2003. Je ne me souviens plus s'ils avaient poursuivi la saison ou non... Peter tu sais?

  • pied le 20/03/2009 à 11h40
    Bon, j'espère que ça finira bien cette histoire.
    Sinon, y a encore beaucoup de clubs pros qui sont des ASBL en Belgique? Vu d'ici, ça paraît assez anachronique, quand même.

    En tous cas, merci pour cet article !

  • peter panderlecht le 20/03/2009 à 11h40
    Lommel jeta définitivement l'éponge à 11 matchs de la fin du championnat.

  • peter panderlecht le 20/03/2009 à 11h41
    Et pour Pied, Anderlecht est encore et toujours une ASBL même si celà devrait (enfin) changer bientôt.

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